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Prière pour la Fête de la Très Sainte Trinité

Prières > à la Sainte Trinité

Voici une Prière pour la Fête de la Très Sainte Trinité (Festo Sanctissimæ Trinitatis) « Au nom du Père qui m’a créé, au nom du Fils qui m'a racheté, et au nom du Saint-Esprit qui m’a sanctifié » du Révérend Père Louis Le Valois (1639-1700), Prêtre jésuite, Recteur du Collège de Caen puis Père spirituel au Collège de Clermont à Paris nommé en 1697 Confesseur des petits-fils de Louis XIV.



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La Prière pour la Fête de la Sainte Trinité « Au nom du Père qui m’a créé, au nom du Fils qui m'a racheté, et au nom du Saint-Esprit qui m’a sanctifié » du R. P. Louis Le Valois :

I. Ô abîme ! Ô profondeur impénétrable ! Un seul Dieu en Trois Personnes, et Trois Personnes dans un seul Dieu : Père, Fils, Saint-Esprit. Père égal au Fils, Fils égal au Père, Père et Fils égaux au Saint-Esprit, et Saint-Esprit égal au Père et au Fils. Mème divinité, même majesté, même immensité, même éternité, même puissance, même essence. En sorte néanmoins que le Père n'est le Père et le Fils ne sont pas le Saint-Esprit, pas le Fils, que le Fils n'est pas le Père, et que le Saint-Esprit n'est ni le Père ni le Fils : mais que la personne du Père est distinguée de celle du Fils, que la personne du Fils est distinguée de la personne du Père, et que la personne du Saint-Esprit est distinguée de la personne du Père et de la personne du Fils. C'est là, mon Dieu, que la raison humaine ne peut atteindre. Toutes ses lumières s'éteignent dès qu'elle veut percer au travers de ces voiles sombres où votre suprême grandeur est enveloppée ; et plus elle fait d'efforts pour éclaircir cet ineffable Mystère, plus elle sent sa faiblesse et demeure dans l'obscurité.
II. Que dis-je, mon Dieu ! Ce ne sont ni des voiles épais ni des ombres obscures qui Vous dérobent à ma vue ; mais c'est au contraire la splendeur trop éclatante qui Vous environne. Quand je veux m'appliquer à regarder cet astre que Vous faites luire sur nos têtes pour nous servir de flambeau, son éclat trop vif m'éblouit, et mes yeux ne le peuvent bien voir, parce qu'il est trop visible ; et quand je veux considérer votre divine essence, il ne faut pour Vous cacher à moi, que Vous-même. La lumière où Vous habitez est inaccessible (I Tim. VI, 16) ; je n'en puis soutenir les rayons ; et comme les Anges qui assistent devant Vous et auprès de votre trône, saisis d'admiration et se couvrant le visage de leurs ailes, se contentent de redire sans cesse que Vous êtes trois fois Saint ; frappé de votre gloire, confus et interdit, je me contente de m'écrier, que Vous êtes trois fois grand.
III. Mais, Seigneur, ce que je ne puis comprendre, ce que je ne puis découvrir, je le puis croire, je le dois croire, je le crois en effet, et par là je Vous rends, ô Sainte Trinité, l'hommage de mon esprit. Je crois que le Père n'a point d'autre principe que lui-même, ou plutôt qu'Il est sans principe ! ; que le Fils est produit par le Père, et qu'Il en est l'image substantielle ; que le Saint-Esprit procède du Père et du Fils, et qu'Il est le terme de leur amour. Je crois que le Père, quoique principe du Fils, n'est point avant le Fils ; que le Père et le Fils, quoique principes du Saint-Esprit, ne sont point avant le Saint-Esprit. J'adore le Père comme Dieu, le Fils comme Dieu, le Saint-Esprit comme Dieu ; et cependant je n'adore dans ces trois divines Personnes, et je crois n'adorer que le même Dieu. Plus il n'en coûte, Seigneur, pour réduire ma raison dans ce saint esclavage, plus il y a de gloire pour Vous et de mérite pour moi.
IV. C'est ainsi, mon Dieu, que je l'ai confessé dans mon Baptême, et c'est en votre Nom que j'y reçus le caractère de Chrétien ; c'est, dis-je, au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Caractère glorieux, titre de distinction, qui me relève, sans que je l'aie mérité, au-dessus de tant de nations infidèles. Qu'y avait-il en moi, Seigneur, qui fût digne d'une préférence que je dois estimer comme le plus grand de tous les bienfaits ? Qu'y avez-Vous trouvé qui Vous engageât à me prévenir de tant d'autres Grâces ? Mais moi, mon Dieu, tout ne m'engage-t-il pas, en Vous rendant l'hommage de mon esprit par la foi, à Vous rendre encore l'hommage de mon cœur par l'amour ?
V. Père adorable et créateur de toutes choses, c'est Vous qui avez formé ce grand univers. Le ciel et la terre sont vos ouvrages, et la beauté de vos ouvrages nous fait connaître les perfections infinies de l'ouvrier. Ce n'est pas pour eux-mêmes que Vous les avez créés, mais pour moi. Les astres ne brillent dans le ciel que pour me communiquer leur lumière, et la terre ne porte des fruits que pour me servir d'aliment. Tout ce que j'aperçois donc autour de moi m'annonce et vos grandeurs et vos bienfaits. Que dis-je ? Vous m'avez créé à votre image. Tout ce que j'ai, je ne l'ai que de Vous, et tout ce que je suis, je ne le suis que par Vous. Vous m'avez donné une âme spirituelle ; et cette âme, par les trois puissances qui lui sont propres, la mémoire, l'entendement et la volonté, a une ressemblance particulière avec cette auguste Trinité de personnes que je reconnais et que j'adore dans ce Mystère. Par la mémoire, qui est comme le principe de toutes ses opérations, elle Vous représente, Père tout-puissant, Vous de qui procèdent le Fils et le Saint-Esprit. Par l'entendement, qui lui sert à connaître, elle représente le Fils, qui est votre Verbe, et que Vous engendrez dans les splendeurs des Saints par voie de connaissance. Par la volonté, qui la rend capable d'aimer, elle représente le Saint-Esprit, que Vous produisez avec votre Fils par amour. A quel autre que Vous, Seigneur, les doit-elle consacrer, ces trois mêmes puissances, puisqu'elle ne les a reçues que de Vous ? A qui doit-elle penser qu'à Vous ? Qui doit-elle s'appliquer à connaître que Vous ? Qui doit-elle aimer que Vous ? J'en dis trop peu, mon Dieu : à quel autre que Vous doit-elle se consacrer elle-même tout entière, puisqu'elle est sortie tout entière de votre sein, et qu'elle Vous est par conséquent redevable de tout son être ? Pour peu qu'elle se partage, n'est-ce pas Vous dérober un bien qui Vous appartient ? Vous avez encore plus fait : car à cette âme spirituelle Vous avez uni un corps ; et ce corps mortel et corruptible, votre Providence prend soin de le conserver, et fournit sans cesse à son entretien. Ah ! Seigneur, Vous m'avez tout donné ; que Vous ai-je rendu ? Vous avez tout fait pour moi, qu'ai-je fait pour Vous ?
VI. Fils adorable et mon Sauveur, c'est Vous qui m'avez retiré de l'Enfer, à quoi je devais être éternellement condamné. C'est Vous qui m'avez ouvert le Ciel, d'où je devais être éternellement banni. Que Vous en a-t-il coûté pour cela, et qu'avez-Vous épargné ? Pour me glorifier, Vous êtes descendu de votre gloire ; pour me justifier, Vous avez pris la forme de pécheur ; pour me relever, Vous Vous êtes anéanti ; pour me tirer de la servitude, Vous Vous êtes fait obéissant ; pour me rendre heureux, Vous avez voulu souffrir ; enfin pour me ressusciter, Vous Vous êtes soumis à la mort (Philipp. II, 7-8). Si je dois tant à votre Père pour n'avoir donné la vie naturelle par la vertu de sa parole ; que Vous dois-je pour m'avoir donné une vie spirituelle et divine par l'effusion de votre sang ?
VII. Esprit adorable et mon sanctificateur, c'est par Vous que la charité de Dieu est répandue dans nos cœurs : ce don le plus précieux de tous les dons, ce don qui nous fait amis de Dieu, héritiers de Dieu. Comme Vous êtes l'amour du Père et du Fils, c'est Vous qui nous unissez au Père et au Fils par amour. Pour nous maintenir dans cette Sainte union, ou pour nous y faire rentrer quand le péché l'a rompue, quelle abondance de Grâces faites-Vous couler sur nous ? Que de lumières pour nous éclairer, que d'inspirations secrètes pour nous toucher, que d'avertissements salutaires pour nous corriger ? Si je forme une bonne pensée, c'est Vous qui m'aidez à la former, et qui la formez avec moi ; si je conçois un bon désir, c'est Vous qui m'aidez à le concevoir, et qui le concevez avec moi ; si je pratique une bonne œuvre, c'est Vous qui m'aidez à la pratiquer, et qui la pratiquez avec moi. Ainsi, Vous êtes la source de tout le bien qui est en moi ; et je ne puis même sans Vous Vous en marquer la juste reconnaissance qui Vous est due, ni Vous remercier de vos Grâces que par une Grâce de votre part toute nouvelle. Donnez-la-moi, cette Grâce ; et puisque je ne puis mieux reconnaître vos dons que par le Saint usage que j'en ferai, en les répandant sur moi, faites que j'en profite autant que Vous le voulez et autant que je le dois.
VIII. Sans cela, sans ce Saint usage de tant de biens dont Vous m'avez comblé, et dont Vous me comblez encore tous les jours, Trinité souverainement libérale et bienfaisante, de quel compte me trouverai-je chargé à la mort, et comment paraîtrai-je devant Vous ? Quand, pour soutenir mon âme dans ce triste passage, le Prêtre lui dira : Sors, âme chrétienne, sors au nom du Père qui t'a créée, au nom du Fils qui t'a rachetée, au nom du Saint-Esprit qui t'a sanctifiée. Ah ! Mon Dieu, que seront mes sentiments, et de quelle frayeur serai-je saisi, si je me souviens que je L'ai abandonné, ce Père à qui je devais me dévouer comme à mon créateur ; que je L'ai renoncé, ce Fils à qui je devais m'attacher comme à mon Sauveur ; que je L'ai contristé et rejeté, ce divin Esprit à qui je devais me laisser conduire comme à mon sanctificateur ? Mais, au contraire, de quelle confiance me remplira le souvenir de mes œuvres passées si elles ont servi à votre gloire, ô mon Dieu, à la gloire du Père, par une humble soumission à ses volontés ; à la gloire du Fils, par une sainte conformité à ses exemples ; à la gloire du Saint-Esprit, par une fidélité constante à suivre ses divines inspirations ? C'est alors que je retournerai à Vous, Seigneur, comme à ma dernière fin, après être sorti de Vous comme de mon premier principe. C'est alors, Trinité bienheureuse, que j'irai goûter dans votre sein la souveraine Béatitude, et recevoir de Vous la vie de la gloire, après en avoir reçu la vie du corps et celle de la Grâce. Ainsi soit-il.


R. P. Louis Le Valois (1639-1700) - « Collection intégrale et universelle des Orateurs Sacrés du Premier et du Second Ordre », Entretiens intérieurs sur les Mystères de Notre-Seigneur : XIe entretien sur la Très Sainte Trinité, Prière pour la Fête de la Très Sainte Trinité, pages 682-685, chez J.P. Migne, 1866

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Voir également du Révérend Père Louis Le Valois :
- La Prière sur la Conception de la Sainte Vierge « Ô Vierge Immaculée, Vous êtes conçue avec la Grâce et dans la Grâce » du R. P. Louis Le Valois
- La Prière sur le Très Saint Nom de Marie « Marie, ô Nom sous Lequel nul ne doit désespérer ! » du R. P. Louis Le Valois
- La Prière sur l’Annonciation de la Sainte Vierge « Ô Marie, c'est aujourd'hui que Vous devenez la Mère du Seigneur du Ciel » du R. P. Louis Le Valois
- La Paraphrase du Cantique de la Sainte Vierge « Ô Bienheureuse Vierge Marie, heureuse d'avoir été tout ensemble Mère et Vierge » du R. P. Louis Le Valois
- La Prière pour l’Avent « Seigneur, j'irai au pied de Votre crèche pour connaître toute la profondeur de mes plaies » du R. P. Louis Le Valois
- La Prière sur la Nativité de Notre Seigneur « Ô Amour efficace, puisqu'Il Vous fait descendre du Ciel même pour nous ! » du R. P. Louis Le Valois
- La Prière sur la Foi des Rois Mages à l’Épiphanie « Ô Seigneur Jésus, comblez-nous des mêmes trésors, conduisez-nous par la même route et faites-nous parvenir à la même fin » du R. P. Louis Le Valois
- La Prière sur la Présentation de Jésus-Christ au Temple « Voici, mon Père, la Victime que Vous attendiez depuis tant de siècles » du R. P. Louis Le Valois
- La Prière sur la Passion de Notre Seigneur « Seigneur, par les Mérites de votre Croix, accordez-moi la Grâce de Vous aimer comme Vous m'avez aimé » du R. P. Louis Le Valois
- La Prière sur la Résurrection de Notre Seigneur « Heureuse nouvelle pour moi, Seigneur, Vous êtes Ressuscité ! » du R. P. Louis Le Valois
- La Prière sur l’Ascension de Notre Seigneur « Souvenez-Vous, Seigneur, de ne nous pas laisser sur la terre comme des orphelins, sans secours, sans soutien et sans appui » du R. P. Louis Le Valois
- La Prière pour la Fête de la Pentecôte « Venez, Esprit-Saint, sanctifiez-moi comme Vous êtes Saint » du R. P. Louis Le Valois
- La Prière pour la Fête de la Sainte Trinité « Au nom du Père qui m’a créé, au nom du Fils qui m'a racheté, et au nom du Saint-Esprit qui m’a sanctifié » du R. P. Louis Le Valois
- La Prière pour la Fête du Très Saint-Sacrement « Ô Saint Sacrement de l’Autel, Vous nous permettez de nous entretenir avec Vous, de Vous y parler avec confiance et de Vous y parler même avec une espèce de familiarité » du R. P. Louis Le Valois
- La Prière pour le Dimanche de l'Octave du Saint-Sacrement « Ô Jésus, ô mon Roi, ô souverain Maître du monde et de tout le monde » du R. P. Louis Le Valois
- La Prière pour le Jour de l'Octave du Saint-Sacrement « Ô Jésus, notre Seigneur et Juge sévère après la mort mais si miséricordieux et si bon pendant la vie » du R. P. Louis Le Valois
- La Prière sur l’Assomption de la Sainte Vierge « Jouissez, Vierge incomparable, d'une Gloire qui Vous est si légitimement acquise » du R. P. Louis Le Valois
- La Prière sur le renouvellement des Vœux de Religion « Seigneur, donnez-Vous à moi comme je me donne à Vous » du R. P. Louis Le Valois
- La Prière d'une âme pénitente « Reprenez-moi et châtiez-moi, Seigneur, humiliez mon orgueil et faites souffrir mon amour-propre » du R. P. Louis Le Valois
- La Prière dans l’épreuve « Seigneur, considérez l'extrême danger où je me trouve, ayez pitié de moi et sauvez-moi ! » du R. P. Louis Le Valois
- La Prière sur les Grandeurs de Dieu « Seigneur, que votre Nom est en Lui-même admirable » du R. P. Louis Le Valois
- La Prière sur le Psaume 22 « Ô Bon Pasteur, Vous m'avez fait entrer et Vous me retenez dans votre Église comme dans un grand et riche pâturage » du R. P. Louis Le Valois
- La Prière sur la Présence de Dieu dans notre vie « Ô Seigneur, Vous voyez toutes mes pensées de bien loin puisque Vous les voyez avant que je commence à les former » du R. P. Louis Le Valois
- La Prière d'une âme pieuse dans la Maison de Dieu « Que j'aime, ô mon Dieu, vos Tabernacles et vos Autels où Vous résidez sur la terre ! » du R. P. Louis Le Valois