Voici une Prière d’adoration de la Crèche dans un coin derrière les bergers pour sentir le bonheur de la Naissance du tout petit Enfant des pauvres « Mon Dieu est dans son Berceau » de Max Jacob (1876-1944), né à Quimper de parents commerçants israélites qui fut frappé par la Grâce et certain d'avoir vu l'Image du Christ apparaître sur le mur de sa chambre se convertit au Catholicisme, se fait catéchumène, reçoit le Baptême en 1915, se retire de la vie parisienne et choisit l’abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire dans le centre de la France. En 1944, la gestapo l’arrête à Saint-Benoît car il est d’origine juive : emprisonné, il meurt dans le camp de Drancy le 5 mars 1944.
La Prière pour l'Épiphanie de Max Jacob « Mon Dieu est dans son Berceau » :
« Mon Dieu est dans son Berceau ; mon Dieu est un tout petit Enfant des pauvres. Son Berceau est un peu de paille : on L’a posé là-dessus parce qu’il n’y a rien que la misère et la nuit. Il n’y a pas de berceau. C’est une bien petite famille de menuisier en voyage, qui s’est réfugiée dans une grotte : il fait froid ! Il fait moins froid à cause des bêtes ; les bêtes donnent toujours un peu de chaleur. Il fait nuit, mais avons-nous besoin de chandelles ? Le Corps de cet Enfant donne une grande Lumière, les animaux clignent de l’œil, Joseph le bon menuisier, est ébloui ; il joint ses grosses mains, la Mère Marie est toujours calme, heureuse, souriante. Que je voudrais être de ceux qui entrent ici : ce sont de petites gens comme moi, des hommes de la campagne, de braves gens qui surveillaient des bêtes et que les anges ont avertis ; ils ont cru sans hésiter et ils se sont mis en marche. Oh ! J’aurais cru, moi aussi, cher Seigneur ! Pourquoi ne m’as-Tu pas fait naître en ce temps-là : je T’aurais embrassé Tes petits pieds satinés et je T’aurais suivi toute la vie. Je ne demande pas à être roi, et mage comme ceux-ci qui arrivent avec tant d’éclat dans notre misère. Voilà une grande surprise pour nous ils sont à Dieu et Dieu les aime : je ne demandais pas la gloire de T’apporter des présents, mais être dans un coin derrière les bergers et sentir le bonheur de ta Naissance qui illumine. Admirez les rois qui se sont inclinés devant l’Enfant pauvre ; aimez la pauvreté et l’innocence ».
Ainsi soit-il.
Max Jacob (1876-1944) – « La défense de Tartufe », Gallimard
Voir également de Max Jacob :
- La Prière de Max Jacob « Louange à cette petite fille de la campagne qui a été l'Épouse et la Mère de Dieu »
- La Prière des « Litanies de la Sainte Vierge » de Max Jacob
- La Prière de Max Jacob sur la Passion de N-S-J-C « Ô Pieds soyeux, vénérables Mains blanches »
- La Prière pour l'Épiphanie de Max Jacob « Mon Dieu est dans son Berceau »
- Le Poème de Max Jacob sur les Noces de Cana en Galilée « Si vous voulez du vin neuf, mon Père va vous faire un tour »
- Le Poème de Max Jacob « Déchirez les ténèbres avec le Verbe lumineux, ô Créateur »