Voici la retransmission vidéo de la « Sainte Messe du Jeudi de la Deuxième Semaine du Carême » (Feria V Secunda in Quadragesima) avec l’ensemble des Textes Liturgiques(Introït « Deus, in adiutorium meum intende » ; Collecte ; Lecture du prophète Jérémie 17, 5-10 sur Dieu seul nous sauve ; Graduel psaume 78, 9-10 ; Évangile selon Saint Luc 16, 19-31 de Notre Seigneur Jésus-Christ sur la Parabole de l’homme riche et du pauvre Lazare ; Offertoire exode 32, 11-14 ; Secrète ; Préface du Carême ; Communion jean 6, 57 ; PostCommunion ; Oraison sur le peuple) en latin et en français selon le Rite Tridentin de la Messe de Saint Pie V dite « Messe de Toujours » célébrée en l'église Saint Nicolas du Chardonnet à Paris par Monsieur l’Abbé Michel Frament
La Sainte Messe du Jeudi de la Deuxième Semaine du Carême (Feria Quinta Secunda in Quadragesima) :
IIIème classe - Station à Sainte-Marie-au-delà-du-Tibre – Ornements violets
L'église de la Station se trouvait dans le grand quartier juif de l'antique Rome. Cette circonstance a déterminé le choix de l'Évangile du mauvais riche et du pauvre Lazare. Saint Grégoire nous en donne la raison : « Que représente, mes frères, ce riche vêtu de pourpre et de soie... si ce n'est le peuple juif qui s'adonna au soin extérieur de la vie terrestre ? Et que signifie le pauvre Lazare tout couvert d'ulcères, sinon le peuple des Païens ? »
Cette Messe nous enseigne à mettre toute notre confiance en Dieu et à nous détacher des biens de la terre en faisant généreusement l'aumône. Ce sont les deux voies décrites dans la Lecture, celles de la vie et de la mort.
INTROÏT (psaume 69, 2-4) Cri du pauvre Lazare invoquant Dieu dans sa détresse. Deus, in adiutorium meum intende : Dómine, ad adiuvándum me festína : confundántur et revereántur inimíci mei, qui quærunt ánimam meam.
Dieu, venez à mon aide ; Seigneur, hâtez-Vous de me secourir. Qu’ils soient confondus et couverts de honte, ceux qui cherchent à m’ôter la vie. Ps. 69, 4 : Avertántur retrórsum et erubéscant : qui cógitant mihi mala.
Ps. 69, 4 : Qu’ils reculent en arrière et soient dans la confusion, ceux qui me veulent du mal. V/. Gloria Patri, et Filio, et Spiritui Sancto, sicut erat in principio, et nunc et semper, et in saecula saeculorum. Amen
V/. Gloire au Père et au Fils et au Saint-Esprit, comme Il était au Commencement, maintenant et toujours, dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il
Puis on répète l'antienne « Deus, in adiutorium meum intende ». Cette façon de répéter l'Introït s'observe pendant toute l'année.
COLLECTE Dans la Collecte, nous supplions Dieu, afin que, adonnés comme il convient à la prière et à l’abstinence, nous puissions tenir loin de nous cette terrible engeance des Démons qui, selon la Parole évangélique, ne peut se chasser précisément que oratione et ieiunio. Præsta nobis, quǽsumus, Dómine, auxílium grátiæ tuæ : ut, ieiúniis et oratiónibus conveniénter inténti, liberémur ab hóstibus mentis et córporis. Per Dominum nostrum Iesum Christum Filium tuum, qui tecum vivit et regnat, in unitate Spiritus Sancti, Deus, per omnia saecula saeculorum. Amen.
Daignez, Seigneur, nous accorder le secours de votre Grâce, afin que, persévérant comme il convient dans le jeûne et la prière, nous soyons délivrés des ennemis de l’âme et du corps. Par Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui, étant Dieu, vit et règne avec Vous, en l’unité du Saint-Esprit, dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
LECTURE du Prophète Jérémie 17, 5-10 Le prophète Jérémie exprime ici l'une des idées fondamentales des grands prophètes et des livres sapientiaux : la confiance dans les hommes trompe toujours notre attente, seule la confiance en Dieu assure le vrai bonheur. Hæc dicit Dóminus Deus : Maledíctus homo, qui confídit in hómine, et ponit carnem bráchium suum, et a Dómino recédit cor eius. Erit enim quasi myrícæ in desérto, et non vidébit, cum vénerit bonum : sed habitábit in siccitáte in desérto, in terra salsúginis et inhabitábili. Benedíctus vir, qui confídit in Dómino, et erit Dóminus fidúcia eius. Et erit quasi lignum, quod transplantátur super aquas, quod ad humórem mittit radíces suas : et non timébit, cum vénerit æstus. Et erit fólium eius víride, et in témpore siccitátis non erit sollícitum, nec aliquándo de sinet fácere fructum. Pravum est cor ómnium et inscrutábile : quis cognóscet illud ? Ego Dóminus scrutans cor, et probans renes : qui do unicuique iuxta viam suam, et iuxta fructum adinventiónum suárum : dicit Dóminus omnípotens.
Ainsi parle le Seigneur Dieu : Maudit soit l’homme qui se confie dans l’homme, qui se fait un bras de chair, et dont le cœur se retire du Seigneur. Il sera comme les bruyères dans le désert, et il ne verra pas arriver le bonheur ; mais il habitera au désert dans la sécheresse, dans une terre de sel et inhabitable. Béni soit l’homme qui se confie dans le Seigneur, et dont le Seigneur est l’espérance, il sera comme un arbre transplanté près des eaux qui étend ses racines vers l’humidité, et qui ne craint pas la chaleur lorsqu’elle est venue. Son feuillage sera toujours vert ; il ne sera point en peine au temps de la sécheresse, et il ne cessera jamais de porter du fruit. Le cœur de tous les hommes est mauvais et impénétrable ; qui pourra le connaître ? Moi, le Seigneur, je sonde le cœur, et j’éprouve les reins ; je rends à chacun selon sa voie et selon le fruit de ses pensées, dit le Seigneur tout-Puissant.
GRADUEL (psaume 78, 9-10) Le répons-graduel Propitius est celui de la Première Lecture de la Pannuchis dominicale après les Quatre-Temps de Carême. Propítius esto, Dómine, peccátis nostris : ne quando dicant gentes : Ubi est Deus eórum ?
Seigneur, pardonnez-nous nos péchés : de peur qu’on ne dise parmi les nations : Où est leur Dieu ? V/. Adiuva nos, Deus, salutáris noster : et propter honórem nóminis tui, Dómine, líbera nos.
V/. Aidez-nous, ô Dieu, notre Sauveur, et pour la gloire de votre Nom, Seigneur, délivrez-nous.
ÉVANGILE (Luc 16, 19-31) Cette Parabole s'adresse aux Pharisiens et la leçon est la même que dans la lecture : Bienheureux les pauvres en esprit, ceux qui mettent leur espérance en Dieu. Ne soyons pas insensibles aux misères qui nous entourent : nous avons, nous aussi, des « Lazare » à nos portes. Si nous leur refusions les miettes de notre superflu, il pourrait nous arriver d'être privés de la goutte d'eau de leur intercession au Jugement de Dieu, nous prévient Saint Grégoire le Grand. + Sequéntia sancti Evangélii secundum Lucam XVI, 19-31
Lecture du Saint Évangile selon Saint Luc 16, 19-31 In illo témpore : Dixit Iesus Pharisǽis : Homo quidam erat dives, qui induebátur púrpura et bysso : et epulabátur cotídie spléndide. Et erat quidam mendícus, nómine Lázarus, qui iacébat ad iánuam eius, ulcéribus plenus, cúpiens saturári de micis, quæ cadébant de mensa dívitis, et nemo illi dabat : sed et canes veniébant et lingébant úlcera eius. Factum est autem, ut morerétur mendícus, et portarétur ab Angelis in sinum Abrahæ. Mórtuus est autem et dives, et sepúltus est in inférno. Elevans autem óculos suos, cum esset in torméntis, vidit Abraham a longe, et Lázarum in sinu eius : et ipse clamans, dixit : Pater Abraham, miserére mei, et mitte Lázarum, ut intíngat extrémum dígiti sui in aquam, ut refrígeret linguam meam, quia crúcior in hac flamma. Et dixit illi Abraham : Fili, recordáre, quia recepísti bona in vita tua, et Lázarus simíliter mala : nunc autem hic consolátur, tu vero cruciáris. Et in his ómnibus, inter nos et vos chaos magnum firmátum est : ut hi, qui volunt hinc transíre ad vos, non possint, neque inde huc transmeáre. Et ait : Rogo ergo te, pater, ut mittas eum in domum patris mei. Hábeo enim quinque fratres, ut testétur illis, ne et ipsi véniant in hunc locum tormentórum. Et ait illi Abraham : Habent Móysen et Prophétas : áudiant illos. At ille dixit : Non, pater Abraham : sed si quis ex mórtuis íerit ad eos, pæniténtiam agent. Ait autem illi : Si Móysen et Prophétas non áudiunt, neque si quis ex mórtuis resurréxerit, credent.
En ce temps-là, Jésus dit aux Pharisiens : Il y avait un homme riche, qui était vêtu de pourpre et de lin, et qui faisait chaque jour une chair splendide. Il y avait aussi un mendiant, nommé Lazare, qui était couché à sa porte, couvert d’ulcères, désirant se rassasier des miettes qui tombaient de la table du riche, et personne ne lui en donnait ; mais les chiens venaient aussi, et léchaient ses plaies. Or il arriva que le mendiant mourût, et fut emporté par les Anges dans le sein d’Abraham. Le riche mourut aussi, et il fut enseveli dans l’Enfer. Et levant les yeux, lorsqu’il était dans les tourments, il vit de loin Abraham, et Lazare dans son sein ; et s’écriant, il dit : Père Abraham, ayez pitié de moi, et envoyez Lazare, afin qu’il trempe l’extrémité de son doigt dans l’eau, pour rafraîchir ma langue, car je suis tourmenté dans cette flamme. Mais Abraham lui dit : Mon fils, souviens-toi que tu as reçu les biens pendant ta vie, et que Lazare a reçu de même les maux ; or maintenant il est consolé, et toi, tu es tourmenté. De plus, entre nous et vous un abîme a été établi ; de sorte que ceux qui voudraient passer d’ici vers vous, où de là venir ici, ne le peuvent pas. Le riche dit : Je vous supplie donc, père, de l’envoyer dans la maison de mon père ; car j’ai cinq frères, afin qu’il leur atteste ces choses, de peur qu’ils ne viennent eux aussi, dans ce lieu de tourments. Et Abraham lui dit : Ils ont Moïse et les prophètes : qu’ils les écoutent. Et il reprit : Non, père Abraham ; mais si quelqu’un des morts va vers eux, ils feront pénitence. Abraham lui dit : S’ils n’écoutent pas Moïse et les prophètes, quand même quelqu’un des morts ressusciterait, ils ne croiront pas.
OFFERTOIRE (Exode 32, 11-14) Avec Moise, nous prions pour que Dieu accorde à tous les hommes la terre promise. Precátus est Móyses in conspéctu Dómini, Dei sui, et dixit : Quare, Dómine, irascéris in pópulo tuo ? parce iræ ánimæ tuæ : meménto Abraham, Isaac et Iacob, quibus iurásti dare terram fluéntem lac et mel. Et placátus est Dóminus de malignitáte, quam dixit fácere pópulo suo.
Moïse pria en la présence du Seigneur son Dieu et dit : Pourquoi, Seigneur, êtes-Vous irrité contre votre peuple ? Revenez de votre colère. Souvenez-Vous d’Abraham, d’Isaac, et de Jacob auxquels Vous avez juré de donner la terre où coulent le lait et le miel. Et le Seigneur s’apaisa, et Il ne fit point le mal qu’Il avait parlé de faire à son peuple.
SECRÈTE La Secrète d’aujourd’hui reflète fort bien cette conception des anciens : Præsénti sacrifício, nómini tuo nos, Dómine, ieiúnia dicáta sanctíficent : ut, quod observántia nostra profitétur extérius, intérius operétur efféctu. Per Dominum nostrum Iesum Christum Filium tuum, qui tecum vivit et regnat, in unitate Spiritus Sancti, Deus, per omnia saecula saeculorum. Amen.
Que les Jeûnes consacrés par le présent Sacrifice à la gloire de votre Nom, nous sanctifient, Seigneur, en sorte que ce que nous témoignons extérieurement vouloir faire en les observant, s’accomplisse intérieurement quant à leur effet en nos âmes. Par Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui, étant Dieu, vit et règne avec Vous, en l’unité du Saint-Esprit, dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
PRÉFACE DU CARÊME La Préface du Carême (Præfatio de Quadragesima) suivante est dite jusqu’au samedi avant le Dimanche de la Passion inclus, selon les rubriques : Vere dignum et iustum est, æquum et salutáre, nos tibi semper et ubíque grátias ágere : Dómine, sancte Pater, omnípotens ætérne Deus :
Il est vraiment juste et nécessaire, c’est notre devoir et c’est notre salut, de Vous rendre grâces toujours et partout, Seigneur, Père saint, Dieu éternel et tout-puissant :
Qui corporáli jejúnio vitia cómprimis, mentem élevas, virtútem largíris et prǽmia : per Christum Dóminum nostrum.
Vous qui, par le jeûne corporel, réprimez les vices, élevez l’âme, accordez la force et la récompense : par le Christ notre Seigneur.
Per quem maiestátem tuam laudant Angeli, adórant Dominatiónes, tremunt Potestátes. Cæli cælorúmque Virtútes ac beáta Séraphim sócia exsultatióne concélebrant. Cum quibus et nostras voces ut admítti iúbeas, deprecámur, súpplici confessióne dicentes.
Par Lui les Anges louent votre Majesté, les Dominations Vous adorent, les Puissances se prosternent en tremblant. Les Cieux, les Vertus des cieux et les bienheureux Séraphins La célèbrent, unis dans une même allégresse. A leurs chants, nous Vous prions, laissez se joindre aussi nos voix pour proclamer dans une humble louange.
COMMUNION (psaume 10, 8) L’antienne ad Communionem, comme il arrive souvent en ces Messes de Grégoire II, est tirée de l’Évangile ; pourtant, contrairement à la règle, elle provient d’une péricope tout à fait différente de celle qui a été lue aujourd’hui à la Messe : c’est une Antienne Eucharistique Qui mandúcat meam carnem, et bibit meum sánguinem, in me manet, et ego in eo, dicit Dóminus.
Celui qui mange ma chair, et boit mon sang, demeure en moi et moi en lui, dit le Seigneur.
POSTCOMMUNION Dans la Collecte après la Communion, nous prions Dieu de ne pas nous laisser manquer de sa Grâce, afin que nous nous appliquions toujours plus volontiers au service divin, et que nous en ressentions ces effets salutaires que l’on peut attendre du contact intime avec Dieu. Grátia tua nos, quǽsumus, Dómine, non derelínquat : quæ et sacræ nos déditos fáciat servitúti, et tuam nobis opem semper acquírat. Per Dominum nostrum Iesum Christum Filium tuum, qui tecum vivit et regnat, in unitate Spiritus Sancti, Deus, per omnia saecula saeculorum. Amen.
Nous Vous en supplions, Seigneur, que votre Grâce ne nous fasse point défaut, qu’elle nous attache à votre saint service et qu’elle nous procure toujours votre secours. Par Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui, étant Dieu, vit et règne avec Vous, en l’unité du Saint-Esprit, dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
ORAISON SUR LE PEUPLE La Bénédiction finale sur le peuple se propose d’obtenir du Seigneur qu’Il accepte avec bienveillance les supplications de ses fidèles ; et, puisque ceux-ci se glorifient d’être l’œuvre de ses mains, et d’être gouvernés par sa Providence, que cette même Providence répare donc les défauts de la Famille Chrétienne, et, l’ayant renouvelée selon la plénitude de son type, qu’elle la conserve perpétuellement telle, une, Sainte, Catholique et Apostolique dans la Charité divine. Orémus : Humiliáte cápita vestra Deo.
Prions : Humiliez vos têtes devant Dieu. Adésto, Dómine, fámulis tuis, et perpétuam benignitátem largíre poscéntibus : ut iis, qui te auctóre et gubernatóre gloriántur, ei congregáta restáures et restauráta consérves. Per Dominum nostrum Iesum Christum Filium tuum, qui tecum vivit et regnat, in unitate Spiritus Sancti, Deus, per omnia saecula saeculorum. Amen.
Assistez, Seigneur, vos serviteurs et accordez-leur les incessantes marques de votre bonté qu’ils sollicitent, de sorte qu’en ceux qui se glorifient de Vous avoir pour Créateur et pour Guide, Vous restauriez les bons éléments que Vous y aviez réunis et conserviez ce que Vous aurez restauré. Par Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui, étant Dieu, vit et règne avec Vous, en l’unité du Saint-Esprit, dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.