Voici une Prière qui paraphrase le « Miserere » du Psaume 50 « Ô mon Dieu, prends pitié de moi » de Monsieur l’abbé Gabriel-Charles de Lattaignant (1697-1779), Chanoine de la Cathédrale de Reims en 1743 à 46 ans qui fut ordonné Prêtre deux ans plus tard et se retira à 72 ans chez les Frères de la doctrine chrétienne
La Prière de l’abbé Gabriel-Charles de L'Attaignant qui paraphrase le Psaume 50 « Miserere » « Ô mon Dieu, prends pitié de moi » :
« Ô mon Dieu ! Prends pitié de moi,
J'implore ta Clémence !
Père tendre j'ai mis en Toi
Toute mon espérance.
Tu connais mon iniquité,
Dieu juste que j'adore ;
Mais pénétré de ta Bonté,
J'ose espérer encore.
Lavé dans ton Sang précieux,
Quel crime est punissable,
Et quel pécheur peut à Tes yeux
Paraître encore coupable.
Je me reproche à tout moment,
Mes crimes, mes faiblesses,
Et d'avoir bravé trop longtemps
Mes remords, mes promesses.
J'ai transgressé ta Sainte Loi
Jusques en ta Présence ;
Mais mon repentir et ma foi
Effacent mon offense.
J'étais digne de châtiment
Dès le sein de ma mère ;
J'étais proscrit comme l'enfant
D'un trop coupable père.
Dieu, qui chérit la Vérité,
Du moins je suis sincère ;
C'est Toi-même qui m'as dicté
Le moyen de Te plaire.
Ton hysope qui lavera
Mon âme sacrilège,
Dans l'instant même la rendra
Plus blanche que la neige.
Alors, et mes sens et mes os,
Que la douleur affaisse
Paraîtront dans un doux repos
Tressaillir d'allégresse.
Souviens-Toi donc de ta Bonté
Plus que de ta Justice ;
Efface mon iniquité,
Et deviens-moi propice.
Grand Dieu ! Daigne renouveler
Et mon cœur et mon âme ;
Pour créer Tu n'as qu'à parler
Ils seront tous de flamme.
N'éloigne donc point un pécheur,
Qu'un doux espoir attire,
Que brûlant d'une sainte ardeur,
Ton Esprit-Saint l'inspire.
Heureux celui qui vit en paix,
Satisfait de lui-même :
Ne pourrai-je jouir jamais
De ce bonheur extrême !
Les méchants ont su m'égarer,
Dans une fausse joie,
Je veux aujourd'hui leur montrer
Une plus sûre Voie.
Les faux amis qui m'ont séduit
Pourraient me perdre encore ;
A mes yeux la Vérité luit.
C'est Toi seul que j'implore.
Seigneur pour annoncer ta Loi,
Tu m'ouvriras la bouche,
Et je vaincrai, parlant de Toi,
Le cœur le plus farouche.
En vain l'on voudrait Te calmer
Par le sang des génisses,
Un cœur contrit, qui sait T'aimer,
Vaut tous les sacrifices.
C'est là le seul digne de Toi,
Et qui puisse Te plaire ;
Daigne le recevoir de moi,
C'est par lui que j'espère.
Le grand Roi David autrefois,
Sion, eût, dans ton Temple,
Immolé cent bœufs à la fois ;
Il n'est plus notre exemple.
Dans un Sacrifice plus doux,
Plus grand et plus sublime ;
Dieu Lui-même s'offre pour nous,
Il est Prêtre et Victime ».
Ainsi soit-il.
M. l’abbé Gabriel-Charles de L'Attaignant (1697-1779) - « Chansons et autres poésies posthumes », Psaume 50, pages 256-260, chez la Veuve Duchesne, 1780
Voir également de M. l’abbé Gabriel-Charles de Lattaignant :
- La Prière de l’abbé de Lattaignant « Ainsi qu'un Lion rugissant, le démon séduisant veille et rode sans cesse »
- La Prière de l’abbé de L'Attaignant pour la Fête du Saint-Sacrement « De notre Dieu c'est aujourd'hui la Fête »
- Le « Miserere » de l’abbé Gabriel-Charles de L'Attaignant qui paraphrase le Psaume 50 « Ô mon Dieu, prends pitié de moi »
- La Prière de l’abbé Gabriel-Charles de L'Attaignant à la Marquise de Gabriac pour la mort de sa Fille âgée de quatre ans « Dieu vous l'avait donnée, Il vient de la reprendre »