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Exercice du Chemin de la Croix de Jésus-Christ

Chemins de Croix >

Voici les Prières et Méditations des Quatorze Stations extraites de la « Via Crucis ou Méthode pratique du Chemin de la Croix » de Saint Léonard de Port-Maurice (1676-1751), Prédicateur et Missionnaire Italien Franciscain, Gardien du Couvent de Saint-François du Mont à Florence, célèbre et très populaire par la promotion de ses nombreux Chemins de Croix (plus de 500) en Italie.


Préparation de l’Exercice du Chemin de la Croix


V/. Domine, labia mea aperies ;
V/. Seigneur, entr'ouvrez mes lèvres ;
R/. Et os meum annuntiabit laudem tuam.
R/. Et ma bouche publiera Vos louanges.
V/. Deus, in adjutorium meum intende ;
V/. Accourez à mon secours, ô mon Dieu !
R/. Domine, ad adjuvandum, me festina.
R/. Hâtez-Vous, Seigneur, de m'aider.
Gloria Patri, et Filio, et Spiritui Sancto, sicut erat in principio, et nunc et semper, et in saecula saeculorum. Amen.
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit, comme il était au commencement, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

V/. Adoramus te, Christe, et benedicimus tibi ;
V/. Nous Vous adorons, Seigneur Jésus, et nous Vous bénissons ;
R/. Quia per sanctam Crucem tuam redemisti mundum.
R/. Parce que Vous avez racheté le monde par votre Croix Sacrée.

Chant des Stations du Chemin de la Croix
Au Sang qu'un Dieu va répandre,
Ah ! mêlez du moins vos pleurs,
Chrétiens, qui venez entendre
Le récit de ses douleurs.
Puisque c'est pour vos offenses,
Que ce Dieu souffre aujourd'hui,
Animés par ses souffrances
Vivez et mourez pour Lui.

Ô Vierge Sainte ! Ô Marie !
Dont les royales Douleurs
Ont plongé l'Âme attendrie
Dans un déluge de pleurs !
Avec Vous que je gémisse
Sur ce Chemin douloureux ;
Qu'en Le suivant je m'unisse
À Vos soupirs, à Vos vœux.

Prière Préparatoire du Chemin de la Croix
Prions. Ô Jésus mon Sauveur, humblement prosterné à Vos pieds, j'implore Votre bonté infinie. Je sais que la multitude de Vos miséricordes est innombrable ; ne repoussez donc pas loin de Vous, je Vous en conjure, un pécheur confus de ses iniquités et de ses crimes. Je les déteste de tout mon cœur ; j'en ai le plus sincère repentir ; je veux sincèrement les expier en menant une vie plus digne d'un Chrétien racheté par votre Sang adorable. Ô Jésus, puisque votre Charité est sans borne, je Vous aimerai aussi à mon tour, et puisque votre Clémence est sans mesure, je Vous aimerai ardemment. Le cœur brisé de douleurs, le cœur ardent de désirs, je me présente à l'entrée de ce Chemin Sacré de la Croix que Vous avez sanctifié par Votre sang et Vos sueurs. Vous y avez porté votre Croix, et vous l'y avez portée pour le plus indigne de tous les pécheurs ; et moi, je vais tâcher d'y suivre Vos traces, pour bénir Votre amour et pleurer mes excès. Daignez permettre que je Vous offre ces saints exercices, dans l'intention de recueillir et de gagner toutes les indulgences qui y sont attachées, tant pour moi que pour les âmes du Purgatoire que j'ai en vue, pour celles qui Vous sont les plus chères, et en particulier pour celles auxquelles Votre adorable volonté daignera les appliquer. Daignez encore mettre Vous-même dans mon cœur les sentiments et les dispositions qui Vous sont agréables, pour que je retire de ce voyage plein de mystères, une Grâce aussi précieuse, et qu'après avoir ainsi obtenu votre Miséricorde en cette vie, je puisse, avec ces âmes souffrantes, jouir en l'Autre de la Gloire et de la Félicité Éternelle.
Ô Vierge infiniment Sainte, qui êtes devenue ma Mère au pied de la Croix ; Vous qui la première avez suivi le Chemin de la Croix, après y avoir eu le cœur percé d'un glaive de douleurs, daignez m'y guider Vous-même aujourd'hui ; daignez m'apprendre à le suivre avec les sentiments de componction et d'amour, de dévotion et de recueillement qui animèrent votre Cœur Divin, et qui sont dus à l'adorable Mystère sur lequel je vais méditer. Ainsi soit-il.

En allant à la Première Station :
Le Juste par excellence
Entend son arrêt de mort !
A cette inique sentence
Il obéit sans effort.
Sur son auguste visage
Les soldats portent les mains,
Et l'exposent à la rage
De cent tigres inhumains.

Ô Vierge Sainte ! Ô Marie !
Dont les royales Douleurs
Ont plongé l'Âme attendrie
Dans un déluge de pleurs !
Avec Vous que je gémisse
Sur ce Chemin douloureux ;
Qu'en Le suivant je m'unisse
À Vos soupirs, à Vos vœux.

I.jpg

Première Station : Jésus est condamné à mort

Pilate prononce contre Jésus l'injuste sentence de mort.

V/. Adoramus te, Christe, et benedicimus tibi ;
V/. Nous Vous adorons, Seigneur Jésus, et nous Vous bénissons ;
R/. Quia per sanctam Crucem tuam redemisti mundum.
R/. Parce que Vous avez racheté le monde par votre Croix Sacrée.

Ô mon âme, contemple l'admirable soumission de Jésus, lorsqu'Il entend une sentence aussi révoltante. Il était innocent, mais il fallait Sa mort pour expier tes péchés. Oui, tes discours criminels, tes murmures injurieux, hélas ! et tes blasphèmes ; voilà les voix déicides qui appelèrent Sa condamnation, avec plus d'emportement encore que les cris d'un peuple aveuglé. Ton endurcissement dans le péché, ton insensibilité à la Grâce ; voilà quelle en fut la cause déplorable. Tourne donc aujourd'hui tes regards vers ce Dieu plein d'amour; exprime-Lui tes regrets, et que des larmes, plus encore que des paroles, soient l'interprète de ta douleur.
Ô Divin Jésus, à quel point avez-Vous porté Votre amour pour moi ? Il est donc bien vrai que Vous avez voulu, pour le plus ingrat des pécheurs, souffrir toutes sortes d'outrages ! Laisser déchirer Votre corps par les verges, et ensanglanter Votre tête par les épines ! C'est pour moi, misérable parjure, que Vous avez voulu être condamné à une mort pleine d'ignominie ! Fallait-il donc tant de souffrances pour émouvoir l'insensibilité de mon cœur ? Ô Jésus, ce cœur rebelle et opiniâtre se laissera-t-il attendrir en ce moment ? Oui, je déteste, oui, je vais pleurer amèrement ma vie criminelle, puisqu'elle Vous a tant coûté ; oui, pendant cette voie douloureuse, que je tremperai de mes larmes, je ne cesserai de répéter ; Jésus ! Faites-moi Miséricorde ; Jésus ! Ayez Pitié d'un misérable pécheur ! Et j'ai l'espoir, ô Jésus, que Vous m'exaucerez.

Pater Noster + Ave Maria + Gloria Patri
V/. Miserere nostri, Domine ;
V/. Ayez pitié de nous, Seigneur ;
R/. Miserere nostri.
R/. Ayez pitié de nous.
V/. Fidelium animæ, per misericordiam Dei requiescant in pace.
V/. Que les âmes des fidèles défunts reposent en paix par la Miséricorde de Dieu.
R/. Amen.
R/. Ainsi soit-il.

En allant à la Deuxième Station :
Ce peuple cruel L'entraîne,
Inaccessible au remord ;
Meurtrit ses mains d'une chaîne,
Et Le conduit à la mort.
Pleins d'une fureur barbare,
Ils Le chargent d'une Croix ;
Et l'Homme-Dieu se prépare
A les sauver par ce Bois.

Ô Vierge Sainte ! Ô Marie !
Dont les royales Douleurs
Ont plongé l'Âme attendrie
Dans un déluge de pleurs !
Avec Vous que je gémisse
Sur ce Chemin douloureux ;
Qu'en Le suivant je m'unisse
À Vos soupirs, à Vos vœux.


II.jpg

Deuxième Station : Jésus est chargé de Sa Croix

Jésus est chargé de l'énorme fardeau de la Croix.

V/. Adoramus te, Christe, et benedicimus tibi ;
V/. Nous Vous adorons, Seigneur Jésus, et nous Vous bénissons ;
R/. Quia per sanctam Crucem tuam redemisti mundum.
R/. Parce que Vous avez racheté le monde par votre Croix Sacrée.

Ô mon âme, considère avec quel empressement Jésus embrasse la Croix ; quelle patience docile Il oppose aux insultes de la troupe impie qui L'outrage ! Et toi, oubliant que, sans la Croix, on n'entre point dans le séjour de la gloire, tu détournes la vue, tu fuis en présence de la Croix la plus légère. Pleure donc en ce moment sur cette erreur funeste ; et versant un torrent de larmes aux pieds de ton Rédempteur, essaie de Lui dire : Hélas ! Jésus ! C’est à moi que cette Croix devait être destinée ; ce n'est pas Vous qui deviez la porter ; Croix meurtrière ! Ce sont mes énormes péchés qui ont si fort appesanti ton poids sur les épaules adorables de mon Divin Maître !
Ô mon Sauveur, je Vous en conjure, donnez à cet indigne pécheur le courage de porter dès ce moment toutes les Croix que ses énormes prévarications ont si souvent méritées ; qu'au moins il traîne avec patience, jusqu'à la fin, celle que Vous lui avez Vous-même choisie.

Pater Noster + Ave Maria + Gloria Patri
V/. Miserere nostri, Domine ;
V/. Ayez pitié de nous, Seigneur ;
R/. Miserere nostri.
R/. Ayez pitié de nous.
V/. Fidelium animæ, per misericordiam Dei requiescant in pace.
V/. Que les âmes des fidèles défunts reposent en paix par la Miséricorde de Dieu.
R/. Amen.
R/. Ainsi soit-il.

En allant à la Troisième Station :
De l'Homme-Dieu la puissance
S'affaiblit sous ce fardeau ;
Il tombe, et sa défaillance
Cache un mystère nouveau.
Sous ses maux l'âme chrétienne
Peut chanceler quelquefois,
Lorsque, cédant à la peine,
Son Dieu tombe sous la Croix.

Ô Vierge Sainte ! Ô Marie !
Dont les royales Douleurs
Ont plongé l'Âme attendrie
Dans un déluge de pleurs !
Avec Vous que je gémisse
Sur ce Chemin douloureux ;
Qu'en Le suivant je m'unisse
À Vos soupirs, à Vos vœux.


III.jpg

Troisième Station : Jésus tombe pour la Première Fois

Jésus succombe sous le fardeau de la Croix.

V/. Adoramus te, Christe, et benedicimus tibi ;
V/. Nous Vous adorons, Seigneur Jésus, et nous Vous bénissons ;
R/. Quia per sanctam Crucem tuam redemisti mundum.
R/. Parce que Vous avez racheté le monde par votre Croix Sacrée.

Ô mon âme, contemple encore Jésus dans ce cruel moment : épuisé de fatigue, affaibli par la perte continuelle de Son sang, Il tombe sous le pesant fardeau de la Croix. Avec quelle fureur les bourreaux redoublent les coups sur Son corps sacré, frappent Son visage adorable ! Et Jésus, plein de patience, n'ouvre pas la bouche. Il souffre et garde le silence. Et toi, ô mon âme, pour les plus légères souffrances, que de plaintes amères ! Que de murmures ! Ah ! Déteste enfin ta délicatesse orgueilleuse, et toutes ces révoltes d'une sensualité, qui frémit au seul mot de Pénitence.
Oui, Rédempteur infiniment aimable, je me jette encore à Vos pieds, en confessant que je suis un pécheur, et le plus coupable de tous les pécheurs. Que de chutes criminelles et honteuses n'ai-je pas à me reprocher ! Combien de fois ne me suis-je pas plongé dans le bourbier des iniquités ! Daignez, ô Jésus, me tendre une main miséricordieuse, pour m'en retirer ; préservez-moi du péché ; préservez-moi surtout de ces odieuses fautes mortelles, qui me raviraient pour jamais le fruit de tant de souffrance et de tant d'amour.

Pater Noster + Ave Maria + Gloria Patri
V/. Miserere nostri, Domine ;
V/. Ayez pitié de nous, Seigneur ;
R/. Miserere nostri.
R/. Ayez pitié de nous.
V/. Fidelium animæ, per misericordiam Dei requiescant in pace.
V/. Que les âmes des fidèles défunts reposent en paix par la Miséricorde de Dieu.
R/. Amen.
R/. Ainsi soit-il.

En allant à la Quatrième Station :
Quel spectacle se présente,
Et vient désoler nos yeux !
D'une douleur déchirante
J’entends les cruels adieux :
Fils divin ! Divine Mère !
La mort va Vous séparer ;
Que de morts jusqu'au Calvaire ;
Ils vont Vous faire endurer !

Ô Vierge Sainte ! Ô Marie !
Dont les royales Douleurs
Ont plongé l'Âme attendrie
Dans un déluge de pleurs !
Avec Vous que je gémisse
Sur ce Chemin douloureux ;
Qu'en Le suivant je m'unisse
À Vos soupirs, à Vos vœux.


IV.jpg

Quatrième Station : Jésus rencontre Sa mère

Jésus rencontre sa Très Sainte Mère.

V/. Adoramus te, Christe, et benedicimus tibi ;
V/. Nous Vous adorons, Seigneur Jésus, et nous Vous bénissons ;
R/. Quia per sanctam Crucem tuam redemisti mundum.
R/. Parce que Vous avez racheté le monde par votre Croix Sacrée.

Ô mon âme, quel glaive de douleurs, dans cette rencontre cruelle, perça les Cœurs Sacrés de Jésus et de Marie ! Âme infidèle, que t'a donc fait Jésus ? Âme infidèle, que t'a donc fait Marie ? Ah ! Renonce au péché ; c'est lui, lui seul qui fit à ces Cœurs Divins de si larges blessures : pendant qu'Ils sont ainsi ouverts, tu peux y contempler sans obstacle les trésors d'amour qui y sont renfermés ; reviens donc de tes égarements.
Ô adorable Fils de Marie ! Ô Divine Mère de Jésus, rougissant de confusion, abîmé de douleur, je n'ose lever les yeux vers Vous. Hélas ! Je suis plus qu'infidèle ! Oui, c'est ma perfidie, ce sont mes crimes pleins de déguisements, qui ont trahi votre Amour ; oui, ce sont mes crimes pleins d'hypocrisie qui ont plongé ce glaive cruel dans vos Cœurs Divins. Hélas ! Honteux de tant d'égarements et de forfaits, je sollicite de ces Cœurs pleins d'amour un pardon plein d'indulgence ! Et j'en suis souverainement indigne ! Mais nuit et jour je me réfugierai dans l'asile qui m'y est offert ; nuit et jour au milieu des gémissements et des larmes, je ferai entendre les cris perçants de ma douleur : Miséricorde, ô Adorable Cœur de Jésus ! Miséricorde, ô Cœur Sacré de Marie ! A l'abri de cette Miséricorde inépuisable, non, je ne pourrai plus tomber dans le péché, et je méditerai sans cesse sur les bienfaits et les souffrances de ces Cœurs généreux, qui ne se lassent ni de souffrir, ni d'aimer.

Pater Noster + Ave Maria + Gloria Patri
V/. Miserere nostri, Domine ;
V/. Ayez pitié de nous, Seigneur ;
R/. Miserere nostri.
R/. Ayez pitié de nous.
V/. Fidelium animæ, per misericordiam Dei requiescant in pace.
V/. Que les âmes des fidèles défunts reposent en paix par la Miséricorde de Dieu.
R/. Amen.
R/. Ainsi soit-il.

En allant à la Cinquième Station :
Un étranger, par contrainte,
Vient se courber sous la Croix ;
Ah ! Simon, bannis la crainte,
Apprends à bénir ce choix !
Cette charge si cruelle
Est un joug doux et léger,
Lorsque Jésus nous appelle
Lui-même à la partager.

Ô Vierge Sainte ! Ô Marie !
Dont les royales Douleurs
Ont plongé l'Âme attendrie
Dans un déluge de pleurs !
Avec Vous que je gémisse
Sur ce Chemin douloureux ;
Qu'en Le suivant je m'unisse
À Vos soupirs, à Vos vœux.


V.jpg

Cinquième Station : Simon aide Jésus à porter sa Croix

Simon le Cyrénéen aide Jésus à porter sa Croix.

V/. Adoramus te, Christe, et benedicimus tibi ;
V/. Nous Vous adorons, Seigneur Jésus, et nous Vous bénissons ;
R/. Quia per sanctam Crucem tuam redemisti mundum.
R/. Parce que Vous avez racheté le monde par votre Croix Sacrée.

Considère bien ce Cyrénéen, ô mon âme ! N'est-ce pas avec répugnance, n'est-ce pas aussi par contrainte que tu te charges de la Croix ? Il est temps enfin de reconnaître la servitude où te retiennent les créatures ; il est temps d'ouvrir les yeux sur la tyrannie des biens périssables du monde ; il est temps de sortir de ce funeste asservissement. C'est ainsi que tu recevras assez de force et assez de vigueur pour aider Jésus à porter Son humiliant fardeau. Ah ! Qu’Il sera soulagé ce Bon Maître, si tu embrasses de bon cœur toutes les Croix qu'Il choisit pour toi avec une prédilection singulière ! Qu'Il sera consolé, si tu Lui promets de les porter désormais avec patience, et de les soulever avec toute l'ardeur de la plus brûlante reconnaissance !
Ô aimable Jésus, puissé-je avoir assez de magnanimité pour Vous rendre grâces de toutes les tribulations et de toutes les adversités que Vous me destinez ! Puissé-je aimer à souffrir pour Vous et avec Vous ! Puissé-je, ô mon Dieu, me soumettre avec patience et avec amour à toutes ces épreuves, à tous ces évènements que nous appelons dans cette vie malheurs et injustices, tandis que ce sont des germes féconds d'éternelles délices ! Que je mêle mes larmes avec Vos larmes, mes douleurs avec Vos douleurs, mon sang avec Votre sang ; que j'attache ma Croix à Votre Croix, et je courberai avec joie ma tête sous Votre joug plein de douceur.

Pater Noster + Ave Maria + Gloria Patri
V/. Miserere nostri, Domine ;
V/. Ayez pitié de nous, Seigneur ;
R/. Miserere nostri.
R/. Ayez pitié de nous.
V/. Fidelium animæ, per misericordiam Dei requiescant in pace.
V/. Que les âmes des fidèles défunts reposent en paix par la Miséricorde de Dieu.
R/. Amen.
R/. Ainsi soit-il.

En allant à la Sixième Station :
Véronique voit son Maître
Souillé de sang et de crachats ;
Elle s'élance, pénètre
A travers ces scélérats :
De son voile, avec courage,
Elle essuie un Dieu Sauveur ;
Et cette adorable Image
S'y grave avec Sa douleur.

Ô Vierge Sainte ! Ô Marie !
Dont les royales Douleurs
Ont plongé l'Âme attendrie
Dans un déluge de pleurs !
Avec Vous que je gémisse
Sur ce Chemin douloureux ;
Qu'en Le suivant je m'unisse
À Vos soupirs, à Vos vœux.


VI.jpg

Sixième Station : Sainte Véronique essuie le Visage de Jésus

La Véronique essuie la Face de Jésus-Christ.

V/. Adoramus te, Christe, et benedicimus tibi ;
V/. Nous Vous adorons, Seigneur Jésus, et nous Vous bénissons ;
R/. Quia per sanctam Crucem tuam redemisti mundum.
R/. Parce que Vous avez racheté le monde par votre Croix Sacrée.

Contemplez cette femme héroïque ; elle s'avance à travers la foule des soldats, pour voir son Divin Maître ; elle Le voit, mais tout couvert de crachats, de sueur, de poussière et de sang : un tel spectacle attendrit son âme jusqu'aux larmes ; son amour l'emporte sur la crainte ; elle vole, elle tombe aux pieds de Jésus, elle essuie avec respect ces traits défigurés ; et ces traits augustes demeurent empreints sur son voile.
Ô Jésus, le plus beau des enfants des hommes ! En quel état Vous a réduit votre Amour pour moi ! Non, jamais Vous n'avez mieux commandé mes adorations et mes hommages ; mais aussi, quand aurai-je assez d'amour et de courage pour graver si profondément dans mon cœur les traits adorables de Jésus crucifié, que j'en fasse toujours ma gloire et mes délices ? Daignez les graver Vous-même, ô mon Dieu, avec Votre sang, en caractères ineffaçables ; que je ne craigne point de les porter partout avec moi, de m'avouer au milieu des hommes pour le disciple de votre Croix ; que votre Image auguste, sans cesse présente à mes yeux, me renouvelle sans cesse le douloureux souvenir de votre Passion, et je ne laisserai pas s'écouler un seul instant sans publier la grandeur de Vos miséricordes ; je ne laisserai pas luire un seul jour sans proclamer les bienfaits de votre Amour envers le plus ingrat de tous les pécheurs.

Pater Noster + Ave Maria + Gloria Patri
V/. Miserere nostri, Domine ;
V/. Ayez pitié de nous, Seigneur ;
R/. Miserere nostri.
R/. Ayez pitié de nous.
V/. Fidelium animæ, per misericordiam Dei requiescant in pace.
V/. Que les âmes des fidèles défunts reposent en paix par la Miséricorde de Dieu.
R/. Amen.
R/. Ainsi soit-il.

En allant à la Septième Station :
On Le presse sans relâche ;
Chacun arme son courroux ;
Je vois cet Agneau sans tâche
Tomber encore sous les coups.
C'est à nous d'être victimes ;
Arrêtez, cruels bourreaux !
C'est pour effacer nos crimes,
Que Son sang coule à grands flots.

Ô Vierge Sainte ! Ô Marie !
Dont les royales Douleurs
Ont plongé l'Âme attendrie
Dans un déluge de pleurs !
Avec Vous que je gémisse
Sur ce Chemin douloureux ;
Qu'en Le suivant je m'unisse
À Vos soupirs, à Vos vœux.


VII.jpg

Septième Station : Jésus tombe une Deuxième Fois

Jésus tombe de nouveau sous le poids de la Croix.

V/. Adoramus te, Christe, et benedicimus tibi ;
V/. Nous Vous adorons, Seigneur Jésus, et nous Vous bénissons ;
R/. Quia per sanctam Crucem tuam redemisti mundum.
R/. Parce que Vous avez racheté le monde par votre Croix Sacrée.

Contemple encore, ô mon âme, Celui qui est ton Maître : Le voilà encore victime de l'impatience barbare de Ses ennemis : succombant sous le faix du bois destiné à son Sacrifice, Il se laisse aller, le visage contre terre ; et Ses bourreaux redoublent de cruauté ; et cette vile populace redouble ses fureurs. Que de réflexions pénibles devraient aussi t'accabler en ce moment ! Que de réflexions sur la fierté de ton orgueil, sur la vanité de tes paroles, sur la hauteur de tes démarches, sur les complaisances secrètes de ton amour-propre, devraient t'anéantir au-dessous de toutes les créatures !
Jésus, Force des martyrs, ô Vous, dont la puissance égale les grandeurs ! Daignez abaisser ma hauteur sous le joug de la Croix ; que je maîtrise, que j'extirpe sans retour jusqu'au plus léger mouvement de complaisance et de vanité ; que je marche désormais rempli de confusion et plein du mépris de moi-même ; que j'embrasse de bon cœur l'oubli, l'abjection, les rebuts, et que je parvienne par la puissance de votre Grâce à imprimer pour toujours dans mon âme l'Humilité de votre Cœur.

Pater Noster + Ave Maria + Gloria Patri
V/. Miserere nostri, Domine ;
V/. Ayez pitié de nous, Seigneur ;
R/. Miserere nostri.
R/. Ayez pitié de nous.
V/. Fidelium animæ, per misericordiam Dei requiescant in pace.
V/. Que les âmes des fidèles défunts reposent en paix par la Miséricorde de Dieu.
R/. Amen.
R/. Ainsi soit-il.

En allant à la Huitième Station :
Non, ne versez pas de larmes
Sur moi, filles d'Israël !
Pour moi la mort a des charmes ;
J'obéis à L'Éternel.
Pleurez plutôt sur vous-mêmes,
Sur vos malheureux enfants ;
Pleurez sur les maux extrêmes
Qui suivront leurs châtiments.

Ô Vierge Sainte ! Ô Marie !
Dont les royales Douleurs
Ont plongé l'Âme attendrie
Dans un déluge de pleurs !
Avec Vous que je gémisse
Sur ce Chemin douloureux ;
Qu'en Le suivant je m'unisse
À Vos soupirs, à Vos vœux.


VIII.jpg

Huitième Station : Jésus parle aux Saintes femmes

Le Sauveur prédit aux Filles de Jérusalem les maux de leur patrie.

V/. Adoramus te, Christe, et benedicimus tibi ;
V/. Nous Vous adorons, Seigneur Jésus, et nous Vous bénissons ;
R/. Quia per sanctam Crucem tuam redemisti mundum.
R/. Parce que Vous avez racheté le monde par votre Croix Sacrée.

Ô mon âme, admire ici la générosité de Jésus-Christ : ces femmes pleurent sur Ses souffrances ; et Lui, Il ne leur demande des larmes que pour leur faire déplorer l'aveuglement de leurs enfants et les malheurs de leur patrie. Ah ! Si jusqu'ici tu as pleuré sur Jésus qu'on outrage et qui souffre, apprends donc maintenant à pleurer aussi sans cesse sur toi-même, sur tes égarements et sur les maux effrayants auxquels tu n'as cessé de t'exposer, en ne cessant de L'offenser.
Ô Sauveur plein d'Amour, pourquoi mon cœur ne se brise-t-il pas ? Pourquoi n'est-il pas inondé d'un déluge de larmes, et de larmes d'un repentir sincère et continuel ? Hélas ! C’est de Vous seul que je peux recevoir ce Don inestimable d'ineffables gémissements et de larmes abondantes ? Je Vous les demande donc, ô Jésus, ces larmes de regret, ces larmes de componction. Quand elles auront commencé à laver mes iniquités et mes crimes, peut-être daignerez-Vous aussi m'accorder, comme à ces femmes, un regard de consolation et d'amour.

Pater Noster + Ave Maria + Gloria Patri
V/. Miserere nostri, Domine ;
V/. Ayez pitié de nous, Seigneur ;
R/. Miserere nostri.
R/. Ayez pitié de nous.
V/. Fidelium animæ, per misericordiam Dei requiescant in pace.
V/. Que les âmes des fidèles défunts reposent en paix par la Miséricorde de Dieu.
R/. Amen.
R/. Ainsi soit-il.

En allant à la Neuvième Station :
Il gravissait le Calvaire,
Traînant Son énorme poids ;
Sous cette Croix meurtrière
Il tombe encore une fois.
Ciel ! Dérobe à la vengeance
Ceux qui m'osent outrager ;
C'est ainsi, quand on l'offense,
Qu'un Chrétien doit se venger.

Ô Vierge Sainte ! Ô Marie !
Dont les royales Douleurs
Ont plongé l'Âme attendrie
Dans un déluge de pleurs !
Avec Vous que je gémisse
Sur ce Chemin douloureux ;
Qu'en Le suivant je m'unisse
À Vos soupirs, à Vos vœux.


IX.jpg

Neuvième Station : Jésus tombe pour la Troisième Fois

Jésus tombe pour la Troisième Fois.

V/. Adoramus te, Christe, et benedicimus tibi ;
V/. Nous Vous adorons, Seigneur Jésus, et nous Vous bénissons ;
R/. Quia per sanctam Crucem tuam redemisti mundum.
R/. Parce que Vous avez racheté le monde par votre Croix Sacrée.

Quelle dût être douloureuse cette nouvelle défaillance de Jésus-Christ ! Il atteignait le sommet du Calvaire. Ses ennemis, transportés d'une joie pleine de rage, pressent à coups redoublés l'adorable Victime. Ah ! Ce qui émeut Jésus, ce n'est plus le Sacrifice qu'Il va consommer ; c'est la malice d'un si grand nombre de pécheurs qui s'obstinent à rendre inutile l'effusion de Son sang ; cette pensée plonge Son âme dans la tristesse de la mort ; Il en est si douloureusement navré, que Ses forces L'abandonnent encore.
Ô Dieu de douleur et d'amour, serais-je du nombre de ces pécheurs ? Ah ! Je le sais, mes rechutes dans le péché ont été bien multipliées et bien criminelles ; jusqu'ici j'ai ajouté de nouveaux tourments à Vos tourments, en ajoutant de nouveaux crimes à mes crimes ; mais, je Vous l'ai promis, je vais mettre un terme à cette existence de crimes, en Vous sacrifiant cette volonté rebelle, cause de tous mes maux ; daignez accepter cet holocauste ; et dépouillé de ma volonté, je dirai avec plus de confiance : Non, mon Dieu, je ne Vous offenserai plus ; non, désormais, plus de péché.

Pater Noster + Ave Maria + Gloria Patri
V/. Miserere nostri, Domine ;
V/. Ayez pitié de nous, Seigneur ;
R/. Miserere nostri.
R/. Ayez pitié de nous.
V/. Fidelium animæ, per misericordiam Dei requiescant in pace.
V/. Que les âmes des fidèles défunts reposent en paix par la Miséricorde de Dieu.
R/. Amen.
R/. Ainsi soit-il.

En allant à la Dixième Station :
On saisit l'Agneau Céleste,
On Le dépouille à grands cris.
Ah ! Quel trait, péché funeste,
Blesse nos cœurs attendris !
Descendez, Anges fidèles ;
Prévenez ces attentats ;
Venez ; cachez sous vos ailes
Ces Membres si délicats.

Ô Vierge Sainte ! Ô Marie !
Dont les royales Douleurs
Ont plongé l'Âme attendrie
Dans un déluge de pleurs !
Avec Vous que je gémisse
Sur ce Chemin douloureux ;
Qu'en Le suivant je m'unisse
À Vos soupirs, à Vos vœux.


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Dixième Station : Jésus est dépouillé de Ses vêtements

Jésus est dépouillé de Ses vêtements, et abreuvé de fiel.

V/. Adoramus te, Christe, et benedicimus tibi ;
V/. Nous Vous adorons, Seigneur Jésus, et nous Vous bénissons ;
R/. Quia per sanctam Crucem tuam redemisti mundum.
R/. Parce que Vous avez racheté le monde par votre Croix Sacrée.

Quelles durent être les angoisses du Cœur de Jésus-Christ ! On Le dépouille à la vue d'une immense multitude ; on Lui arrache Ses vêtements avec insolence : le sang avait collé Sa robe à Sa chair sacrée ; le sang ruisselle plus abondamment de cette chair si cruellement déchirée. Ses lèvres sont abreuvées d'un vin d'amertume, et Sa bouche est infectée de fiel. Quelle expiation de notre sensualité ! Quelle expiation de nos outrages à la plus délicate des Vertus !
Ô Jésus, quel est donc cet horrible renversement ! Je ne vois sur Vous que du sang ; je ne vois que de larges plaies sur Votre chair virginale ; je ne vois de tous côtés que des amertumes. C'est donc là ce qu'on trouve sur la voie qui mène au Calvaire ! Sur cette voie où je suis engagé, et que je Vous ai promis de suivre ! Affermissez donc, Seigneur, affermissez Votre ouvrage : mêlez tant d'amertumes à ma vie, et faites-les moi si bien aimer, que j'aille me désaltérer avec avidité dans les eaux amères de votre Passion ; que j'expie ainsi les voluptés et les délices où j'ai perdu mon innocence, et où se perdrait mon bonheur.

Pater Noster + Ave Maria + Gloria Patri
V/. Miserere nostri, Domine ;
V/. Ayez pitié de nous, Seigneur ;
R/. Miserere nostri.
R/. Ayez pitié de nous.
V/. Fidelium animæ, per misericordiam Dei requiescant in pace.
V/. Que les âmes des fidèles défunts reposent en paix par la Miséricorde de Dieu.
R/. Amen.
R/. Ainsi soit-il.

En allant à la Onzième Station :
Une troupe mutinée L'insulte et crie à l'envi :
S'Il changeait Sa destinée,
Oui, nous croirions tous en Lui.
Il peut la changer sans peine,
Malgré vos nœuds et vos clous ;
Mais le nœud qui seul L'enchaîne,
C'est l'Amour qu'Il a pour nous.

Ô Vierge Sainte ! Ô Marie !
Dont les royales Douleurs
Ont plongé l'Âme attendrie
Dans un déluge de pleurs !
Avec Vous que je gémisse
Sur ce Chemin douloureux ;
Qu'en Le suivant je m'unisse
À Vos soupirs, à Vos vœux.


XI.jpg

Onzième Station : Jésus est cloué sur la Croix

Jésus est attaché à la Croix, en présence de Sa Mère.

V/. Adoramus te, Christe, et benedicimus tibi ;
V/. Nous Vous adorons, Seigneur Jésus, et nous Vous bénissons ;
R/. Quia per sanctam Crucem tuam redemisti mundum.
R/. Parce que Vous avez racheté le monde par votre Croix Sacrée.

Contemple Jésus-Christ en ce moment, âme sensuelle : Il s'étend Lui-même sur l'arbre de la Croix. Quelles souffrances, pendant que les coups redoublés des marteaux enfoncent des clous aigus dans Ses mains divines et dans Ses pieds sacrés ! Les chairs se déchirent encore ; les os meurtris se déplacent ; les nerfs se froissent et se tordent, les veines rompent, le sang s'échappe de toutes parts, et coule à grands flots de tous Ses membres à la fois. A ces épouvantables douleurs, vient se joindre une soif ardente, que rend plus ardente encore le vinaigre qu'on Lui offre.
Ô Jésus, combien de fois mes péchés, avec un sang-froid sacrilège, ont-ils déchiré Votre corps adorable ! Combien de fois ai-je percé Vos mains, en plongeant les miennes dans le bourbier du crime ! Combien de fois ai-je percé Vos pieds en courant dans la carrière de l'iniquité ! Combien de fois surtout ai-je percé votre Cœur Sacré, en ouvrant le mien à l'attrait des passions déréglées !
Ah ! Que la Pénitence et la Mortification crucifient donc maintenant ces passions détestables ! Oui, Jésus, que mon cœur soit crucifié avec votre Cœur, et mon cœur ne pourra plus trahir ni affliger le Vôtre.

Pater Noster + Ave Maria + Gloria Patri
V/. Miserere nostri, Domine ;
V/. Ayez pitié de nous, Seigneur ;
R/. Miserere nostri.
R/. Ayez pitié de nous.
V/. Fidelium animæ, per misericordiam Dei requiescant in pace.
V/. Que les âmes des fidèles défunts reposent en paix par la Miséricorde de Dieu.
R/. Amen.
R/. Ainsi soit-il.

En allant à la Douzième Station :
Il expire, et la nature
Dans Lui pleure son Auteur ;
Il n'est point de créature
Qui ne marque Sa douleur ;
Un spectacle si terrible
Ne pourra-t-il me toucher ?
Et serai-je moins sensible
Que n'est le plus dur rocher ?

Ô Vierge Sainte ! Ô Marie !
Dont les royales Douleurs
Ont plongé l'Âme attendrie
Dans un déluge de pleurs !
Avec Vous que je gémisse
Sur ce Chemin douloureux ;
Qu'en Le suivant je m'unisse
À Vos soupirs, à Vos vœux.


XII.jpg

Douzième Station : Jésus meurt sur la Croix

Elle représente le Calvaire où Jésus meurt sur la Croix.

V/. Adoramus te, Christe, et benedicimus tibi ;
V/. Nous Vous adorons, Seigneur Jésus, et nous Vous bénissons ;
R/. Quia per sanctam Crucem tuam redemisti mundum.
R/. Parce que Vous avez racheté le monde par votre Croix Sacrée.

Élève les yeux, ô âme pécheresse ! Contemple Jésus ; Il expire entre le Ciel et la terre. Écoute ses Dernières Paroles, et admire la suavité et l'énergie de son Amour : Il prie pour ceux qui L'outragent : Il accorde le Paradis au criminel qui le demande ; Il confie Sa mère au disciple qu'Il aime ; Il donne à Saint Jean la Mère qu'Il chérit ; Il remet Son âme entre les mains de son Père Céleste : tout est consommé ; Sa tête s'incline : Il meurt. Ah ? Pourrais-je quitter le Calvaire sans être tout à Dieu ?
Ô Rédempteur plein d'amour, de quelle consolation soudaine s'enivre mon âme ! Quelles douces larmes baignent et rafraîchissent mes yeux ! Quel est ce sentiment nouveau de joie et de confiance, qui ravit si délicieusement mon cœur ! Ah ! J'entends de si consolantes Paroles ! Jésus me pardonne du haut de la Croix. Oui, pécheurs, consolons-nous tous ensemble au pied de cette Croix ; Jésus voit l'amertume et la sincérité de notre repentir ; Il voit que nous allons tout expier ; Il voit qu'à notre tour nous allons tout pardonner ; et Il penche Sa tête pour nous donner à tous le baiser du pardon et de l'amour.

Pater Noster + Ave Maria + Gloria Patri
V/. Miserere nostri, Domine ;
V/. Ayez pitié de nous, Seigneur ;
R/. Miserere nostri.
R/. Ayez pitié de nous.
V/. Fidelium animæ, per misericordiam Dei requiescant in pace.
V/. Que les âmes des fidèles défunts reposent en paix par la Miséricorde de Dieu.
R/. Amen.
R/. Ainsi soit-il.

En allant à la Treizième Station :
De ce lit de Vos souffrances,
Seigneur ! Quand Vous descendez,
Punirez-Vous tant d'offenses ?
Grâce ! Ô Jésus ! Pardonnez :
Oui, tenez Votre promesse ;
Après Vous attirez-nous ;
Pour prix de Votre tendresse,
Puissions-nous mourir pour Vous !

Ô Vierge Sainte ! Ô Marie !
Dont les royales Douleurs
Ont plongé l'Âme attendrie
Dans un déluge de pleurs !
Avec Vous que je gémisse
Sur ce Chemin douloureux ;
Qu'en Le suivant je m'unisse
À Vos soupirs, à Vos vœux.


XIII.jpg

Treizième Station : Jésus est descendu de la Croix

Jésus est descendu de la Croix, et remis à Sa Mère.

V/. Adoramus te, Christe, et benedicimus tibi ;
V/. Nous Vous adorons, Seigneur Jésus, et nous Vous bénissons ;
R/. Quia per sanctam Crucem tuam redemisti mundum.
R/. Parce que Vous avez racheté le monde par votre Croix Sacrée.

Qu'elle dût être profonde la douleur de Marie, en recevant le Corps inanimé de son Fils ! Elle fixe ce Visage meurtri et décoloré, ces Lèvres pâles et flétries, ce Corps en lambeaux, ces Mains percées, ces Pieds déchirés ; Elle contemple ce Cœur si largement ouvert ; et le glaive d'une douleur mille fois plus cruelle rouvre toutes les blessures de son Cœur maternel ; mais ces indicibles souffrances, Elle les supporte avec courage, en pensant que la Rédemption du genre humain vient d'être le prix de la Croix.
Ô Marie ! Ô Mère de Miséricorde ! Quand serai-je digne de compatir à Vos peines par mon repentir et mon amour ? Quand serai-je digne de Votre amour et de Vos bienfaits ? Ah ! Daignez ajouter une nouvelle Grâce à Celle du Pardon de mon Dieu, que je dois à votre incomparable Charité ; permettez-moi d'adorer aussi Jésus sans mouvement dans Vos bras. Que Ses souffrances et les Vôtres soient toujours à mon cœur aussi présentes et aussi sensibles qu'elles le furent à votre Cœur ; et cette Faveur précieuse me préservera, à jamais, même de la faute la plus légère.

Pater Noster + Ave Maria + Gloria Patri
V/. Miserere nostri, Domine ;
V/. Ayez pitié de nous, Seigneur ;
R/. Miserere nostri.
R/. Ayez pitié de nous.
V/. Fidelium animæ, per misericordiam Dei requiescant in pace.
V/. Que les âmes des fidèles défunts reposent en paix par la Miséricorde de Dieu.
R/. Amen.
R/. Ainsi soit-il.

En allant à la Quatorzième Station :
Voici nos derniers hommages,
Adorable Rédempteur !
Pour toujours ce sont des gages
Et d'amour et de ferveur ;
Puisque nos erreurs passées
S'expient dans ce tombeau,
Dans nos cœurs, dans nos pensées,
Tout va devenir nouveau.

Ô Vierge Sainte ! Ô Marie !
Dont les royales Douleurs
Ont plongé l'Âme attendrie
Dans un déluge de pleurs !
Avec Vous que je gémisse
Sur ce Chemin douloureux ;
Qu'en Le suivant je m'unisse
À Vos soupirs, à Vos vœux.


XIV.jpg

Quatorzième Station : Jésus est mis au Tombeau

Elle représente le Sépulcre où fut déposé le Corps adorable de Jésus-Christ.

V/. Adoramus te, Christe, et benedicimus tibi ;
V/. Nous Vous adorons, Seigneur Jésus, et nous Vous bénissons ;
R/. Quia per sanctam Crucem tuam redemisti mundum.
R/. Parce que Vous avez racheté le monde par votre Croix Sacrée.

Adorable Sauveur, voici donc où repose le prix inestimable de notre âme ! Arrosons de nos larmes cette Tombe sacrée que mouillèrent les larmes d'une Mère singulièrement aimée, d'un Disciple tendrement chéri, et de tant de pieuses âmes, favorisées de la Prédilection Divine ; adorons Jésus dans cet état de mort, renfermons aussi notre cœur dans ce Sépulcre, cachons-le dans le Cœur entr'ouvert de notre Dieu ; et qu'il reparaisse à la lumière, tout nouveau, après y avoir reçu une vie toute nouvelle de Salut et de Grâce, de Sanctification et d'Amour. Puisse-t-il donc, ce cœur, dans cette vallée de gémissements, ne trouver de consolation qu'au souvenir de cette Passion, si riche en miséricorde et si féconde en amour !
Puissions-nous, en méditant chaque jour sur ces mystérieuses douleurs, mériter au dernier moment de la vie, de recevoir dans notre cœur le Corps Vivant de l'Agneau, la Chair auguste et vivifiante du Dieu qui nous laisse un tel gage de son admirable dilection ! Puissions-nous, à ce moment de crainte, rassurer nos frayeurs, en prononçant avec une dévotion consolante et suave les Noms Sacrés, les Noms Aimables de Jésus et de Marie !
Puisse notre dernier soupir se confondre avec le Dernier Soupir de Jésus sur la Croix ! Puisse notre âme dirigée par l'Amour Divin, s'envoler sur les pas de Marie, jusqu'au sein de la Gloire immuable et de l'Éternelle Félicité !

Pater Noster + Ave Maria + Gloria Patri
V/. Miserere nostri, Domine ;
V/. Ayez pitié de nous, Seigneur ;
R/. Miserere nostri.
R/. Ayez pitié de nous.
V/. Fidelium animæ, per misericordiam Dei requiescant in pace.
V/. Que les âmes des fidèles défunts reposent en paix par la Miséricorde de Dieu.
R/. Amen.
R/. Ainsi soit-il.

Devant la Quatorzième Station :
De ce Sanglant Sacrifice,
Nos cœurs, pour longtemps émus,
Aimeront avec délice,
Et la Croix et ses Vertus.
Vierge Sainte ! Dans notre âme,
Augmentez-en les désirs,
Et daignez, d'un trait de flamme,
Y graver ces souvenirs.

Ô Vierge Sainte ! Ô Marie !
Dont les royales Douleurs
Ont plongé l'Âme attendrie
Dans un déluge de pleurs !
Avec Vous que je gémisse
Sur ce Chemin douloureux ;
Qu'en Le suivant je m'unisse
À Vos soupirs, à Vos vœux.


Conclusion du Chemin de la Croix :
La Procession étant revenue au lieu d'où elle était partie, tout le monde se met à genoux.

En ce dernier moment, ô mon âme, écoute avec une religieuse attention les tendres gémissements de la Mère de Douleurs. Du sein de la Félicité et de la Gloire que son Fils faisait rejaillir sur Elle, soudain Elle est tombée dans un abîme de désolation amère ; et ces tristes pensées sont mêlées de souvenirs qui les rendent plus tristes encore.
Combien de fois Elle a relevé de Son berceau ce Fils adorable, dont le Corps inanimé est resserré dans les flancs d'un rocher ! Combien de fois Elle a contemplé, dormant sur Ses genoux ou reposant sur Son sein virginal, ce Fils chéri, que renferme aujourd'hui un tombeau ténébreux ! Combien de fois Ses mains L'ont-elles couvert de pauvres langes ! Et maintenant Il est enveloppé des bandelettes de la mort ! La pierre du sépulcre, la nudité du Calvaire, Lui rappellent la pierre de la Crèche, le dénuement de Bethleem, et ne Lui offrent ni leurs consolations ni leurs douceurs.
Si l'excès de la douleur endort parfois cette pauvre Mère, Elle croit encore presser son Fils dans Ses bras ; et Ses mains, retombant sur la pierre glacée, réveillent Sa douleur.
Ah ! S'écrie-t-Elle, venez donc ici, nations de la terre, venez, générations des hommes ; venez, vous tous qui deviez m'appeler Bienheureuse ; venez contempler cette Félicité qui devait exciter vos transports ; venez et voyez s'il fut jamais une douleur semblable à ma douleur ! Ô grand Dieu, combien Vous m'aviez élevée ! Les Anges en étaient étonnés : ils Vous adorent en silence, ces Esprits si purs ; ils Vous adorent, abîmés dans l'immensité de votre Gloire. Et moi, moi seule dans l'univers, j'avais reçu le privilège de glorifier votre Nom et de célébrer vos Grandeurs. Hélas ! Auprès du Tombeau de mon Fils, je ne peux plus que soupirer et gémir. Et je suis seule. Ah ! De quel glaive de douleur Vous avez percé et déchiré mon âme, ô mon Dieu ! Quelle est la mère qui ne trouvera pas des cœurs compatissants à la mort de son fils ? Et moi je suis seule auprès de ce Sépulcre ; nulle voix ne répond à mes plaintes ; personne n'entend mes soupirs. Et quelle mort que Celle de mon Fils !
Mais des ennemis superbes, enivrés du succès de leurs trames sanglantes, des soldats féroces troublent tout-à-coup les douleurs solitaires de cette Mère désolée ; ils viennent Lui ravir jusqu'à la consolation de pleurer auprès du Corps de son Fils. Persécuteurs, même au-delà du Tombeau, ils viennent impitoyablement fermer ce Sépulcre, et arracher à Ses regards les restes de Jésus.
Ah ! Fuyez, Mère généreuse ; fuyez, cachez Vos douleurs à cette troupe inhumaine ; étouffez Vos gémissements. Descendez, descendez du Calvaire ; non, non, Vous ne Vous égarerez pas. Vos yeux découvriront sans peine le chemin du retour ; ah ! La Croix de votre Fils l'a sillonné de traces trop profondes ; le Sang de votre Fils en a trop bien marqué tous les pas ; descendez, et Vous pourrez sans obstacle contempler plus d'une fois ces douloureux vestiges.

Ainsi soit-il.

Saint Léonard de Port-Maurice (1676-1751) - « Via Crucis ou Méthode pratique du Chemin de la Croix », p. 155-191, chez Bricon (1828)

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Voir « Tous les Chemins de Croix de différents auteurs » (plus d’une centaine)

Voir également de Saint Léonard de Port-Maurice :
- La « Biographie » de Saint Léonard de Port-Maurice
- La Prière du Matin « Ô Dieu Éternel, je Vous offre toutes mes pensées, toutes mes paroles et toutes mes actions de ce jour » de Saint Léonard de Port-Maurice
- La Prière à son Ange Gardien « Ô mon Ange tutélaire, je vous prie de me garder dans la voie du Salut » de Saint Léonard de Port-Maurice
- La Prière devant le Saint Sacrement « Ô mon âme, te voici en Présence de ton Dieu fait homme par amour pour toi » de Saint Léonard de Port-Maurice
- La Prière avant la Sainte Messe « Mon bien-aimé Sauveur, faites que, par les Mérites de ce Divin Sacrifice, j'obtienne le Pardon entier de mon âme » de Saint Léonard de Port-Maurice
- La Prière avant le Saint Sacrifice de la Sainte Messe « Ô mon Dieu, je Vous offre les Humiliations et les Hommages que Jésus Vous rend sur cet Autel » de Saint Léonard de Port-Maurice
- La Prière depuis l’Évangile jusqu'à l’Élévation « Ô mon Dieu, je Vous demande Miséricorde pour tant de péchés énormes que j'ai commis » de Saint Léonard de Port-Maurice
- La Prière pendant l’Élévation « Ô Vous tous, aidez-moi à remercier mon Dieu et offrez-Lui toutes les Messes qui se célèbrent maintenant dans tout le monde » de Saint Léonard de Port-Maurice
- La Prière avant la Sainte Communion « Adorable Jésus, je crois fermement que Vous êtes ici réellement présent dans le saint Sacrement » de Saint Léonard de Port-Maurice
- La Prière après la Sainte Communion « Ô Dieu de mon âme, accordez-moi toutes les Grâces que Vous savez m'être nécessaires » de Saint Léonard de Port-Maurice
- La Prière après la Sainte Messe « Ô Reine du Ciel et de la terre, accordez-moi la Grâce de passer saintement cette journée » de Saint Léonard de Port-Maurice
- Le « Chemin de Croix » de Notre Seigneur Jésus-Christ lors de sa Passion du Vendredi Saint de Saint Léonard de Port-Maurice
- Les Quatorze Stations de la « Via Crucis ou Méthode pratique de l'Exercice du Chemin de la Croix » de Saint Léonard de Port-Maurice