Voici la retransmission vidéo de la « Sainte Messe du Samedi de la Quatrième Semaine du Carême » (Sabbato Quarta in Quadragesima) avec l’ensemble des Textes Liturgiques (Introït « Sitientes, venite ad aquas » ; Collecte ; Lecture du prophète Isaïe 49, 8-15 de sa prophétie sur le retour d’Israël ; Graduel psaume 9, 14.1-2 ; Évangile selon Saint Jean 8, 12-20 de Notre Seigneur Jésus-Christ : Lumière du monde ; Offertoire psaume 17, 3 ; Secrète ; Préface du Carême ; Communion psaume 22, 1-2 ; PostCommunion ; Oraison sur le peuple) en latin et en français selon le Rite Tridentin de la Messe de Saint Pie V dite « Messe de Toujours » célébrée en l'église Saint Nicolas du Chardonnet à Paris par Monsieur l’Abbé Gabriel Billecocq
La Sainte Messe du Samedi de la Quatrième Semaine du Carême (Sabbato Quarta in Quadragesima) :
IIIème classe - Station à Saint-Nicolas-in-Carcere – Ornements violets
La Station se fait dans une église consacrée à Saint Nicolas. Elle porte le nom de In carcere parce qu'il y avait là autrefois une prison. Cette sainte Messe exprime les sentiments des catéchumènes à l'approche de leur Baptême - c'était un jour de scrutin. Les thèmes de la lumière et de l’eau vive annoncent la terre promise que nous ouvre le Baptême, et dans laquelle, par-delà notre mort, nous introduira définitivement le Christ ressuscité. C'est un jour d'Ordinations Sacerdotales.
INTROÏT (Isaïe 55, 1) « Ô homme de désir, donne libre cours à ta soif d'absolu ; la voilà, ta plénitude ! N'aspire à rien d'autre que Dieu, si tu ne veux pas être déçu, car celui-là seul peut étancher cette soif, qui l'a fait naître en toi » (Dom Gérard) Sitientes, venite ad aquas, dicit Dominus : et qui non habétis prétium, veníte et bíbite cum lætítia.
Vous tous qui avez soif, venez aux eaux, dit le Seigneur, et vous qui n’avez point d’argent, venez et buvez avec joie. Ps. 77, 1 : Atténdite, pópule meus, legem meam : inclináte aurem vestram in verba oris mei.
Ps. 77, 1 : Mon peuple, écoutez ma Loi, prêtez l’oreille aux Paroles de ma bouche. V/. Gloria Patri, et Filio, et Spiritui Sancto, sicut erat in principio, et nunc et semper, et in saecula saeculorum. Amen
V/. Gloire au Père et au Fils et au Saint-Esprit, comme Il était au Commencement, maintenant et toujours, dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il
Puis on répète l'antienne « Sitientes, venite ad aquas ». Cette façon de répéter l'Introït s'observe pendant toute l'année.
COLLECTE Nous prions le Seigneur, dans la Collecte, de nous accorder le fruit spirituel que se propose notre dévotion ; car le Jeûne nous sera alors vraiment profitable, si toute notre existence Chrétienne est une vivante expression de la Sainteté divine. Fiat, Dómine, quǽsumus, per grátiam tuam fructuósus nostræ devotiónis afféctus : quia tunc nobis próderunt suscépta ieiúnia, si tuæ sint plácita pietáti. Per Dominum nostrum Iesum Christum Filium tuum, qui tecum vivit et regnat, in unitate Spiritus Sancti, Deus, per omnia saecula saeculorum. Amen.
Nous Vous en supplions, Seigneur, que le sentiment de notre dévotion devienne fructueux par votre Grâce ; parce que les Jeûnes que nous avons entrepris nous seront utiles lorsqu’ils seront agréables à votre Bonté. Par Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui, étant Dieu, vit et règne avec Vous, en l’unité du Saint-Esprit, dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
LECTURE du prophète Isaïe 49, 8-15 Aux captifs de Babylone, le prophète annonce la délivrance prochaine. Le Christ est le véritable Pasteur qui ramènera tous les hommes aux sources de la Vie et qui déjà, par les eaux du Baptême, nous délivre des liens du péché. Les biens matériels sont l'image des faveurs spirituelles et surnaturelles de la vie divine en nous. Hæc dicit Dóminus : In témpore plácito exaudívi te, et in die salútis auxiliátus sum tui : et servávi te, et dedi te in fœdus pópuli, ut suscitáres terram, et possidéres hereditátes dissipátas : ut díceres his, qui vincti sunt : Exíte : et his, qui in ténebris : Revelámini. Super vias pascéntur, et in ómnibus planis páscua eórum. Non esúrient neque sítient, et non percútiet eos æstus et sol : quia miserátor eórum reget eos, et ad fontes aquárum potábit eos. Et ponam omnes montes meos in viam, et sémitæ meæ exaltabúntur. Ecce, isti de longe vénient, ei ecce illi ab aquilóne et mari, et isti de terra austráli. Laudáte, cæli, et exsúlta, terra, iubiláte, montes, laudem : quia consolátus est Dóminus pópulum suum, et páuperum suórum miserébitur. Et dixit Sion : Derelíquit me Dóminus, et Dóminus oblítus est mei. Numquid oblivísci potest múlier infántem suum, ut non misereátur fílio uteri sui ? et si illa oblíta fúerit, ego tamen non oblivíscar tui, dicit Dóminus omnípotens.
Ainsi parle le Seigneur : Au temps favorable je t’ai exaucé, et au jour du salut je t’ai secouru ; je t’ai conservé, et je t’ai établi pour l’alliance du peuple, pour relever le pays, pour posséder les héritages dissipés ; pour dire à ceux qui sont dans les chaînes : Sortez ; et à ceux qui sont dans les ténèbres : Paraissez. Ils paîtront sur les chemins, et toutes les plaines leur serviront de pâturages. Ils n’auront plus ni faim ni soif ; la chaleur et le soleil ne les frapperont plus, car celui qui a pitié d’eux les conduira et les mènera boire aux sources des eaux. Alors je changerai toutes mes montagnes en chemin, et mes sentiers seront exhaussés. Voici, ceux-là viennent de loin, et ceux-ci du septentrion et du couchant, et les autres de la terre du midi. Cieux, louez-Le ; terre, sois dans l’allégresse ; montagnes, faites retentir sa louange, car le Seigneur consolera son peuple, et Il aura pitié de ses pauvres. Cependant Sion a dit : Le Seigneur m’a abandonnée, et le Seigneur m’a oubliée. Une femme peut-elle oublier son enfant, et n’avoir pas pitié du fils de ses entrailles ? Mais quand elle l’oublierait, moi je ne t’oublierai pas, dit le Seigneur Tout-Puissant.
GRADUEL (psaume 9, 14.1-2) En réponse à la Lecture, confions-nous dans le Seigneur comme un petit enfant Tibi, Dómine, derelíctus est pauper : pupíllo tu eris adiútor.
C’est à Vous, Seigneur, qu’a été laissé le soin du pauvre, Vous serez le protecteur de l’orphelin. V/. Ut quid, Dómine, recessísti longe, déspicis in opportunitátibus, in tribulatióne ? dum supérbit ímpius, incénditur pauper.
V/. Pourquoi, Seigneur, Vous êtes-Vous retiré au loin, et dédaignez-Vous de me regarder au temps du besoin et de l’affliction ? Tandis que l’impie s’enorgueillit, le pauvre est consumé.
ÉVANGILE (Jean 8, 12-20) De même que les Hébreux étaient conduits dans le désert par une colonne de feu, ainsi le Christ, la véritable « Lumière du monde », veut nous conduire à son Père : « Aimons cette divine Lumière, désirons-en l’intelligence, ayons soif de cette Lumière, afin que nous puissions sous sa conduite arriver un jour jusqu'à elle, et que nous vivions en elle de manière à ne jamais mourir complètement » (Saint Augustin) + Sequéntia sancti Evangélii secundum Joánnem VIII, 12-20
Lecture du Saint Évangile selon Saint Jean 8, 12-20 In illo témpore : Locútus est Iesus turbis Iudæórum, dicens : Ego sum lux mundi : qui séquitur me, non ámbulat in ténebris, sed habébit lumen vitæ. Dixérunt ergo ei pharisǽi : Tu de te ipso testimónium pérhibes : testimónium tuum non est verum. Respóndit Iesus et dixit eis : Et si ego testimónium perhíbeo de meípso, verum est testimónium meum : quia scio, unde veni et quo vado : vos autem nescítis, unde vénio aut quo vado. Vos secúndum carnem iudicátis : ego non iúdico quemquam : et si iúdico ego, iudícium meum verum est, quia solus non sum : sed ego et, qui misit me, Pater. Et in lege vestra scriptum est, quia duórum hóminum testimónium verum est. Ego sum, qui testimónium perhíbeo de meípso : et testimónium pérhibet de me, qui misit me, Pater. Dicébant ergo ei : Ubi est Pater tuus ? Respóndit Iesus : Neque me scitis neque Patrem meum : si me sciretis, fórsitan et Patrem meum scirétis. Hæc verba locútus est Iesus in gazophylácio, docens in templo : et nemo apprehéndit eum, quia necdum vénerat hora eius.
En ce temps-là, Jésus parla à la foule des Juifs disant : Je suis la Lumière du monde ; celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la Lumière de la vie. Les Pharisiens Lui dirent donc : Vous vous rendez témoignage à vous-même ; votre témoignage n’est pas vrai. Jésus leur répondit : Quoique je me rende témoignage à moi-même, mon témoignage est vrai car je sais d’où je viens, et où je vais ; mais vous, vous ne savez pas d’où je viens, ni où je vais. Vous jugez selon la chair ; moi je ne juge personne ; et si je juge, mon jugement est vrai car je ne suis pas seul ; mais je suis avec le Père qui m’a envoyé. Il est écrit dans votre loi que le témoignage de deux hommes est vrai. Or je me rends témoignage à moi-même ; et le Père, qui m’a envoyé, me rend aussi témoignage. Ils Lui disaient donc : Où est votre Père ? Jésus leur répondit : Vous ne connaissez ni moi, ni mon Père ; et si vous me connaissiez, vous connaîtriez aussi mon Père. Jésus dit ces choses, enseignant dans le temple, au lieu où était le trésor ; et personne ne L’arrêta, parce que son heure n’était pas encore venue.
OFFERTOIRE (psaume 17, 3) Le verset ad offerendum est tiré du Psaume 17. Le Seigneur est devenu ma force, parce que sa Grâce m’aguerrit contre les assauts de mes adversaires spirituels ; mon salut, parce qu’en Lui je trouve toujours un repos contre le heurt des ennemis, lesquels, à m’entendre seulement invoquer le Nom de Jésus, s’enfuient épouvantés ; mon libérateur, parce que le Seigneur ne permet que je sois tenté par le Démon que pour me donner le mérite et la gloire du triomphe. Factus est Dóminus firmaméntum meum, et refúgium meum, et liberátor meus : et sperábo in eum.
Le Seigneur est devenu mon ferme appui, mon refuge et mon libérateur ; et j’espérerai en Lui.
SECRÈTE Dans la prière d’introduction à l’anaphore, nous demandons au Seigneur d’accueillir notre oblation et d’apaiser son courroux — voici le fruit propitiatoire du Sacrifice ; et, parce que le plus grand obstacle à la Grâce divine peut être mis par notre mauvaise volonté, nous supplions Dieu, par l’efficacité de son pouvoir, de changer ces tendances perverses et rebelles en autant de dispositions favorables pour agir selon la motion de l’Esprit Saint. Oblatiónibus nostris, quǽsumus, Dómine, placáre suscéptis : et ad te nostras etiam rebélles compélle propítius voluntátes. Per Dominum nostrum Iesum Christum Filium tuum, qui tecum vivit et regnat, in unitate Spiritus Sancti, Deus, per omnia saecula saeculorum. Amen.
En agréant nos offrandes, que votre Justice soit apaisée, nous Vous en supplions, Seigneur, et dans votre Bonté, ramenez à Vous nos volontés rebelles. Par Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui, étant Dieu, vit et règne avec Vous, en l’unité du Saint-Esprit, dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
PRÉFACE DU CARÊME La Préface du Carême (Præfatio de Quadragesima) suivante est dite jusqu’au samedi avant le Dimanche de la Passion inclus, selon les rubriques : Vere dignum et iustum est, æquum et salutáre, nos tibi semper et ubíque grátias ágere : Dómine, sancte Pater, omnípotens ætérne Deus :
Il est vraiment juste et nécessaire, c’est notre devoir et c’est notre salut, de Vous rendre grâces toujours et partout, Seigneur, Père saint, Dieu éternel et tout-puissant :
Qui corporáli jejúnio vitia cómprimis, mentem élevas, virtútem largíris et prǽmia : per Christum Dóminum nostrum.
Vous qui, par le jeûne corporel, réprimez les vices, élevez l’âme, accordez la force et la récompense : par le Christ notre Seigneur.
Per quem maiestátem tuam laudant Angeli, adórant Dominatiónes, tremunt Potestátes. Cæli cælorúmque Virtútes ac beáta Séraphim sócia exsultatióne concélebrant. Cum quibus et nostras voces ut admítti iúbeas, deprecámur, súpplici confessióne dicentes.
Par Lui les Anges louent votre Majesté, les Dominations Vous adorent, les Puissances se prosternent en tremblant. Les Cieux, les Vertus des cieux et les bienheureux Séraphins La célèbrent, unis dans une même allégresse. A leurs chants, nous Vous prions, laissez se joindre aussi nos voix pour proclamer dans une humble louange.
COMMUNION (psaume 22, 1-2) Comme en écho à l'invitation de l'Introït, nous venons à Jésus par la Communion pour qu'Il nous conduise Dóminus regit me, et nihil mihi déerit : in loco páscuæ ibi me collocávit : super aquam refectiónis educávit me.
C’est le Seigneur qui me conduit, et rien ne pourra me manquer : Il m’a établi dans un lieu de pâturages : Il m’a amené près d’une eau fortifiante.
POSTCOMMUNION Nous supplions Dieu, dans la Collecte Eucharistique, que son Sacrement nous purifie — c’est le fruit satisfactoire de la Messe — et que, par son efficacité, Il nous orne de vertus pour mériter les divines complaisances. L’école de Sainteté la plus accréditée est assurément la Communion. Elle commence par nous rendre Dieu propice, par nous purifier, par nous obtenir le don des vertus nécessaires, et enfin, par les liens d’un très suave amour, unitif et transformant, elle nous attache à notre Dieu, en sorte que, nous nourrissant de Lui, de Lui aussi nous vivons. C’est alors que la Sainte Communion opère en nous la plénitude de ses effets. Tua nos, quǽsumus, Dómine, sancta puríficent : et operatióne sua tibi plácitos esse perfíciant. Per Dominum nostrum Iesum Christum Filium tuum, qui tecum vivit et regnat, in unitate Spiritus Sancti, Deus, per omnia saecula saeculorum. Amen.
Que vos Mystères saints nous purifient, nous Vous en supplions, Seigneur, et qu’opérant en nos âmes, ils les rendent dignes de Vous plaire. Par Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui, étant Dieu, vit et règne avec Vous, en l’unité du Saint-Esprit, dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
ORAISON SUR LE PEUPLE En cette vie en effet, les larmes des pénitents éteignent non seulement les flammes de l’Enfer, mais aussi le feu de la juste Colère de Dieu. Si, au dire de Jésus, la maison terrestre du Père divin n’est pas une maison de négoce, le Paradis l’est moins encore. La Grâce ne s’achète pas, mais Dieu, dans sa magnificence, La donne généreusement à tous. Donc, pour devenir Saint, il suffit de correspondre fidèlement à la vocation divine qui nous a été manifestée dans le saint Baptême, accourant joyeusement, bibite cum Laetitia, aux sources de la Grâce qui jaillissent de l’Eucharistie. Orémus : Humiliáte cápita vestra Deo.
Prions : Humiliez vos têtes devant Dieu. Deus, qui sperántibus in te miseréri pótius éligis quam irasci : da nobis digne flere mala, quæ fécimus ; ut tuæ consolatiónis grátiam inveníre mereámur. Per Dominum nostrum Iesum Christum Filium tuum, qui tecum vivit et regnat, in unitate Spiritus Sancti, Deus, per omnia saecula saeculorum. Amen.
Ô Dieu, qui préférez avoir pitié de ceux qui espèrent en Vous, plutôt que de Vous irriter ; donnez-nous de pleurer comme il convient le mal que nous avons commis, en sorte que nous méritions la Grâce d’être consolés par Vous. Par Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui, étant Dieu, vit et règne avec Vous, en l’unité du Saint-Esprit, dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.