Voici la retransmission vidéo de la « Sainte Messe du 14ème Dimanche après la Pentecôte » (Dominica Decima Quarta post Pentecosten) célébrée et prêchée par Monsieur l’Abbé Michel Frament de la Fraternité Saint-Pie X (FSSPX), Curé de l'église Saint Nicolas du Chardonnet à Paris avec l’ensemble des Textes Liturgiques (Introït « Protector noster » ; Collecte ; Épître de Saint Paul aux Galates 5, 16-24 sur la chair et l'esprit ; Graduel Ps 117, 8-9 ; Alléluia Ps 94, 1 ; Évangile sur les Deux Maîtres selon Saint Matthieu 6, 24-33 ; Offertoire Ps 33, 8-9 ; Secrète ; Préface de la Sainte Trinité ; Communion Matthieu 6, 33 ; PostCommunion; …) en latin et en français selon le Rite Tridentin de la Messe de Saint Pie V dite « Messe Traditionnelle »
2ème classe - Ornements Verts
« Soyez sans inquiétude ! Regardez les oiseaux du ciel, considérez les lys des champs… »
Ce XIVème Dimanche après la Pentecôte s’appelle aussi le Dimanche des Deux Maîtres en raison de son Évangile, ou également le Dimanche de la Providence, Domínica Providéntiae, en raison de ce même Évangile qui nous parle de la Bonté paternelle de Dieu. Puisse cette belle formule nous accompagner toute la semaine ! Nul ne peut servir Deux Maîtres, nous dit notre Seigneur (Évangile). Deux Maîtres en effet nous sollicitent, mais pour nous conduire dans des directions opposées. L'un s'appelle « la chair », les puissances humaines ou le dieu Argent. Ses désirs sont en lutte avec ceux de l'Esprit de Dieu (Épître). Saint Paul nous décrit toutes les conséquences de cette lutte, et Jésus nous indique comment en sortir : par une Foi vive et confiante, abandonner les soucis tyranniques de ce monde et nous remettre entre les Mains de Dieu. Les chants de cette Messe sont de véritables cris d'amour de l'Église pour son Sauveur : « Mieux vaut un jour passé dans Votre demeure (Introït) ; mieux vaut mettre sa confiance en Dieu que dans les hommes (Graduel) ; venez, réjouissons-nous devant le Seigneur (Alléluia).
INTROÏT : (Psaume 83, 10-11)
L’Introït est tiré du Psaume 83 : « Vous êtes, ô Dieu, notre Bouclier ; ah ! Regardez et contemplez la face de votre Oint. » Voici le véritable motif pour lequel Dieu nous accorde Ses faveurs. Il nous a prédestinés dans son Christ, qui est le plérome de Sa gloire, et c’est en Lui et pour Lui qu’Il nous aime, comme membres de Son corps mystique. Gardons-nous donc de séparer ce que Dieu a uni. Si le Père éternel ne nous regarde point dans notre désolante personnalité, mais toujours en relation avec le Christ, pourquoi voudrions-nous nous enfermer dans un pernicieux égoïsme, et ne considérerions-nous pas plutôt continuellement ce que nous sommes dans le Christ ? :
Protector noster, áspice, Deus, et réspice in fáciem Christi tui : quia mélior est dies una in átriis tuis super mília.
Dieu, notre Protecteur, jetez les yeux sur nous, et regardez la Face de votre Christ ; car un jour passé dans vos parvis vaut mieux que mille autres.
Ps. 83, 2-3 : Quam dilécta tabernácula tua, Dómine virtútum ! concupíscit, et déficit ánima mea in átria Dómini.
Ps. 83, 2-3 : Que Vos tabernacles sont aimés, ô Dieu des Vertus ! Mon âme est consumée d’un ardent désir et défaille en pensant aux parvis du Seigneur.
V/. Gloria Patri, et Filio, et Spiritui Sancto, sicut erat in principio, et nunc et semper, et in saecula saeculorum. Amen (Gloire au Père et au Fils et au Saint-Esprit, comme Il était au Commencement, maintenant et toujours, dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il)
Puis on répète l'antienne « Protector noster » . Cette façon de répéter l'Introït s'observe pendant toute l'année.
COLLECTE :
Dans la Collecte, nous confessons à Dieu notre extrême misère. Cette superbia vitae qui forme l’orgueil des mondains est appelée aujourd’hui dans la Sainte Liturgie humana mortalitas, laquelle, par conséquent, sans Dieu labitur, c’est-à-dire succombe à la misère, au mal. Nécessaire donc est la divine Grâce pour la soulever et la soutenir. Et nous, aujourd’hui, nous L’implorons bien abondante, cette Grâce, sur nous-mêmes et sur toute l’Église, afin qu’Elle s’oppose comme un bouclier aux attraits du mal, que ceux-ci ne nous séduisent pas, et qu’Elle nous pousse à faire notre Salut moyennant des actes vertueux, méritoires pour la Vie éternelle :
Custódi, Dómine, quǽsumus, Ecclésiam tuam propitiatióne perpétua : et quia sine te lábitur humána mortálitas ; tuis semper auxíliis et abstrahátur a nóxiis et ad salutária dirigátur. Per Dóminum.
Ô Seigneur, gardez votre Église par l’assistance continuelle de votre Miséricorde ; et puisque, sans Vous, la faiblesse humaine ne peut que faillir, daignez, par Votre assistance, la préserver sans cesse de tout ce qui peut lui nuire, et la diriger vers ce qui est Salutaire.
ÉPÎTRE : (de Saint Paul aux Galates 5, 16-24)
La chair, pour Saint Paul, c'est l'ensemble des désirs qui nous écartent de Dieu et nous attirent vers le monde : orgueil, violence, égoïsme et désir de jouissance. L’Esprit, au contraire, c'est l'Aspiration que Dieu met en nous vers tout ce qui est élevé : l'amour de Dieu et des hommes, dans la douceur et la pureté :
Léctio Epístolæ beáti Pauli Apóstoli ad Gálatas
Lecture de l’Épître du Bienheureux Apôtre Paul aux Galates
Fratres : Spíritu ambuláte, et desidéria carnis non perficiétis. Caro enim concupíscit advérsus spíritum, spíritus autem advérsus carnem : hæc enim sibi ínvicem adversántur, ut non quæcúmque vultis, illa faciátis. Quod si spíritu ducímini, non estis sub lege. Manifésta sunt autem ópera carnis, quæ sunt fornicátio, immundítia, impudicítia, luxúria, idolórum sérvitus, venefícia, inimicítiæ, contentiónes, æmulatiónes, iræ, rixæ, dissensiónes, sectæ, invídiæ, homicídia, ebrietátes, comessatiónes, et his simília : quæ prædíco vobis, sicut prædíxi : quóniam, qui talia agunt, regnum Dei non consequántur. Fructus autem Spíritus est : cáritas, gáudium, pax, patiéntia, benígnitas, bónitas, longanímitas, mansuetúdo, fides, modéstia, continéntia, cástitas. Advérsus huiúsmodi non est lex. Qui autem sunt Christi, carnem suam crucifixérunt cum vítiis et concupiscéntiis.
Mes Frères : Marchez selon l’esprit, et vous n’accomplirez point les désirs de la chair. Car la chair convoite contre l’esprit, et l’esprit contre la chair ; en effet, ils sont opposés l’un à l’autre, pour que vous ne fassiez pas tout ce que vous voudriez. Si vous êtes conduits par l’esprit, vous n’êtes point sous la loi. Or les œuvres de la chair sont manifestes : c’est la fornication, l’impureté, l’impudicité, la luxure, l’idolâtrie, les maléfices, les inimitiés, les querelles, les jalousies, les animosités, les rixes, les dissensions, les factions, l’envie, les meurtres, l’ivrognerie, les débauches, et les choses semblables, dont je vous prédis, comme je l’ai déjà fait, que ceux qui les commettent ne seront point Héritiers du Royaume de Dieu. Mais les fruits de l’Esprit sont : la charité, la joie, la paix, la patience, la bénignité, la bonté, la longanimité, la douceur, la foi, la modestie, la continence, la chasteté. Contre de pareilles choses il n’y a pas de loi. Or ceux qui sont au Christ ont crucifié leur chair avec ses passions et ses convoitises.
GRADUEL : (Psaume 117, 8-9)
La Vie Chrétienne est un combat : notre arme la plus puissante, c'est la Confiance en Dieu :
Bonum est confidére in Dómino, quam confidére in hómine.
Mieux vaut se confier dans le Seigneur que dans les hommes.
V/. Bonum est speráre in Dómino, quam speráre in princípibus.
V/. Mieux vaut espérer dans le Seigneur que dans les princes.
ALLÉLUIA : (Psaume 94, 1)
Voilà l’esprit du Christianisme, esprit non de crainte servile qui agit par force sous le fouet d’un Dieu tyran, mais esprit de liberté du cœur, tel qu’il convient à un fils aimant, qui accomplit avec joie ce qu’il aime :
Allelúia, allelúia.
V/. Veníte, exsultémus Dómino, iubilémus Deo, salutári nostro. Allelúia.
V/. Venez, réjouissons-nous dans le Seigneur, faisons éclater notre joie devant Dieu, notre Sauveur. Allelúia.
ÉVANGILE : (selon Saint Matthieu 6, 24-33)
On ne peut servir Dieu et Mammon. Avoir confiance dans la Providence et chercher d’abord le Royaume de Dieu. « Dieu qui veut de nous un amour libre nous a donné la faculté de la liberté, en vertu de laquelle nous choisissons le Maître auquel nous voulons donner notre amour. Le tout, ô mon âme, est de choisir bien ; car nous ne pouvons servir Deux Maîtres » (Père Emmanuel) :
+ Sequéntia sancti Evangélii secundum Matthǽum
+ Suite du Saint Évangile selon Saint Matthieu
In illo témpore : Dixit Iesus discípulis suis : Nemo potest duóbus dóminis servíre : aut enim unum ódio habébit, et álterum díliget : aut unum sustinébit, et álterum contémnet. Non potéstis Deo servíre et mammónæ. Ideo dico vobis, ne sollíciti sitis ánimæ vestræ, quid manducétis, neque córpori vestro, quid induámini. Nonne ánima plus est quam esca : et corpus plus quam vestiméntum ? Respícite volatília cæli, quóniam non serunt neque metunt neque cóngregant in hórrea : et Pater vester cæléstis pascit illa. Nonne vos magis pluris estis illis ? Quis autem vestrum cógitans potest adícere ad statúram suam cúbitum unum ? Et de vestiménto quid sollíciti estis ? Consideráte lília agri, quómodo crescunt : non labórant neque nent. Dico autem vobis, quóniam nec Sálomon in omni glória sua coopértus est sicut unum ex istis. Si autem fænum agri, quod hódie est et cras in clíbanum míttitur, Deus sic vestit : quanto magis vos módicæ fídei ? Nolíte ergo sollíciti esse, dicéntes : Quid manducábimus aut quid bibémus aut quo operiémur ? Hæc enim ómnia gentes inquírunt. Scit enim Pater vester, quia his ómnibus indigétis. Quǽrite ergo primum regnum Dei et iustítiam eius : et hæc ómnia adiiciéntur vobis.
En ce temps-là, Jésus dit à Ses disciples : Nul ne peut servir deux Maîtres ; car, ou il haïra l’un et aimera l’autre, ou il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon. C’est pourquoi je vous dis : Ne vous inquiétez pas, pour votre vie, de ce que vous mangerez ; ni pour votre corps, de ce dont vous serez vêtus. La vie n’est-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement ? Regardez les oiseaux du ciel : ils ne sèment ni ne moissonnent, et ils n’amassent pas dans des greniers ; et votre Père céleste les nourrit. N’êtes-vous pas beaucoup plus qu’eux ? Qui de vous, en se tourmentant, peut ajouter une coudée à sa taille ? Et au sujet du vêtement, pourquoi vous inquiéter ? Considérez comment croissent les lys des champs : ils ne travaillent ni ne filent. Cependant je vous dis que Salomon lui-même dans toute sa gloire n’a pas été vêtu comme l’un d’eux. Mais si Dieu revêt ainsi l’herbe des champs, qui existe aujourd’hui, et qui demain sera jetée dans le four, combien plus vous-mêmes hommes de peu de foi ! Ne vous inquiétez donc pas, en disant : Que mangerons-nous, ou que boirons-nous, ou de quoi nous couvrirons-nous ? Car ce sont les païens qui se préoccupent de toutes ces choses ; mais votre Père sait que vous avez besoin de tout cela. Cherchez donc premièrement le Royaume de Dieu et sa Justice, et toutes ces choses vous seront données par surcroît.
OFFERTOIRE : (Psaume 33, 8-9)
Dieu prend soin de ceux qui L'aiment et Le cherchent. Croyons de tout notre cœur en cette Présence de tous les instants :
Immíttet Angelus Dómini in circúitu timéntium eum, et erípiet eos : gustáte et vidéte, quóniam suávis est Dóminus.
L’ange du Seigneur environnera de son assistance ceux qui craignent Dieu et les arrachera au danger ; goûtez et voyez combien le Seigneur est Doux.
SECRÈTE :
Demandons, dans la Secrète, que l’Hostie offerte sur l’Autel purifie notre âme par sa Vertu et détermine la divine Puissance à se montrer en notre faveur :
Concéde nobis, Dómine, quǽsumus, ut hæc hóstia salutáris et nostrórum fiat purgátio delictórum, et tuæ propitiátio potestátis. Per Dóminum.
Accordez-nous, s’il Vous plaît, Seigneur, que cette Hostie Salutaire nous purifie de nos fautes, et nous rende Votre puissance favorable.
PRÉFACE de la SAINTE TRINITÉ :
La Préface suivante est dite :
Vere dignum et iustum est, æquum et salutáre, nos tibi semper et ubíque grátias ágere : Dómine sancte, Pater omnípotens, ætérne Deus.
Il est vraiment juste et nécessaire, c’est notre devoir et c’est notre Salut, de Vous rendre grâces toujours et partout, Seigneur, Père Saint, Dieu Éternel et Tout-Puissant.
Qui cum Unigénito Fílio tuo et Spíritu Sancto unus es Deus, unus es Dóminus : non in uníus singularitáte persónæ, sed in uníus Trinitáte substántiæ.
Avec votre Fils Unique, et le Saint-Esprit, Vous êtes un seul Dieu, Un seul Seigneur, non dans l’unité d’une seule personne, mais dans la Trinité d’une seule substance.
Quod enim de tua glória, revelánte te, crédimus, hoc de Fílio tuo, hoc de Spíritu Sancto, sine discretióne sentímus.
Car ce que nous croyons au sujet de votre Gloire, sur la foi de votre Révélation, de votre Fils et du Saint-Esprit, nous le croyons aussi, sans aucune différence.
Ut, in confessióne veræ sempiternǽque Deitátis, et in persónis propríetas, et in esséntia únitas, et in maiestáte adorétur æquálitas.
En sorte que, confessant la vraie et éternelle Divinité, nous adorons et la propriété dans les Personnes et l’Unité dans l’essence et l’égalité dans la Majesté.
Quam laudant Angeli atque Archángeli, Chérubim quoque ac Séraphim, qui non cessant clamáre cotídie, una voce dicéntes :
C’est Elle que louent les Anges et les Archanges, les Chérubins avec les Séraphins, qui ne cessent chaque jour de chanter en disant d’une voix unanime :
COMMUNION : (Matthieu 6, 33)
« Le Seigneur cherche un cœur rempli d'amour pour Lui et pour le prochain : Fils, donne-moi ton cœur, et le reste, je te le donnerai par surcroît. Le cœur de l'homme est capable de contenir le Royaume des Cieux » (Saint Séraphin de Sarov) :
Primum quǽrite regnum Dei, et ómnia adiiciéntur vobis, dicit Dóminus.
Cherchez d’abord le Royaume de Dieu et tout vous sera donné par surcroît, dit le Seigneur.
POSTCOMMUNION :
La Sainte Communion est notre force pour garder notre cœur pour Dieu dans l'accomplissement de notre devoir d'état :
Puríficent semper et múniant tua sacraménta nos, Deus : et ad perpétuæ ducant salvatiónis efféctum. Per Dóminum.
Que vos Sacrements, ô Dieu, nous purifient toujours ; qu’Ils nous munissent de Secours et qu’Ils nous conduisent au Salut éternel.
Voir l’ensemble du déroulement de « l’Ordinaire de la Messe de Saint Pie V » en latin et en français avec des explications selon l’Ordo Missae de 1962 afin de mieux assister au Saint Sacrifice de la Messe
Voir également sur l’Évangile des Deux Maîtres (Mt 6, 24-33) :
- La Prière « Seigneur Jésus, je ne veux plus servir deux Maîtres, je suis désormais à Vous sans partage » d’Adolphe Baudon de Mony
- La Prière sur la Providence de Dieu dans nos vies du R. P. Louis du Pont « Ô Seigneur, je m'en remets absolument à Votre aimable Providence »
- Les Prières et Résolutions pour chaque Jour de la Semaine du XIVe Dimanche après la Pentecôte de l’Abbé Jean-Baptiste La Sausse « C'est Vous mon Maître, ô mon Dieu, que je veux servir, Vous Seul »
- La Méditation sur l’Abandon à la Providence Céleste et Divine « Faites, ô divin Maître, que je mette mon bonheur à m'abandonner à Votre Bon Plaisir » de Monsieur l’Abbé de Brandt
- Le Sermon sur le Saint Évangile des Deux Maîtres (Matt. VI, 24-33) pour « Les Soumis et Dépendants du Bon Dieu, Notre Seul Maître » de Monsieur l’Abbé Guillaume d'Orsanne
- Le Sermon du Dimanche de la Providence sur « La Confiance en la Providence Divine » de Monsieur l’Abbé Michel Frament
- Le Sermon sur le Saint Évangile des Deux Maîtres pour « Avoir et servir un Seul Maître en devenant Son disciple » de Monsieur l’Abbé Gabriel Billecocq