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Sermon pour le Jour de la Conception Immaculée de la Vierge Marie

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Voici le Sermon pour le Jour de la Conception de la Vierge Marie proclamé depuis le 8 décembre 1854 par Pie IX le Jour de Fête de l’Immaculée Conception de la Sainte Vierge Marie « L'estime que Marie fit de la Grâce, le soin de Marie à correspondre à la Grâce et à La faire accroître en Elle » prêché à Embrun devant Mgr le Cardinal de Tencin à Chambéry devant son Altesse la Princesse de Soissons et dans les principales villes du Royaume par Monsieur l’Abbé Claude-François Lambert (1705-1765), Jésuite, Docteur en Théologie et Curé de Saint-Étienne près de Rouen



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Le Sermon pour le Jour de la Conception Immaculée de la Vierge Marie « L'estime que Marie fit de la Grâce, le soin de Marie à correspondre à la Grâce et à La faire accroître en Elle » de l’Abbé Claude-François Lambert :

Jacob autem genuit Joſeph, virum Mariæ, de qua natus eft Jeſus qui vocatur Chriftus : Jacob fut Père de Joseph, Époux de Marie, de Laquelle est né Jésus qu'on appelle Jésus-Christ (St. Matthieu I, 16). Voilà, Chrétiens, en peu de mots l'éloge le plus sublime et le plus solide que l'on puisse faire des Grandeurs de Marie. Appeler Marie Mère de Dieu, c'est Lui assurer les titres glorieux d'Épouse de l'Esprit Saint, de Fille bienaimée du Très-Haut, de Reine du Ciel et de la terre, et de Co-Rédemptrice du genre humain : titres pompeux, noms éclatants bien capables de nous inspirer la vénération la plus profonde pour Celle qui en est revêtue ; mais l'oserais-je dire, Chrétiens, ces titres si glorieux n'auraient point eu le même éclat, si Dieu n'eût accordé à Marie une prérogative plus relevée qui la distinguât encore davantage du reste des autres créatures ? Oui, mes Frères, le Père Éternel devait et pour la gloire de son Fils, et pour l'honneur de la Maternité Divine, affranchir Marie de la triste, mais inévitable nécessité, qui nous rend tous en naissant des enfants de haine, de colère ; et en effet quelle tache honteuse se fut répandue sur toute la vie de Marie, s'il eût été vrai que pendant un seul moment Elle eût été l'objet de la haine et de l'indignation de son Dieu ? Quelle douleur pour cette tendre Mère, si au moment qu'Elle vit son cher Fils sur le point d'expirer par le plus honteux supplice, Elle eut pu se dire à Elle-même, il est vrai, j'ai donné la vie à ce Fils adorable, mais hélas ! Mes crimes la Lui arrachent ? Quoi donc ne Lui ai-je donné le sang qui coulait dans mes veines, que pour le Lui faire répandre ? Oui, c'est pour moi qu'Il meurt, et j'aurais pu être seule au monde, que pour me racheter Il se serait livré à la mort la plus ignominieuse. Quel défaut de tendresse dans Jésus-Christ même, si pouvant prévenir la chute de sa Divine Mère, il eut attendu qu'Elle fût tombée pour La relever ; mais la gloire que Lui devait procurer le titre de Rédempteur de tous les hommes, en eut peut-être souffert. Ah ! Loin de nous des pensées si injurieuses et à la gloire du Fils et à celle de la Mère : pouvons-nous douter que Marie préservée de la chute, où nous sommes tous misérablement entrainés, n'ait pu autant participer à la Grâce de la Rédemption, que si, comme le reste des autres hommes, Elle n'eut été relevée qu'après être tombée honteusement. Je ne vous parle point de l'opposition monstrueuse, qui se trouverait entre Marie, Reine des Anges, et Marie inférieure en Pureté à ces mêmes esprits, entre Marie victorieuse des Puissances infernales, et entre Marie esclave de ces mêmes Puissances. Quel triomphe pour l'Enfer, quelle humiliation pour Jésus-Christ et pour sa Divine Mère ; les Démons dans leur défaite même, n'auraient-ils pas pu insulter à l'Un et à l'Autre ? N'auraient-ils pas pu dire à Marie : il est vrai, élevée par votre gloire et votre puissance, au-dessus de tout ce qui n'est pas Dieu, et destinée à nous écraser, et à nous enlever nos plus chères conquêtes, nous ne pouvons que redouter votre pouvoir ; mais quelque élevée que vous soyez, c'est une gloire pour nous de vous avoir eu pendant un temps sous notre puissance, de vous avoir vu mêlée avec le reste des hommes, gémir dans nos fers. Plus vos dignités sont éminentes, plus aussi est grande la gloire que nous avons de vous avoir eue pour esclave. Ce n'en est pas encore assez, Jésus-Christ lui-même n'eut point été à couvert des insultes de l'Enfer. Oui, les Démons Lui auraient fait ces tristes reproches : Ce Sang adorable que vous versés, ce précieux Sang qui nous ravit ce que nous avons de plus cher ; oui, ce même Sang a coulé autrefois dans les veines de notre esclave ; cette Chair dont vous repaissez vos âmes chéries, a été la chair de celle qui a gémi sous notre joug ; si nous sommes forcés à reconnaitre dans vous le Fils de notre Dieu, nous savons aussi que vous êtes le Fils de celle que vous aviez livré à notre puissance. Ah ! Chrétiens, de pareilles peinées, si injurieuses et à la gloire du Fils, et à celle de la Mère, vous font frémir. Sans nous appliquer à prouver la Vérité de ce Mystère, tâchons seulement d'en tirer ce qui peut le plus servir à notre instruction ; il contribuera également à nous instruire de l'estime que nous devons faire de la Grâce, et avec quel soin nous devons La conserver et La faire croitre en nous. Si la Grâce fit le triomphe de Marie, Marie fit aussi le triomphe de la Grâce ; si Dieu distingua Marie par la Grâce, Marie se distingua par sa correspondance à la Grâce ; en un mot, l'estime que Marie fit de la Grâce, confond le peu de cas que nous en faisons, ce sera le sujet de mon premier Point. Le soin de Marie à faire croitre la Grâce en Elle, confond notre indolence à correspondre à la Grâce, et à L'augmenter en nous, c'est le sujet du second Point. L'estime que Marie fit de la Grâce, le soin de Marie à correspondre à la Grâce, et à La faire accroître en Elle, c'est tout le sujet de ce discours. Implorons le Secours du Ciel par l'Intercession de Celle dont nous célébrons la Gloire. Ainsi soit-il.


Abbé Claude-François Lambert (1705-1765) – Introduction du Sermon pour le Jour de la Conception Immaculée de la Vierge Marie prêché à Embrun devant Mgr le Cardinal de Tencin à Chambéry devant son Altesse la Princesse de Soissons et dans les principales villes du Royaume, pages 95-100, chez Everard Kints, imprimeur de son Altesse (1744)

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Voir également les Prières de l’Office de l'Immaculée Conception de la Très Sainte Vierge Marie le 8 décembre :
- La Prière pour l'Immaculée Conception à Matines et Laudes « Ouvrez-vous, mes lèvres, annoncez présentement les Louanges et les Grandeurs de la Vierge Immaculée »
- La Prière pour l'Immaculée Conception à Prime « Ô Vierge Immaculée, soyez la Porte et le Refuge des Chrétiens »
- La Prière pour l'Immaculée Conception à Tierce « Ô Vierge Immaculée, Vous ne fûtes jamais sujette à la moindre impureté »
- La Prière pour l'Immaculée Conception à Sexte « Ô Vierge Immaculée, Je Vous salue, Mère très Féconde et Vierge très Pure »
- La Prière pour l'Immaculée Conception à None « Ô Vierge Immaculée, Vous avez dompté la puissance orgueilleuse du dragon des abymes »
- La Prière pour l'Immaculée Conception aux Vêpres « Ô Vierge Immaculée, Vous êtes le Lys entre les épines »
- La Prière pour l'Immaculée Conception aux Complies « Ô Vierge Immaculée, faites que, par votre Intercession, nous voyons le Roi votre Fils dans la Cour Sainte des Élus »
- Toutes les « Prières pour la Fête de l’Immaculée Conception » (plus d’une centaine)

- La « Sainte Messe de l’Immaculée Conception de la Très Sainte Vierge Marie » (Vidéo + Textes Liturgiques) du 8 décembre
- Le Chant Grégorien « Gaudens gaudebo in Domino » de l’Introït de la Sainte Messe de l’Immaculée Conception de la Très Sainte Vierge Marie du 8 décembre (Audio + Textes Liturgiques)
- La Méditation pour la Fête de l’Immaculée Conception de la Très Sainte Vierge Marie le 8 décembre « Vierge Sainte et Immaculée, que mon cœur éprouve de Joie à la vue des Glorieux Privilèges de votre Conception Miraculeuse » de Monsieur l’Abbé de Brandt
- Les Homélies sur « L’Immaculée Conception de la Bienheureuse Vierge Marie » données le 8 décembre de 2008 à 2011 par le Père Michel-Marie Zanotti-Sorkine
- Le Sermon pour le Jour de la Conception Immaculée de la Vierge Marie « L'estime que Marie fit de la Grâce, le soin de Marie à correspondre à la Grâce et à La faire accroître en Elle » de l’Abbé Claude-François Lambert
- Le Sermon sur « L’Immaculée Conception de la Très Sainte Vierge Marie » de l’Abbé Gabriel Billecocq
- Les Sermons du 8 décembre pour la Fête de l’Immaculée Conception « Le Privilège de la Sainte Vierge Marie » et « Écrasons la tête du Serpent » de Monsieur l’Abbé Denis Puga
- Le Sermon sur le « Dogme du 8 Décembre 1854 de l’Immaculée Conception » par le Pape Pie IX de l’Abbé Michel Frament
- Le Sermon « Et Ève répondit au Serpent au lieu de Lui écraser la tête » de l’Abbé Guillaume d’Orsanne