Voici la retransmission vidéo de la « Sainte Messe du Lundi de la Deuxième Semaine du Carême » (Feria II Secunda in Quadragesima) avec l’ensemble des Textes Liturgiques(Introït « Redime me, Domine » ; Collecte ; Lecture du prophète Daniel 9, 15-19 sur la Prière de Daniel ; Graduel psaume 69, 6.3 ; Trait psaumes 102, 10 ; 78, 8-9 ; Évangile selon Saint Jean 8, 21-29 de Notre Seigneur Jésus-Christ sur la discussion avec les Pharisiens ; Offertoire psaume 15, 7-8 ; Secrète ; Préface du Carême ; Communion psaume 8, 2 ; PostCommunion ; Oraison sur le peuple) en latin et en français selon le Rite Tridentin de la Messe de Saint Pie V dite « Messe de Toujours » célébrée en l'église Saint Nicolas du Chardonnet à Paris
par Monsieur l’Abbé Denys de Crécy
La Sainte Messe du Lundi de la Deuxième Semaine du Carême (Feria II Secunda in Quadragesima) :
IIIème classe - Station à Saint-Clément – Ornements violets
La Station de ce jour est à Saint-Clément, l'une des plus anciennes et des mieux conservées parmi les antiques églises de Rome ; c'était dans cette maison (celle du Pape Clément lui-même) que se réunissaient les Chrétiens. Le choix de la lecture et des chants en a été influencé : dans sa Lettre aux Corinthiens, Clément nous a laissé une magnifique prière comme celle du Prophète Daniel, et il mourut Martyr en exil sous l'empereur Trajan, au début du IIe siècle.
Après l'enseignement sur le Jeûne véritable, la liturgie commence ainsi à nous parler de la Croix et de la Passion.
INTROÏT (psaume 25, 11-12) Après le Thabor, notre chemin prend la direction de Jérusalem et du Golgotha : c'est la « Voie droite » que les Martyrs ont suivie jusqu'au bout. Redime me, Domine, et miserére mei : pes enim meus stetit in via recta : in ecclésiis benedícam Dóminum.
Délivrez-moi, Seigneur, et ayez pitié de moi, car mon pied s’est tenu dans la voie droite : je bénirai le Seigneur dans les assemblées. Ps. 25, 1 : Iúdica me, Dómine, quóniam ego in innocéntia mea ingréssus sum : et in Dómino sperans, non infirmábor.
Ps. 25, 1 : Jugez-moi, Seigneur, parce que j’ai marché dans mon innocence ; et comme j’espère au Seigneur, je ne serai point affaibli. V/. Gloria Patri, et Filio, et Spiritui Sancto, sicut erat in principio, et nunc et semper, et in saecula saeculorum. Amen
V/. Gloire au Père et au Fils et au Saint-Esprit, comme Il était au Commencement, maintenant et toujours, dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il
Puis on répète l'antienne « Redime me, Domine ». Cette façon de répéter l'Introït s'observe pendant toute l'année.
COLLECTE Dans la Collecte, nous demandons à Dieu que, outre la grâce du jeûne corporel qui affaiblit le corps, il nous donne celle de nous abstenir des vices et de pratiquer la justice. Il s’agit donc de deux dons : l’un, négatif, declina a malo ; l’autre, positif, et fac bonum, sans quoi la piété ne serait pas vertu. Toute vertu en effet nous exerce à bien faire, et l’on ne saurait concevoir une vertu qui ne tendrait à aucun acte. Præsta, quǽsumus, omnípotens Deus : ut fámilia tua, quæ se, affligéndo carnem, ab aliméntis ábstinet : sectándo iustítiam, a culpa ieiúnet. Per Dominum nostrum Iesum Christum Filium tuum, qui tecum vivit et regnat, in unitate Spiritus Sancti, Deus, per omnia saecula saeculorum. Amen.
Daignez faire, ô Dieu tout-puissant, que vos fidèles, qui, pour mortifier leur chair, observent l’abstinence, jeûnent aussi du péché, en pratiquant la justice. Par Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui, étant Dieu, vit et règne avec Vous, en l’unité du Saint-Esprit, dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
LECTURE du prophète Daniel 9, 15-19 Prière d'un peuple qui s'est rendu indigne de sa libération par ses péchés, mais espère toutefois que Dieu aura pitié de ceux qu'Il a Lui-même choisis et implore son pardon. C'est aussi la prière des pécheurs repentants, et de tout Chrétien pour son Église, la Jérusalem nouvelle. In diébus illis : Orávit Dániel Dóminum, dicens : Dómine, Deus noster, qui eduxísti pópulum tuum de terra Ægýpti in manu forti, et fecísti tibi nomen secúndum diem hanc ; peccávimus, iniquitátem fécimus, Dómine, in omnem iustítiam tuam : avertátur, óbsecro, ira tua et furor tuus a civitáte tua Ierúsalem et monte sancto tuo. Propter peccáta enim nostra et iniquitátes patrum nostrórum. Ierúsalem et pópulus tuus in oppróbrium sunt ómnibus per circúitum nostrum. Nunc ergo exáudi, Deus noster, oratiónem servi tui et preces eius : et osténde fáciem tuam super sanctuárium tuum, quod desértum est, propter temetípsum. Inclína, Deus meus, aurem tuam, et audi : áperi óculos tuos, et vide desolatiónem nostram et civitátem, super quam invocátum est nomen tuum : neque enim in iustificatiónibus nostris prostérnimus preces ante fáciem tuam, sed in miseratiónibus tuis multis. Exáudi, Dómine, placáre, Dómine : atténde et fac : ne moréris propter temetípsum, Deus meus : quia nomen tuum invocátum est super civitátem et super pópulum tuum, Dómine, Deus noster.
En ces jours-là, Daniel adressa cette prière au Seigneur : Seigneur notre Dieu, qui avez tiré votre peuple du pays d’Égypte avec une main puissante, et qui Vous êtes fait un Nom tel qu’Il est aujourd’hui, nous avons péché, nous avons commis l’iniquité. Seigneur, selon toute votre justice, je Vous en conjure, que votre colère et votre fureur se détournent de votre ville de Jérusalem et de votre montagne sainte ; car, à cause de nos péchés et des iniquités de nos pères, Jérusalem et votre peuple sont en opprobre à tous ceux qui nous environnent. Maintenant donc, écoutez, notre Dieu, les prières et les supplications de votre serviteur ; montrez votre face sur votre sanctuaire, qui est désert ; faites-le pour Vous-même. Abaissez, mon Dieu, votre oreille et écoutez ; ouvrez vos yeux, et voyez notre désolation et cette ville sur laquelle votre Nom a été invoqué ; car ce n’est pas à cause de notre justice que nous Vous présentons humblement nos prières, mais à cause de vos nombreuses miséricordes. Exaucez, Seigneur, apaisez-Vous, Seigneur ; soyez attentif et agissez ; ne tardez pas, mon Dieu, pour Vous-même, parce que votre Nom a été invoqué sur cette ville et sur votre peuple, ô Seigneur notre Dieu.
GRADUEL (psaume 69, 6.3) Adiútor meus et liberátor meus esto : Dómine, ne tardáveris.
Vous êtes mon aide et mon libérateur, Seigneur, ne tardez pas. V/. Confundántur et revereántur inimíci mei, qui quærunt ánimam meam.
V/. Qu’ils soient confondus et couverts de honte, ceux qui cherchent à m’ôter la vie.
TRAIT (psaumes 102, 10 ; 78, 8-9) Le Trait suivant est dit aux Messes des lundis, mercredis et vendredis jusqu’au Mercredi de la Semaine Sainte inclus sauf au Mercredi des Quatre-Temps : Domine, non secúndum peccáta nostra, quæ fécimus nos : neque secúndum iniquitátes nostras retríbuas nobis.
Seigneur, ne nous traitez pas selon nos péchés, et ne nous punissez pas selon nos iniquités.
V/. Dómine, ne memíneris iniquitátum nostrarum antiquarum : cito antícipent nos misericórdiæ tuæ, quia páuperes facti sumus nimis. (Ici on se met à genoux)
V/. Seigneur, ne Vous souvenez plus de nos anciennes iniquités ; que vos Miséricordes viennent en hâte au-devant de nous, car nous sommes réduits à la dernière misère.
V/. Adiuva nos, Deus, salutáris noster : et propter glóriam nóminis tui, Dómine, libera nos : et propítius esto peccátis nostris, propter nomen tuum.
V/. Aidez-nous, ô Dieu notre Sauveur, et pour la Gloire de votre Nom, Seigneur, délivrez-nous et pardonnez-nous nos péchés, à cause de votre Nom.
ÉVANGILE (Jean 8, 21-29) Seul Celui qui vient d’en Haut peut nous sauver ; refusez d’y croire, c'est se vouer à la mort : Vous mourrez dans votre péché. En termes mystérieux, Jésus commence à nous parler de son élévation sur la Croix : les fidèles de Rome peuvent encore contempler au fond de l’abside de l’église Saint-Clément la très belle mosaïque représentant la Croix. + Sequéntia sancti Evangélii secundum Joánnem VIII, 21-29
Lecture du Saint Évangile selon Saint Jean 8, 21-29 In illo témpore : Dixit Iesus turbis Iudæórum : Ego vado, et quærétis me, et in peccáto vestro moriémini. Quo ego vado, vos non potéstis veníre. Dicébant ergo Iudǽi : Numquid interfíciet semetípsum, quia dixit : Quo ego vado, vos non potéstis veníre ? Et dicébat eis : Vos de deórsum estis, ego de supérnis sum. Vos de mundo hoc estis, ego non sum de hoc mundo. Dixi ergo vobis, quia moriémini in peccátis vestris : si enim non credidéritis, quia ego sum, moriémini in peccáto vestro. Dicébant ergo ei : Tu quis es ? Dixit eis Iesus : Princípium, qui et loquor vobis. Multa habeo de vobis loqui et iudicáre. Sed qui me misit, verax est : et ego quæ audívi ab eo, hæc loquor in mundo. Et non cognovérunt, quia Patrem eius dicébat Deum. Dixit ergo eis Iesus : Cum exaltavéritis Fílium hóminis, tunc cognoscétis quia ego sum, et a meípso fácio nihil : sed, sicut dócuit me Pater, hæc loquor : et qui me misit, mecum est, et non relíquit me solum : quia ego, quæ plácita sunt ei, fácio semper.
En ce temps-là, Jésus dit à la foule des Juifs : Je m’en vais, et vous me chercherez, et vous mourrez dans votre péché. Là où je vais, vous ne pouvez venir. Les Juifs disaient donc : Est-ce qu’Il se tuera Lui-même, puisqu’Il dit : Là où je vais, vous ne pouvez venir ? Et Il leur dit : Vous, vous êtes d’en bas ; moi, je suis d’en Haut. Vous êtes de ce monde ; moi je ne suis pas de ce monde. Je vous ai donc dit que vous mourrez dans vos péchés ; car, si vous ne croyez pas à ce que je suis, vous mourrez dans votre péché. Ils Lui dirent donc : Qui êtes-Vous ? Jésus leur répondit : Je suis le principe, moi qui vous parle. J’ai beaucoup de choses à dire de vous et à juger en vous. Mais Celui qui m’a envoyé est véridique, et ce que j’ai appris de Lui, je le dis dans le monde. Ils ne comprirent pas qu’Il disait que Dieu était son Père. Jésus leur dit donc : Quand vous aurez élevé le Fils de l’homme, alors vous connaîtrez, qui je suis et que je ne fais rien de moi-même, mais que je parle de ce que le Père m’a enseigné. Et Celui qui m’a envoyé est avec moi, et Il ne m’a pas laissé seul, parce que je fais toujours ce qui Lui est agréable.
OFFERTOIRE (psaume 15, 7-8) Le verset d’offertoire tiré du Psaume 15 remercie Dieu qui s’est fait le docteur intérieur de l’âme fidèle. Celle-ci considère sans cesse le Seigneur comme lui étant présent, puisque en effet Il est à ses côtés, afin qu’elle ne soit pas ébranlée par la tentation. Benedícam Dóminum, qui tríbuit mihi intelléctum : providébam Dóminum in conspéctu meo semper : quóniam a dextris est mihi, ne commóvear.
Je bénirai le Seigneur qui m’a donné l’intelligence. Je prendrais soin d’avoir toujours le Seigneur devant mes yeux ; car Il est à ma droite pour que je ne sois pas ébranlé.
SECRÈTE La Collecte sur les oblations supplie le Seigneur afin que l’Hostie de propitiation et de louange nous vaille sa Protection. Hæc hóstia, Dómine, placatiónis et laudis, tua nos protectióne dignos effíciat. Per Dominum nostrum Iesum Christum Filium tuum, qui tecum vivit et regnat, in unitate Spiritus Sancti, Deus, per omnia saecula saeculorum. Amen.
Que cette Hostie de propitiation et de louange nous rende dignes, Seigneur, de votre Protection. Par Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui, étant Dieu, vit et règne avec Vous, en l’unité du Saint-Esprit, dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
PRÉFACE DU CARÊME La Préface du Carême (Præfatio de Quadragesima) suivante est dite jusqu’au samedi avant le Dimanche de la Passion inclus, selon les rubriques : Vere dignum et iustum est, æquum et salutáre, nos tibi semper et ubíque grátias ágere : Dómine, sancte Pater, omnípotens ætérne Deus :
Il est vraiment juste et nécessaire, c’est notre devoir et c’est notre salut, de Vous rendre grâces toujours et partout, Seigneur, Père saint, Dieu éternel et tout-puissant :
Qui corporáli jejúnio vitia cómprimis, mentem élevas, virtútem largíris et prǽmia : per Christum Dóminum nostrum.
Vous qui, par le jeûne corporel, réprimez les vices, élevez l’âme, accordez la force et la récompense : par le Christ notre Seigneur.
Per quem maiestátem tuam laudant Angeli, adórant Dominatiónes, tremunt Potestátes. Cæli cælorúmque Virtútes ac beáta Séraphim sócia exsultatióne concélebrant. Cum quibus et nostras voces ut admítti iúbeas, deprecámur, súpplici confessióne dicentes.
Par Lui les Anges louent votre Majesté, les Dominations Vous adorent, les Puissances se prosternent en tremblant. Les Cieux, les Vertus des cieux et les bienheureux Séraphins La célèbrent, unis dans une même allégresse. A leurs chants, nous Vous prions, laissez se joindre aussi nos voix pour proclamer dans une humble louange.
COMMUNION (psaume 8, 2) L’antienne pour la Communion est tirée du premier verset du Psaume 8 : « Seigneur, quelle magnificence rayonne de votre Nom sur toute la terre ! » Ce Nom de Dieu qui, sur notre terre, Le représente ? C’est, avant tout, Jésus-Christ, Verbe éternel de Dieu, et, dans sa nature humaine, image parfaite du Père. En second lieu c’est nous, en tant que créés à la ressemblance de Dieu, et élevés, au moyen de la Grâce, à participer, à notre manière, à la nature divine, et à la reproduire à la suite de Jésus-Christ par la Sainteté de notre vie Chrétienne. Dómine, Dóminus noster, quam admirábile est nomen tuum in univérsa terra !
Seigneur notre Maître, que votre Nom est admirable dans toute la terre !
POSTCOMMUNION Le Christ vivant en nous est le remède qui nous purifie et nous fait échapper à la mort. Hæc nos commúnio, Dómine, purget a crímine : et cæléstis remédii fáciat esse consórtes. Per Dominum nostrum Iesum Christum Filium tuum, qui tecum vivit et regnat, in unitate Spiritus Sancti, Deus, per omnia saecula saeculorum. Amen.
Que cette Communion, Seigneur, nous purifie de nos fautes et qu’Elle nous unisse inséparablement à Celui qui s’est fait le remède céleste de nos âmes. Par Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui, étant Dieu, vit et règne avec Vous, en l’unité du Saint-Esprit, dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
ORAISON SUR LE PEUPLE Orémus : Humiliáte cápita vestra Deo.
Prions : Humiliez vos têtes devant Dieu. Adésto supplicatiónibus nostris, omnípotens Deus : et, quibus fidúciam sperándæ pietátis indúlges ; consuétæ misericórdiæ tríbue benígnus efféctum. Per Dominum nostrum Iesum Christum Filium tuum, qui tecum vivit et regnat, in unitate Spiritus Sancti, Deus, per omnia saecula saeculorum. Amen.
Soyez attentif à nos supplications, ô Dieu tout-puissant, et dans votre bonté, accordez l’effet de votre habituelle miséricorde à ceux à qui Vous donnez la confiance d’espérer cela de votre bienveillance. Par Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui, étant Dieu, vit et règne avec Vous, en l’unité du Saint-Esprit, dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.