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Profession de Foi de Saint Alban fêté le 22 juin

Prières > aux Saints et Saintes

Voici la Vie et la Profession de Foi « Je me nomme Alban, je suis Chrétien et j'adore le seul vrai Dieu, le Dieu vivant qui a créé toutes choses » de Saint Alban fêté le 22 juin, le Premier Martyr de la Grande-Bretagne en l’an 300, un païen charitable qui avait caché dans sa maison un Prêtre Chrétien, qui va se convertir, recevoir le Baptême et souffrir le Martyr pour avoir sauvé ce Prêtre en ayant revêtu son habit.



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La lumière de l'Évangile fut portée en Angleterre dès le temps des Apôtres. Le nombre des Chrétiens s'y accrut de beaucoup par la conversion du Roi Lucius, qu'on place en 180. Il paraît que la rage des premiers persécuteurs ne pénétra point jusque dans cette île ; ce qui, sans doute, ne contribua pas peu à y attirer les fidèles lorsqu'ils se voyaient en danger de la part des idolâtres ; peut-être aussi, excités par la modération du gouvernement romain, ils s'y promirent une retraite assurée, d'autant plus que l'Angleterre était comme un nouveau monde par rapport au reste de l'empire : mais ils ne purent se mettre à l'abri de la persécution de Dioclétien. Nous apprenons de Gildas et de Bède, que plusieurs Chrétiens de l'un et de l'autre sexe remportèrent la couronne du Martyre.

Le premier et le plus célèbre de ces héros Chrétiens fut Saint Alban, dont la mort a été encore illustrée par plusieurs miracles et par diverses circonstances extraordinaires, et dont le sang, après avoir rendu témoignage au nom de Jésus-Christ, a été une source féconde de bénédictions pour l'Angleterre. La gloire de son triomphe a été si éclatante, dit Fortunat, qu'elle s'est répandue par toute l'Église. Ussérius a publié les anciens actes de son Martyre, dont les principales circonstances se trouvent rapportées dans Bède et dans Gildas.

Il paraît qu'Alban était Romain, et même issu d'une famille distinguée. Il naquit à Vérulam, qui fut durant plusieurs siècles une des plus considérables villes de la Grande-Bretagne, mais qui, ayant été plusieurs fois assiégée par les Saxons, fut détruite à la fin. Celle qui porte aujourd'hui le nom de Saint-Alban s'est élevée sur ses ruines.

Le Saint étant encore jeune alla à Rome pour s'y perfectionner dans la connaissance des belles-lettres. Lorsqu'il fut revenu en Angleterre, il s'établit à Vérulam, et y vécut avec quelque distinction, étant, selon toutes les apparences, un des principaux habitants de la ville. Quoiqu'il ne connût pas Jésus-Christ, il était plein de bonté pour les malheureux, et leur donnait l'hospitalité. Dieu le récompensa de ces généreuses dispositions ; Il l'amena à la connaissance de la vérité, et lui découvrit les trésors inestimables de la Vie éternelle.
Il était encore idolâtre quand on commença à exécuter dans la Grande-Bretagne les édits des Empereurs contre la religion Chrétienne. Il cacha dans sa maison et traita avec beaucoup d'humanité un ecclésiastique qui avait pris la fuite pour se soustraire aux perquisitions des persécuteurs. Cet ecclésiastique est nommé Amphibalus par quelques auteurs. Alban fut singulièrement édifié de sa conduite ; il admirait surtout sa ferveur, qui lui faisait passer le jour et la nuit dans la prière. Il eut envie de connaître une Religion qui opérait de tels effets ; il voulut en être instruit, et il devint Chrétien en fort peu de temps. Telle fut sa fidélité à correspondre à la Grâce, qu'il n'eût bientôt plus que du mépris pour le monde, et même pour la vie.

Cependant le bruit se répandit qu'un des prédicateurs de la religion Chrétienne était caché dans la maison d'Alban. Le gouverneur y envoya des soldats pour s'assurer de la vérité du fait : mais l'ecclésiastique ne s'y trouva point : le Saint l'avait fait évader secrètement, et avait changé d'habit avec lui, afin qu'on ne le reconnût point, et qu'à la faveur de ce déguisement, il pût porter à d'autres la nouvelle du Salut. L'habit de l'ecclésiastique dont il se revêtit était une de ces longues robes que les anciens appelaient Caracalla.

Alban, qui brûlait du désir de verser son sang pour le Dieu qu'on venait de lui faire connaître, se présenta sans crainte aux soldats. Ceux-ci le lièrent et le conduisirent au juge, qui était alors à l'autel pour offrir un sacrifice à ses idoles. Quand le juge le vit, il entra dans une grande colère sur ce qu'il s'était revêtu de l'habit de l'ecclésiastique pour prendre sa place ; ayant ensuite ordonné qu'on le traînât devant les images de ses dieux, il lui dit : « Puisque vous avez eu la hardiesse de cacher un sacrilège et un blasphémateur, vous souffrirez le supplice qui lui était destiné, si vous refusez de participer aux cérémonies de notre religion ».
Le Saint répondit, sans s'émouvoir, qu'il n'obéirait jamais à un ordre semblable. Le Magistrat lui demanda ensuite de quelle famille il était.
Alban : « A quel dessein m'interrogez-vous sur ma famille ? Si vous voulez savoir quelle est ma religion, je suis Chrétien »
Le Magistrat : « Quel est votre nom ! »
Alban : « Je me nomme Alban, et j'adore le seul vrai Dieu, le Dieu vivant qui a créé toutes choses ».
Le Magistrat : « Sacrifiez aux grands dieux, ou attendez-vous à la mort ».
Alban : « Vos sacrifices sont offerts aux Démons, qui ne peuvent secourir leurs adorateurs, ni leur accorder l'effet de leurs prières. Les peines éternelles de l'Enfer seront le partage de quiconque sacrifiera à vos idoles »
Le Juge ne se possédant plus de rage, fit battre cruellement le saint Confesseur ; mais comme il vit qu'il était inébranlable, et qu'il souffrait toutes les tortures avec joie, il le condamna à être décapité. La plus grande partie du peuple sortit de la ville pour assister au supplice d'Alban, et le Juge y resta presque seul. Le chemin qui conduisait au lieu de l'exécution était coupé par une rivière qui avait beaucoup de rapidité en cet endroit, parce que son lit était resserré par une muraille. On ne pouvait approcher du pont à cause de l'affluence du peuple, et le Saint serait resté là jusqu'au soir, s'il eût attendu que tous ceux qui marchaient devant lui eussent été passés. Impatient de remporter la couronne du Martyre, il s'avance au bord de l'eau, lève les yeux au Ciel, et fait une courte prière ; aussitôt la rivière s'ouvre en deux, et donne passage au Saint et à mille personnes. Il paraît que cette rivière était la Coln, qui passe entre l'ancien Vérulam et la nouvelle ville de Saint-Alban.

Le bourreau, que la conduite du Martyr avait déjà beaucoup touché, se convertit à la vue de ce miracle ; il jeta le glaive qu'il tenait en main, se prosterna aux pieds d'Alban, et demanda à mourir avec lui, ou plutôt en sa place. Cette conversion subite retarda l'exécution. En même temps le Saint, toujours accompagné du peuple, gagna le haut de la montagne, qui était éloignée de la rivière d'environ cent pas, et qui était un lieu fort agréable. On rapporte que s'étant mis à genoux pour prier, on vit jaillir une source dont l'eau étancha sa soif. Sur ces entrefaites, il se présenta un nouveau bourreau qui lui trancha la tête : mais Dieu le punit miraculeusement de cette action en le renversant tout à coup par terre, et en le privant de la vue. Quant au premier bourreau qui avait refusé de prêter son ministère au crime, et qui s'était déclaré Chrétien, il fut aussi décapité, et mérita le bonheur d'être Baptisé dans son sang. Il est fait mémoire de lui dans le Martyrologe romain. Capgrave le nomme Héraclius ; d'autres l'appellent Araclius.

Plusieurs de ceux qui assistèrent à l'exécution ouvrirent les yeux à la lumière de la Foi. Ils s'attachèrent au Prêtre qui avait converti Saint Alban, et passèrent avec lui dans le pays de Galles, où ils reçurent le Baptême ; mais ils furent mis en pièces par les idolâtres à cause de leur Religion. Le Prêtre qui les avait instruits fut lapidé à Rudburn, à trois milles de la ville de Saint-Alban. Geoffroi de Monmouth et d'autres auteurs le nomment Amphibalus ; mais Ussérius conjecture qu'il s'appelait Caracalla, du nom de son habillement.

Saint Alban, au rapport de Bède, souffrit le 22 Juin. Les uns placent son Martyre en 286, les autres en 303, c'est-à-dire, au commencement de la grande persécution de Dioclétien, à laquelle Constance mit fin l'année suivante, dans la Bretagne. Quelques modernes se sont fort récriés contre les Miracles dont nous avons parlé. Nous ne saurions mieux faire que de rapporter ce qu'en dit M. Collier, célèbre protestant : « Les miracles de Saint Alban étant attestés par des auteurs si dignes de foi, je ne vois pas pourquoi on les révoquerait en doute. Il est certain, par les écrits des anciens, que de leur temps il s'opérait des Miracles dans l'Église. Il n'y aurait pas de raison à soutenir que Dieu n'a manifesté sa puissance d'une manière surnaturelle que dans le siècle des Apôtres. Ceux- ci n'ayant pas converti le monde entier, pourquoi ne voudrions-nous pas convenir que Dieu aura donné aussi à ceux de ses serviteurs qui ont vécu ensuite, des lettres de créance auxquelles on ne pouvait se refuser ? Pourquoi enfin rejetterait-on les Miracles de Saint Alban, la circonstance où il se trouvait étant assez importante pour que le Ciel interposât son pouvoir d'une manière surnaturelle ».

On bâtit, sous le règne de Constantin-le-Grand, une magnifique église à l'endroit où Saint Alban avait souffert le Martyre ; et cette église devint célèbre par un grand nombre de Miracles. Les Saxons l'ayant détruite, Offa, Roi des Merciens, en fit bâtir une autre, avec un Monastère auquel il donna des revenus considérables. Les Papes accordèrent à ce Monastère les plus grands privilèges, et remirent à toutes les terres qui en dépendaient le romescot ou denier de Saint Pierre. Il fut détruit sous Henri VIII ; mais les habitants de la ville donnèrent une somme d'argent pour qu'on leur laissât l'église, qui subsiste encore aujourd'hui, et qui est paroissiale.

On sauva une partie des reliques de Saint Alban, qui se gardent précieusement chez les Anglais de Valladolid ; il y en a aussi une petite portion à Saint-Omer. L'Angleterre, pendant plusieurs siècles, a honoré Saint Alban comme un de ses principaux Patrons, et elle a obtenu du Ciel des Grâces signalées par son Intercession. Ce fut en l'invoquant que Saint Germain fit remporter aux Anglais, sans effusion de sang Chrétien, une victoire complète sur des ennemis aussi dangereux pour les âmes que pour les corps. On ne voit plus rien de sa châsse, qu'Offa, Egfrid son fils, et plusieurs Rois avaient décorée avec magnificence ; mais on a couvert d'une pierre de marbre le lieu où ses cendres sont renfermées. Sur la muraille qui est vis à-vis, on a gravé quelques vers, dont le sens est que la châsse du Saint était anciennement en cet endroit.

La Vie de Saint Alban tirée de Bède le Vénérable et des pièces publiées par Ussérius dans « Vies des Pères, des Martyrs et des autres principaux Saints, tirées des actes originaux », tome 9, pages 95-106, chez Vanlinthout et Vandenzande, 1830.

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