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Prière du Lundi de Pâques sur le chemin d'Emmaüs

Prières > pour Pâques

Voici une Prière pour le Lundi de Pâques sur le chemin d'Emmaüs avec Notre Seigneur Jésus-Christ selon l’Évangile de Saint Luc 24, 13-35 « Ô mon Dieu, je ne Vous vois pas et cependant je crois en Vous » du Révérend Père Louis-Pierre Pététot (1801-1887), Prêtre Oratorien ordonné en 1824 puis Vicaire et Curé à Paris de Saint-Louis d'Antin et de Saint-Roch et enfin Supérieur Général de l'Oratoire de France de 1852 à 1884.



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La Prière du Père Louis Pététot pour le Lundi de Pâques sur le chemin d'Emmaüs « Ô mon Dieu, je ne Vous vois pas et cependant je crois en Vous » :

« Deux disciples de Notre-Seigneur s'en allaient, le Jour de Pâques, dans un bourg nommé Emmaüs : et voilà que le divin Ressuscité s'approche, et voyage avec eux ; mais ils ne Le reconnaissaient pas, quoiqu'Il fût si près d'eux. Ô mon Dieu, je ne Vous vois pas, et cependant je crois en Vous : Vous êtes ici aussi réellement que sur le chemin d'Emmaüs, et, si mes yeux ne me disent rien, mon cœur me dit assez que Vous êtes dans votre Tabernacle. Je Vous y adore, je m'humilie beaucoup devant Vous ; je voudrais Vous offrir les fruits bénis d'une vie toute nouvelle. Mais combien d'infirmités encore ! Que de tristes restes de la vie ancienne ! Oh ! Quand donc serai-je véritablement Votre imitateur ? Quand serai-je pénétré de votre Esprit ? Quand est-ce qu'il n'y aura plus en moi rien de mauvais, de grossier, d'humain, rien que de surnaturel ? Combien vous êtes tardifs à croire ! disait Notre-Seigneur aux disciples d'Emmaüs. En effet, leur foi était ébranlée, ils étaient troublés, ils ne savaient plus à quoi s'en tenir ; et cependant tout était dans l'ordre, les choses se passaient suivant les prédictions, mais leur cœur était encore si faible, qu'un rien suffisait pour le troubler. Je sais par mon expérience combien j'ai besoin de la Lumière d'en Haut, cette Lumière qui m'est indispensable pour comprendre les mystères de mon propre cœur ! Il n'y a que Vous, ô Esprit de Dieu, qui puissiez éclairer l'homme, faire le jour dans son âme, faire jaillir la Lumière du sein même des ténèbres. Venez en moi : Vous nous avez déjà appris bien des choses ; Vous avez promis de nous enseigner toute Vérité, et que de choses que nous ignorons encore ! Lorsque les disciples furent arrivés au bourg d'Emmaüs, le Voyageur inconnu continuait son chemin ; mais le cœur des disciples était rempli d'une sainte ardeur qu'ils ne pouvaient pas s'expliquer à eux-mêmes. Ce Voyageur leur disait des choses si grandes, si touchantes, si profondes, qu'ils en étaient dans le ravissement ; aussi s'efforçaient-ils de Le retenir près d'eux. Demeurez avec nous, Lui dirent-ils, le jour est avancé, il baisse, et voilà la nuit qui vient. Alors leur Maître consent à ne pas les abandonner ; Il entre avec eux dans l'hôtellerie, Il prend du pain, le bénit et Le leur distribue. Leurs yeux furent ouverts, et ils Le reconnurent à cette Cérémonie qu'ils Lui avaient vu faire à la dernière Cène. Et au même instant Notre-Seigneur disparut, et ils se disaient l'un à l'autre : Notre cœur n'était-il pas brûlant dans notre poitrine pendant qu'Il nous parlait en chemin et nous expliquait les divines Écritures ? Et c'est ainsi qu'ils Le connurent à la fraction du pain. Ô divin Sauveur, n'est-ce pas là, en effet, que Vous voulez que Vos enfants Vous reconnaissent ? Combien de fois mon cœur n'est-il pas dans la sécheresse, privé de tout sentiment, incapable de rien Vous offrir, triste, abattu ! Mais voilà que nous nous approchons de Vous, de votre saint Autel, nous recevons ce Pain que Vous avez rompu pour nous, sur lequel Vous avez rendu Grâces, que Vous avez transformé en Vous-même : c'est alors que nos yeux s'ouvrent, c'est alors que nous sentons votre Présence divine, à ne pas nous y tromper ; de telle sorte que le plus obscur des Mystères Chrétiens devient pour nous le plus brillant, le plus lumineux de tous. Que de fois je l'ai éprouvé ! A peine êtes-Vous entré dans notre cœur, que tout change. Souvent, c'est une transformation subite : la tristesse s'en va, l'obscurité se dissipe, la lumière se fait, le calme s'établit en nous ; une joie intime, un bonheur profond, quelquefois même de douces larmes : tout cela vient nous dire que Vous êtes avec nous et en nous, que nous Vous possédons. Notre cœur si froid devient brûlant, une flamme toute céleste vient de s'y allumer, et c'est votre Présence, ô mon Dieu, qui a opéré toutes ces choses. Comment s'y méprendre ? Comment ne pas Vous reconnaître ? Comment ne pas Vous adorer, ne pas Vous aimer ? C'est ce que nous avons ressenti dans ces Grands Jours. Vous êtes venu nous visiter, et que de bien n'avez-Vous pas fait à nos âmes ! Vous leur avez rendu une force nouvelle, Vous leur avez fait goûter les joies les plus salutaires, elles sont plus fortes contre le mal et pour le bien ; nous triomphons plus facilement des tentations qui nous attaquent ; la douceur, la charité, la patience, nous sont devenues plus familières ; nous veillons plus aisément sur nous, ô mon Dieu ! Mais ce bien précieux, nous voudrions le conserver. Aussi combien nous nous sentons pressés de Vous dire, comme les disciples d'Emmaüs : Seigneur, demeurez avec nous, le soir commence à venir, et déjà le jour baisse ! Oui, nous sentons au fond de nos cœurs une faiblesse qui nous inquiète ; nous ne sommes quelque chose que par Vous ; s'il s'est fait en nous quelque bien, c'est Vous qui l'avez fait. Si Vous Vous retirez loin de nous, que deviendrons-nous ? Nous retomberons dans nos langueurs, dans nos faiblesses, dans toutes nos fautes. Demeurez donc avec nous, près de nous et en nous ; ne nous quittez pas, nous Vous en conjurons. Vous êtes si Bon pour Vos enfants, Vous avez tant fait pour eux ! Continuez, ô Seigneur, de les protéger, Vous savez de quoi ils sont capables ; mais avec Vous, Seigneur, avec votre Secours, avec votre divine Présence, nous aurons du courage, rien ne nous paraîtra difficile ; lorsque nous marcherons avec Vous, le voyage sera sans fatigue ; lorsque nous travaillerons sous Vos yeux, le travail ne nous causera aucun effroi. Nous serons si heureux de penser que Vous êtes avec nous ! Et puis, Seigneur, quand Vous verrez nos forces qui diminuent, notre courage qui s'épuise, l’ennemi qui s'approche, les occasions qui se présentent de nouveau, oh ! C’est surtout alors que nous Vous demandons avec une nouvelle ardeur de Vous tenir à côté de nous, de nous donner de la force et de combattre avec nous et pour nous. Lisez, Seigneur, lisez dans notre cœur, Vous y verrez de bons désirs, des résolutions qui paraissent sincères ; mais nous en avons déjà tant pris de ces résolutions ? Il у en a si peu qui aient été bonnes et efficaces ! L'expérience du passé nous instruit, et c'est pour cela, Seigneur, que nous nous défions beaucoup de nous, et nous ne voulons placer notre confiance qu'en Vous seul et dans votre divine Assistance. Voici une résolution que je veux prendre à Vos pieds, comme fruit de cette Communion Pascale que j'ai eu le bonheur de recevoir, et qui a fait tant de bien à mon âme. Oui, mon Dieu, je Vous le promets, je ne veux plus m'éloigner de Vous, de votre divin Sacrement. Je ne veux pas rester longtemps privé de cette Nourriture si précieuse pour mon âme ; c'est Elle qui fortifie Vos fidèles, c'est par Elle que nous, pauvres pécheurs, nous pouvons faire quelque bien ; et Vous, ô mon Dieu, Vous nous L'offrez ; Elle est à notre disposition, il ne tient qu'à nous d'y recourir selon nos besoins. Chaque fois que je Vous reviens, Seigneur, avec de nouveaux désirs, de nouveaux besoins, je suis sûr de Vous trouver toujours avec le même Amour et la même Bonté. Oui, désormais c'est à la fraction du pain, à la divine Eucharistie, que je veux Vous reconnaître ; c'est par Elle que je travaillerai à la Sanctification de mon âme. Bénissez cette résolution générale, Seigneur. Et puis je veux en prendre une autre à pratiquer dès aujourd'hui : c'est celle de veiller sur moi, de conserver avec vigilance les Grâces que Vous m'avez faites ; c'est d'éviter de Vous déplaire, c'est de ne plus commettre une seule faute réfléchie, volontaire, si légère soit-elle, qui pourrait blesser votre Cœur ».


Ainsi soit-il.


R. Père Louis-Pierre Pététot (1801-1887) - « Méditations sur tous les Evangiles du Carême et de la Semaine de Pâques » : Quarante-huitième méditation sur le Lundi de Pâques, p. 337-343, Librairie Poussielgue Frères (1889)


Voir également du Très Révérend Père Louis-Pierre Pététot :
- La Prière du R. P. Louis-Pierre Pététot « Jusques à quand, Seigneur, Te serai-je infidèle ? »
- La Prière de M. l'Abbé Louis Pététot « Ô Marie qui fut ici-bas comme nous une enfant »
- La Prière du Révérend Père Pététot « Viens, ô Jésus Rédempteur, réparer Ton ouvrage »
- Les conseils aux malades sur l'usage des Sacrements dans la maladie du R. P. Pététot « Confessez-vous et Communiez Saintement au début et dans le cours d'une maladie sérieuse »
- La Prière d’un Agonisant du R. P. Louis-Pierre Pététot « Seigneur, je sais que je mourrai prochainement »
- Les devoirs de ceux qui entourent le malade du R. P. Pététot « Je n'ose lui parler d'un Prêtre, je crains de l'effrayer »
- La Prière du Père Louis Pététot pour le Mercredi des Cendres « Souviens-toi, ô homme, que tu es poussière et que tu dois retourner en poussière »
- La Prière du Père Louis Pététot pour le Premier Dimanche de Carême « Ô mon Dieu, que ma foi est pauvre ! »
- La Prière du Père Louis Pététot pour le Deuxième Dimanche de Carême « Seigneur, préservez mon âme de toutes souillures »
- La Prière du Père Louis Pététot pour le Troisième Dimanche de Carême « Ô mon Dieu, je prends la résolution au Saint Temps de Carême »
- La Prière du Père Louis Pététot pour le Quatrième Dimanche de Carême « Ô mon Dieu, comme le Ciel me paraît désirable quand je regarde la terre »
- La Prière du Père Louis Pététot pour le Dimanche de la Passion « A ma place que ferait, que dirait, que voudrait Jésus-Christ ? »
- La Prière du Père Louis Pététot pour le Dimanche des Rameaux « Seigneur, n’ai-je pas trop méconnu, négligé, profané le Sacrement de votre Autel ? »
- La Prière du Père Louis Pététot pour le Vendredi Saint « Ô Croix du Calvaire, apprends-moi à détester le mal, à me repentir, et à le chasser de mon cœur »
- La Prière du Père Louis Pététot pour le Dimanche de Pâques « Je me jette à Vos pieds, comme Madeleine, et comme elle je Vous dis : Rabboni »
- La Prière du Père Louis Pététot pour le Lundi de Pâques sur le chemin d'Emmaüs « Ô mon Dieu, je ne Vous vois pas, et cependant je crois en Vous »