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Bienheureux ceux qui pleurent, ils sont consolés !

Séparés, Divorcés, Fidèles > Témoignages de Séparé-Divorcé Fidèles

Voici le témoignage de Babeth, une femme mariée qui après trente années de vie commune va être séparée de son mari par une femme adultère. Babeth va alors vivre au présent la Béatitude « Bienheureux ceux qui pleurent, ils sont consolés » dans la Paix de Dieu et recevoir la Grâce de pouvoir pardonner à la maîtresse de son mari et de prier pour elle.





Le témoignage de Babeth « Bienheureux ceux qui pleurent, ils sont consolés » :

« Pierre et moi, nous nous sommes mariés en 1953, et nos six (6) enfants sont nés les dix premières années de notre Mariage. Prise dans une vie familiale et sociale tourbillonnante, je n'ai pas vu que Pierre ne partageait pas le bonheur qui était le mien et que je pensais être celui de toute ma famille.

Je n'ai jamais perdu la foi, mais pendant nos trente années de vie commune, ma vie spirituelle était tiède et superficielle. L'assistance à la Messe dominicale venait d'un attachement certain à l'Écriture Sainte et à l'Eucharistie depuis mon enfance, mais en fait, j'idolâtrais mon mari ; je n'étais pas enracinée dans l'Eglise, dans la prière, et je rejetais même certaines des valeurs que j'ai découvertes depuis notre séparation, par exemple l'intercession de Marie.

Après une quinzaine d'années de Mariage, notre couple s'est installé progressivement dans les non-dits. Pierre a essayé de lutter contre ses angoisses par un excès d'alcool. Je ne voyais que la bouteille de vin et pas la raison de cet excès. Les enfants étaient en pleine adolescence, j'étais celle qui tenait fermement ; Pierre était beaucoup plus laxiste ; je ne me posais pas de questions, je ne voulais pas m'en poser ; je ne voulais pas remettre notre vie en cause.

Le cancer très grave qui a frappé Pierre a été le premier détonateur de la crise qui a fait exploser cette apparence de bonheur. Certes, à l'encontre de tous les pronostics médicaux, Pierre a guéri, mais l'alcool est revenu ; et surtout une femme a su, je pense, donner l'impression à Pierre qu'après avoir été si proche de la mort, il pouvait attendre quelque chose de nouveau de la vie. Mais c'est notre relation qui mourait, et je ne le supportais plus. J'ai demandé à Pierre de quitter la maison, ce qu'il a fait.

J'ai eu l'occasion de dire qu'au début je haïssais la femme qui a détruit ma vie conjugale et familiale dans « Babeth, femme séparée... et fidèle » (La Croix du 9 décembre 1986), témoignage repris dans « Ils ont ouvert leur porte à Dieu » d'André Sève, aux éditions du Centurion.

C'est vrai que j'ai connu la haine. Aujourd'hui encore j'essaye d'éviter de rencontrer cette personne. Mais je sais que si cela devait un jour arriver, le Seigneur m'accorderait la Grâce nécessaire pour que tout se passe bien, et la Paix de Dieu grandit tout doucement dans mon cœur. J'ai fait un travail sur moi-même et j'ai reconnu mes propres erreurs, qui ont aussi contribué à la rupture de notre couple. J'en ai reçu le Pardon de Dieu dans le Sacrement de Réconciliation, et la Grâce m'est donnée de pardonner à cette femme et de prier pour elle.

Quand j'ai accepté de donner mon témoignage, dix-huit mois après notre séparation, je pensais que si mon mari me demandait de revenir, je lui ouvrirais ma porte. Mais je sais aujourd'hui qu'il y aurait encore eu en moi un mouvement de triomphe. La solitude dans laquelle je vis maintenant m'apprend qu'une reprise de vie commune ne pourrait se faire que dans une très grande humilité, et je suis loin d'être purifiée. Cependant je cherche inlassablement les signes de réconciliation possibles entre nous. Je sais que la réconciliation passe nécessairement par le Christ, comme l'exprime si bien l'Icône de Notre-Dame de l'Alliance, et je prie pour Pierre tous les jours.

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Cette Icône de Notre-Dame de l'Alliance a été réalisée pour la Communion par Sœur Marie-Paule, Bénédictine de Jérusalem et représente le Christ qui tient la main des deux époux séparés : c'est Lui qui est l'Alliance.

C'est ainsi qu'aujourd'hui je peux vivre le ministère de notre Mariage, assurée par la foi de notre réconciliation, sinon en ce monde, du moins dans la Vie éternelle. Une seule chose m'étonne et me blesse : nos enfants ne semblent pas souhaiter cette réconciliation. Peut-être sont-ils influencés par notre société permissive ? J'essaye de continuer la construction de l'unité familiale malgré tout dans la Miséricorde et la Paix de Dieu. Voilà maintenant quatre ans que je suis soutenue par la Communion Notre-Dame de l'Alliance. Je ne peux que rendre grâce au Seigneur pour tout ce qu'il m'a donné par sa Mère : avec mes frères et sœurs séparés ou divorcés fidèles, avec nos Prêtres conseillers spirituels, dans l'Église Sainte faite des pauvres pécheurs que nous sommes, je vis la prière quotidienne, et Dieu me nourrit des Grâces des Sacrements de Réconciliation et d'Eucharistie. « Bienheureux ceux qui pleurent, ils seront consolés ». C'est la Béatitude que j'ai la Grâce de vivre depuis cinq ans. Par Marie, tous les jours j'en remercie Dieu Père, Fils et Esprit. Ainsi soit-il ».


Babeth - « Bienheureux ceux qui pleurent, ils sont consolés » - Témoignage du livre « Séparés, Divorcés, une possible espérance » de Paul Salaün, co-fondateur de la Communion Notre-Dame de l'Alliance, diffusé sur Radio Maria France le 15 février 2017.

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