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Prière du Révérend Père François Jard

Prières > sur la Chasteté

Voici une Prière contre le dangereux vice de l'impureté « Seigneur, je sais qu'une sincère humilité qui pleure une chasteté perdue peut encore Vous plaire » du Révérend Père François Jard (1675-1768), Prêtre doctrinaire janséniste de l’oratoire qui jouissait sous le Cardinal de Noailles d’une bonne réputation de prédicateur par ses sermons dont celui-ci sur l’impureté pour le troisième Dimanche de Carême.



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La Prière contre l'impureté du Révérend Père François Jard « Seigneur, je sais qu'une sincère humilité qui pleure une chasteté perdue peut encore Vous plaire » :

« L’impureté ! Quelle affreuse situation et à quel point ce crime honteux ne réduit-il pas une âme ? Ô mon Dieu, frappez nos corps dans ce moment ; couvrez notre chair d'une lèpre mortelle, qu'il n'y ait en nous qu'une plaie sanglante depuis les pieds jusqu'à la tête, plutôt que d’être atteints de cette lèpre intérieure qui consume l'âme du pécheur : plutôt, Seigneur, coucher sur le fumier, comme Job, dévoré par la pourriture et par les vers, que de contracter la souillure de ce péché honteux ; ou si nous avons eu le malheur de permettre à l'esprit impur de s'emparer de nous, que nous puissions au moins profiter des remèdes destinés à prévenir ce vice ou à le guérir ! Veiller, fuir et prier sont les trois remèdes contre le dangereux vice de l'impureté. Ô Grand Dieu, voici la poussière et la corruption, qui, du plus profond de l'abîme, s'efforce de faire entendre sa voix et de crier vers Vous. Je ne viens point Vous cacher l'énormité de mes crimes, mais confesser contre moi-même devant Vous toute mon injustice. Je ne suis plus à Vos yeux depuis longtemps qu'un cadavre hideux ; mes reins sont remplis d'illusions et mes plaies de pourriture, en sorte qu'il n'y a plus dans ma chair coupable aucune partie qui soit saine devant Vous. Voilà, Seigneur, un objet digne de toute la grandeur de votre Miséricorde, et où toute la Force de votre Grâce peut éclater, si Vous daignez en avoir pitié pour la Gloire de votre Nom. L'ennemi qui m'a ravi le trésor de mon innocence n'a pu encore m’arracher le désir de la recouvrer, et ce désir ne Vous est point caché, puisque c'est Vous-même qui le mettez en moi. Non, quelque habitude qui m'ait emporté jusqu'ici dans le crime, je sens que je ne veux point mourir dans l'impénitence, ou m'y exposer en contristant plus longtemps l’Esprit de votre Grâce. Vous le voyez, mon Dieu, et Vous savez que ma passion ne m'a pas encore enlevé ce reste de sentiment pour mon salut. Je sais, mon Dieu, qu'un cœur contrit et brisé de douleur est un sacrifice digne de Vous. Je sais, et c'est ce qui me console, qu'une sincère humilité qui pleure une chasteté perdue peut encore Vous plaire, au lieu que la virginité même la plus entière, sans cette profonde humilité, ne saurait Vous être agréable. Je sais encore, et c'est ce qui m'anime, que les pécheurs comme moi revenus à Vous deviennent ordinairement par votre Grâce les plus remplis de reconnaissance, les plus ardents pour Votre service, les plus humbles, les plus pénitents, les plus tendres pour Vous et pour Jésus-Christ votre Fils. Votre Evangile est plein de ces exemples, Vous en retracez encore aujourd'hui devant mes yeux, et voilà où je vais chercher ma place. Je n’aspire donc point au rang de ces âmes pures qui ont toujours suivi l'Agneau sans tâche. J’en suis déchu par ma faute. Je demande seulement d’être reçu au nombre de ceux qui vont blanchir leurs vêtements dans le Sang adorable de cet Agneau divin, et laver leurs souillures par les larmes de la componction. Exaucez donc ma prière, Seigneur, et en me pardonnant, armez mon âme contre un vice détestable qui fait tout mon malheur, et qui suffit bien pour me perdre. Rien ne me coûtera désormais dans Votre service après cette victoire, quoiqu'elle me laisse toujours le soin de combattre. Mais je confesse aussi après tant d'exemples, que je suis sans excuse si je me laisse encore vaincre. J'aurais beau chercher des prétextes pour justifier ma passion, s'il ne m'était permis de la contenter qu'en voyant un moment après livrer au feu la moindre partie de mon corps, je sens que toute la force du penchant, qui trop souvent m'a servi d'excuse, céderait pour lors à la crainte d'un mal présent, et me ferait voir ce que peuvent sur le cœur la raison et la foi par leurs différents motifs. Seigneur, ayez pitié ! »

Ainsi soit-il.


R. P. François Jard (1675-1768) – « Sermon VI sur l’impureté pour le troisième Dimanche de Carême » dans la Collection intégrale et universelle des Orateurs sacrés de Jacques-Paul Migne, volume 53, pages 1546 à 1553, à l'imprimerie Catholique du Petit-Montrouge, 1854


Voir également du Révérend Père François Jard :
- La Prière du R. P. François Jard « Seigneur, je renonce à l’esprit du monde condamné par le Mystère de votre Croix »
- La Prière du R. Père François Jard « Seigneur, devant tant de crimes, j'ai besoin d'une grande Miséricorde »
- La Prière contre l'impureté du Révérend Père François Jard « Seigneur, je sais qu'une sincère humilité qui pleure une chasteté perdue peut encore Vous plaire »
- La Prière sur le Triomphe de la Croix du Révérend Père François Jard « Oui, Seigneur, Vous avez attiré tout à Vous par votre Croix »
- La Prière à Saint Louis, Roi de France, pour nos Gouvernants du Révérend Père François Jard « Ô Saint Louis, regardez d'un œil favorable un Royaume et un Peuple qui vous furent toujours si chers »