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Prière pour réparer et recouvrer la Grâce de Dieu

Prières > sur la Persévérance

Voici la Prière pour réparer et recouvrer notre perte de la Grâce de Dieu, de sa Récompense et de son Héritage, du temps perdu pour notre Salut par notre négligence, notre orgueil, et notre ingratitude « Donnez-moi, Seigneur, ce cœur diligent, humble, reconnaissant qu'il faut avoir pour conserver et pour recouvrer votre Grâce » de Dom Robert Morel (1653-1731), Religieux Bénédictin de la Congrégation de Saint Maur à l’Abbaye de La Chaise-Dieu puis à celle de Saint Denis et auteur de cette Prière pour recouvrer la Grâce de Dieu avant notre dernière heure par la prière, les larmes et la pénitence extraite de ses « Entretiens Spirituels en forme de Prières pour servir de préparation à la mort ».



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La Prière pour réparer et recouvrer la Grâce de Dieu « Donnez-moi, Seigneur, ce cœur diligent, humble, reconnaissant qu'il faut avoir pour conserver et pour recouvrer votre Grâce » de Dom Robert Morel :

Que je serais riche, ô mon Dieu ; que je serais heureux, si j'avais eu soin de conserver et de mettre à profit tous les biens que j'ai reçus de votre Miséricorde ! Mais hélas ! J’ai tout perdu, tout dissipé par ma négligence, et par ma mauvaise conduite ; et de quelle conséquence ne sont point pour moi toutes ces pertes, si je n'ai soin de les réparer pendant qu'il est encore temps de le faire ? Vous m'avez donné une âme spirituelle, raisonnable, immortelle, capable de Vous connaître, de Vous aimer, de Vous posséder, et je l'ai perdue en lui faisant perdre ces avantages. Vous m'avez fait le grand, le précieux Don de votre Grâce, et je l'ai perdue par le péché. Vous m'avez donné du temps pour la recouvrer par la Pénitence, et je l'ai perdue en l'employant à des bagatelles. Vous m'avez promis une grande Récompense dans le Ciel pour tout ce que je ferai ou souffrirai pour Vous sur la terre, et je l'ai perdue faute d'agir et de souffrir pour Vous. Vous m'avez destiné un Héritage incorruptible et éternel, et je l'ai perdu en m'en rendant indigne par mes dérèglements. Enfin, mon Dieu par la plus grande de toutes les miséricordes, vous vous êtes donné vous-même à moi ; et par la plus grande de toutes les misères je Vous ai perdu par ma faute. Pouvais-je faire de plus grandes pertes ; et ne dois-je pas m'appliquer de toutes mes forces à les réparer ?

Si je considérais bien ce que vaut mon âme, combien Vous l'estimez, ce qu'elle Vous a coûté, tout ce que Vous avez fait et souffert pour la recouvrer après qu'elle a été perdue, quelle douleur n'aurais-je pas de cette perte, et que ne ferais-je pas pour la réparer ? Vous regardez mon âme comme Votre image, comme le chef-d'œuvre de Vos mains, comme le prix de votre Sang ! C’est ce qui Vous la rend si précieuse, ce qui Vous intéresse si fort à son Salut, ce qui Vous rend si sensible à sa perte. Si j'avais soin de la regarder par les mêmes endroits, j'aurais par rapport à elle les mêmes idées et les mêmes sentiments ; je n'estimerais rien tant que mon âme, rien ne me serait si cher que son Salut, rien ne me toucherait tant que sa perte. Je ne l'ai perdue que parce que je n'ai pas eu pour elle l'estime et l'amour que je devais avoir. Je ne suis insensible à sa perte, que parce que je n'en connais, ou que je n'en considère pas assez la grandeur.

Faites-moi bien comprendre, mon Dieu, que je n'en saurais faire de plus grande ; que tout ce que je puis gagner en la perdant est une véritable perte, et que tout ce que je puis perdre en la sauvant est un véritable gain ; que le monde entier ne saurait me dédommager de sa perte, et que je dois souffrir plutôt celle de toutes choses, que celle de son Salut. Donnez-moi pour elle un peu de cet Amour si pur, si tendre, si généreux, qui Vous a fait entreprendre tant de choses, opérer tant de miracles, souffrir tant de peines et de travaux pour son Salut. Hélas ! Je ne l'ai que trop aimée ; mais d'un amour déréglé, qui mérite bien plus le nom de haine que celui d'amour, et qui bien loin de contribuer à son Salut a été la cause de sa perte : car n'est-ce pas haïr mon âme, n'est-ce pas la perdre que de suivre ses inclinations corrompues, que de contenter ses mauvais désirs, que de conniver à ses vices et à ses dérèglements, et n'est-ce pas là, la manière dont je l'ai aimée ?

J'ai perdu mon âme en l'aimant d'un mauvais amour. Faites, Seigneur, que je travaille à la recouvrer en la haïssant d'une Sainte haine. C'est la haïr Saintement de mortifier ses passions, de régler ses désirs, de s'opposer à ses dérèglements ; c'est la haïr Saintement que de la haïr et de la perdre pour le temps, afin de l'aimer et de la sauver pour l'Éternité. Apprenez-moi, Seigneur, à me sauver en me perdant : car Vous êtes le grand Maître de cette leçon. Je ne sais que trop me perdre ; mais c'est de Vous que je dois apprendre à me sauver en me perdant. Celui-là se perd comme il faut se perdre pour se sauver, qui ne se recherche jamais en rien, mais qui dans tout ce qu'il fait n'a point d'autre vue que de Vous plaire, et de profiter à ses frères. Celui-là se perd comme il doit se perdre pour se sauver, qui se perd heureusement en Vous. Que ce soit là, mon Dieu, la manière dont je me perde et je me retrouve. Je me suis malheureusement perdu en Vous quittant pour me retirer chez moi ; et en sortant hors de chez moi pour me répandre dans les créatures. Faites, Seigneur, que pour me retrouver je revienne sur mes pas, quittant les créatures, pour rentrer en moi-même, et sortant de moi-même pour me perdre en Vous.

Ce ne sera pas par mes propres forces ; par ma propre industrie que je viendrai à bout de tout cela. Je n'en ai que pour m'égarer et pour me perdre ; ce n'est que par le secours de votre Grâce que je puis me retrouver et me sauver. Vous me l'avez donnée, mon Dieu, cette Grâce, et je ne saurais assez ni estimer, ni reconnaître un Don si grand, si précieux, qui renferme tous les biens, et qui remédie à tous les maux ; qui nous donne droit à tous Vos autres Dons, à votre Gloire, et qui est le fruit des Larmes de mon Sauveur, le Prix de son Sang, la Récompense de Ses travaux, de Ses souffrances, et de Sa mort. Mais j'ai encore malheureusement perdu un si riche trésor, et de quelle conséquence n'est pas pour moi une telle perte ? Si Vous m'aviez fait présent de quelque goutte du Sang précieux que Vous avez répandu pour moi, et que je l'eusse perdue par ma faute, quelle douleur ne me causerait pas une telle perte, et avec quel soin ne m'efforcerais-je pas de la réparer ? Or n'est-ce pas perdre votre Sang que de perdre votre Grâce ; et puis-je assez regretter de l'avoir perdue, assez m'appliquer à la recouvrer ?

Rien ne contribue tant à nous faire perdre la Grâce que la négligence, l'orgueil, et l'ingratitude. Rien n'est si nécessaire pour la recouvrer que de la chercher avec soin, avec humilité, avec reconnaissance. Je ne l'ai perdue, que parce que je l'ai négligée, que je m'en suis élevé, que je me la suis appropriée, manquant de Vous en remercier et de Vous en rapporter toute la Gloire. Je ne puis espérer de la retrouver que par une recherche accompagnée de beaucoup d'application, d'humilité, de reconnaissance. C'est la dragme perdue, qui ne se trouve qu'en allumant la lampe, en balayant la maison, en cherchant avec soin ; c'est-à-dire, en employant à cette recherche toute la lumière, toute l'ardeur, toute la diligence dont on est capable. C'est un baume précieux, qui demande à être mis dans un vaisseau très-pur, et très-solide, tel qu'est un cœur humble. C'est cette eau pure et vive que Vous faites couler du Ciel dans nos cœurs par votre Bonté, et que nous y devons faire remonter par notre reconnaissance. Donnez-moi donc, Seigneur, ce cœur diligent, humble, reconnaissant qu'il faut avoir pour conserver et pour recouvrer votre Grâce : car ce n'est ni de mes soins, ni de mon adresse que j'attends, ou sa conservation, ou son recouvrement, mais de votre seule Bonté et de votre Grâce même.

Je dois compter parmi mes plus grandes pertes celle que j'ai faite du temps que j'ai vécu. Vous m'avez fait naître dans un temps favorable, dans des jours de Salut, sous Jésus-Christ pendant la loi de Grâce. Que ne Vous dois-je pas pour une telle Miséricorde ? Mais quel usage en ai-je fait ? J’aurais dû employer ce temps favorable à expier mes péchés par de dignes fruits de Pénitence ; ces jours de Salut à assurer le mien par la pratique de vos Commandements et l'exercice des bonnes œuvres ; ce temps de Jésus-Christ et de sa Loi à former mes mœurs sur Ses maximes, et à me conduire selon son Esprit. Mais qu'il s'en faut bien que j'en ai usé ainsi ? Hélas ! J’ai passé ce temps pour la plus grande partie, ou à mal faire, ou à ne faire rien du tout, le perdant et le consumant en des amusements, et des inutilités ; mais plus ce temps est favorable et privilégié, plus la perte en est grande, et l'abus criminel. Qu'aurai-je, mon Dieu, à Vous répondre sur une telle perte et sur un tel abus ? Hélas ! Je frémis de crainte à la vue du compte que je Vous en dois rendre. Je suis encore par votre Miséricorde au temps de Grâce, aux jours de Salut ; mais ces jours passent et le temps de la colère approche ; après quoi il n'y aura plus ni temps ni miséricorde. Faites, Seigneur, que j'emploi si bien les moments qui me restent qu'ils puissent servir à réparer ceux que j'ai perdus.

Le temps perdu, à le bien prendre, est perdu pour toujours, et ne saurait être réparé, parce que ce qui est passé est passé, et ne saurait revenir. On ne répare le temps perdu qu'en le rappelant dans son esprit avec douleur ; en le faisant revivre, pour ainsi dire, par un renouvellement de vie ; en le rachetant au prix de tout ce qui nous l'a fait perdre. Que ce soit donc, mon Dieu, de cette manière que je répare le temps que j'ai perdu. Que je repasse devant Vous toutes les années de ma vie dans l'amertume de mon âme, et qu'elles soient toujours présentes à mon esprit, afin de les effacer du Vôtre. Que j'expie dans ma vieillesse les excès et les dérèglements de ma jeunesse ; que je tâche sur mes vieux jours à rajeunir comme l'aigle ; que l'homme intérieur se renouvelle en moi à mesure que l'homme extérieur s'y détruit ; et que plus je me sens près de mon terme, plus je me hâte, et je redouble le pas pour y arriver. Faites enfin, mon Dieu, que je rachète ce temps au prix de tout ce qui m'en peut coûter. Ma folie est allée jusqu’à le vendre, ou plutôt à le donner pour rien ; que je mette ma sagesse à tout donner et à tout sacrifier pour le racheter. Une chose d'un si grand prix peut-elle coûter trop cher à recouvrer.

En perdant le temps j'ai perdu une éternité de bonheur, qui en aurait été le fruit et la récompense, si j'en avais fait l'usage que j'en aurais dû faire : car on ne recueille dans l'éternité que ce l'on a semé dans le temps ; on ne reçoit après la mort que ce que l'on a gagné et mérité pendant la vie. Telle qu'est la semaille, telle est la moisson ; tel qu'est le travail, telle est la récompense. Que peut espérer le laboureur qui n'a rien semé dans son champ, ou qui n'y a semé que du mauvais grain ? Quel salaire peut attendre un ouvrier qui a demeuré toute la journée sans rien faire, ou qui a travaillé pour tout autre que pour celui qui l'a loué ? C'est là, mon Dieu, le cas où je me trouve, et ce qui me doit faire gémir devant Vous. Mon âme est le champ que Vous m'avez donné à ensemencer, et la vigne que Vous m'avez donné à cultiver ; si j'avais ensemencé mon âme de bonnes œuvres, et que je l'eusse cultivée avec soin, j'aurais eu la Vie Éternelle pour fruit et pour salaire ; mais mon âme se trouvant vide de bonnes œuvres, et pleine de péchés ; et ayant passé la plus grande partie de ma vie ou à ne rien faire, ou à travailler pour plaire aux hommes, puis-je sans illusion et sans injustice prétendre d'autre fruit et d'autre salaire que ce qui est dû aux hypocrites et aux paresseux ?

J'ai d'autant plus sujet de craindre, que ma paresse est inexcusable en toute manière : car je ne puis pas dire comme les ouvriers de l'Évangile, que je n'ai été oisif pendant tout le long du jour que parce que personne ne m'a employé, puisque votre Miséricorde m'a loué dès le matin, en m'appelant dès ma jeunesse à Votre service. J'ai été oisif dans un lieu de travail : c'est ce qui rend encore mon oisiveté plus criminelle ; car si Vous reprenez ceux-mêmes qui ne sont oisifs que faute d'être employés, de quelle peine ne punirez-Vous pas ceux que Vous avez prévenus, cherchés, loués avec tant de Bonté, et à qui Vous avez promis une si grande Récompense, s'ils ne manquent pas de s'appliquer au travail que Vous leur avez prescrit. Hélas ! Seigneur, c'est faute d'envisager la grandeur de cette Récompense, que j'ai croupi jusqu’à présent dans l'oisiveté, et que j'ai agi par vanité. Faites que désormais je ne la perde jamais de vue, et que par un redoublement de ferveur à travailler pour Vous je recouvre tout ce que l'oisiveté et la vanité m'ont fait perdre. Hélas ! Me voici à la dernière heure du jour, quand travaillerai-je si je ne le fais maintenant ? La nuit approche où il n'y aura plus rien à faire pour le Salut. Ne permettez pas, Seigneur, qu'elle me surprenne. Faites que je fasse un si bon usage de ce qui me reste de jours, que j'achève l'ouvrage dont Vous m'avez chargé ; et que je mérite la Récompense que Vous m'avez promise.

Vous ne Vous êtes pas contenté, mon Dieu, de m'associer à Vos ouvriers, et de me promettre de récompenser mon travail ; Vous m'avez même fait la Grâce de me recevoir au nombre de Vos enfants, et de me donner droit à votre Héritage. Mais, grand Dieu, que j'ai encore mal répondu à une telle Miséricorde ! J'ai été un ouvrier paresseux, et un enfant prodigue. J'ai perdu ma récompense par mon oisiveté, et mon patrimoine par mes dérèglements. Au lieu d'estimer un si précieux Héritage, autant que je le devais, et de travailler à m'en rendre digne par une vie qui eût du rapport à ma nouvelle naissance, et à la Grâce de mon adoption, j'ai vendu pour une légère satisfaction, pour un plaisir d'un moment le droit que j'y pouvais prétendre ; semblable au profane Esaü, qui vendit pour un mets de lentille son droit d'aînesse, et tous les avantage qui y étaient attachés. Hélas ! Seigneur, quel a été l'excès de mon aveuglement et de ma folie, de dissiper ainsi un Héritage si riche, si précieux ; mais quel serait mon malheur si cette perte était sans retour ? Ne le permettez pas, je Vous prie : faites-moi entrer en possession de l'Héritage que Vous m'avez destiné ; et si j'ai eu le malheur de ressembler à Esaü par la perte que j'en ai faite, que je sois différent de lui par son recouvrement.

Esaü qui d'abord se mit fort peu en peine de la perte qu'il avait faite, y fut si sensible dans la suite, qu'il demanda à son père avec de grands cris, et beaucoup de larmes, la bénédiction paternelle à laquelle il avait renoncé ; mais quelque instance qu'il pût faire il ne sut l'obtenir. C'est qu'il y a des larmes, des prières, des pénitences auxquelles Vous n'avez point d'égard, et que pour mériter de rentrer dans l'Héritage il faut pleurer, se repentir, prier en enfant. Donnez-les-moi, Seigneur, ces prières, ces larmes, cette pénitence ou plutôt donnez-moi un cœur d'enfant, et rien de tout cela ne me manquera. Rendez-moi cet amour, et cet esprit d'adoption qui crient vers Vous, Père, et qui donnent droit à votre Héritage. Revêtez-moi de nouveau de cette belle robe, sans laquelle on n'a point de part ni à votre Festin Nuptial, ni à votre Royaume. J'ai suivi l'enfant prodigue dans les égarements, et j'ai perdu comme lui mon patrimoine. Faites que je le suive aussi dans son retour et dans sa pénitence, et que je recouvre comme lui mon Héritage.

C'est tout perdre, ô Père plein de Bonté, que de perdre l'Héritage que Vous nous avez promis, parce que c'est Vous-même qui êtes cet Héritage ; et que c'est tout perdre que de Vous perdre. Hélas ! Que sommes-nous quand nous Vous avons perdu : que des enfants orphelins, qui ont perdu leur père, et qui le trouvent sans appui et sans consolation. Heureux encore si nous sentons notre perte, et si ce sentiment nous presse de travailler à la réparer ; car Vous n'êtes pas un Père impitoyable et inflexible. Vous Vous laissez toucher de nos larmes, Vous oubliez nos égarements ; Vous nous recherchez même avec empressement, et Vous nous recevez avec Bonté. Oh ! C’est une que terrible perte que de Vous perdre. Mais de tous les malheurs le plus grand c'est après Vous avoir perdu, d'être insensible à cette perte, et de ne se mettre point en peine de Vous recouvrer ! Préservez-moi, je Vous prie, Seigneur, d'un tel désastre. Si j'ai eu le malheur de Vous perdre, que ce ne soit pas pour toujours ; et quelque infidèle que je Vous ai été, ne livrez pas mon cœur à l'insensibilité et à l'impénitence.

Je Vous ai perdu, ô mon Dieu ! Ô mon Tout ! Et je serais inconsolable de cette perte, si je n'espérais que Vous me fassiez la Grâce de Vous chercher, et si je ne savais que Vous ne rejetez jamais ceux qui Vous cherchent comme il faut. Hé ! Comment les rejetteriez-Vous, ô Père de Miséricorde, puisque Vous cherchez même ceux qui Vous fuient et qui s'éloignent de Vous ? C'est ainsi que Vous en avez usé envers moi, ô Dieu plein de Bonté, et si Vous ne l'aviez fait, dans quel abîme de misère ne m'auraient pas enfin précipité mes égarements ? Je Vous chercherai donc, mon Dieu, mais avec un cœur toujours pénétré de la douleur de Vous avoir perdu : car c'est ainsi que je dois Vous chercher après une telle perte. Que ceux-là Vous cherchent sans douleur qui Vous cherchent sans Vous avoir perdu ; mais pour ceux qui comme moi, ont eu le malheur de Vous perdre, il faut pour Vous retrouver qu'ils Vous cherchent avec une Sainte tristesse, une vive douleur, avec toute l'affliction et toute l'amertume de leur âme. Donnez, Seigneur, ces caractères à ma recherche, et ne permettez pas que je sois du nombre de ceux qui Vous cherchent et ne Vous trouvent pas, faute de Vous chercher dans le temps, et de la manière qu'il faut. Faites que je Vous cherche pendant ma vie par une véritable conversion, et par de bonnes œuvres, afin que je Vous puisse trouver à ma mort.

Ainsi soit-il.


Dom Robert Morel (1653-1731) – « Entretiens Spirituels en forme de Prières pour servir de préparation à la mort », Prière pour réparer ses pertes, p. 64-80, chez Jacques Vincent (1746)

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Voir d’autres Prières pour réparer et recouvrer la Grâce de Dieu dans « Toutes les Prières sur la Miséricorde de Dieu », dans « Toutes les Prières sur la Repentance », dans « Toutes les Prières sur la Pénitence » et dans « Toutes les Prières sur la Persévérance » (plus d’une centaine)

Voir également de Dom Robert Morel (o.s.b.) :
- La Prière pour régler sa vie Chrétiennement sur les Exemples de Jésus-Christ « Seigneur, faites-moi vivre Saintement comme vivent ceux qui se disposent à bien mourir » de Dom Robert Morel
- La Prière pour régler sa vie Chrétienne sur Celle de Jésus-Christ « Ai-je jamais bien compris ce que c'est que d'être Chrétien, et ce qu'il faut faire pour en mériter le Nom, et pour en remplir les devoirs ? » de Dom Robert Morel
- La Prière pour vivre de la Foi Chrétienne « Seigneur, augmentez en moi la Foi que Vous m'avez donnée » de Dom Robert Morel
- La Prière pour être Fidèle à nos devoirs de Chrétien « Soutenez-moi, mon Dieu, dans la Volonté que Vous me donnez de Vous être plus fidèle » de Dom Robert Morel
- La Prière pour toujours vivre en la Présence de Dieu « Ô mon Dieu, votre Providence nous rappelle sans cesse votre Présence dans notre vie » de Dom Robert Morel
- La Prière pour réparer et recouvrer la Grâce de Dieu « Donnez-moi, Seigneur, ce cœur diligent, humble, reconnaissant qu'il faut avoir pour conserver et pour recouvrer votre Grâce » de Dom Robert Morel
- La Prière pour nous purifier de nos souillures « Ô mon Sauveur, que de Sang n'avez-Vous pas répandu pour nous laver et nous purifier des souillures de notre origine » de Dom Robert Morel
- La Prière pour guérir les plaies et les maladies de l’âme « Apprenez-moi, Seigneur, ce que je dois faire pour guérir mon âme et rendez-moi fidèle à observer ce que Vous m'en aurez appris » de Dom Robert Morel
- La Prière pour s’acquitter de toutes nos dettes « Seigneur, faites je ne vienne jamais à bout de m'acquitter parfaitement de Vous payer ce que je Vous dois avant ma mort soit pour mes péchés, soit pour vos Grâces » de Dom Robert Morel
- La Prière sur l’Humilité « Seigneur, rien ne contribue tant à rendre l'orgueilleux humble que l'humiliation » de Dom Robert Morel
- La Prière sur la Pureté « Esprit-Saint, purifiez-moi de toutes mes iniquités » de Dom Robert Morel
- La Prière sur la Sincérité « Ô Dieu de Pureté, rendez-moi pur et sincère » de Dom Robert Morel
- La Prière pour régler ses sens et sa langue par la raison « Ô Seigneur, apprenez-moi et à parler et à me taire en mettant une sûre garde à ma bouche et une porte à mes lèvres » de Dom Robert Morel
- La Prière de soumission à la Volonté du Seigneur « Sauvez-moi, mon Dieu, parce que je suis à Vous » de Dom Robert Morel
- La Prière pour faire la Volonté de Dieu « Ô mon Dieu, mon cœur est préparé soit à tout faire, soit à tout souffrir » de Dom Robert Morel
- La Prière sur la Miséricorde de Dieu « C'est à votre Miséricorde, ô mon Dieu que je suis redevable » de Dom Robert Morel
- La Prière avant la Confession « Seigneur, ouvrez-moi les yeux sur mes péchés » de Dom Robert Morel
- La Prière après la Confession « Faites, Seigneur, que ma Pénitence soit le sacrifice d'un cœur contrit et humilié » de Dom Robert Morel
- La Prière pour les Personnes Malades « Seigneur, faites-moi bien comprendre l'honneur que Vous me faites en me visitant par des maladies » de Dom Robert Morel
- La Prière pour faire un Saint usage de la Santé « Ô Seigneur, Vous seul pouvez donner la Santé à l'âme et au corps parce que Vous seul avez une souveraine Puissance sur l'un et sur l'autre » de Dom Robert Morel
- La Prière pour bien régler son Emploi du Temps « Ô Seigneur, ne permettez pas que je perde Tout en perdant le peu de Temps qui me reste à vivre » de Dom Robert Morel
- La Prière pour se détacher de la vie présente « Détachez-moi, Seigneur de toutes les douceurs de la vie présente, et je n'aurai plus ni de crainte ni d'aversion de la mort » de Dom Robert Morel
- La Prière pour attendre la mort avec Vigilance, Patience et Persévérance « Rendez-moi, Seigneur, vigilant, attentif, pieux et patient pour comparaître avec confiance devant Votre Tribunal à l’heure de ma mort » de Dom Robert Morel
- La Prière pour attendre et recevoir la mort avec Crainte et avec Confiance « Secourez-moi, Seigneur, dans la nécessité où je me trouve de régler ma Crainte et ma Confiance comme il faut » de Dom Robert Morel
- La Prière pour mourir dans un esprit de Pénitence « Ô mon Dieu, c'est la Pénitence qui nous prépare à votre Royaume mais c'est votre Grâce qui prépare nos cœurs à la Pénitence » de Dom Robert Morel
- La Prière pour penser souvent à l'Éternité « Heureux celui qui s'occupe dans le temps de ce qui doit l'occuper dans l'Éternité » de Dom Robert Morel
- La Prière pour soupirer et gémir après la Vie du Ciel « Seigneur, n'est-il pas temps que je vive comme un de Vos enfants et que j'élève mes yeux et mon cœur vers mon Père qui est dans le Ciel ? » de Dom Robert Morel
- La Prière pour éviter l’Enfer « Ah ! Seigneur, ne me réservez pas à ce feu ténébreux » de Dom Robert Morel
- La Prière pour travailler à se procurer un Jugement favorable « Redressez-moi, mon Dieu, changez-moi et convertissez-moi de telle sorte que je puisse attendre votre Jugement avec confiance et même Le souhaiter avec sincérité » de Dom Robert Morel
- La Prière pour régler nos jugements sur Ceux de Dieu « Apprenez-moi, Seigneur, à régler mes jugements sur les Vôtres selon les Règles immuables de votre Vérité » de Dom Robert Morel
- La Prière pour attendre et recevoir la mort avec Joie « Faîtes, Seigneur, que mon espérance me fasse tressaillir de joie de me voir sur le point de mourir » de Dom Robert Morel
- La Prière pour recevoir la mort avec Amour « Faites, mon Dieu, que je meure par Amour avec Vous et comme Vous sur la Croix » de Dom Robert Morel
- La Prière pour mourir comme meurent les Saints « Que je meure, ô mon Dieu, de la mort des Justes et que ma fin soit semblable à la leur pour mériter d'avoir part à leur Bonheur » de Dom Robert Morel
- La Prière avant de recevoir le Saint Viatique « Accordez-moi, Seigneur, Votre puissant Secours pour une Sainte mort » de Dom Robert Morel