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Anne, même divorcée, est mon épouse pour l'éternité !

Séparés, Divorcés, Fidèles > Témoignages de Séparé-Divorcé Fidèles

Voici le témoignage de Louis-Marie, père de deux enfants, séparé de fait après 9 ans de Mariage qui n'a toujours pas réussi à cerner les raisons du départ de sa femme, mais qui par sa rencontre avec la Communion Notre-Dame de l'Alliance connait la Grâce d'être fidèles à son unique amour et est convaincu que sa femme, « Anne, même divorcée, est son épouse pour l'éternité ! »





Le témoignage de Louis-Marie, séparé de fait après 9 ans de Mariage : « Anne, même divorcée, est mon épouse pour l'éternité ! » :

« Je me suis retrouvé seul, un soir de janvier 1978, le lundi 16, avec nos deux petits : Laetitia, sept ans, et Georges, cinq ans ... Anne et moi nous sommes mariés en 1969. La situation s'était très dégradée dès mars 1975. Ma femme, depuis cette date, sortait beaucoup. Je mettais sur le compte de sa jeunesse - elle a treize ans de moins que moi - ce besoin d'échapper aux grisailles du quotidien : travail ménager, soins aux enfants ... Elle était à l'époque « mère au foyer ». Durant ses absences nocturnes quasi quotidiennes, blotti entre les lits des petits, je combattais l'angoisse des longues nuits d'attente par les Chapelets que je débitais comme un automate jusqu'au retour au foyer d'Anne, à l'aube parfois... Marie ne m'avait jamais abandonné et la récitation machinale du Chapelet était la seule prière que je pouvais alors exprimer.

Nous sommes partis pour un séjour à l'étranger tous les quatre ... Nous avions, Anne et moi, la naïveté de penser que les problèmes resteraient sur le quai que nous quittions pour quelques mois ... Nous avions encore assurément le désir commun de ne pas briser définitivement notre union.

Le plus pénible en l'occurrence, c'est que je ne comprenais pas ce qui se passait. J'essayais bien d'interroger Anne : en quoi l'avais-je blessée ? Qu’est-ce qui lui déplaisait dans mon attitude ? Jamais aucune réponse précise : je manquais de finesse, j'étais lourd, maladroit de lui poser de telles questions... Je finis par faire miennes les paroles de Freud, s'écriant, les bras levés au ciel, lui le spécialiste : « Mais qu'est-ce qu'elles veulent ? ! ! ! »

Et puis ce furent les reproches contre « ma religion » : oui, « c'était pour me faire plaisir uniquement », ou pire, « forcée par moi », qu'Anne avait repris la pratique religieuse au cours de nos premières années communes.

Dès l'hiver 1975, je m'étais résigné à faire chambre à part. J’essayais de tout offrir au Seigneur : Messe le plus fréquemment possible, lecture de la Parole, Chapelet (je ne découvris les Offices de Prière du Temps Présent que beaucoup plus tard). Et toujours la même question : qu'ai-je donc fait de travers ? Et le doute : à quoi bon le Sacrement de Mariage pour que nous en arrivions là, « comme les autres » ?

C'était le premier divorce dans ma famille traditionnellement chrétienne côté père, côté mère. Devant la prolifération des divorces, cette constatation désabusée : non, décidément femme et homme n'étaient point faits pour vivre ensemble. Chat et chien accueillis séparément sont animaux charmants ; mettez-les ensemble ...

Et pourtant non, Dieu notre Père, notre créateur, ne s'était pas trompé dans ses plans. Ne serait-ce pas moi plutôt qui aurais fait erreur ? Avant de m'engager définitivement, à trente-cinq ans, j'avais cependant longuement mûri ma décision au cours de deux retraites de huit jours dans un Foyer de Charité. Alors ? Peut-être étais-je destiné au célibat mais ne l'avais-je pas compris ...

Et voilà que j'étais, presque malgré moi, amené a retrouver la vie à laquelle j'étais destiné. Oui, mais ... il y avait là, bien présents, deux enfants qui n'avaient rien demandé et mon devoir était de m'en occuper le moins mal possible.

Nous résolûmes, non sans difficultés, mais assez rapidement, les problèmes matériels : aménagement de mes horaires professionnels (et tant pis pour ma promotion !) ; cantine scolaire le midi, étude le soir pour Laetitia et Georges, et nous nous retrouvions tous les trois vers 18 heures. Une bonne heure consacrée au jeu (plus tard au travail scolaire à la maison), au bain, me permettait de préparer le repas du soir. Après dîner, lecture en commun, toujours deux textes : une B.D. profane et un ouvrage religieux adapté aux enfants. Coucher précoce des deux petits. Nous n'avons pas la télévision. Alors commencent la soirée et la nuit. Cette nuit enfin à moi où j'ai le temps de m'occuper de la maison. La femme de ménage, très jeune femme portugaise, ne vient que quelques heures par semaine : nous lui sommes très reconnaissants : elle est à la fois grande sœur des enfants à qui on aime jouer quelque bon tour, maman de remplacement... Mais il reste beaucoup à faire ; beaucoup de lavage de linge : avec une machine, pas trop difficile ; le repassage (très, très peu !); l'entretien du linge (mini-minimum) ; lecture, travail intellectuel, prière du soir. Je remercie le Seigneur de pouvoir me satisfaire de peu d'heures de sommeil.

Le matin, lever, préparation du déjeuner, Messe quasi journalière à 7 h 30 (heureusement à ma porte), réveil des petits à mon retour, déjeuner, et en route, eux à l'école, moi au travail et ça recommence pour une journée. Saint Joseph, Patron des pères de famille, donne-moi la force jusqu'à ce soir, et toi aussi, mon saint grand-père qui resta veuf avec six enfants dont le dernier avait trois ans, en des temps plus difficiles !

« Je suis trop âgée, m’avait dit ma mère (soixante-dix-neuf ans) pour m’occuper de tes petits ». Un peu d'aide matérielle et des conseils éclairés de mes sœurs et belles-sœurs... au sujet de ce « blanc » qui n'est pas blanc et de ces subtiles distinctions entre les « synthétiques résistants » et ceux qui ne le sont pas, la « laine qu'on-lave à la machine » et la « laine qu'on lave à la main » ... Merci Seigneur, pour cette aide au quotidien, ou plus exceptionnellement, lors de vacances par exemple. Ah ! Cette angoisse des grandes vacances ! Merci aux amis qui se chargèrent des petits lors des premiers congés scolaires. Par la suite, ce fut en gros un mois en collectivité pour les enfants (école de voile, camps cyclistes) et un mois avec moi.

Plus tard, Anne assuma la responsabilité d'une partie des vacances, et prit l'habitude de recevoir les enfants une soirée et une journée par semaine. Aujourd'hui ce sont eux qui choisissent : dix-neuf et dix-sept ans ...

Aujourd'hui où en sommes-nous ? Sur le plan matériel, rien n'est changé depuis onze ans passés. Nous sommes séparés de fait (déclarations d'impôts distinctes, c'est tout) ! Officiellement nous n'entrons pas dans les statistiques du divorce. J'assume la grosse part des frais d'éducation, mais ne m’en plains pas : je suis heureux que les enfants résident habituellement sous mon toit.

Sur le plan affectif, relationnel, entre Anne et moi, c'est, en attendant mieux, l'absence de guerre que la Sagesse m'a appris à apprécier. Jamais l'envie de « refaire ma vie » ne m’a effleuré. « Une fois suffit ! » Ce n'est pas un argument très spirituel, j'en conviens, mais j'en suis là pour l'instant. C'est un témoignage en vérité que je livre, et non une dissertation exemplaire. Je n'ai toujours pas réussi à cerner les raisons de notre rupture. L'Esprit est parfois silencieux de manière étrangement prolongée ... à moins que je ne sache pas toujours l'entendre ! La relation avec Laetitia et Georges est très bonne, malgré les petites misères du quotidien. Ils ne me suivent plus dans ma vie de Foi. Mais qu'y pouvons-nous ? La Foi, que je sache, n'est pas inscrite dans nos gènes. Cela, c'est plus qu'une petite misère ... Espérant contre toute espérance, je respecte leur liberté.

Sur le plan de ma Foi personnelle, je terminerai par mon Credo : Ma rencontre avec la Communion Notre-Dame de l'Alliance m'a confirmé ce dont je n'ai jamais douté : Anne est mon épouse pour l'éternité. Jésus l'a mise sur ma route, m'a mis sur la sienne, me l'a confiée, m'a confié à elle pour une « promotion » mutuelle, une croissance de notre Foi. « Mes chemins ne sont pas vos chemins... » Pauvre niveau des apparences ! ... Le renouvellement du « OUI » que les membres de la Communion s'encouragent mutuellement à vivre ne m'a jamais posé problème : Anne est mon épouse comme mon père est mon père et le restera toujours !

Tous les matins, à Laudes, je fais mienne la « prière de la Communion Notre-Dame de !'Alliance pour mon épouse divorcée » ; à se dire, l'amour grandit. « Hors cet annel point n'ay d'amour », fit graver Saint Louis sur son anneau nuptial. En guise de conclusion, je souhaite à tous ceux qui liront ce témoignage, la Grâce d'être fidèles à leur unique amour. Ainsi soit-il ! »


Louis-Marie - « Anne, même divorcée, est mon épouse pour l'éternité ! » - Témoignage du livre « Séparés, Divorcés, une possible espérance » de Paul Salaün, co-fondateur de la Communion Notre-Dame de l'Alliance diffusé sur Radio Maria France le 19 avril 2017

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