Voici le témoignage de Jean, un mari séparé de son épouse, qui vit « Une longue et patiente fidélité » et espérait trouver un Mouvement pour les séparés ou divorcés chrétiens, extrait du livre « Séparés, Divorcés, une possible espérance » de Paul Salaün, co-fondateur de la Communion Notre-Dame de l'Alliance.
Le témoignage d’un homme marié puis séparé qui vit « Une longue et patiente fidélité » :
« A la suite de ma première rencontre avec la Communion Notre-Dame de l'Alliance, le Jour de l'Ascension, j'ai repris la route le cœur en fête, en remerciant le Seigneur pour tous Ses bienfaits. L'accueil fraternel d'Anne-Marie et de Paul (les deux co-fondateur avec le Père Guillaume de ce mouvement d’Eglise pour les Séparés, Divorcés Fidèles), leur écoute, la communion dans la prière et l'échange que nous avons eu m'ont vraiment conforté, et je ne peux que remercier le Seigneur pour toute sa Bonté, pour toute sa Tendresse et toute sa Sollicitude.
Voilà trois décennies que je vis cette situation de séparé. En premier je dirai que la Grâce du Sacrement de Baptême nous appelle, dans le tréfonds de notre cœur, à une soif d'absolu. Au début de la rupture de mon foyer, j'ai prié particulièrement Marie sous le vocable de « Notre-Dame du Sacré-Cœur », pour demander le retour de mon épouse ; c'était bien légitime, mais le temps a passé, et ce retour n'a pas eu lieu : chacun reste libre de sa réponse.
Mais Notre-Dame du Sacré-Cœur m'a exaucé bien au-delà de ce que je Lui avais demandé, puisqu'Elle m'a fait grandir dans la Foi à travers cette épreuve, même à travers les passages difficiles. Ce qui, au début, me paraissait sans issue, est devenu pour moi l'occasion de me dépasser. C'est sûr que, lorsque l'on prie, on est exaucé, mais pas toujours de la manière qu'on le souhaitait : Dieu écrit droit avec des lignes courbes.
La rencontre d'un Prêtre m'a apporté beaucoup de lumière, en me faisant découvrir la Bible. C'est également une grande Grâce pour moi d'avoir découvert, dans la « Légion de Marie », le moyen de me tourner vers les autres, plus particulièrement vers les malades, les handicapés, desquels nous avons tant à apprendre, à recevoir ; d'avoir découvert l'attrait de la prière et le besoin de faire oraison. C'est bien vrai que Notre-Dame n'abandonne jamais ceux qui se tournent vers Elle, ceux qui La prient avec confiance.
Depuis longtemps je souhaitais qu'il y ait un mouvement pour les séparés ou divorcés chrétiens. Déjà dans le « Pèlerin », j'avais remarqué cette lettre d’un homme divorcé exprimant le même vœu :
« C'est un petit commerçant divorcé de quarante-six ans qui vous écrit. Je suis heureux de lire dans le Pèlerin du 1er octobre une note que les évêques de France viennent de publier au sujet des femmes séparées. Je voudrais bien qu'il en paraisse une du même genre pour les hommes, dont les difficultés sur le plan matériel et moral sont bien pénibles aussi. En attendant, si nous oublions le passé, ne cherchant pas à savoir qui avait tort ou raison, mais en priant tous les jours les uns pour les autres, nous arriverons à pardonner à celle qui a pu nous faire souffrir, et, de loin, nous pouvons toujours l'aimer dans le Christ. Les huit jours dont je dispose par an, je les passe à l’Abbaye de Timadeuc (Morbihan), dans le silence et la prière. Cela me procure une paix indéfinissable et une grande joie. Je serais heureux qu'il existe des retraites organisées pour les hommes séparés : je suis persuadé qu'il y aurait beaucoup à faire de ce côté-là. Oui, à chacun de nous spécialement, le Christ redit chaque jour les Paroles qu'il a adressées à la Samaritaine : « Si tu savais le don de Dieu ... ». N'ayez pas peur de nous parler un jour ou l'autre, à nous divorcés qui n'avons pas abandonné l'Église, et même à ceux qui L'ont abandonnée, pour qu'ils reviennent vers Elle afin d'y trouver le Salut ».
Et voilà que, dix-sept ans après, la Vierge me permet de connaître ce groupement spirituel de séparés, divorcés, « Notre-Dame de l'Alliance », et ainsi de rencontrer d'autres frères et sœurs qui vivent ce drame personnel, de savoir qu'ils me sont unis dans la Foi, dans la Paix profonde retrouvée grâce à la puissance du Sacrement de Mariage, qui nous lie spirituellement à notre conjoint.
Malgré l'épreuve du temps, du temps qui passe si vite, nous sommes heureux malgré tout, car nous vivons dans la certitude qu'au-delà de cette vie passagère, nous nous retrouverons ; nous pouvons déjà vivre paisiblement l'aujourd'hui de Dieu, sachant qu'il nous reste à aimer notre conjoint comme jamais nous n'avons pu le faire, à prier avec confiance pour son bonheur éternel.
Le « OUI » prononcé au jour de notre Mariage est éternel, et la crise de notre couple a été un appel à aimer mieux. La Grâce du Sacrement de Mariage nous est donnée à plein pour vivre la patience, le pardon, dans un amour non affectif, mais oblatif.
Alors, réjouissons-nous tous et rendons grâce : Alléluia ! Et prions de tout cœur pour que beaucoup de conjoints blessés, regroupés autour de Notre-Dame de l'Alliance, retrouvent, dans la Foi, le vrai sens à donner à leur blessure. ».
Jean - Témoignage du livre « Séparés, Divorcés, une possible espérance » de Paul Salaün diffusé à Radio Maria le mercredi 16 novembre 2016
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