Voici une Prière sur la quatrième Parole de Notre-Seigneur-Jésus-Christ sur la Croix : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'avez-Vous abandonné ? » du Révérend Père Alonso Messia Bedoya (1655-1732), Prêtre Jésuite Péruvien qui passa pratiquement toute sa vie à Lima, Professeur de latin et de philosophie, Recteur du collège du Cercado, Supérieur de la résidence des Desamparados, Provincial du Pérou, fit beaucoup pour les malades, les pauvres et les prisonniers indiens et espagnols et auteur d'une prédication méditée sur les « Sept dernières Paroles du Christ ».
« Et à la neuvième heure, Jésus cria d’une voix forte : « Éloï, Éloï, lema sabactani ? », ce qui se traduit : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Evangile de Jésus-Christ selon saint Marc, chapitre 15, verset 34)
La Prière du R. P. Alonso Messia Bedoya sur la quatrième Parole de N-S-J-C sur la Croix « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'avez-Vous abandonné ? » :
« Ô mon aimable Jésus, mes péchés furent la cause de ce délaissement. Âme pécheresse, pense que c'est pour tes égarements, que le Fils de Dieu est si cruellement abandonné. Tremble de te voir, à ton tour, abandonnée. A qui auras-tu recours alors ? Réponds à Jésus qui, sur la Croix, prêt à expirer, te demande, pourquoi veux-tu te perdre ? Pourquoi veux-tu te priver des fruits de mon Sang et de ma Rédemption ? Pourquoi veux-tu te damner ? Ut quid ? Quoi, pour des objets terrestres, et si peu dignes de toi ! Pour un plaisir honteux ! Pour l'intérêt d'un moment, que le moindre revers fait évanouir ! Ut quid ? Allons, réponds-Lui, ô âme ingrate, mais que ce soit par un accent de douleur, et un torrent de larmes. Ah ! Mon Jésus, ut quid ? Et pourquoi donc, ô Seigneur, me perdrais-je, tandis que Vous êtes sur cette Croix pour mon salut ? Pourquoi me damnerais-je, tandis que pour moi Vous répandez votre précieux Sang ? Pourquoi aurais-je l'ingratitude de Le fouler aux pieds ? Non, mon Sauveur ; non, il n'en sera pas ainsi : c'est ce que Vous disent mes yeux baignés de larmes, mon cœur brisé de repentir et de douleur. Ne m'abandonnez donc point, ô mon Jésus; ne m'abandonnez point : je Vous en conjure par Votre saint Abandon. Vous êtes donc abandonné, ô bon Jésus, et même de Notre Père ! C'est là où Vous a réduit l’Amour ; comment pourrais-je Vous abandonner pour un moment de misérables et criminelles jouissances ! Ah ! Plutôt, Seigneur, plutôt mourir mille fois, que de pécher encore. Ô doux Jésus, par Votre saint Abandon, ne nous abandonnez ni à la vie ni à la mort. Ô Marie, Mère de Grâces, Mère de Miséricorde, à la vie, à la mort, protégez-nous ».
Ainsi soit-il.
Père Alphonse Messia Bedoya (1655-1732) - « Les Trois Heures d’Agonie de Notre Seigneur Jésus-Christ sur la Croix », Quatrième Parole, p. 29-31, chez François Boutevillain Grandpré (1805)
Voir également du R. P. Alphonso Messia Bedoya :
- La Prière du R. Père Messia Bedoya « Ô Père Éternel, que ces Trois Heures d’Agonie de votre Fils adorable nous obtiennent tout ce qu’Il Vous a demandé pour nous »
- La Prière du R. Père Alonso Messia Bedoya « Seigneur, pardonnez à un aveugle qui ne savait ce qu'il faisait en Vous offensant »
- La Prière du Révérend Père Messia Bedoya « Seigneur, rappelez-Vous de nous dans votre Royaume »
- La Prière du R. P. Alonso Messia Bedoya pour le Vendredi saint « Ô Mère de douleur, Jésus recommande tous les pécheurs à votre Tendresse maternelle »
- La Prière du R. P. Alonso Messia Bedoya sur la quatrième Parole de N-S-J-C sur la Croix « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'avez-Vous abandonné ? »
- La Prière du R. P. Alonso Messia Bedoya pour le Vendredi Saint « Ô Vendredi, ô Jour trois fois Saint ! »
- Les Prières d’adoration des 5 Plaies sacrées de Jésus-Christ notre Seigneur « Je Vous adore, ô Plaies sacrées, et je Vous en rends grâces, ô Seigneur » du Révérend Père Alonso Messia Bedoya
- La Prière du R. P. Bedoya sur la Cinquième Parole du Christ sur la Croix « Ô mon Jésus qui avez été altéré, je Vous donne mon cœur »
- La Prière du R. P. Bedoya sur la Sixième Parole du Christ sur la Croix « Je Vous rends grâces, ô Seigneur, d'avoir consommé notre Rédemption »