Voici une Prière à la Très Sainte Vierge Marie, Source très Pure de notre Salut « Ô Marie, n'oubliez pas la Miséricorde dont Vous êtes appelée la Mère » d’Eadmer de Canterbury (vers 1060-1124), Moine Bénédictin au Monastère de Christ Church à Cantorbéry, disciple d’Anselme de Cantorbéry qui le nomme Évêque de Saint Andrews en Écosse, et auteur de la Première Apologie du Dogme de l’Immaculée Conception.
La Prière d’Eadmer de Canterbury pour notre Salut « Ô Marie, n'oubliez pas la Miséricorde dont Vous êtes appelée la Mère » :
« Clémence infinie, Seigneur vraiment Bon, je vois le remède efficace que Vous nous avez préparé dans les desseins de Votre miséricorde sans égale, je m'en réjouis vivement et je l'embrasse avec reconnaissance. Et quel est-il ? C'est de pouvoir aller vers Marie et revenir à cette Mère très douce, de pouvoir diriger vers cette Dame très aimante notre pensée, notre visage, notre voix. C'est en scrutant l’éminence de Sa pureté, en admirant le mérite de Sa dignité, en contemplant la sublimité de Son élévation, en repassant en un mot dans notre esprit les raisons de ne point abolir Ses insignes privilèges, que nous sommes arrivés à considérer notre propre détresse. Oui, notre Salut consiste à pouvoir enfin L'invoquer dans toute la simplicité de notre dévotion, La supplier de venir à notre secours, d'employer à notre aide le crédit suréminent dont Elle jouit auprès de Vous. Car nous le savons avec certitude, Son pouvoir sur Vous est si grand que rien de ce qu'Elle veut ne peut en aucune façon manquer son effet. Notre Salut est donc remis à Sa discrétion, puisque tout ce qu'Elle veut, Elle le fait en vertu de Sa puissance (Puissance d'intercession et de médiation). Quel moyen de Salut plus efficace aurait pu nous montrer le Fils de cette Mère bénie ? Lui qui est la Fin de toute créature, Il nous invite, lorsque nous nous approchons de l'éternité, à recourir à Celle qui Lui a donné le jour, qui a enfanté de Sa chair le Sauveur sans Lequel il n'y a pas de rémission des péchés. Quelle Bonté de Sa part, quelle Tendresse, quel Désir de Miséricorde ! Et Vous, Notre-Dame, vers le secours de qui nous envoie votre Fils très Doux, que nous dites-Vous ? Lui, Il est notre Miséricorde, et Vous, Vous êtes la Mère de cette Miséricorde. Encore une fois, que nous dites-Vous ? Peut-être de nous réfugier à l'ombre de Ses ailes. Soit mais si, comme il convient, nous embrassons avec reconnaissance Sa miséricorde, cependant nous avons aussi très peur de Sa justice. De crainte donc qu'au lieu de la Miséricorde nous rencontrions la Justice, nous Vous en supplions, venez et prenez Vous-même en main notre cause. Car c'est Lui-même votre Fils, l'Ange du « grand conseil » (ls. IX, 6) qui nous a engagés à venir à Vous de peur que si nous nous présentions à Lui privés de Votre appui, Il ne soit forcé de nous écarter de Vous. Nous sommes pécheurs, nous l'avouons, et nous méritons la damnation, c'est justice, nous ne pouvons le nier. Mais nous savons aussi qu'il est juste de voir accomplie la Volonté de Celui qui s'applique en toutes Ses actions à se mettre d'accord avec la Volonté Divine. Or, qui a jamais été plus fidèle dans cette soumission à Dieu si ce n'est Vous, ô Notre-Dame, dont toute l'existence n'a jamais cessé un instant d'accomplir cette divine Volonté ? Veuillez, donc, que le Juge très équitable ait pitié de nous, et Il sera juste, sans qu'on puisse y contredire, que Votre vouloir s'accomplisse. Ne nous abandonnez pas, n'oubliez pas la Miséricorde dont Vous êtes appelée la Mère ; Votre volonté de nous procurer le Salut ne sera pas repoussée de Celui qui, pour nous sauver, s'est fait, par Vous, notre Frère. Ô Merveille du Créateur ! Ô immense Consolation du pécheur ! Si votre Fils, ô Marie, est devenu par Vous notre Frère, n'êtes-Vous pas devenue par Lui notre Mère ? Au moment de subir la mort pour nous, Jésus sur la Croix, n'a-t-Il pas dit à Jean, un homme en tout semblable à nous : «Voici ta Mère» (Jean, XIX, 27) ? Homme pécheur, réjouis-toi et exulte. Tu n'as plus à désespérer ni à craindre. Quel que soit ton jugement, il dépend entièrement de la sentence de ton Frère et de ta Mère. Ne manque pas d'incliner l'oreille de ton cœur à leur conseil. Ton Juge, c'est-à-dire ton Frère le dit : réfugie-toi dans le Secours de ta Mère ; et ta Mère te recommande de rester blotti avec confiance sous les ailes de son Fils, Elle te promet en plus de se tenir auprès de toi pour t'empêcher d'être accablé par Sa justice ».
Ainsi soit-il.
Eadmer de Cantorbéry (vers 1060-1124) – « La Première Apologie du Dogme de l’Immaculée Conception »
Voir également d’Eadmer de Cantorbéry :
- La Prière d’Edmer de Canterbury « Ô Vous, Bienheureuse entre toutes les femmes ! »
- La Prière d’Eadmer de Cantorbéry au Jugement Dernier « Ô Marie, arrachez-moi à l'auteur de la mort et accordez-moi la Vie Éternelle »
- La Prière du Moine Eadmer de Cantorbéry « Ô Marie, soyez notre Avocate dernière, nous Vous en prions »
- La Prière du Moine Bénédictin Eadmer de Cantorbéry « Ô Jésus, daignez donc effacer et remettre nos péchés »
- La Prière d’Eadmer de Canterbury pour notre Salut « Ô Marie, n'oubliez pas la Miséricorde dont Vous êtes appelée la Mère »
- La Prière pour la rémission de nos péchés d’Eadmer de Canterbury « Ô ma Souveraine, épargnez-moi les peines de mes péchés et donnez-moi part à l'éternelle Félicité »