Voici la retransmission vidéo de la « Sainte Messe du Samedi de Pâques in Albis » (Sabbato in Albis) avec l’ensemble des Textes Liturgiques (Introït « Eduxit Dominus populum suum » ; Collecte ; Épître de Saint Pierre I. 2, 1-10 sur le peuple de Dieu ; Alléluia psaumes 117, 24 et 112, 1 ; Séquence « Víctimæ Pascháli » ; Évangile selon Saint Jean 20, 1-9 sur le tombeau vide de Notre Seigneur Jésus-Christ ; Offertoire psaume 117, 26-27 ; Secrète ; Préface de Pâques ; Communion Galates 3, 27 ; PostCommunion) en latin et en français selon le Rite Tridentin de la Messe de Saint Pie V dite « Messe de Toujours » célébrée en l'église Saint Nicolas du Chardonnet à Paris
par Monsieur l’Abbé Renaud de Sainte Marie
La Sainte Messe du Samedi de Pâques in Albis (Sabbato in Albis) :
1re classe - Station à Saint-Jean-de-Latran – Ornements blancs
Après leur Baptême, les néophytes avaient reçu un vêtement blanc, symbole des effets du Baptême dans leur âme. Ils le portaient toute la semaine et ne le déposaient que ce Samedi, qui porte le nom de In Albis deponendis (Samedi où l’on doit déposer les vêtements blancs).
Les textes de la Messe nous parlent à plusieurs reprises de cette aube baptismale déposée (Lectures), mais rappellent aussi que la conversion intérieure doit sans cesse se poursuivre (Épître, Oraisons et Communion) : « Gardez dans vos cœurs l’éclatante blancheur qui vous a été donnée » (Saint Augustin).
INTROÏT (Psaume 104, 43) L’Introït est formé des paroles du Psaume CIV, dans lesquelles Israël glorifie le Seigneur d’avoir ramené son peuple de l’exil. Par ce peuple nous devons entendre nos néophytes qui étaient exilés du Ciel à cause de la faute originelle et de leurs péchés personnels ; le Baptême leur a rendu tous leurs droits à cette heureuse Patrie, en les établissant dans l’Église. Eduxit Dominus populum suum in exsultatióne, allelúia : et eléctos suos in lætítia, allelúia, allelúia.
Le Seigneur fit sortir son peuple avec allégresse, alléluia ; et ses Élus avec des transports de joie, alléluia, alléluia. Ps. 104, 1 : Confitémini Dómino et invocáte nomen eius : annuntiáte inter gentes ópera eius.
Ps. 104, 1 : Célébrez le Seigneur et invoquez son Nom ; annoncez ses œuvres parmi les nations. V/. Gloria Patri, et Filio, et Spiritui Sancto, sicut erat in principio, et nunc et semper, et in saecula saeculorum. Amen.
V/. Gloire au Père et au Fils et au Saint-Esprit, comme Il était au Commencement, maintenant et toujours, dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
Puis on répète l'antienne « Eduxit Dominus populum suum ». Cette façon de répéter l'Introït s'observe pendant toute l'année.
COLLECTE Au moment de voir expirer la Semaine Pascale, l’Église demande au Seigneur, dans la Collecte, que les joies que ses enfants ont goûtées en ces jours leur ouvrent le chemin aux joies plus grandes encore de la Pâque éternelle. Concéde, quǽsumus, omnípotens Deus : ut, qui festa paschália venerándo égimus, per hæc contíngere ad gaudia ætérna mereámur. Per Dominum nostrum Iesum Christum Filium tuum, qui tecum vivit et regnat, in unitate Spiritus Sancti, Deus, per omnia saecula saeculorum. Amen.
Nous Vous en prions, Dieu tout-puissant, accordez-nous qu’après avoir célébré religieusement les Fêtes Pascales, nous méritions d’arriver, grâce à elles, aux joies de l’éternité. Par Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui, étant Dieu, vit et règne avec Vous, en l’unité du Saint-Esprit, dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
ÉPÎTRE de Saint Pierre I. 2, 1-10 Par la bouche de Saint Pierre, l'Église demande trois choses à ses « enfants nouveau-nés » : toujours boire le lait spirituel et pur de l’Évangile, s'appuyer sur le Christ par la Foi, et être toujours conscients des prérogatives de leur Baptême. Caríssimi : Deponéntes ígitur omnem malítiam, et omnem dolum, et simulatiónes, et invídias, et omnes detractiónes, sicut modo géniti infántes, rationábile, sine dolo lac concupíscite : ut in eo crescátis in salútem : si tamen gustástis, quóniam dulcis est Dóminus. Ad quem accedéntes lápidem vivum, ab homínibus quidem reprobátum, a Deo autem eléctum et honorificátum : et ipsi tamquam lápides vivi superædificámini, domus spirituális, sacerdótium sanctum, offérre spirituáles hóstias, acceptábiles Deo per Iesum Christum. Propter quod cóntinet Scriptúra : Ecce, pono in Sion lápidem summum angulárem, eléctum, pretiósum : et qui credíderit in eum, non confundátur. Vobis igitur honor credéntibus : non credéntibus autem lapis, quem reprobavérunt ædificántes, hic factus est in caput ánguli, et lapis offensiónis, et petra scándali his, qui offéndunt verbo, nec credunt in quo et pósiti sunt. Vos autem genus eléctum, regale sacerdótium, gens sancta, pópulus acquisitiónis : ut virtútes annuntiétis eius, qui de ténebris vos vocavit in admirábile lumen suum. Qui aliquándo non pópulus, nunc autem pópulus Dei : qui non consecúti misericórdiam, nunc autem misericórdiam consecúti.
Mes bien-aimés, ayant donc dépouillé toute malice, toute ruse, dissimulation et envie, et toute médisance, comme des enfants nouveau-nés, désirez ardemment le lait spirituel et pur, afin que par lui vous croissiez pour le Salut, si toutefois vous avez goûté que le Seigneur est doux. Approchez-vous de Lui, pierre vivante, rejetée par les hommes, mais choisie et mise en honneur par Dieu ; et vous-mêmes, comme des pierres vivantes, soyez posés sur Lui pour former une maison spirituelle, et un Sacerdoce saint qui offre des sacrifices spirituels, agréables à Dieu par Jésus-Christ. C’est pourquoi il est dit dans l’Écriture : Voici, je mets dans Sion la pierre angulaire choisie, précieuse ; et celui qui aura confiance en elle ne sera pas confondu. Ainsi donc, à vous qui croyez, l’honneur ; mais, pour les incrédules, la pierre qu’ont rejetée ceux qui bâtissaient, est devenue la tête de l’angle, et une pierre d’achoppement, et une pierre de scandale pour ceux qui se heurtent contre la parole et qui ne croient pas ; ce à quoi ils ont été destinés. Mais vous, vous êtes la race choisie, le sacerdoce royal, la nation sainte, un peuple acquis, afin que vous annonciez les vertus de Celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable Lumière : vous qui autrefois n’étiez pas un peuple, mais qui maintenant êtes le peuple de Dieu ; vous qui n’aviez pas reçu miséricorde, mais qui maintenant avez reçu Miséricorde.
ALLÉLUIA (psaumes 117, 24 et 112, 1) À partir de ce Samedi in Albis et jusqu'au Samedi des Quatre-Temps de Pentecôte, à toutes les Messes, on ne dit plus le Graduel, mais deux Alléluias avec leur verset. Les enfants, invités ici à louer le Seigneur, sont les néophytes qui assistent à la Messe stationnale dans leurs blanches tuniques baptismales. Allelúia, allelúia. V/. Hæc dies, quam fecit Dóminus : exsultémus et lætémur in ea.
V/. Voici le Jour que le Seigneur a fait ; passons-Le dans l’allégresse et dans la joie. Allelúia. V/. Laudáte, pueri, Dóminum, laudáte nomen Dómini.
V/. Louez le Seigneur, vous ses serviteurs ; louez le Nom du Seigneur.
SÉQUENCE Victimæ Paschali Petit dialogue d'une très grande poésie entre l'Église et Marie-Madeleine. Cette Séquence est dite jusqu’au Samedi in Albis inclus. Si le Christ est vraiment mon espérance, cela « signifie que tout mon désir de bien trouve en Lui une possibilité réelle ; avec Lui, je peux espérer que ma vie sera bonne, et qu'elle sera pleine, éternelle, car c'est Dieu même qui s'est fait proche » (Benoît XVI) Víctimæ pascháli laudes ímmolent Christiáni.
A la Victime Pascale, que les Chrétiens immolent des louanges. Agnus rédemit oves : Christus ínnocens Patri reconciliávit peccatóres.
L’Agneau a racheté les brebis : le Christ innocent a réconcilié les pécheurs avec son Père. Mors et vita duéllo conflixére mirándo : dux vitæ mórtuus regnat vivus.
La vie et la mort se sont affronté en un duel prodigieux : l’Auteur de la Vie était mort, Il règne Vivant. Dic nobis, María, quid vidísti in via ?
Dis-nous, Marie, qu’as-tu vu en chemin ? Sepúlcrum Christi vivéntis et glóriam vidi resurgéntis.
J’ai vu le Tombeau du Christ Vivant, et la Gloire du Ressuscité. Angélicos testes, sudárium et vestes.
J’ai vu les témoins angéliques, le suaire et les linceuls. Surréxit Christus, spes mea : præcédet vos in Galilǽam.
Il est ressuscité, le Christ, mon espérance : Il vous précèdera en Galilée. Scimus Christum surrexísse a mórtuis vere : tu nobis, victor Rex, miserére. Amen. Allelúia.
Nous Le savons : le Christ est ressuscité des morts : ô Vous, Roi Vainqueur, ayez pitié de nous. Ainsi soit-il. Alléluia.
ÉVANGILE (Jean 20, 1-9) Saint Jean vit et il crut : « La Vie elle-même s'est manifestée dans la chair, afin qu'une réalité visible seulement par le cœur puisse être aussi visible aux yeux, et guérir les cœurs. Car seul le cœur voit le Verbe, la chair ne le voit pas » (Saint Augustin). Cet Évangile a été choisi pour les linges que Pierre vit, déposés à terre, comme les aubes des néophytes. + Sequéntia sancti Evangélii secundum Joánnem XX, 1-9
Lecture du Saint Évangile selon Saint Jean 20, 1-9 In illo témpore : Una sábbati, Maria Magdaléne venit mane, cum adhuc ténebræ essent, ad monuméntum : et vidit lápidem sublátum a monuménto. Cucúrrit ergo, et venit ad Simónem Petrum, et ad álium discípulum, quem amábat Iesus, et dicit illis : Tulérunt Dóminum de monuménto, et nescímus, ubi posuérunt eum. Exiit ergo Petrus et ille álius discípulus, et venérunt ad monuméntum. Currébant autem duo simul, et ille álius discípulus præcucúrrit cítius Petro, et venit primus ad monuméntum. Et cum se inclinásset, vidit pósita linteámina, non tamen introívit. Venit ergo Simon Petrus sequens eum, et introívit in monuméntum, et vidit linteámina pósita, et sudárium, quod fúerat super caput eius, non cum linteamínibus pósitum, sed separátim involútum in unum locum. Tunc ergo introívit et ille discípulus, qui vénerat primus ad monuméntum : et vidit et crédidit : nondum enim sciébant Scriptúram, quia oportébat eum a mórtuis resúrgere.
En ce temps-là : le premier jour de la semaine, Marie-Madeleine vint au sépulcre dès le matin, comme les ténèbres régnaient encore ; et elle vit que la pierre avait été ôtée du sépulcre. Elle courut donc, et vint auprès de Simon-Pierre, et de l’autre disciple que Jésus aimait. Et elle leur dit : Ils ont enlevé le Seigneur du sépulcre, et nous ne savons où ils L’ont mis. Pierre sortit donc avec cet autre disciple, et ils allèrent au sépulcre. Ils couraient tous deux ensemble ; mais cet autre disciple courut plus vite que Pierre, et arriva le premier au sépulcre. Et s’étant baissé, il vit les linceuls posés à terre ; cependant, il n’entra pas. Simon-Pierre qui le suivait, vint aussi et entra dans le sépulcre ; et il vît les linceuls posés à terre, et le suaire, qu’on avait mis sur sa tête, non pas posé avec les linceuls, mais roulé à part, dans un autre endroit. Alors l’autre disciple, qui était arrivé le premier au sépulcre, entra aussi ; et il vit, et il crut. Car ils ne savaient pas encore, d’après l’Écriture, qu’il fallait qu’il ressuscitât d’entre les morts.
OFFERTOIRE (psaume 117, 26-27) Chant de reconnaissance des nouveaux Baptisés. Benedíctus, qui venit in nómine Dómini : benedíximus vobis de domo Dómini : Deus Dóminus, et illúxit nobis, allelúia, allelúia.
Béni soit Celui qui vient au Nom du Seigneur. Nous Vous bénissons de la maison du Seigneur. Le Seigneur est Dieu, et Il a fait briller sur nous sa Lumière, alléluia, alléluia.
SECRÈTE L’œuvre de Salut se continuera en nous, si nous continuons de vivre intérieurement et dans la joie les Mystères du Christ. Concéde, quǽsumus, Dómine, semper nos per hæc mystéria paschália gratulári : ut contínua nostræ reparatiónis operátio perpétuæ nobis fiat causa lætítiæ. Per Dominum nostrum Iesum Christum Filium tuum, qui tecum vivit et regnat, in unitate Spiritus Sancti, Deus, per omnia saecula saeculorum. Amen.
Accordez-nous, nous Vous en supplions, Seigneur, d’être toujours comblés de biens par ces Mystères de Pâques, afin que l’œuvre continuelle de notre réparation soit pour nous le sujet d’une joie sans fin. Par Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui, étant Dieu, vit et règne avec Vous, en l’unité du Saint-Esprit, dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
PRÉFACE de PÂQUES La Préface suivante est dite :
a) comme Préface propre aux Messes du Temps de la Messe de la Vigile Pascale jusqu’à la Vigile de l’Ascension du Seigneur ;
b) comme Préface du Temps aux autres Messes qui se célèbrent dans le même Temps et qui n’ont pas de Préface propre. Vere dignum et iustum est, æquum et salutáre, Te quidem, Dómine, omni témpore, sed in (***hoc potíssimum) gloriósius prædicáre, cum Pascha nostrum immolátus est Christus.
Il est vraiment juste et nécessaire, c’est notre devoir et c’est notre salut, de Vous louer, Seigneur, en tout temps, mais surtout avec encore plus de Gloire en (***ce temps) où le Christ, notre Pâque, a été immolé. Ipse enim verus est Agnus, qui ábstulit peccáta mundi. Qui mortem nostram moriéndo destrúxit et vitam resurgéndo reparávit.
Car Il est le Véritable Agneau qui a ôté les péchés du monde. Il a détruit notre mort par la Sienne et nous a rendu la Vie en Réssuscitant. Et ídeo cum Angelis et Archángelis, cum Thronis et Dominatiónibus cumque omni milítia cæléstis exércitus hymnum glóriæ tuæ cánimus, sine fine dicéntes :
C’est pourquoi, avec les Anges et les Archanges, avec les Trônes et les Dominations, et avec toute la milice de l’armée céleste nous chantons l’Hymne de votre Gloire en disant sans cesse :
COMMUNION (Galates 3, 27) Revêtir le Christ, c’est revêtir ses mérites et donc aussi sa vie et ses œuvres. Omnes, qui in Christo baptizáti estis, Christum induístis, allelúia.
Vous tous qui avez été Baptisés dans le Christ, vous avez revêtu le Christ, alléluia.
POSTCOMMUNION Dans la Postcommunion, l’Église insiste encore sur le don de la Foi. Sans la Foi, le Christianisme cesse d’exister ; mais la divine Eucharistie, qui est le Mystère de la Foi, a la vertu de la nourrir et de la développer dans les âmes. Redemptiónis nostræ múnere vegetáti, quǽsumus, Dómine : ut, hoc perpétuæ salútis auxílio, fides semper vera profíciat. Per Dominum nostrum Iesum Christum Filium tuum, qui tecum vivit et regnat, in unitate Spiritus Sancti, Deus, per omnia saecula saeculorum. Amen.
Animés d’une vie nouvelle, grâce au bienfait de notre rédemption, nous Vous demandons instamment, Seigneur, qu’en raison des moyens de Salut qui nous sont perpétuellement offerts, la vraie Foi se développe toujours davantage. Par Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui, étant Dieu, vit et règne avec Vous, en l’unité du Saint-Esprit, dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
Après la sainte Messe, les néophytes déposaient leur aube dans le trésor de la Basilique. Le Pontife leur adressait alors cette belle Prière : Visitez votre peuple, Seigneur, selon vos desseins de Salut ; voyez-le tout illuminé des joies pascales, mais daignez conserver dans nos néophytes ce que Vous y avez opéré Vous-même, pour qu'ils soient sauvés. Faites qu'en se dépouillant de ces robes blanches, le changement ne soit en eux qu'un changement extérieur, et que l'invisible blancheur du Christ soit toujours inhérente à leurs âmes ; qu'ils ne la perdent jamais et que votre Grâce les aide à obtenir, par les bonnes œuvres, cette vie immortelle à laquelle nous oblige le Mystère de la Pâque. Et nous pouvons nous rappeler qu'au moment de notre Baptême nous avons également reçu ce vêtement blanc (avec un cierge allumé). Le Prêtre nous avait alors avertis que nous devions porter ces deux insignes toute notre vie.