Voici une Prière sur les Larmes de notre Sauveur « Ô mon âme, que tu es misérable et que tu es à plaindre d'être si dure ! » que récitait Saint Pierre Favre (1506-1546), Prêtre Jésuite savoyard, compagnon d'Ignace de Loyola et François-Xavier, cofondateur de la Compagnie de Jésus dont il fut le tout premier Prêtre, envoyé en mission en Allemagne, au Portugal et en Espagne, béatifié en 1872 par le Pape Pie IX et canonisé par le Pape François en 2013.

La Prière de Saint Pierre Favre « Ô mon âme, que tu es misérable et que tu es à plaindre d'être si dure ! » :

« Ô mon âme, misérable et trop cruelle, pourquoi n'as-tu pas été amollie, dès la première fois que tu en as été témoin, par ces Larmes que ton Sauveur, en entrant dans ce monde et en commençant à sentir ta vie mortelle, a aussitôt répandues pour toi ? Car c'est par Amour pour toi qu’Il est sorti du sein de son Père céleste pour venir en ce monde, et c'est par des Larmes qu’Il commence à nous faire comprendre les maux de cette misérable vie. Et lorsque tu as vu de tes yeux ces Larmes, tu n'en as point été émue, mais tu as attendu l'effusion du Sang. Et voilà que, soumis à la Circoncision, cet Enfant de huit jours répand ensemble Ses larmes et Son sang ! Et cependant, malgré ce spectacle, tu n'as pas été amollie. Pourquoi cela ? Est-ce, par hasard, parce que cet Enfant ne te présentait dans ce Mystère que la souffrance de la chair et du corps, et que tu attendais les signes de la souffrance et de la douleur intérieure de ton Dieu ? Considère donc les Larmes qu’Il verse. Cette effusion de Larmes est pour toi, et sur toi. Et pourquoi donc ne serais-tu pas émue ? Qu'attends-tu ? J'ai attendu, diras-tu, et j'attends encore de plus grandes manifestations de l’Amour de mon Dieu pour que je sois émue et que je les sente mieux. Ô mon âme, que tu es misérable et que tu es à plaindre d'être si dure ! Vois donc et reconnais les Larmes que verse le Seigneur sur la ruine future et sur la souveraine ingratitude de Jérusalem. Considère encore les Larmes qu’Il répandit sur la Croix quand Il allait rendre Son dernier soupir. Et si cela n'est pas assez, ou si tu souhaites une plus grande effusion de sang que de larmes, considère la sueur de sang, où les deux sont mêlés ensemble, et considère en outre le sang, par suite des chaînes, des coups, de la flagellation, du couronnement d'épines, ruisselant des extrémités de tout le corps; et cela pour toi, et tout cela pour toi, comme si tu étais seule en ce monde. Que si tous ces signes d'amour ne t'émeuvent pas encore, venons jusqu'aux veines, et vois comme pour toi elles se vident du Sang si pur de l'Agneau immaculé. Et si tout cela ne suffit pas, reçois à part le Sang Très-Pur, et ensuite reçois séparément l'eau qui coula du côté du Sauveur ; et, avec Longin, guéris ton âme. Mais ne tente pas de vouloir éprouver de plus grandes marques de la divine Bonté, par de nouvelles souffrances de l'humanité de ton Sauveur; car après Celles que je viens de dire, le Christ ressuscité d'entre les morts ne souffre plus. »

Ainsi soit-il.


Saint Pierre Favre (1506-1546) – « Mémorial du Bienheureux Pierre Lefèvre », pages 148-151, septembre 1542, Coll. Christus n° 4, Desclée, Paris, 1959.



Voir également du Révérend Père Pierre Favre :
La Prière du R. P. Pierre Favre « Bénis le Seigneur, ô mon âme, et n'oublie rien de tout ce qu’Il t'accorde »
La Prière de Pierre Favre « Ô Seigneur, purifie-moi ! »
La Prière de Saint Pierre Favre pour promettre à Dieu de garder la chasteté pour l'éternité « Ô Miséricorde de Dieu qui étiez avec moi »
La Prière pour la bénédiction d’une maison du Saint R. P. Pierre Favre « Visitez cette demeure, nous Vous en prions, Seigneur »
La Prière de Saint Pierre Favre sur les Larmes de notre Sauveur « Ô mon âme, que tu es misérable et que tu es à plaindre d'être si dure ! »