Voici le témoignage radiophonique de Véronique « L'offrande de ma vie » , une épouse qui continue à vivre les Promesses de son Mariage dans sa situation de femme divorcée sur un chemin de fidélité et de pardon dans la Paix et la Joie de notre Seigneur Jésus-Christ.
Le témoignage de Véronique « L'offrande de ma vie » :
« En la fête de Saint Jacques, Charles et moi, nous nous sommes unis pour le meilleur et pour le pire. Deux enfants et dix ans plus tard, jour pour jour, nous nous sommes séparés. Absences, mensonges, maladies, travail excessif, comment ai-je pu supporter ces années difficiles ?
Quelque temps plus tard, j'ai rencontré un ami d'enfance et nous avons fait des projets de vie commune. Ensemble nous sommes allés voir le Père André, un de nos anciens professeurs, afin qu'il bénisse notre « remariage ». À ma surprise, ce Prêtre a refusé de s'associer à une démarche de ce genre et nous a parlé de l'indissolubilité du Mariage Catholique. Grâce à lui, j'ai pu comprendre que, même divorcée civilement, j'étais toujours mariée avec Charles.
En sortant de cet entretien, Gaël, mon compagnon, m'a dit : « Ce n'est pas étonnant que les églises se vident, ils ne sont vraiment pas de bons commerciaux dans l'Église ». De mon côté, du fait de mon attachement profond à l'Église, j'ai perçu tout le décalage qui existait entre nous deux et j'ai remis en question notre projet. Très rapidement, après un temps de réflexion, j'ai mis fin à notre liaison.
Peu après, fait unique pour moi, je suis allée un samedi matin à l'enterrement d'une dame que je connaissais à peine. Là, j'ai été touchée par les paroles de compassion du Prêtre. Par la suite, je suis retournée régulièrement à la Messe puis, au bout de six années de solitude douloureuse, j'ai suivi une retraite dans un Foyer de charité. Le premier soir, en entrant dans la chapelle j'ai été bouleversée par les paroles du chant : « Esprit de Dieu, souffle de vie, Esprit de Dieu, souffle de feu, Esprit de Dieu, consolateur, Tu nous sanctifies »
J'ai vécu cet instant comme une conversion. Pendant ces cinq jours, j'ai reçu la nourriture spirituelle dont j'avais besoin. À partir de mon cœur brisé, Dieu – qui m'aime fidèlement - a utilisé cette fêlure pour faire éclore une belle fleur. En même temps, un Prêtre et un Diacre m'ont parlé d'un mouvement qui aide les personnes divorcées à continuer à vivre les Promesses de leur Mariage dans la situation qui est la leur. Je les ai rejoints. Grâce à des personnes rencontrées au Foyer, j'ai trouvé un soutien et des conseils pour aider mes enfants adolescents à grandir, en particulier à travers le scoutisme.
Cette rencontre avec le Seigneur m'a conduite à m'engager comme volontaire aux JMJ de Paris en août 1997. La capitale était jeune, joyeuse, chantante et transfigurée !
À la rentrée, j'ai lu le livre de Michel Martin-Prével « Lettre à une divorcée ». J’ai pu choisir personnellement un chemin de fidélité et de pardon, librement dans la paix et la joie.
« C'est pourquoi je vais la séduire, je la conduirai au désert et je parlerai à son coeur ... Je te fiancerai à moi pour toujours, je te fiancerai dans la justice et dans le droit, dans la tendresse et la miséricorde ; je te fiancerai à moi dans la fidélité et tu connaîtras le Seigneur ».
Cette parole du prophète Osée (1, 16-22) a retenti dans mon cœur à l'occasion d'un pèlerinage dans les monts du Velay et je me suis sentie appelée à renouveler mon alliance avec Dieu. C'était pour moi comme de véritables fiançailles, d'autant plus que nos fiançailles, à Charles et moi, avaient été assombries par le décès de deux parents très proches.
Plus tard, dans un Foyer de charité, une statue du Christ en Croix m'a beaucoup touchée. Derrière Lui, c'est Dieu le Père qui porte la Croix de son Fils. Depuis ce temps, je n'ai jamais été seule. J'ai réalisé que ma vocation était bien d'être mariée avec Charles, et que je pouvais continuer à la vivre malgré notre séparation.
Aujourd'hui, je remercie Dieu d'avoir patienté. Il m'a fallu tout ce temps pour comprendre qu'Il avait piloté notre bateau dans la tempête et qu'Il m'avait guidée vers un port en eaux calmes : l'Église. Il a placé sur ma route, aux bons moments, les personnes qui m'ont conduite vers Lui. Je pense particulièrement à ce Prêtre qui en disant « non » à cette bénédiction demandée a été le point de départ de ma nouvelle vie. Au sein de son Église, j'ai découvert la richesse des Sacrements, l'Adoration Eucharistique, la liturgie, les enseignements, la prière, les pèlerinages, les récollections, les retraites. Avec les frères et sœurs que Dieu m'a donnés je vis chaque jour de sa Parole vivante, véritable pain de vie pour ma route.
Toute cette histoire a été pour moi comme un « tsunami » du cœur. Maintenant que je suis apaisée par la Miséricorde divine, je ne peux que donner à mon tour et donc pardonner. J'ai compris que la fidélité et le pardon sont des Grâces à demander et à accueillir régulièrement. Tous les jours, dans la prière, je mets sous la protection de la Sainte Famille nos enfants qui ont beaucoup souffert. Dieu nous les a confiés. Ils sont ce qu'il y a de meilleur dans ma vie.
Avec le recul, je réalise aujourd'hui que si nous, pauvres pécheurs que nous sommes, n'avons pas réussi notre vie de couple, c'est parce nous n'avions pas mis Dieu au centre de notre famille.
Maintenant je mets tout mon cœur à chanter : « Jésus, Toi qui as promis d'envoyer l'Esprit à ceux qui Te prient, Ô Dieu, pour porter au monde ton Feu, voici l'offrande de nos vies... »
Véronique - Témoignage du livre « Séparés, Divorcés à cœur ouvert » diffusé à Radio Maria le 20 juillet 2016
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