Voici le témoignage d’une femme divorcée :« J’ai décidé avec la Grâce de Dieu de rester fidèle à mon mari le jour de son « remariage civil », fidèle à la parole donnée, au « OUI » le jour de notre Mariage et aussi et surtout, fidèle à l’Époux, mon Créateur et mon Dieu.
Le témoignage de Marie-Claire « J’ai décidé avec la Grâce de Dieu de rester fidèle » :
« Les mots sont faibles pour décrire l’état d’anéantissement dans lequel je me suis trouvée le jour et les années qui ont suivi son départ de la maison. Jamais je n’aurais cru une telle situation possible après 20 ans de Mariage, la vie heureuse que nous avions eue, nos familles, nos deux enfants …… Quel avenir allait être possible pour moi dans le Christ après une séparation et un divorce, deux ans plus tard ? Il m’a fallu plusieurs années pour remonter la pente et il serait long de dresser la liste de tous ceux qui m’ont aidée. Je ne m’en suis pas sortie toute seule.
Quand on n’a plus aucune certitude, quand on s’aperçoit qu’on n’avait rien prévu sans lui, on se demande vraiment ce qui va advenir de soi et c’est dans ces moments d’abandon total et de solitude intérieure immense que l’on a la meilleure écoute de ce que Dieu a à nous dire. Avec le recul, je vois bien qu’Il n’a jamais cessé de me soutenir, à travers les autres et de toutes les façons possibles. Bien sûr, j’ai eu la chance d’être très entourée, d’avoir beaucoup de travail dans mon métier et à la maison mais ces activités qui balisaient ma vie n’ont pas pu remplacer la nécessaire réflexion : qu’allais-je faire de ma peau ? Là était bien la question et il fallait donner une réponse.
Quelques rencontres m’ont permis de saisir que je ne me sentais pas capable de repartir dans une autre aventure, ayant encore la mienne dans le cœur. Beaucoup de personnes m’encourageaient à « refaire ma vie » et cette expression me laissait le soir dans un état d’incompréhension totale. Que signifiait-elle ? Allais-je pouvoir rayer vingt ans de vie commune, et dix de plus d’amitié, effacer tout ce que nous avions fait ensemble, tous nos souvenirs, nos enfants, notre famille, parce qu’ils étaient indissociablement liés dans ma tête ? … Je ne me voyais avec aucun autre homme et j’avais presque honte de le penser, en tout cas je n’osais pas le dire. Longtemps, j’ai attendu son retour ; chaque fois que je rentrais chez nous, je me disais que j’allais le trouver assis sur les marches de l’escalier …
Le coup de grâce, je l’ai reçu le jour où j’ai appris son remariage civil, un coup de Grâce finalement au sens spirituel du terme puisqu’à partir de là, je me suis dit qu’il fallait avancer. Cela m’a libérée d’une certaine façon en permettant à la culpabilité de disparaître et au pardon de venir se faire jour peu à peu. C’est paradoxal mais cela m’a donné un coup de fouet : je me suis dit qu’il fallait beaucoup de courage pour tout plaquer et ne pas rentrer, beaucoup d’audace même pour faire courir tant de risques à ceux qu’on laisse. J’ai compris qu’en aucune façon je ne pourrais avoir ce « courage »-là et j’ai décidé de lui être fidèle, à lui-même parti, à la parole donnée le jour de notre union. Il était parti, il n’était pas revenu, c’était son choix ; le mien était de redire « OUI » à notre engagement, au jour de notre Mariage à l’église, qui revenait souvent à ma mémoire, de laisser résonner le « OUI », de regarder nos photos dans la paix, de laisser les souvenirs remonter dans la joie, puis d’accepter ses choix, de les comprendre même peu à peu, de voir mes erreurs, nos fragilités aussi et puis encore … d’oser refuser de trahir, d’oser à mon tour faire mes choix, même à contre-courant, librement, sans le poids du monde. Et j’ai décidé avec la Grâce de Dieu de lui rester fidèle.
J’ai rejoint alors une association d’hommes et de femmes, la Communion Notre-Dame de l'Alliance, des frères et sœurs pour moi, dans la même situation. J’ai découvert avec eux et des Prêtres que le Seigneur me demandait cette fidélité « Que ce que Dieu a uni, l’homme ne le sépare pas » et mon audace à moi a été de faire confiance au Seigneur en Lui remettant ce drôle d’itinéraire, dans « l’obéissance de la foi », comme dit saint Paul …. J’ai tout perdu en apparence et franchement j’ai tout gagné à Le suivre. Ce chemin est possible ; il est source de joie, de paix, il libère de l’égoïsme et ouvre le cœur à de plus larges dimensions : « Tu as élargi l’espace de ma tente ». Il n’enlève pas les difficultés, la solitude, mais il les remplit de tout ce que le Seigneur donne et permet pour notre bonheur. J’ai voulu continuer la route qu’on avait commencée ensemble, continuer notre histoire d’une autre façon certes mais la nature ayant horreur du vide, ma vie est devenue plus généreuse, plus disponible et donnée aux autres.
Je le préfèrerais à mes côtés mais puisqu’il en est autrement, je suis (du verbe suivre) le Seigneur tout bonnement dans la foi, comme je peux, comme chacun d’entre nous, contente de faire sa Volonté, heureuse de pouvoir compter sur son Amour indéfectible. Cette phrase du Livre d’Isaïe entendue peu après son départ a beaucoup compté pour moi : « Ton Epoux, c’est ton Créateur »
Marie-Claire Germain - Témoignage de l’auteur du livre « Un de perdu… Dieu de retrouvé » diffusé sur Radio Maria France le 15 février 2017
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