Voici le témoignage de Marie-Hélène, « une épouse dont le mari était invivable » (blessé et blessant, une double vie avec une maîtresse, menteur, alcoolique, violent physiquement et verbalement,..), qui va, pour sa survie et sur les recommandations d’un Prêtre et du N°83 de Familiaris Consortio, décider de se séparer de son époux pour vivre dans la fidélité et une possible réconciliation sa vie de femme séparée-divorcée fidèle au Magistère de l’Eglise Catholique pour la plus grande Paix de sa famille.

Le témoignage de Fidélité de Marie-Hélène, « une épouse dont le mari était invivable » :

« Née dans une famille de petits commerçants, je grandis dans un milieu où la vie est dure, mais dans une famille unie. Je rencontre mon mari, Éric, à l'âge de vingt-et-un ans et nous nous marions un an plus tard. Les premières années de notre Mariage, nous fréquentons l'église tous les Dimanches ; pour moi, c'est plus une obligation que l'expression d'une foi vivante.

Deux enfants naîtront : Danielle et Dominique. Je décide en accord avec mon mari d'arrêter pendant quelque temps mon travail de secrétaire médicale pour élever nos enfants. Les années passent, mon mari est pris par son travail, il est assureur. Les horaires sont élastiques car il visite les clients le soir. Pendant toutes ces années, nous nous éloignons de l'Église : les enfants ont besoin de nous, les parents de mon mari sont âgés et demandent du temps et de l'attention. Pourtant, nous faisons Baptiser nos enfants, ils font leur Première Communion, leur Profession de Foi, leur Confirmation.

Pendant toutes ces années, je priais de temps de temps. C'était le plus souvent une prière de demande. Les parents de mon mari décèdent à quelques mois d'intervalle. Éric, enfant adopté, se retrouve seul avec de nombreuses interrogations sur son abandon. Je le sens s'éloigner de notre maison.

Il occasionne un accident grave alors qu'il est sous l'emprise de l'alcool. Un jeune homme est gravement blessé et ses jours sont en danger. Pendant les heures qui ont suivi cet événement, j'ai prié Marie pour qu'il soit sauvé. J'ai été exaucée : le jeune vivra et ne gardera que quelques séquelles sans gravité pour sa vie future.

Lors de cet événement, je découvre que mon mari ment, qu'il boit et qu'il a sans doute une double vie... À partir de ce moment, je me tourne vers le Seigneur. Pourquoi ne m'exaucerait-Il pas ? Je veux rester avec mon mari coûte que coûte. Mais l'entente se dégrade, le mensonge est monnaie courante, et je connais alors la violence verbale (qui fait le plus mal, car invisible aux yeux de l'entourage), la violence physique, l'existence d'une maîtresse ... Sous les coups, je crie au secours vers le Seigneur, Il ne peut pas m'abandonner.

Je décide de faire du bénévolat et j'entre à ATD Quart-Monde : on me demande de dactylographier dans un premier temps, puis ensuite de saisir sur ordinateur des moments de vie de ces personnes démunies. Un matin, je me confie à la secrétaire d'ATD qui me demande : « Etes-vous une personne d'Église ?» Quelle question ! Je ne fréquente pas l'église mais je prie. Elle me propose de prier dans un groupe du Renouveau Charismatique : je veux bien (cela ne m'engage pas !) mais je ne rentrerai dans ce mouvement que neuf mois plus tard. Là, je découvre un Dieu vivant et aimant et non pas un Dieu vengeur qui punit.

Le Seigneur est de plus en plus présent dans mon quotidien, je fréquente les Sacrements, je prie, mais la vie avec Éric est devenue invivable. Que vais-je devenir ? Et les enfants ? Je n'ai pas de travail. Un jour où je subis une petite intervention (un doigt cassé à la suite de violences), je réalise que cette vie ne pourra continuer avec deux enfants de quinze et dix-sept ans qui souffrent de la situation. C'est l'enfer : reproches sur ma façon de m'habiller, sur ma façon de vivre (je vais à la Messe en cachette), fuite avec les enfants pour me mettre à l'abri chez des voisins ou à l'hôtel, nuits passées dans la voiture, absences fréquentes de mon mari ...

Avant de prendre la décision d'une séparation, je me tourne vers un Prêtre afin de savoir si je peux demander le divorce ; il me répond que lorsque la vie en couple est devenue impossible, il peut être nécessaire de se séparer. Je désire continuer à fréquenter les Sacrements et je décide de ne pas « refaire ma vie » malgré les conseils de l'entourage et les tentations. Je veux rester fidèle à mon Sacrement de Mariage.

Le Prêtre me dirige vers un groupe de séparés divorcés fidèles, la Communion Notre-Dame de l'Alliance. Avec eux, j'ai pu vivre et fortifier ma foi grâce aux récollections trimestrielles et à une retraite annuelle.

Pendant de nombreuses années, nous ne nous sommes pas revus. Nous avons pu vivre des temps forts : Mariage de nos deux enfants, Baptême et Communion des petits enfants. Après bientôt vingt ans de séparation, Éric et moi avons évolué de façon différente. Nos relations se sont apaisées ; nous avons partagé un séjour en Guadeloupe chez Dominique et sa femme. Mon mari est de plus en plus proche de ses enfants et petits-enfants. À l'heure actuelle, les difficultés résident dans l'impossibilité de partager ma foi avec Éric et dans son manque de confiance en lui ; cependant ce cheminement dans la fidélité apporte la Paix à notre famille ».


Marie-Hélène - Témoignage du livre « Séparés, Divorcés à cœur ouvert » diffusé à Radio Maria France le 16 novembre 2016




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