Voici pour parcourir, réfléchir et méditer sur les Souffrances de Notre-Seigneur Jésus-Christ dans sa Passion devant les tableaux qui nous rappellent les circonstances où notre Divin Sauveur s'arrêta depuis la maison de Pilate jusqu'au Calvaire, les « Quatorze Stations du Chemin de la Croix » du Révérend Père Jean Berthier (1840-1908), ordonné en 1862 à la Congrégation des Missionnaires de Notre-Dame de la Salette qui fonda la Congrégation des Missionnaires de la Sainte-Famille et déclaré Vénérable par l'Église en 2018.
Nous allons, Chrétiens, faire ensemble le Chemin de la Croix. Le Chemin de la Croix ou la Voie Douloureuse, c'est la route que parcourut Notre Seigneur Jésus-Christ, chargé de sa Croix, depuis la maison de Pilate jusqu'au Calvaire. Or Notre-Seigneur s'arrêta quatorze fois dans ce trajet, et c'est pourquoi nous allons faire ensemble Quatorze Stations devant les tableaux qui nous rappellent les circonstances où le Divin Sauveur s'arrêta.
Dans le cours de ces Stations, nous aurons l'occasion de nous rappeler tout ce que Notre-Seigneur a enduré pour nous d'opprobres et de souffrances, et nous nous sentirons excités par ce souvenir à L'aimer davantage ; et si nous L'aimons véritablement, nous ne manquerons pas de faire souvent à l'avenir le Chemin de la Croix.
Peut-il se flatter d'aimer Jésus celui qui n'aime pas se rappeler ce qu'Il a souffert pour nous ?
La Vierge L'aimait, et c'est pour cela qu'Elle parcourait tous les jours la Voie Douloureuse, tant qu'Elle survécut à son Divin Fils, ainsi qu'Elle l'a révélé à Sainte Brigitte. Et qu'y a-t-il là d'étonnant, quand nous avons vu de nos jours une mère, une impératrice, dont le fils unique avait été massacré par les Zoulous, s'embarquer à travers les océans, pour visiter cette terre barbare qui avait bu le sang de son enfant !
C'est donc Marie Elle-même qui nous a enseigné à faire le Chemin de la Croix. Cette pratique est donc aussi ancienne que l'Église, et mérite à ce titre toute notre estime. Mais elle n'est pas moins salutaire que respectable. Le pécheur y trouve, avec le repentir, le pardon.
On raconte qu'un jeune libertin avait vendu son âme au Démon, mais à la condition que le Démon lui-même lui apporterait un portrait fidèle de Jésus-Christ crucifié. Le Démon tint parole et lui présenta une image du Sauveur en Croix, mais tellement saisissante que le libertin ne put La contempler sans être ému et converti. Il alla confesser ses fautes dont il pleura de douleur, et depuis il mena une vie Sainte. Ah ! Serions-nous plus endurcis que ce jeune scélérat, et pourrions-nous voir, sans verser des larmes, le Sauveur mort pour nous ?
Salutaire aux pécheurs, le Chemin de la Croix ne l'est pas moins aux âmes qui languissent dans la tiédeur. Quand Venceslas, roi de Bohême, allait durant les nuits les plus froides, nu pieds, visiter les églises, ceux qui l'accompagnaient se plaignaient d'avoir froid : « Mettez vos pieds dans les traces de mes pas » répondait le Saint monarque. Et, en effet, ses traces étaient brûlantes et réchauffaient ceux qui marchaient à sa suite.
Si le froid de la tiédeur vous envahit, mettez vos pieds dans les Traces du Sauveur, c'est-à-dire faites après Lui le Chemin de la Croix, et vous sentirez la flamme de l'Amour Divin consumer les glaces de votre cœur. Affligés, vous trouverez sur la Voie du Calvaire la résignation qui sanctifiera vos souffrances. Âmes ferventes, l'Amour de Dieu qui vous dévore s'embrasera davantage encore en vous, quand vous verrez Jésus vous aimer jusqu'aux dernières limites.
Enfin tous, vous vous enrichirez des trésors d'indulgences que les Souverains Pontifes ont accordées à ceux qui pratiquent le Chemin de la Croix, indulgences qui sont applicables aux âmes du Purgatoire. Pour gagner ces indulgences, pas nécessaire de s'être confessé, ni d'avoir communié, il suffit de parcourir les Stations et de réfléchir ou méditer sur les souffrances de Notre-Seigneur que chacune des Quatorze Stations offre à nos yeux. Et afin de ne pas perdre ces nombreuses faveurs, aujourd'hui comme toutes les fois que nous ferons le Chemin de la Croix, excitons-nous à la Contrition parfaite. Ayons l'intention de gagner toutes les indulgences, et appliquons-les aux âmes de nos parents, de nos amis défunts, aux âmes les plus délaissées du Purgatoire.
V/. Adoramus te, Christe, et benedicimus tibi ;
V/. Nous Vous adorons, Seigneur Jésus, et nous Vous bénissons ;
R/. Quia per sanctam Crucem tuam redemisti mundum.
R/. Parce que Vous avez racheté le monde par votre Croix Sacrée.
Jésus est couronné d'épines, recouvert d'un lambeau de vêtement de couleur de pourpre, son corps est tout déchiré de plaies. Il a les mains liées et Il paraît en cet état devant Pilate. Ce gouverneur espérait, en Le présentant ainsi au peuple, inspirer la pitié et obtenir sa grâce, car il Le savait innocent ; mais de toute part la foule crie : « Tolle, crucifige eum. Si hunc dimiltis, non es amicus Caesaris. Nihil enim mali fecit. Sanguis ejus super nos et super filios nostros ». Et, intimidé par les cris et les menaces de la populace, il lui livre Jésus ut crucifigeretur. C'est donc le peuple qui porte la sentence de mort contre ce Jésus qui a passé en faisant le bien, qui a guéri ses malades, etc. L'ingrat, il a tout oublié ; et, demandant la délivrance de Barabbas qui a donné la mort aux vivants, il crie : « Mort à Jésus qui a rendu la vie aux morts ».
L'ingratitude des Juifs n'a-t-elle pas été la nôtre ? Mort à Jésus, avons-nous crié toutes les fois que nous avons commis le péché mortel : « Nolumus hunc regnare super nos ». Je veux le plaisir, l'intérêt, la créature : Tolle, enlevez Jésus. Ah ! Mon Dieu, quel mal nous aviez-Vous fait et qu'avons-nous gagné en Vous bannissant de nos âmes ? Hélas ! Le péché qui détruit la vie que Vous aviez en nous, a ruiné aussi toute notre paix, tout notre bonheur ; aussi voulons-nous le bannir à son tour ! Mort, non à Jésus, mais au péché ; je condamne à mort mes passions, qu'elles soient crucifiées; à mort ces liaisons frivoles, ces amitiés dangereuses ! Ô Jésus, venez, vivez et régnez à jamais dans mon cœur.
Pater Noster + Ave Maria + Gloria Patri
V/. Miserere nostri, Domine ;
V/. Ayez pitié de nous, Seigneur ;
R/. Miserere nostri.
R/. Ayez pitié de nous.
V/. Fidelium animæ, per misericordiam Dei requiescant in pace.
V/. Que les âmes des fidèles défunts reposent en paix par la Miséricorde de Dieu.
R/. Amen.
R/. Ainsi soit-il.
V/. Adoramus te, Christe, et benedicimus tibi ;
V/. Nous Vous adorons, Seigneur Jésus, et nous Vous bénissons ;
R/. Quia per sanctam Crucem tuam redemisti mundum.
R/. Parce que Vous avez racheté le monde par votre Croix Sacrée.
La Croix préparée à Jésus est longue de quinze pieds et large de huit. Le Sauveur la contemple avec joie, Il voit en elle la clef avec laquelle Il va ouvrir le Ciel à tant d'âmes, l'Autel sur lequel Il va se sacrifier pour la Gloire de Dieu et le Salut du monde. Si Saint André, en voyant la Croix qu'on lui préparait, s'écria : Ô heureuse Croix, depuis si longtemps désirée : O bona crux diu desiderata, per te me redemit ! Quels durent être les transports d'amour du Sauveur, qui avait tant soupiré après sa Passion ! Quomodo coarctor usque dum perficiatur. Il l'embrasse donc avec amour, et l'innocent Agneau, résolu à porter la peine des coupables, la charge sur ses épaules, qui en sont meurtries.
Après cela, nous qui sommes pécheurs, oserons-nous murmurer et nous plaindre des Croix que la Providence nous envoie ? Oublions-nous donc la Parole du Maître : Si quelqu'un veut venir à ma suite, qu'il porte sa Croix ? Permultas tribulationes oportet nos intrare. Ô Croix, pour chacun de nous, comme pour le Sauveur, Vous êtes la clef du Ciel. Je Vous embrasse donc de quelque part que Vous me veniez. Me seriez-Vous offerte par des bourreaux, que je Vous trouverais légère : « Momentaneum et leve tribulationis nostræ, æternum gloriæ pondus operatur in nobis. Si labor terret, merces invitet ».
Pater Noster + Ave Maria + Gloria Patri
V/. Miserere nostri, Domine ;
V/. Ayez pitié de nous, Seigneur ;
R/. Miserere nostri.
R/. Ayez pitié de nous.
V/. Fidelium animæ, per misericordiam Dei requiescant in pace.
V/. Que les âmes des fidèles défunts reposent en paix par la Miséricorde de Dieu.
R/. Amen.
R/. Ainsi soit-il.
V/. Adoramus te, Christe, et benedicimus tibi ;
V/. Nous Vous adorons, Seigneur Jésus, et nous Vous bénissons ;
R/. Quia per sanctam Crucem tuam redemisti mundum.
R/. Parce que Vous avez racheté le monde par votre Croix Sacrée.
Jésus est épuisé par le Sang répandu dans sa Flagellation. Les bourreaux du reste Le poussent et Le tirent en tous sens ; et Il tombe sous la Croix. Les épines s'enfoncent plus avant dans sa Tête auguste ; et le Sang qui ruisselle sur son Visage, se mêlant à la poussière du chemin, recouvre comme d'un voile cette Beauté qui ravit les Anges. Celui qui porte tout par la force de sa Parole ne peut se porter Lui-même ; Celui qui soutient l'univers est renversé à terre. Quel poids que celui qui fait tomber un Dieu ! Ce poids, c'est celui de nos crimes : « Posuit Dominus in eo iniquitatem omnium nostrum ».
C'est nous, ô Jésus, qui avons pesé de tout le poids de nos blasphèmes sur Vos épaules meurtries ; ce sont nos crimes qui Vous ont renversé, écrasé. Oh ! Pécheurs, oseriez-vous encore porter une faute grave dans votre conscience ? Jusqu’à quand resterez-vous sans sentir le poids du péché qui fait tomber le Tout Puissant ? Si vous ne le sentez pas aujourd'hui, vous le sentirez un jour, quand il vous entraînera dans l'abîme de l'Enfer et vous renversera sous les pieds des Démons. Déchargez-vous donc aussitôt d'un tel fardeau par une Sainte Confession.
Pater Noster + Ave Maria + Gloria Patri
V/. Miserere nostri, Domine ;
V/. Ayez pitié de nous, Seigneur ;
R/. Miserere nostri.
R/. Ayez pitié de nous.
V/. Fidelium animæ, per misericordiam Dei requiescant in pace.
V/. Que les âmes des fidèles défunts reposent en paix par la Miséricorde de Dieu.
R/. Amen.
R/. Ainsi soit-il.
V/. Adoramus te, Christe, et benedicimus tibi ;
V/. Nous Vous adorons, Seigneur Jésus, et nous Vous bénissons ;
R/. Quia per sanctam Crucem tuam redemisti mundum.
R/. Parce que Vous avez racheté le monde par votre Croix Sacrée.
Où était Marie pendant que Jésus prisonnier était battu de verges, condamné à mort et chargé de sa Croix ? Ah ! Elle suivait de près Celui qu'Elle aimait mille fois plus qu'Elle-même ; mais la foule ameutée Lui avait barré la route : Elle n'avait pu venir jusqu'auprès de Jésus, pour L'aider à porter sa lourde Croix, pour Le relever de Sa chute. Mais, prévoyant le parcours qu'on allait suivre pour se rendre au Calvaire, Elle était venue L'attendre à un détour du chemin.
Elle entend les cris, le murmure de la foule. Il va passer mon Jésus, se dit-Elle ; et son Cœur bat plus fort ; la rougeur se répand sur le front de la Divine Vierge. Dès que ses yeux ont rencontré son Divin Fils, l'ardeur de son amour triomphe de sa timidité et de ses craintes ; Elle s'avance jusqu'à Lui : Ô mon Fils, dit-Elle, ô mon Jésus ! Jésus, tout courbé qu'Il est vers la terre, a entendu Sa voix. Dès lors, Il oublie toutes Ses souffrances pour ne penser qu'à la Douleur de Marie. Donnez-moi cette Croix, ô mon Fils, que je La porte et que j'y meure avec Vous. Ni la vie ni la mort ne peuvent nous séparer.
Ô ma Mère, la Croix que je porte n'est rien comparée à la douleur qui m'oppresse en voyant couler Vos larmes ! Marie ne répond que par des pleurs ; Jésus pleure à son tour. Lui qui versa des larmes sur Lazare et sur Jérusalem, comment aurait-Il pu ne pas pleurer à la vue de sa Mère ? Ils échangent ensemble des regards qui disent plus que tous les discours. Les bourreaux eux-mêmes purent-ils ne pas être attendris de cette scène déchirante ? L'un d'eux pourtant, auquel il tarde d'arriver au Calvaire et de consommer son crime, sépare violemment la Mère du Fils. La Vierge tombe alors d'abattement sur une pierre qu'Elle couvre de Ses pleurs et qu'on vénère encore. Cette pierre s'amollit au contact de Ses larmes brûlantes.
Ô cœurs endurcis, serez-vous plus insensibles que cette pierre ; et la Douleur de Jésus et de Marie, que vous avez causée par vos crimes, ne vous arrachera-t-Elle pas un soupir, pas un regret, pas une larme de contrition ? Ô Jésus faites-moi Miséricorde ! Ô Marie, obtenez-moi ma Grâce !
Pater Noster + Ave Maria + Gloria Patri
V/. Miserere nostri, Domine ;
V/. Ayez pitié de nous, Seigneur ;
R/. Miserere nostri.
R/. Ayez pitié de nous.
V/. Fidelium animæ, per misericordiam Dei requiescant in pace.
V/. Que les âmes des fidèles défunts reposent en paix par la Miséricorde de Dieu.
R/. Amen.
R/. Ainsi soit-il.
V/. Adoramus te, Christe, et benedicimus tibi ;
V/. Nous Vous adorons, Seigneur Jésus, et nous Vous bénissons ;
R/. Quia per sanctam Crucem tuam redemisti mundum.
R/. Parce que Vous avez racheté le monde par votre Croix Sacrée.
La Douleur cruelle que le Sauveur avait ressentie, en voyant couler les larmes de sa Divine Mère, L'avait affaibli plus encore que les autres souffrances ; Il chancelait et se traînait à grand'peine. Les bourreaux craignaient qu'Il ne succombât en chemin et qu'ils n'eussent pas l'infernale consolation de Le crucifier. Rencontrant donc un homme de Cyrène, nommé Simon, qui passait par là, ils le forcèrent de porter la Croix. Hélas ! Il n'y avait là aucun des disciples qui pût rendre service à son Bon Maître, tous avaient fui ! Il ne se trouve qu'un étranger, encore faut-il que les soldats emploient la contrainte pour lui faire accepter la Croix. Ô Croix, que Vous avez peu d'amis !
Ô Jésus, combien qui Vous sont fidèles dans la consolation et qui Vous abandonnent aux jours de l'épreuve ! Et si quelques-uns portent la Croix à Votre suite, c'est après avoir tout fait pour s'en décharger. Faites-nous donc comprendre le prix de la Croix, ô mon Dieu, afin que non seulement nous ne cherchions pas à La fuir, mais que nous L'embrassions avec joie, comme la Planche de Salut qui nous fera échapper au Naufrage Éternel !
Ô Croix de mon Jésus, je Vous adore, je Vous aime et je Vous bénis ! Désormais c'est avec joie que je veux Vous porter jusqu'à la mort : « Et per te me recipiat qui per te me redemit ». Ô mon Dieu, quand les épreuves, les pertes, les déceptions, les mépris m'accableront, je dirai avec Vous : Mon Père, que Votre Volonté soit faite et non la mienne.
Pater Noster + Ave Maria + Gloria Patri
V/. Miserere nostri, Domine ;
V/. Ayez pitié de nous, Seigneur ;
R/. Miserere nostri.
R/. Ayez pitié de nous.
V/. Fidelium animæ, per misericordiam Dei requiescant in pace.
V/. Que les âmes des fidèles défunts reposent en paix par la Miséricorde de Dieu.
R/. Amen.
R/. Ainsi soit-il.
V/. Adoramus te, Christe, et benedicimus tibi ;
V/. Nous Vous adorons, Seigneur Jésus, et nous Vous bénissons ;
R/. Quia per sanctam Crucem tuam redemisti mundum.
R/. Parce que Vous avez racheté le monde par votre Croix Sacrée.
Les bourreaux aux coups ont ajouté les insultes. Ils ont mêlé leurs impurs crachats à la sueur, au sang, à la poussière qui défiguraient déjà le Visage du Sauveur. Véronique Le rencontre. Elle ne peut Le souffrir en cet état ; son amour pour Jésus la pousse : elle fend la cohorte de soldats qui entourent le Divin Sauveur et applique un linge blanc sur la Face adorable de Jésus, qui reste empreinte sur le voile de Véronique. Comme les bourreaux autrefois, les impies, les blasphémateurs d'aujourd'hui lancent des outrages contre Jésus. N'y aurait-il plus d'âmes généreuses qui voulussent laver ces affronts ?
Malheur au siècle qui n'a plus de Véroniques pour réparer, par le dévouement et l'amour, les blasphèmes ou l'indifférence des autres ! Ô âmes pieuses, qui voyez Jésus offensé, ne vous laissez pas arrêter par les railleries ni par la haine des méchants ; volez à Lui, dites-Lui votre amour, offrez-Lui l'hommage de votre dévouement ; et ce Divin Sauveur en retour imprimera son Image dans votre cœur, comme sur le linge de Véronique ! Il vous rendra de plus en plus semblable à Lui : ce sera votre première récompense en attendant Celle du Ciel qu'Il vous réservera : « Vos estis qui permansistis mecum in tentationibus meis, et ego dispono vebis sicut disposuit mihi Pater meus regnum ».
Pater Noster + Ave Maria + Gloria Patri
V/. Miserere nostri, Domine ;
V/. Ayez pitié de nous, Seigneur ;
R/. Miserere nostri.
R/. Ayez pitié de nous.
V/. Fidelium animæ, per misericordiam Dei requiescant in pace.
V/. Que les âmes des fidèles défunts reposent en paix par la Miséricorde de Dieu.
R/. Amen.
R/. Ainsi soit-il.
V/. Adoramus te, Christe, et benedicimus tibi ;
V/. Nous Vous adorons, Seigneur Jésus, et nous Vous bénissons ;
R/. Quia per sanctam Crucem tuam redemisti mundum.
R/. Parce que Vous avez racheté le monde par votre Croix Sacrée.
Simon de Cyrène n'avait porté la Croix que peu de temps. Le Sauveur en est de nouveau chargé ; et, ses forces s'épuisant de plus en plus, Il arrive en face d'une énorme pierre sur laquelle était écrite la sentence qui Le condamnait à mort. Et, à la vue de cet arrêt injuste provoqué par le peuple, qu’Il a comblé de bienfaits, Il fait une seconde chute plus lourde que la première et dont Il a plus de peine à se relever. Ô Jésus, Vous retombez pour réparer nos rechutes. Hélas ! Que de fois nous Vous avons promis d'éviter le péché, un peu après nous oublions nos résolutions et nos promesses !
Créatures faibles, nous ne faisons pas le bien que nous voulons ; et nous faisons le mal que nous ne voulons pas. Ah ! Si vous vous étiez contenté d'expier notre premier péché mortel, notre perte était certaine et il n'y avait plus pour nous d'espérance ! Ô Sauveur compatissant, en retombant et en Vous relevant encore, Vous m'apprenez à me relever sans désespoir et Vous m'en méritez la Grâce ! Ô Jésus, jamais la multitude de mes chutes ne me fera désespérer de votre Miséricorde ; et, comptant sur votre Bonté, je me relèverai avec courage pour ne plus retomber jamais !
Pater Noster + Ave Maria + Gloria Patri
V/. Miserere nostri, Domine ;
V/. Ayez pitié de nous, Seigneur ;
R/. Miserere nostri.
R/. Ayez pitié de nous.
V/. Fidelium animæ, per misericordiam Dei requiescant in pace.
V/. Que les âmes des fidèles défunts reposent en paix par la Miséricorde de Dieu.
R/. Amen.
R/. Ainsi soit-il.
V/. Adoramus te, Christe, et benedicimus tibi ;
V/. Nous Vous adorons, Seigneur Jésus, et nous Vous bénissons ;
R/. Quia per sanctam Crucem tuam redemisti mundum.
R/. Parce que Vous avez racheté le monde par votre Croix Sacrée.
Pendant que les Apôtres et les Disciples ont fui, les Saintes femmes suivent Jésus au Calvaire : la Foi donne à la femme, si faible par nature, un dévouement et un courage supérieur parfois à celui de l'homme. Les Saintes femmes ne peuvent retenir leurs larmes en contemplant les souffrances et les humiliations du Sauveur. Mais Jésus ne veut pas qu'il y ait de la faiblesse dans leurs larmes, ni une compassion trop naturelle pour ce qu'Il endure. Il les invite donc à pleurer non sur Lui, mais sur elles-mêmes et sur leurs enfants, sur leurs propres péchés et sur les péchés de leurs familles, qui sont la véritable cause de Ses souffrances.
Les pleurs qu'Il préfère sont ceux que l'on verse sur le péché. La Contrition, la douleur de nos fautes, voilà ce que Jésus veut de nous. Ce qui prouve mieux encore que les larmes, la sincérité du repentir, c'est la détermination ferme où l'on est de ne plus pécher et d'éviter les occasions du péché. Sentez-vous cette contrition, Chrétiens ? Ô vous qui pleurez pour un amour-propre froissé, pour la perte d'un vil intérêt ou d'une créature, entendez Jésus qui vous dit : « Super vos ipsas flete et super filios vestros ». Pleurez donc le malheur que vous avez eu de perdre Dieu et son Ciel, de mériter l'Enfer et d'attirer par vos désordres la Colère Divine sur vos enfants. Ô mon Jésus, Miséricorde et Pardon !
Pater Noster + Ave Maria + Gloria Patri
V/. Miserere nostri, Domine ;
V/. Ayez pitié de nous, Seigneur ;
R/. Miserere nostri.
R/. Ayez pitié de nous.
V/. Fidelium animæ, per misericordiam Dei requiescant in pace.
V/. Que les âmes des fidèles défunts reposent en paix par la Miséricorde de Dieu.
R/. Amen.
R/. Ainsi soit-il.
V/. Adoramus te, Christe, et benedicimus tibi ;
V/. Nous Vous adorons, Seigneur Jésus, et nous Vous bénissons ;
R/. Quia per sanctam Crucem tuam redemisti mundum.
R/. Parce que Vous avez racheté le monde par votre Croix Sacrée.
Jésus approche du sommet du Calvaire. Il a sous Ses yeux le lieu où Il va être crucifié et mourir. Quel accablant spectacle ! Mais ce qui oppresse davantage son Cœur, c'est la pensée que sa Passion et sa Mort vont être pour plusieurs un sujet de réprobation. Mon Père, dit-Il, je veux bien souffrir et mourir ; mais je ne veux pas qu'un seul de Vos enfants périsse ; je ne puis me résigner à ce qu'ils se perdent à jamais par leur obstination, les pécheurs pour lesquels je vais répandre jusqu'à la dernière goutte de mon Sang. Et Il tombe épuisé et abattu.
Ô pécheurs obstinés, vous fûtes la cause de cette dernière chute de Jésus, la plus douloureuse de toutes ! Sera-t-il vrai que tant de souffrances ne serviront qu'à vous rendre plus coupables ? Jésus portant sa Croix, Jésus souffrant, Jésus abattu, Jésus triste jusqu'à la mort à cause de vous, ne dira-t-Il rien de plus à votre cœur que la voix de votre conscience, qui vous crie depuis longtemps : Convertis-toi, que la voix de la mort qui vous poursuit et tout à l'heure va vous frapper, que la voix de l'Enfer dont les gouffres s'entr'ouvrent sous vos pas : « Hodie si vocem Domini audieritis, nolite obdurare corda vestra ». C'est aujourd'hui, c'est maintenant, devant Jésus étendu dans la poussière, qu'il faut détester cette habitude, y renoncer à jamais.
Pater Noster + Ave Maria + Gloria Patri
V/. Miserere nostri, Domine ;
V/. Ayez pitié de nous, Seigneur ;
R/. Miserere nostri.
R/. Ayez pitié de nous.
V/. Fidelium animæ, per misericordiam Dei requiescant in pace.
V/. Que les âmes des fidèles défunts reposent en paix par la Miséricorde de Dieu.
R/. Amen.
R/. Ainsi soit-il.
V/. Adoramus te, Christe, et benedicimus tibi ;
V/. Nous Vous adorons, Seigneur Jésus, et nous Vous bénissons ;
R/. Quia per sanctam Crucem tuam redemisti mundum.
R/. Parce que Vous avez racheté le monde par votre Croix Sacrée.
Les vêtements du Sauveur se sont collés sous le poids de sa Croix, et, par suite des coups qu'Il a reçus en chemin, sur les plaies que la flagellation Lui a faites. Les bourreaux saisissent sa robe et l'arrachent avec violence, rouvrant ainsi toutes les blessures du Sauveur ; et de nouveau, depuis la plante des pieds jusqu'à la tête, Il n'a pas une place saine. Les bourreaux ne devaient-ils pas en être attendris ? Ah ! N’attendez aucune compassion de ces cœurs de tigres ! Quand ils voient Jésus brûlé de soif, par suite des tourments endurés, des fatigues, des sueurs et de la poussière de la route, ils n'ont à Lui présenter que du fiel et du vinaigre.
C'est ainsi que Jésus expie les plaisirs sensuels, les intempérances, les excès dans la boisson des pécheurs. Ô âmes qui ne vivez que pour le plaisir des sens, qui accordez à votre corps et à votre palais tout ce qui les flatte, considérez donc combien ont coûté cher à Jésus les infâmes voluptés dont vous avez fait vos délices et dépouillez-vous donc enfin de l'orgueil, de l'immodestie, de la sensualité qui vous enveloppe comme d'un honteux vêtement, pour vous revêtir de pureté, de modestie, de pudeur et de pénitence !
Pater Noster + Ave Maria + Gloria Patri
V/. Miserere nostri, Domine ;
V/. Ayez pitié de nous, Seigneur ;
R/. Miserere nostri.
R/. Ayez pitié de nous.
V/. Fidelium animæ, per misericordiam Dei requiescant in pace.
V/. Que les âmes des fidèles défunts reposent en paix par la Miséricorde de Dieu.
R/. Amen.
R/. Ainsi soit-il.
V/. Adoramus te, Christe, et benedicimus tibi ;
V/. Nous Vous adorons, Seigneur Jésus, et nous Vous bénissons ;
R/. Quia per sanctam Crucem tuam redemisti mundum.
R/. Parce que Vous avez racheté le monde par votre Croix Sacrée.
Les Quatre Évangélistes décrivent avec détails toutes les autres circonstances de la Passion : l'un, l'agonie du jardin des Olives; l'autre, la nuit passée chez Caïphe ; celui-ci, les dérisions subies chez Hérode ; celui-là les mauvais traitements du prétoire ; mais quand ils arrivent au Calvaire, la plume leur tombe des mains et se refuse à peindre cette scène sanglante. Ils n'ont la force que d'écrire ces seuls mots : « crucifixerunt eum » ; ils n'osent même pas Le nommer. Ils Le crucifièrent ; mais qui ? Est-ce Jésus si Bon, si Miséricordieux pour tous ? Ils Le crucifièrent.... Ils n'ajoutent aucun détail, semblant comme cloués à la Croix avec Lui. Ces mots, du reste, disent tout, ils résument le comble des douleurs du Fils de Dieu ; mais si vous voulez, pour accroître votre contrition et votre amour, vous rendre compte du Crucifiement, représentons-nous Jésus arrivé au Calvaire. Il s'adresse à son Père et Lui dit : « Les victimes de l'ancienne loi, le sang des taureaux et des agneaux n'a pas suffi à apaiser Votre colère ; j'ai demandé à venir moi-même me revêtir d'un corps pour satisfaire à Votre justice et sauver les hommes. Vous m'avez accepté pour caution, mon Père, je veux mourir pour les sauver ».
Il s'étend sur la Croix. Sa main droite est chargée d'expier les assassinats, les sentences injustes, les écrits et les lettres dictées par d'infâmes passions ; Il la présente aux bourreaux, et les bourreaux s'arment d'un marteau et enfoncent un énorme clou dans la main droite du Sauveur. Sa main gauche doit expier les usures, les rapines, les vols des avares, les actions obscènes des voluptueux ; Jésus la présente et les bourreaux la fixent à la Croix. Et ces voyages entrepris dans de criminels desseins, et ces pas faits dans le chemin du vice, et les danses scandaleuses, Jésus les expie en offrant Ses pieds à ces barbares, qui les transpercent tous deux et les attachent ainsi à la Croix.
Jésus en Croix. Puis les soldats élèvent la Croix de terre et La laissent tomber dans la fosse creusée pour La recevoir. Cette violente secousse élargit les Quatre Plaies des pieds et des mains, froisse les nerfs du Sauveur et accroît les ruisseaux de sang qui s'échappent de Ses blessures. Est-ce assez ?
Ô bourreaux barbares, vous n'avez été que des instruments ; c'est le pécheur qui a vraiment crucifié Jésus-Christ. Et il y en a qui Le crucifient de nouveau en renouvelant le péché, en détruisant encore la Vie de Jésus, la Vie de la Grâce qu'ils étouffent. Mais, entre les pécheurs, ceux qui renouvellent d'une manière plus frappante le Crucifiement, ce sont les sacrilèges qui, dans une Communion mal faite, profanent le Corps et le Sang de Jésus et boivent leur jugement et leur condamnation. Ah ! Chrétiens, devant cette Croix où Jésus est attaché par nos péchés, renonçons à toute faute grave et surtout au sacrilège. Dès demain, allez avouer ce péché que le Démon vous a fait cacher jusqu'à ce jour.
Pater Noster + Ave Maria + Gloria Patri
V/. Miserere nostri, Domine ;
V/. Ayez pitié de nous, Seigneur ;
R/. Miserere nostri.
R/. Ayez pitié de nous.
V/. Fidelium animæ, per misericordiam Dei requiescant in pace.
V/. Que les âmes des fidèles défunts reposent en paix par la Miséricorde de Dieu.
R/. Amen.
R/. Ainsi soit-il.
V/. Adoramus te, Christe, et benedicimus tibi ;
V/. Nous Vous adorons, Seigneur Jésus, et nous Vous bénissons ;
R/. Quia per sanctam Crucem tuam redemisti mundum.
R/. Parce que Vous avez racheté le monde par votre Croix Sacrée.
Les forces du Dieu Tout Puissant s'affaiblissent. Le Sang ne tombe plus que goutte à goutte de Ses plaies, sa Tête s'incline soit sous le poids de l'agonie, soit pour donner un dernier adieu à ceux qui L'aiment. Jésus, Fils de Dieu, vrai Dieu Lui-même ; Jésus, Roi du Ciel et de la terre, Jésus, l'amour des patriarches, des prophètes et de toutes les âmes saintes, après avoir donné Saint Jean pour fils à Marie, après nous avoir donné Marie pour Mère, après avoir promis le Paradis au Bon Larron et remis son Âme entre les mains de son Père, s'écrie : Tout est consommé !
Les oracles des prophètes, les décrets de la justice éternelle, l'excès de la malice des hommes, l'excès de tendresse d'un Dieu, tout est accompli, tout est consommé. Après trente-trois ans d'une vie de souffrance, à la fleur de l'âge, en face du monde entier, à trois heures de l'après-midi, tout l'univers étant bouleversé d'effroi. Qu’arriva-t-il ? Le cœur et la voix me font défaut, je n'ai pas la force de le dire. Demandez-le au soleil qui s'est couvert d'un voile de ténèbres, aux rochers, qui se fendent, à la terre qui tremble, aux cadavres qui sortent du tombeau, aux anges qui en pleurent, demandez-le surtout à cette Vierge affligée que vous voyez au pied de la Croix transpercée d'un glaive de douleur.
Pater Noster + Ave Maria + Gloria Patri
V/. Miserere nostri, Domine ;
V/. Ayez pitié de nous, Seigneur ;
R/. Miserere nostri.
R/. Ayez pitié de nous.
V/. Fidelium animæ, per misericordiam Dei requiescant in pace.
V/. Que les âmes des fidèles défunts reposent en paix par la Miséricorde de Dieu.
R/. Amen.
R/. Ainsi soit-il.
V/. Adoramus te, Christe, et benedicimus tibi ;
V/. Nous Vous adorons, Seigneur Jésus, et nous Vous bénissons ;
R/. Quia per sanctam Crucem tuam redemisti mundum.
R/. Parce que Vous avez racheté le monde par votre Croix Sacrée.
Nous venons de contempler Jésus sur la Croix, au milieu des transes de la mort ; et maintenant Il repose froid et sans vie sur le sein de sa Mère ; Joseph d'Arimathie L'a descendu de la Croix, et Marie L'a recueilli avec amour. Ah ! Voici la Croix la plus digne de nos pleurs, les bras sacrés d'une Mère inconsolable ; Elle contemple une à une toutes les Plaies de Jésus, et chaque regard rouvre les blessures de son Cœur ; Elle arrose tour à tour de ses larmes Son front auguste, déchiré par les épines, Ses pieds et Ses mains percés, Son côté ouvert par la lance.
Ô Mère de Douleur, Vous réunissez dans Votre âme les deux plus grands tourments de la terre, Vous embrassez le Corps sans vie de votre Père et de votre Fils ; car Vous êtes à la fois la Fille de Jésus-Christ vrai Dieu et la Mère de Jésus-Christ Dieu et Homme : « Magna est velut mare contritio tua ».
Lorsque, parmi l'ancien peuple juif, on trouvait le corps d'un homme assassiné, la loi voulait qu'on réunît autour du cadavre tous ceux du voisinage et que chacun d'eux, étendant la main, fit serment de n'avoir pas été l'auteur de sa mort. Si Marie citait chacun de nous à cette heure, devant le Corps inanimé de son Jésus, et nous demandait de faire le serment que nous sommes innocents de cette mort, qui perce son Cœur d'un glaive si cruel, nous reculerions d'effroi.
Est-ce vous, blasphémateurs, qui pourriez faire ce serment ; est-ce vous, libertins ? Ô Mère, nous voici à genoux, non pour assurer que nous sommes innocents ; mais pour protester que nous sommes coupables et demander par Vous notre Grâce. Notre crime serait trop grand pour espérer notre pardon, si Vous ne nous aidiez Vous-même de Votre crédit auprès de Dieu. Ô Espérance des désespérés, ne nous abandonnez pas : « Fac me tecum pie flere, Crucifixo condolere, donec ego vixero ? »
Pater Noster + Ave Maria + Gloria Patri
V/. Miserere nostri, Domine ;
V/. Ayez pitié de nous, Seigneur ;
R/. Miserere nostri.
R/. Ayez pitié de nous.
V/. Fidelium animæ, per misericordiam Dei requiescant in pace.
V/. Que les âmes des fidèles défunts reposent en paix par la Miséricorde de Dieu.
R/. Amen.
R/. Ainsi soit-il.
V/. Adoramus te, Christe, et benedicimus tibi ;
V/. Nous Vous adorons, Seigneur Jésus, et nous Vous bénissons ;
R/. Quia per sanctam Crucem tuam redemisti mundum.
R/. Parce que Vous avez racheté le monde par votre Croix Sacrée.
Les plus augustes funérailles qui aient jamais été célébrées dans le monde, sont celles qui eurent lieu au Calvaire lorsque, accompagnés d'une multitude d'anges en deuil, de Marie, de Saint Jean, des autres Saintes femmes, Joseph d'Arimathie et Nicodème, enveloppant les restes sacrés de Jésus et les couvrant à l'envi de larmes et de baisers, les déposèrent non loin du Calvaire, dans un sépulcre neuf, le soir même de la mort du Sauveur ; mais ce qui frappe surtout, dans ce convoi divin, et mes yeux et mon cœur, c'est la Douleur de ma Mère.
Ô mon Fils, dit-Elle, me voilà donc privée de ma dernière consolation, celle de contempler Votre corps adorable ! Mains sacrées, qui tant de fois avez offert à votre Mère de divines caresses, Vous voilà ensevelies ; Bouche adorable, je ne pourrai donc plus recueillir vos Paroles de Vie ; Cœur divin et filial tout à la fois, je ne Vous sentirai donc plus battre d'amour pour les hommes !
Ô mon Jésus, plutôt que de me séparer de Vous, que ne m'est-il donné de m'ensevelir avec Vous ! Mais puisque Dieu me demande ce dernier sacrifice, adieu, mon Fils, mon souverain Bien, adieu ! Si une même tombe ne recouvre pas nos deux corps, elle enferme du moins mon Cœur, qui ne peut se séparer de Vous ?
Ô pécheurs, venez, vous aussi, déposer un baiser sur ce cercueil et en même temps une larme, une larme de repentir ! Venez, enfermez dans ce Tombeau votre cœur comme Marie, et désormais mourant au péché, aux occasions de pécher, à l'orgueil et à la sensualité qui sont les racines du péché, n'ayez de vie et d'amour que pour Jésus mort pour vous, et pour Marie dont vos égarements ont transpercé l'âme comme d'un glaive ! Jésus ne tardera pas de sortir vivant de son Tombeau ; et, si vous mourez avec Lui aux plaisirs, aux biens de ce monde, vous ressusciterez avec Lui et vous partagerez sa Gloire Éternelle.
Pater Noster + Ave Maria + Gloria Patri
V/. Miserere nostri, Domine ;
V/. Ayez pitié de nous, Seigneur ;
R/. Miserere nostri.
R/. Ayez pitié de nous.
V/. Fidelium animæ, per misericordiam Dei requiescant in pace.
V/. Que les âmes des fidèles défunts reposent en paix par la Miséricorde de Dieu.
R/. Amen.
R/. Ainsi soit-il.
Exhortation à la fin du Chemin de la Croix :
Si, lorsque nous étions emportés par un torrent et sur le point de nous noyer, un ami s'était jeté à la nage et avait risqué sa vie pour nous sauver ; si, quelque temps après, le même ami, nous voyant attaqués par un assassin, s'était mis entre lui et nous et avait reçu à notre place le coup de poignard, afin de nous sauver, pourrions-nous l'oublier ? Ah ! L’oublier, ce serait ne point avoir de cœur ! Eh bien ! Chrétiens, Jésus-Christ a fait plus que cela pour nous. Y aura-t-il un cœur assez ingrat pour ne pas penser à Lui ? Non, mes Frères, je ne vous crois pas capables d'une telle noirceur.
Souvenez-vous de la Mort de votre Dieu ; et, dans ce but, exposez un Crucifix dans toutes vos maisons, que dis-je, dans tous les appartements de vos maisons. Portez-Le tous sur vous, que les parents en procurent à chacun de leurs enfants. Priez tous les matins, tous les soirs, aux pieds du Crucifix du foyer, et après la prière, renouvelez la résolution de mourir plutôt que de retomber dans le péché. La nuit, quand vous êtes tenté, collez-Le sur vos lèvres, et répétez : Mon Jésus, Miséricorde !
Le vénérable César de Bus opposait à toutes les tentations le Crucifix qu'il portait sur la poitrine ; mettant la main sur cette armure redoutable à Satan, il disait : Voici la Croix du Seigneur : « Ecce crucem Domini, fugite partes adversæ ! » Faites comme lui, et je vous promets la victoire, ou bien armez-vous du Signe de la Croix et faites-Le sur vous, quand vous êtes tentés. Ne commencez ni vos repas, ni vos travaux, ni votre sommeil, sans vous munir de ce Signe de Salut : mille morts plutôt que d'offenser un Dieu qui est mort pour nous.
Ainsi soit-il.
Révérend Père Jean Berthier (1840-1908) - « Le Prêtre dans le Ministère de la Prédication ou Directoire du Prédicateur en chaire et du Saint Tribunal », Les Quatorze Stations du Chemin de la Croix, p. 499-505, chez Taffin-Lefort (1896)
Voir « Tous les Chemins de Croix de différents auteurs » (plus d’une centaine)
Voir également du Vénérable Révérend Père Jean Berthier :
- Les « Quatorze Stations du Chemin de la Croix » du Révérend Père Jean Berthier
- L’Acte de Consécration à la Sainte Vierge d’une Paroisse « Sainte Vierge, notre Bonne Mère, souffrez qu'au nom de tous les enfants et de tous les habitants de cette Paroisse, je Vous offre cette Consécration » du R-P. Jean Berthier
- L’Amende honorable et la Consécration au Sacré-Cœur « Ô Sacré-Cœur de Jésus, je me donne à Vous et Vous consacre toutes mes affections » du R-P. Jean Berthier