Voici la retransmission vidéo de la « Sainte Messe du Samedi de la Deuxième Semaine du Carême » (Sabbato Secunda in Quadragesima) avec l’ensemble des Textes Liturgiques(Introït « Lex Domini irreprehensibilis » ; Collecte ; Lecture du livre de la Genèse 27, 6-39 sur Ésaü et Jacob ; Graduel psaume 91, 2-3 ; Évangile selon Saint Luc 15, 11-32 de Notre Seigneur Jésus-Christ sur l’enfant prodigue ; Offertoire psaume 12, 4-5 ; Secrète ; Préface du Carême ; Communion Luc 15, 32 ; PostCommunion ; Oraison sur le peuple) en latin et en français selon le Rite Tridentin de la Messe de Saint Pie V dite « Messe de Toujours » célébrée en l'église Saint Nicolas du Chardonnet à Paris par Monsieur l’Abbé Gabriel Billecocq
La Sainte Messe du Samedi de la Deuxième Semaine du Carême (Sabbato Secunda in Quadragesima) :
IIIème classe - Station aux Saints-Marcellin-et-Pierre – Ornements violets
La Station se fait en ce jour à la Basilique de deux Saints qui restèrent fraternellement unis jusque dans la mort (Martyrs à Rome sous la persécution de Dioclétien), et que nous retrouvons l'un près de l'autre au Canon de la Messe. Aussi les Lectures nous présentent l'histoire de deux frères. Dans l'un et l'autre cas, c'est le fils cadet qui obtient les prérogatives de son frère aîné en raison d'un choix tout gratuit de Dieu.
INTROÏT (psaume 12, 8) La Loi du Seigneur, c'est celle de sa miséricorde et des béatitudes. Lex Domini irreprehensibilis, convértens ánimas : testimónium Dómini fidéle, sapiéntiam præstans párvulis.
La Loi du Seigneur est parfaite, elle restaure les âmes ; le témoignage du Seigneur est fidèle, Il donne la sagesse aux petits. Ps. 12, 2 : Cæli enárrant glóriam Dei : et ópera mánuum eius annúntiat firmaméntum.
Ps. 12, 2 : Les cieux racontent la gloire de Dieu, et le firmament publie les œuvres de ses mains. V/. Gloria Patri, et Filio, et Spiritui Sancto, sicut erat in principio, et nunc et semper, et in saecula saeculorum. Amen
V/. Gloire au Père et au Fils et au Saint-Esprit, comme Il était au Commencement, maintenant et toujours, dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il
Puis on répète l'antienne « Lex Domini irreprehensibilis ». Cette façon de répéter l'Introït s'observe pendant toute l'année.
COLLECTE La Collecte développe la notion du Jeûne : à savoir, que la macération du corps tourne en profit spirituel. Da, quǽsumus, Dómine, nostris efféctum ieiúniis salutárem : ut castigátio carnis assúmpta, ad nostrárum vegetatiónem tránseat animárum. Per Dominum nostrum Iesum Christum Filium tuum, qui tecum vivit et regnat, in unitate Spiritus Sancti, Deus, per omnia saecula saeculorum. Amen.
Nous Vous en prions, Seigneur, donnez à nos Jeûnes un effet salutaire, afin qu’ayant entrepris de châtier notre chair, cette mortification corporelle serve à développer la vigueur de nos âmes. Par Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui, étant Dieu, vit et règne avec Vous, en l’unité du Saint-Esprit, dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
LECTURE du Livre de la Genèse 37, 6-22 « Ce que fit Jacob, à l'initiative de sa mère, de façon à paraître tromper son père, si on le considère avec soin et avec foi, n'est pas un mensonge, mais un mystère... Par les peaux de chevreaux sont signifiés les péchés ; et par celui qui s'en est recouvert, Celui qui a porté, non ses péchés, mais ceux des autres » (Saint Ambroise). Cette Lecture s'interprète ainsi des nations Païennes qui ont pris la place du peuple Juif grâce aux mérites du Christ. In diébus illis : Dixit Rebécca fílio suo Iacob : Audívi patrem tuum loquéntem cum Esau fratre tuo, et dicéntem ei : Affer mihi de venatióne tua, et fac cibos, ut comédam et benedícam tibi coram Dómino, ántequam móriar. Nunc ergo, fili mi, acquiésce consíliis meis : et pergens ad gregem, affer mihi duos hædos óptimos, ut fáciam ex eis escas patri tuo, quibus libénter véscitur : quas cum intúleris et coméderit, benedícat tibi, priúsquam moriátur. Cui ille respóndit : Nosti, quod Esau, frater meus, homo pilósus sit, et ego lenis : si attrectáverit me pater meus et sénserit, tímeo, ne putet me sibi voluísse illúdere, et indúcam super me maledictiónem pro benedictióne. Ad quem mater : In me sit, ait, ista male díctio, fili mi : tantum audi vocem meam, et pergens affer quæ dixi. Abiit, et áttulit, dedítque matri. Parávit illa cibos, sicut velle nóverat patrem illíus. Et véstibus Esau valde bonis, quas apud se habébat domi, índuit eum : pelliculásque hædórum circúmdedit mánibus, et colli nuda protéxit. Dedítque pulméntum, et panes, quos cóxerat, trádidit. Quibus illátis, dixit : Pater mi ! At ille respóndit : Audio. Quis es tu, fili mi ? Dixítque Iacob : Ego sum primogénitus tuus Esau : feci, sicut præcepísti mihi : surge, sede, et cómede de venatióne mea, ut benedícat mihi ánima tua. Rursúmque Isaac ad fílium suum : Quómodo, inquit, tam cito inveníre potuísti, fili mi ? Qui respóndit : Volúntas Dei fuit, ut cito occúrreret mihi quod volébam. Dixítque Isaac : Accéde huc, ut tangam te, fili mi, et probem, utrum tu sis fílius meus Esau, an non. Accéssit ille ad patrem, et palpáto eo, dixit Isaac : Vox quidem vox Iacob est, sed manus manus sunt Esau. Et non cognóvit eum, quia pilósæ manus similitúdinem maióris exprésserant. Benedícens ergo illi, ait : Tu es fílius meus Esau ? Respóndit : Ego sum. At ille : Affer mihi, inquit, cibos de venatióne tua, fili mi, ut benedícat tibi ánima mea. Quos cum oblátos comedísset, óbtulit ei étiam vinum. Quo hausto, dixit ad eum : Accéde ad me, et da mihi ósculum, fili mi. Accéssit, et osculátus est eum. Statímque ut sensit vestimentórum illíus fragrántiam, benedícens illi, ait : Ecce, odor fílii mei sicut odor agri pleni, cui benedíxit Dóminus. Det tibi Deus de rore cæli, et de pinguédine terræ abundántiam fruménti et vini. Et sérviant tibi pópuli, et ad orent te tribus : esto dóminus fratrum tuórum, et incurvéntur ante te fílii matris tuæ. Qui male díxerit tibi, sit ille maledíctus : et qui benedíxerit tibi, benedictiónibus repleátur. Vix Isaac sermónem impléverat, et egrésso Iacob foras, venit Esau, coctósque de venatióne cibos íntulit patri, dicens : Surge, pater mi, et cómede de venatióne fílii tui, ut benedícat mihi ánima tua. Dixítque illi Isaac : Quis enim es tu ? Qui respóndit : Ego sum fílius tuus primogénitus Esau. Expávit Isaac stupóre veheménti, et ultra quam credi potest, admírans, ait : Quis ígitur ille est, qui dudum captam venatiónem áttulit mihi, et comédi ex ómnibus, priúsquam tu veníres ? Benedixíque ei, et erit benedíctus. Audítis Esau sermónibus patris, irrúgiit clamóre magno, et consternátus, ait : Bénedic etiam et mihi, pater mi. Qui ait : Venit germánus tuus fraudulénter, et accépit benedictiónem tuam. At ille subiunxit : Iuste vocátum est nomen eius Iacob : supplantávit enim me en áltera vice : primogénita mea ante tulit, et nunc secúndo surrípuit benedictiónem meam. Rursúmque ad patrem : Numquid non reservásti, ait, et mihi benedictiónem ? Respóndit Isaac : Dóminum tuum illum constítui, et omnes fratres eius servitúti illíus subiugávi : fruménto et vino stabilívi eum, et tibi post hæc, fili mi, ultra quid fáciam ? Cui Esau : Num unam, inquit, tantum benedictiónem habes, pater ? mihi quoque óbsecro ut benedícas. Cumque eiulátu magno fleret, motus Isaac, dixit ad eum : In pinguédine terræ, et in rore cæli désuper erit benedíctio tua.
En ces jours-là, Rébecca dit à Jacob son fils : J’ai entendu votre père qui parlait à votre frère Ésaü, et qui lui disait : Apportez-moi quelque chose de votre chasse et préparez-moi de quoi manger, afin que je vous bénisse devant le Seigneur avant de mourir. Suivez donc maintenant, mon fils, le conseil que je vais vous donner. Allez-vous-en au troupeau, et apportez-moi deux des meilleurs chevreaux, afin que j’en prépare à votre père une sorte de mets que je sais qu’il aime ; et qu’après que vous le lui aurez présenté et qu’il en aura mangé, il vous bénisse avant de mourir. Jacob lui répondit : Vous savez que mon frère Ésaü a le corps velu, et que moi je n’ai point de poil. Si mon père vient donc à me toucher et qu’il s’en aperçoive, j’ai peur qu’il ne croie que je l’ai voulu tromper, et qu’ainsi je n’attire sur moi sa malédiction au lieu de sa bénédiction. Sa mère lui répondit : Mon fils, je me charge moi-même de cette malédiction : faites seulement ce que je vous conseille, et allez me chercher ce que je vous dis. Il y alla, il l’apporta, et il le donna à sa mère, qui en prépara à manger à son père comme elle savait qu’il l’aimait. Elle fit prendre ensuite à Jacob de très beaux habits d’Ésaü qu’elle gardait elle-même à la maison. Et elle lui mit autour des mains la peau des chevreaux, et lui en couvrit le cou partout où il était découvert. Puis elle lui donna ce qu’elle avait préparé à manger, et les pains qu’elle avait cuits. Jacob porta le tout devant Isaac, et lui dit : Mon père. Je vous entends, dit Isaac. Qui êtes-vous, mon fils ? Jacob lui répondit ; Je suis Ésaü, votre fils aîné. J’ai fait ce que vous m’avez commandé : levez-vous, mettez-vous sur votre séant, et mangez de ma chasse afin que vous me donniez votre bénédiction. Isaac dit encore à son fils : Mais comment avez-vous pu, mon fils, en trouver si tôt ? Il lui répondit : Dieu a voulu que ce que je désirais se présentât tout d’un coup à moi. Isaac dit encore : Approchez-vous ; d’ici, mon fils, afin que je vous touche, et que je reconnaisse si vous êtes mon fils Ésaü ou non. Jacob s’approcha de son père ; et Isaac l’ayant tâté, dit : Pour la voix, c’est la voix de Jacob ; mais les mains sont les mains d’Ésaü. Et il ne le reconnut point, parce que ses mains, étant couvertes de poil, parurent toutes semblables à celles de son aîné. Isaac, le bénissant donc, lui dit : Êtes-vous mon fils Ésaü ? Je le suis, répondit Jacob. Mon fils, ajouta Isaac, apportez-moi à manger de votre chasse, afin que je vous bénisse. Jacob lui en présenta ; et après qu’il en eut mangé, il lui présenta aussi du vin qu’il but. Isaac lui dit ensuite : Approchez-vous de moi, mon fils, et venez me baiser. Il s’approcha donc de lui, et le baisa. Et Isaac, aussitôt qu’il eut senti la bonne odeur qui sortait de ses habits, lui dit en le bénissant : L’odeur qui sort de mon fils est semblable à celle d’un champ plein de fleurs que le Seigneur a comblé de ses bénédictions. Que Dieu vous donne une abondance de blé et de vin, de la rosée du ciel et de la graisse de la terre. Que les peuples vous soient assujettis, et que les tribus vous adorent. Soyez le seigneur de vos frères, et que les enfants de votre mère se courbent devant vous. Que celui qui vous maudira, soit maudit lui-même ; et que celui qui vous bénira, soit comblé de bénédictions. Isaac ne faisait que d’achever ces paroles, et Jacob était à peine sorti dehors, lorsqu’Ésaü entra, et que, présentant à son père ce qu’il avait apprêté de sa chasse, il lui dit : Levez-vous, mon père, et mangez de la chasse de votre fils, afin que vous me donniez votre bénédiction. Isaac lui dit : Qui êtes-vous donc ? Ésaü lui répondit : Je sais Ésaü, votre fils aîné. Isaac fut frappé d’un profond étonnement ; et, admirant au-delà de tout ce qu’on peut croire ce qui était arrivé, il lui dit : Qui est donc celui qui m’a déjà apporté de ce qu’il avait pris à la chasse, et qui m’a fait manger de tout avant que vous vinssiez ? et je lui ai donné ma bénédiction, et il sera béni. Ésaü, à ces paroles de son père, jeta un cri furieux ; et, étant dans une extrême consternation, il lui dit : Donnez-moi aussi votre bénédiction, mon père. Isaac lui répondit : Votre frère m’est venu surprendre, et il a reçu la bénédiction qui vous était due. C’est avec raison, dit Ésaü, qu’il a été appelé Jacob ; car voici la seconde fois qu’il m’a supplanté. Il m’a enlevé auparavant mon droit d’aînesse ; et présentement II vient encore de me dérober la bénédiction qui m’était due. Mais, mon père, ajouta Ésaü, ne m’avez-vous point réservé aussi une bénédiction ? Isaac lui répondit : Je l’ai établi votre seigneur et j’ai assujetti à sa domination tous ses frères. Je l’ai affermi dans la possession du blé et du vin ; et après cela, mon fils, que me reste-t-il que je puisse faire pour vous ? Ésaü lui répartit : N’avez-vous donc, mon père, qu’une seule bénédiction ? Je vous conjure de me bénir aussi. Il jeta ensuite de grands cris mêlés de larmes. Et Isaac, en étant touché, lui dit : Votre bénédiction sera dans la graisse de la terre et dans la rosée du ciel qui vient d’en Haut.
GRADUEL (psaume 91, 2-3) Chant des pécheurs qui ont obtenu Miséricorde comme l'enfant prodigue. Bonum est confitéri Dómino : et psállere nómini tuo, Altíssime.
II est bon de louer le Seigneur et de chanter votre Nom, ô Très-Haut. V/. Ad annuntiándum mane misericórdiam tuam, et veritátem tuam per noctem.
V/. Pour annoncer le matin votre Miséricorde et votre Vérité durant la nuit.
ÉVANGILE (Luc 15, 11-32) Parabole inoubliable qui nous montre la Miséricorde inlassable du Cœur de Dieu à l'égard de tout pécheur repentant : « Le père, à la vue de son fils voile immédiatement sa faute. A son rôle de juge, il préfère celui de père. Il transforme tout de suite la sentence en pardon. La force de l'amour ne tient pas compte du péché, et c'est pourquoi le père remet d'un baiser la faute de son fils ; il la couvre par les embrassement » (Saint Pierre Chrysologue). + Sequéntia sancti Evangélii secundum Lucam XV, 11-32
Lecture du Saint Évangile selon Saint Luc 15, 11-32 In illo témpore : Dixit Iesus pharisǽis et scribis parábolam istam : Homo quidam hábuit duos fílios, et dixit adolescéntior ex illis patri : Pater, da mihi portiónem substántiæ, quæ me cóntingit. Et divísit illis substántiam. Et non post multos dies, congregátis ómnibus, adolescéntior fílius péregre proféctus est in regiónem longínquam, et ibi dissipávit substántiam suam vivéndo luxurióse. Et postquam ómnia consummásset, facta est fames válida in regióne illa, et ipse cœpit egére. Et ábiit, et adh.sit uni cívium regiónis illíus. Et misit illum in villam suam, ut pásceret porcos. Et cupiébat implére ventrem suum de síliquis, quas porci manducábant : et nemo illi dabat. In se autem revérsus, dixit : Quanti mercennárii in domo patris mei abúndant pánibus, ego autem hic fame péreo ? Surgam, et ibo ad patrem meum, et dicam ei : Pater, peccávi in cælum et coram te : iam non sum dignus vocari fílius tuus : fac me sicut unum de mercennáriis tuis. Et surgens venit ad patrem suum. Cum autem adhuc longe esset, vidit illum pater ipsíus, et misericórdia motus est, et accúrrens cécidit super collum eius, et osculátus est eum. Dixítque ei fílius : Pater, peccávi in cælum et coram te, iam non sum dignus vocari fílius tuus. Dixit autem pater ad servos suos : Cito proférte stolam primam, et indúite illum, et date ánulum in manum eius, et calceaménta in pedes eius : et addúcite vítulum saginátum et occídite, et manducémus et epulémur, quia hic fílius meus mórtuus erat, et revíxit : períerat, et invéntus est. Et cœpérunt epulári. Erat autem fílius eius senior in agro : et cum veníret, et appropinquáret dómui, audívit symphóniam et chorum : et vocávit unum de servis, et interrogávit, quid hæc essent. Isque dixit illi : Frater tuus venit, et occídit pater tuus vítulum saginátum, quia salvum illum recépit. Indignátus est autem, et nolébat introíre. Pater ergo illíus egréssus, cœpit rogáre illum. At ille respóndens, dixit patri suo : Ecce, tot annis sérvio tibi, et numquam mandátum tuum præterívi, et numquam dedísti mihi hædum, ut cum amícis meis epulárer : sed postquam fílius tuus hic, qui devorávit substántiam suam cum meretrícibus, venit, occidísti illi vítulum saginátum. At ipse dixit illi : Fili, tu semper mecum es, et ómnia mea tua sunt : epulári autem et gaudére oportébat, quia frater tuus hic mórtuus erat, et revíxit : períerat, et invéntus est.
En ce temps-là, Jésus dit aux Pharisiens et aux Scribes cette parabole : Un homme avait deux fils ; et le plus jeune des deux dit à son père : Mon père, donne-moi la part de bien qui doit me revenir. Et le père leur partagea son bien. Et peu de jours après, le plus jeune fils, ayant rassemblé tout ce qu’il avait, partit pour un pays étranger et lointain, et là il dissipa son bien, en vivant dans la débauche. Et après qu’il eut tout dépensé, il survint une grande famine dans ce pays-là, et il commença à être dans le besoin. Il alla donc, et s’attacha au service d’un des habitants du pays, qui l’envoya dans sa maison des champs pour garder les pourceaux. Et il désirait remplir son ventre des gousses que les pourceaux mangeaient ; mais personne ne lui en donnait. Et étant rentré en lui-même, il dit : Combien de mercenaires, dans la maison de mon père, ont du pain en abondance, et moi je meurs ici de faim ! Je me lèverai, et j’irai vers mon père, et je lui dirai : Mon père, j’ai péché contre le ciel et contre toi ; je ne suis plus digne désormais d’être appelé ton fils, traite-moi comme l’un de tes mercenaires. Et se levant, il vint vers son père. Comme il était encore loin, son père le vit, et fut ému de compassion ; et, accourant, il se jeta à son cou, et le baisa. Et le fils lui dit : Mon père, fat péché contre le ciel et contre toi ; je ne suis plus digne d’être appelé ton fils. Alors le père dit à ses serviteurs : Vite, apportez la plus belle robe, et revêtez-l’en ; et mettez un anneau à sa main, et des chaussures à ses pieds ; puis amenez le veau gras et tuez-le ; et mangeons, et faisons bonne chère ; car mon fils que voici était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé. Et ils commencèrent à faire grande chère. Cependant son fils aîné était dans les champs ; et comme il revenait et s’approchait de la maison, il entendit la musique et les danses. Et il appela un des serviteurs, et demanda ce que c’était. Celui-ci lui dit : Ton frère est revenu, et ton père a tué le veau gras, parce qu’il l’a recouvré sain et sauf. Il s’indigna, et ne voulait pas entrer. Son père sortit donc, et se mit à le prier. Mais, répondant à son père, il dit : Voilà tant d’années que je te sers, et je n’ai jamais transgressé tes ordres, et jamais tu ne m’as donné un chevreau pour faire bonne chère avec mes amis ; mais dès que cet autre fils, qui a dévoré son bien avec des femmes perdues, est revenu, tu as tué pour lui le veau gras. Alors le père lui dit : Mon fils, tu es toujours avec moi, et tout ce que j’ai est à toi : mais II fallait faire bonne chère et se réjouir, parce que ton frère que voici était mort, et qu’il est revenu à la vie parce qu’il était perdu, et qu’il est retrouvé.
OFFERTOIRE (psaume 12, 4-5) L’Offertoire est tiré du Psaume 12 : le sommeil de mort signifie non seulement la mort corporelle, mais aussi l’assoupissement de l’âme égarée dans l’impénitence finale. Illúmina óculos meos, ne umquam obdórmiam in morte : ne quando dicat inimícus meus : Præválui advérsus eum.
Éclairez mes yeux, afin que je ne m’endorme jamais dans la mort : de peur que mon ennemi me dise : J’ai eu l’avantage contre lui.
SECRÈTE Demandons le Pardon de nos péchés et de ceux des autres. His sacrifíciis, Dómine, concéde placátus : ut, qui própriis orámus absólvi delíctis, non gravémur extérnis. Per Dominum nostrum Iesum Christum Filium tuum, qui tecum vivit et regnat, in unitate Spiritus Sancti, Deus, per omnia saecula saeculorum. Amen.
Apaisés par ces sacrifices, accordez-nous, Seigneur, que priant pour obtenir le Pardon de nos propres fautes, nous ne soyons pas chargés de celles qui nous sont étrangères. Par Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui, étant Dieu, vit et règne avec Vous, en l’unité du Saint-Esprit, dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
PRÉFACE DU CARÊME La Préface du Carême (Præfatio de Quadragesima) suivante est dite jusqu’au samedi avant le Dimanche de la Passion inclus, selon les rubriques : Vere dignum et iustum est, æquum et salutáre, nos tibi semper et ubíque grátias ágere : Dómine, sancte Pater, omnípotens ætérne Deus :
Il est vraiment juste et nécessaire, c’est notre devoir et c’est notre salut, de Vous rendre grâces toujours et partout, Seigneur, Père saint, Dieu éternel et tout-puissant :
Qui corporáli jejúnio vitia cómprimis, mentem élevas, virtútem largíris et prǽmia : per Christum Dóminum nostrum.
Vous qui, par le jeûne corporel, réprimez les vices, élevez l’âme, accordez la force et la récompense : par le Christ notre Seigneur.
Per quem maiestátem tuam laudant Angeli, adórant Dominatiónes, tremunt Potestátes. Cæli cælorúmque Virtútes ac beáta Séraphim sócia exsultatióne concélebrant. Cum quibus et nostras voces ut admítti iúbeas, deprecámur, súpplici confessióne dicentes.
Par Lui les Anges louent votre Majesté, les Dominations Vous adorent, les Puissances se prosternent en tremblant. Les Cieux, les Vertus des cieux et les bienheureux Séraphins La célèbrent, unis dans une même allégresse. A leurs chants, nous Vous prions, laissez se joindre aussi nos voix pour proclamer dans une humble louange.
COMMUNION (Luc 15, 32) Il nous faut, nous aussi, désirer la Conversion de nos frères et nous en réjouir. Opórtet te, fili, gaudére, quia frater tuus mórtuus fúerat, et revíxit : períerat, et invéntus est.
Il faut te réjouir, mon fils, parce que ton frère était mort et qu’il est revenu à la vie ; parce qu’il était perdu, et qu’il est retrouvé.
POSTCOMMUNION Après la Communion, nous prions pour que la vertu du Sacrement pénètre dans le plus intime de notre être ; mais il faut pour cela que nous ouvrions toutes les portes de notre âme, et qu’il ne s’y trouve pas de replis réservés et inaccessibles à Jésus qui nous visite. Sacraménti tui, Dómine, divína libátio, penetrália nostri cordis infúndat : et sui nos partícipes poténter effíciat. Per Dominum nostrum Iesum Christum Filium tuum, qui tecum vivit et regnat, in unitate Spiritus Sancti, Deus, per omnia saecula saeculorum. Amen.
Que la divine libation de votre Sacrement pénètre, ô Seigneur, jusqu’à l’intime de notre cœur et qu’elle nous rende puissamment participants d’elle-même. Par Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui, étant Dieu, vit et règne avec Vous, en l’unité du Saint-Esprit, dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
ORAISON SUR LE PEUPLE Dans la Bénédiction finale sur le peuple, le Prêtre supplie Dieu de garder miséricordieusement sa famille, c’est-à-dire l’Église militante, et puisque, à la différence de l’Église triomphante qui se recrute exclusivement parmi les Saints dans le Ciel, celle-ci, sur la terre, s’appuie uniquement sur l’infinie Miséricorde de Dieu pardonnant les péchés des hommes, nous prions le Seigneur de nous assister par sa Grâce, afin que la ferme Espérance que nous avons en Lui ne soit pas déçue. Orémus : Humiliáte cápita vestra Deo.
Prions : Humiliez vos têtes devant Dieu. Famíliam tuam, quǽsumus, Dómine, contínua pietáte custódi : ut, quæ in sola spe grátiæ cæléstis innítitur, cælésti étiam protectióne muniátur. Per Dominum nostrum Iesum Christum Filium tuum, qui tecum vivit et regnat, in unitate Spiritus Sancti, Deus, per omnia saecula saeculorum. Amen.
Nous Vous en supplions, Seigneur, gardez votre famille avec une constante bonté afin que celle qui s’appuie sur l’unique Espérance de votre Grâce céleste, soit toujours munie de votre protection. Par Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui, étant Dieu, vit et règne avec Vous, en l’unité du Saint-Esprit, dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.