Le Temps du Carême s’étend de Matines du Mercredi des Cendres jusqu’à la Messe de la Vigile Pascale exclusivement
Quelle est l'origine du Carême ?
Le Carême vient d'une prise de conscience progressive de l'importance de la Fête de Pâques et de la nécessité de s'y bien préparer. Au début du IVe siècle, cette période préparatoire comportait à Rome trois semaines, puis on adopta les quarante jours symboliques (d'où l'appellation de « Carême », du latin « Quadragesima »). Plus tard, au VIe siècle, furent ajoutés quatre jours supplémentaires pour obtenir les quarante jours de jeûne, après soustraction des Dimanches, où l'on ne jeûne jamais.
Quelle est la signification du nombre quarante ?
Quarante est un nombre sacré exprimant dans la Bible la préparation et la purification :
• témoins les quarante jours du Déluge, les quarante années que le Peuple de Dieu passa dans le désert, les quarante jours de prière et de jeûne de Moïse au mont Sinaï et du Prophète Élie en marche vers l'Horeb ;
• témoin surtout la Retraite de Jésus au désert.
C'est en suivant le Christ au désert et en s'unissant à son Jeûne que les Chrétiens se préparent à entrer avec Lui dans le Mystère de la Croix, pour participer à la Gloire de sa Résurrection.
A quoi nous prépare le Carême ?
Le Temps du Carême est une triple préparation :
• préparation de tous les fidèles à Pâques.
• préparation des catéchumènes au Baptême. À plusieurs reprises au cours du Carême, des assemblées regroupant tout le peuple - appelées « scrutins » - étaient organisées. Les catéchumènes y recevaient une instruction et participaient à des cérémonies destinées à les initier progressivement aux Mystères Chrétiens. On retrouve des traces de ces étapes dans certaines Messes, comme aussi dans les Cérémonies du Baptême.
• préparation des pénitents publics à leur réconciliation. Ayant été excommuniés pour des fautes graves et publiques, ces pénitents venaient solliciter leur réconciliation avec l'Église : ils recevaient les Cendres au début du Carême et étaient absous le Jeudi Saint. Cette discipline de la pénitence publique cessa vers le XIe siècle, et la Cérémonie des Cendres s'élargit alors à tous les fidèles.
Quels sont les deux principaux thèmes du Carême ?
L'annonce de la Passion, de la Mort et de la Résurrection du Christ, afin de nous préparer à revivre et renouveler en nous le Mystère central de notre foi.
La lutte contre le démon et le péché. Satan ne cesse de nous détourner de Dieu et de nos devoirs, et d'exciter nos passions, nos désirs d'indépendance et de richesses.
A quelles bonnes œuvres sommes-nous surtout conviés pendant le Carême ?
Nous sommes surtout conviés :
• Par rapport à Dieu, à la prière : prendre du temps pour Dieu, en silence, nous laisser remplir de Lui et nourrir notre âme de sa Parole. Venir à la Messe en semaine si cela nous est possible.
• Par rapport à nous-mêmes, au jeûne : retranchement dans la nourriture et la boisson, dans le tabac, les curiosités, la télévision ou l'ordinateur, etc., pour nous unir aux Souffrances du Christ, expier nos péchés et nous corriger de nos mauvaises habitudes.
• Par rapport aux autres, à l'aumône ou à l'exercice de la charité : donner de son temps (en disponibilité aux autres, visite de malades, service des plus pauvres) ; donner de ses biens (partage, dons).
Que nous demande l'Église au sujet du jeûne et l'abstinence ?
L'Église nous rappelle que « tous les fidèles sont tenus par la Loi divine de faire pénitence chacun à sa façon » (Code de droit canonique).
Le jeûne consiste à ne prendre qu'un seul repas complet et deux Collations (une soupe et un morceau de pain par exemple). On y est tenu le Mercredi des Cendres et le Vendredi saint, entre 18 et 60 ans, sauf raison particulière.
L'abstinence est la privation de viande. En France, elle n'est obligatoire que les Vendredis de Carême. Elle peut être remplacée les autres Vendredis par un autre acte de pénitence. Elle oblige à partir de 14 ans.
Jusqu'à un temps assez récent, les Catholiques jeûnaient et faisaient abstinence tous les jours du Carême. Chacun reste aujourd’hui invité à faire plus que le peu prescrit.
Quelles sont les particularités liturgiques de ce Temps ?
Chaque jour du Carême comporte une Messe propre, avec ce qu'on appelle une « station » particulière, c'est-à-dire une réunion de la communauté chrétienne de Rome dans une église déterminée, pour y prier et célébrer en commun l'Eucharistie. Les Messes en semaine comportent aussi une « Oraison sur le Peuple », qui servait autrefois de Bénédiction finale.
Par ces Messes propres à chaque jour, l'Église invite les fidèles à participer plus fréquemment au Saint Sacrifice. Les ornements sont violets, l'orgue se tait et on ne met pas de fleurs sur les Autels.
Quelles Grâces particulières pouvons-nous demander ?
Le regret de nos péchés, le ferme propos d'en faire pénitence et de nous en corriger. « Le temps du jeûne nous ouvre les portes du Paradis : recevons-le en priant et en suppliant, afin qu'au Jour de la Résurrection nous nous réjouissions avec le Seigneur » (Répons de Matines)
Donnons-nous surtout à Jésus, et demandons-Lui qu'Il établisse en nous, en nos proches et en toute l'Église son Esprit de pénitence, de prière et de sacrifice. En célébrant avec joie la Liturgie de ce Carême, nous Te supplions, Seigneur ; nous vivons déjà du Mystère de Pâques, accorde-nous le bonheur d'en goûter pleinement les fruits.
Voici la Prière du Vendredi après les Cendres de la Première Semaine de Carême sur les Instruments de la Passion du Christ : la Sainte Couronne d'Épines, les Clous et la Lance « Ô Bienheureuse Ouverture de ce Sacré Côté d'où se sont répandus sur nous tant de Dons de la Divine Miséricorde ! » donnée par le Révérend Père Dominique Bouix (1808-1870) entré dans la Compagnie de Jésus à 17 ans, Vicaire général du diocèse de Versailles, Théologien au 1er Concile du Vatican (1869-1870) et auteur de Méditations pour Tous les Jours de l'année
Voici la Prière pour déclarer la guerre au Vice et au Péché Capital de la Gourmandise en réprimant notre intempérance par les mérites de l'Abstinence, du Jeûne et de la Pénitence afin de gagner une parfaite Sobriété « Ô Seigneur Jésus, tous ceux qui combattent sous votre Étendard doivent crucifier leur chair avec ses vices et ses concupiscences » donnée par le Révérend Père Dominique Bouix (1808-1870) entré dans la Compagnie de Jésus à 17 ans, Vicaire général du diocèse de Versailles, Théologien au 1er Concile du Vatican et auteur de Méditations pour Tous les Jours de l'année
Voici la Prière pour ne pas recevoir en vain la Grâce que Dieu nous présente mais de profiter du Temps du Carême qu'Il nous donne pour nous Sanctifier et recevoir un jour la Récompense promise aux vrais pénitents « Préparez-nous, Seigneur, à la Grâce de la Résurrection en marchant dans les sentiers pénibles de la Pénitence » donnée à la « Sainte Messe du Premier Dimanche de Carême » (Dominica Prima in Quadragesima) par Monsieur l’Abbé Joseph Chevassu (1674-1752), Curé de la paroisse des Rousses du diocèse de Saint-Claude dans le Jura pendant 42 ans qui publia un Catéchisme Paroissial avec des sujets de Méditation tirées des Épîtres et Évangiles qui se lisent à la Sainte Messe tous les Jours et les principales Fêtes de l'année.
Voici la Prière à Notre Seigneur Jésus-Christ sur le Jeûne du Carême de la Sainte Quarantaine pour nous racheter les supplices de l'Enfer et nous procurer un Bonheur Éternel « Daignez nous accorder, ô Divin Sauveur, de vrais Jeûnes qui humilient et affligent la chair en faisant souffrir la faim et la soif avec les sentiments d'un cœur contrit et humilié » donnée à la « Sainte Messe du Premier Dimanche du Carême » (Dominica Prima in Quadragesima) par Monseigneur le Duc François de Fitz-James (1709-1764), Abbé à l'Abbaye Saint-Victor de Paris puis Évêque de Soissons qui garda le Titre de Duc de Fitz-James et Premier Aumônier du Roi Louis XV.
Voici la Prière du Samedi de la Quatrième Semaine de Carême « Nous Vous en supplions, Seigneur, que le sentiment de notre Dévotion devienne fructueux par votre Grâce » de la Collecte de la Sainte Messe du Samedi de la Quatrième Semaine de Carême (Sabbato post Dominicam Quartam in Quadragesima) traduite du latin « Fiat, Dómine, quǽsumus, per grátiam tuam fructuósus nostræ devotiónis afféctus » dans la Tradition Catholique pour un Saint Carême où nous prions le Seigneur de nous accorder le Fruit spirituel que se propose notre Dévotion ; car le Jeûne nous sera alors vraiment profitable, si toute notre existence Chrétienne est une vivante expression de la Sainteté Divine.
Voici la Prière du Vendredi de la Quatrième Semaine de Carême « Ô Dieu, qui renouvelez le monde par d’ineffables Mystères » de la Collecte de la Sainte Messe du Vendredi de la Quatrième Semaine de Carême (Feria Sexta post Dominicam Quartam in Quadragesima) traduit du latin « Deus, qui ineffabílibus mundum rénovas sacraméntis » dans la Tradition Catholique pour un Saint Carême qui nous fait prier le Seigneur afin que la Famille du Christ, tout en amassant les Biens Célestes, ne manque pas néanmoins des ressources matérielles nécessaires.
Voici la Prière du Jeudi de la Quatrième Semaine de Carême « Faites, nous Vous en supplions, ô Dieu Tout-Puissant, que nous mortifiant par ces Jeûnes Solennels, nous ressentions la Joie d’une Dévotion Sainte » de la Collecte de la Sainte Messe du Jeudi de la Quatrième Semaine de Carême (Feria Quinta post Dominicam Quartam in Quadragesima) traduit du latin « Præsta, quǽsumus, omnípotens Deus : ut, quos ieiúnia votíva castígant, ipsa quoque devótio sancta lætíficet » dans la Tradition Catholique pour un Saint Carême car plus l’âme imprime dans la chair les Stigmates de la Croix, plus elle se sent libre et pure et plus son regard est clair et perspicace