Macron est-il dangereux pour l’Humanité ?
Alors que le projet de loi de « révision des lois de bioéthique », une loi injuste, inégalitaire et dangereuse pour l’humanité, arrive en deuxième lecture à l’Assemblée nationale ce 27 juillet, Mgr Michel Aupetit, archevêque de Paris, dénonce cette urgence démoniaque et Mgr Pierre d’Ornellas, archevêque de Rennes et président du Groupe bioéthique de la Conférence des Evêques de France explique les enjeux et les dangers de ce projet de loi dans une conférence et signe la Tribune « La bioéthique du monde d’après » publiée par de nombreux diocèses, associations et mouvements Catholiques. Selon Mgr Dominique Rey « Cette précipitation est source de scandale » !
« Alors que la plupart des réformes importantes sont à reporter ou à revisiter, il n’y aurait pas d’autres urgences aujourd’hui que de faire passer en force et dans la discrétion du mois de juillet cet ensemble de lois qui touche à l’essence même de notre humanité ! » (Mgr Michel Aupetit, archevêque de Paris, dans le Figaro du 30 juin 2020)
Port des masques et Covid-19, incendie de la cathédrale de Nantes, négociations européennes, … l’actualité est chargée et les débats sur la bioéthique sont pour le moins relégués à l’arrière-plan. En cette fin du mois de juillet, ils font pourtant l’objet d’études et de débats à l’Assemblée nationale... Macron le démon est à l'œuvre !
La Vidéo de la Conférence donnée ce lundi 20 juillet 2020 par Mgr Pierre d’Ornellas, archevêque de Rennes et président du Groupe bioéthique de la CEF, qui explique les enjeux et les dangers du projet de loi tel qu’il est présenté par la « Commission spéciale chargée d’examiner le projet de loi relatif à la bioéthique » :
La Tribune « La bioéthique du monde d’après » publiée le 20 juillet 2020 par la Conférence des Évêques de France et signée par Mgr Pierre d’Ornellas :
Alors que le projet de loi de révision des lois de bioéthique arrive en deuxième lecture à l’Assemblée nationale le 27 juillet, la Conférence des évêques de France alerte sur la volonté d’adoption en urgence d’une loi injuste et inégalitaire. Mgr Pierre d’Ornellas, archevêque de Rennes et président du Groupe bioéthique de la Conférence des évêques de France explique les enjeux et les dangers du projet de loi tel qu’il est présenté par la « Commission spéciale chargée d’examiner le projet de loi relatif à la bioéthique » (voir vidéo ci-dessus).
Quel monde édifions-nous ? Quelle solidarité voulons-nous ? Aussi bien pour nous que pour les générations à venir. Les crises sociales et les alertes écologiques traduisent une réelle inquiétude, tandis que la pandémie du COVID-19 a révélé notre fragilité humaine et économique. La loi de bioéthique va-t-elle augmenter le désarroi ?
Nous changeons d’époque. Il nous faut penser un nouveau progrès. Il ne se réalisera pas sans une vision commune de notre humanité et de son indispensable « fraternité ». Celle-ci exige des remises en question qui nous préservent de la toute-puissance de nos désirs et qui réajustent nos droits et nos devoirs les uns vis-à-vis des autres.
Si nos inquiétudes pour demain se cristallisent dans la crise écologique, nous assistons heureusement à une salutaire prise de conscience en vue de la préservation de la planète, notre maison commune. Il est désormais impossible de rester dans le monde ancien en ne considérant que les solutions techniques, ce qui aurait un effet dévastateur. Les consensus écologiques dessinent un autre progrès pour un monde nouveau, celui de la sobriété heureuse et du partage solidaire.
La bioéthique ne saurait rester étrangère à cette transition. Aujourd’hui, elle est tentée de valider les succès technologiques et le court-terme des profits du marché. Le projet de loi, dans son actuelle mouture, semble s’y enfermer sans avoir conscience que l’être humain en est blessé. Certains plaident faussement qu’ainsi va le sens de l’histoire, ce que contredit le virage écologique qui s’impose à nous ! Ils s’affirment progressistes en ayant une vision étroite du progrès, qui ne considère pas vraiment la santé publique comme bien commun et qui exclut le respect dû à l’être humain le plus fragile !
La bioéthique aussi a besoin d’une salutaire prise de conscience ! Elle doit entendre ces alertes, dont certaines sont devenues plus vives en raison de la pandémie :
- Face aux défis liés au vieillissement de concitoyens de plus en plus nombreux, quelle nouvelle et juste solidarité allons-nous édifier en faveur de nos aînés ?
- Face à une conception gestionnaire des soins selon laquelle un « patient » devient parfois un « client », comment promouvoir une médecine plus humaine pour tous, soutenue par une politique de santé davantage reconnaissante envers les soignants ?
- Face à la volonté de tout maîtriser par les techniques biomédicales, comment discerner en raison les vrais enjeux ? Car les menaces sont réelles : marché des tests génétiques, robotisation et intelligence artificielle sans contrôle suffisant, expérimentation sur des embryons chimères, sélection accrue des enfants à naître, filiation sans paternité, maternité sans gestation, marchandisation de la procréation.
Plus que jamais, une vision audacieuse est nécessaire : grâce au « dialogue », qui est plus qu’un simple débat, développons une compréhension unifiée de la personne humaine en ses dimensions corporelle, psychique, sociale et spirituelle. Le corps n’est pas un matériau manipulable selon tout désir. Les liens humains fondamentaux ne sont pas configurables à volonté, fût-ce celle d’une majorité parlementaire.
Par sa filiation, chacun entre dans l’histoire d’autant plus serein qu’il aura été pleinement respecté dans sa dignité et dans ses droits fondamentaux, dès sa conception. Comment affirmer de façon péremptoire que priver délibérément un enfant d’un père n’est pas un mal pour l’enfant et respecte ses droits ? N’est-ce pas jouer avec le feu que de lui imposer légalement un double lien maternel qui serait biologique avec une femme et gestationnel avec une autre ?
De sa dignité découle la « gratuité » avec laquelle tout être humain, avec ses vulnérabilités et ses limites, est accueilli en raison de sa valeur sans prix. L’éthique ainsi fondée est capable de discerner les violences exercées sur lui et de s’y opposer. Elle résiste à la séduction des techniques nous entraînant dans les dérives de l’eugénisme.
« Fraternité » et « gratuité » permettent d’édifier la société inclusive désirée par tous : accueillir les différences et les fragilités, non comme des problèmes à éradiquer mais comme des sources d’humanité plus grande.
Voilà le chemin d’un progrès véritable et plus juste, qui conduit à ce monde nouveau ! Répondre au défi écologique, c’est inséparablement élaborer une autre bioéthique que celle de l’actuel projet de loi. Ne manquons pas ce rendez-vous grave et plein d’espérance. Sans une conscience renouvelée de l’éthique, le plus fragile sera soumis à la loi du plus fort, et le progrès escompté deviendra régression. Il en va du sens de l’histoire et de notre responsabilité collective !
Mgr Pierre d’Ornellas, archevêque de Rennes, Responsable du Groupe Bioéthique de la CEF
Mgr Pierre-Antoine Bozo, évêque de Limoges
Mgr Nicolas Brouwet, évêque de Tarbes et Lourdes
Mgr Olivier de Germay, évêque d’Ajaccio
Mgr Hervé Gosselin, évêque d’Angoulême
Mgr Vincent Jordy, archevêque de Tours
Mgr Matthieu Rougé, évêque de Nanterre
Père Brice de Malherbe, Département éthique biomédicale, Collège des Bernardins
Père Bruno Saintôt, Département éthique biomédicale, Centre Sèvres
Déclaration de Mgr Dominique Rey sur le projet de loi Bioéthique :
Dans un contexte de difficultés économiques, sociales et sécuritaires profondes, exacerbées par la crise sanitaire que nous traversons, le Gouvernement décide de faire passer à marche forcée, au milieu de l’été, le nouveau projet de loi Bioéthique. Or celui-ci entraîne des bouleversements majeurs pour notre société. Cette précipitation est source de scandale. Faut-il comprendre que ce ne sont plus l’intérêt général et le bien commun qui guident le législateur, mais que des intérêts financiers et un « calendrier idéologique » prévalent désormais dans les choix de société ? Les « éléments de langage » avancés pour défendre le texte sont famille, amour, égalité et épanouissement… Faut-il que ces mots soient à ce point vidés de sens ? Nous entendons malheureusement quant à nous : tri, eugénisme, chimère et transgressions éthiques graves… Cette nouvelle loi entraîne une véritable « régression anthropologique » dont les conséquences ne peuvent être passées sous silence. La Procréation Médicalement Assistée ouverte aux couples de femmes qui privera un enfant de père n’est que la partie émergée d’un texte profondément transgressif. Sachant l’importance de la complémentarité homme/femme, nous ne pouvons accepter un changement anthropologique si profond qu’il effacera volontairement la paternité dans la construction, l’éducation et l’équilibre d’un enfant. Celui-ci ne sera plus reconnu comme un don mais comme un droit. L’enfant sera désormais le fruit d’un « projet parental » inscrit dans la loi, ouvrant ainsi la porte à la Gestation Pour Autrui. Les autres propositions sont indignes d’un Etat qui prétend reconnaître et honorer la dignité de la personne humaine. Je veux parler de la recherche sur l’embryon, légalisée et facilitée, passant d’un régime de demande d’autorisation à celui de simple déclaration. Je veux parler de l’élargissement du Diagnostic Pré Implantatoire aux maladies non héréditaires, du « bébémédicament », des embryons transgéniques, des chimères homme-animal, du nonconsentement du conjoint sur le don de gamètes, de la suppression de l’équipe pluridisciplinaire pour préparer les couples à la Procréation Médicalement Assistée, du remboursement de la PMA etc. Nous sommes bien loin de l’exhortation du Pape François dans Laudato Si unanimement saluée, à une « écologie intégrale » ! On ne peut se contenter d’une écologie qui ne concernerait que le climat et l’environnement, sans tenir compte de la nature et de la dignité de l’homme, de sa conception à sa mort naturelle. L’art de la médecine doit rester au service des personnes, du soin et de l’accompagnement des plus vulnérables, évitant les expériences hasardeuses et inutiles. Entre la France des robots et de la technique, du progrès érigé en nouvelle croyance, et celle de l’attention au pauvre, du refus de la misère, du respect inconditionnel de la personne humaine, de la sobriété et du partage, notre choix est fait. (Monseigneur Dominique Rey, Evêque de Fréjus-Toulon, le 23 Juillet 2020)
« Loi de bioéthique » : mobilisation des AFC :
La crise de la Covid-19 n'est pas encore terminée que les députés sont déjà en train de faire des choix incohérents sur le projet de loi de bioéthique :
• Manipuler les embryons à l’heure où l’écologie est plus que jamais d’actualité, dans les villes et les campagnes
• Faire le lit du business de la procréation au lieu d’encourager la recherche scientifique, en particulier, sur l’infertilité
• Rembourser la PMA pour toutes les femmes au lieu de donner plus de moyens aux hôpitaux et aux soignants.
Car la commission spéciale de bioéthique va encore plus loin que le texte voté en première lecture en octobre 2019 en autorisant le don d’ovocyte d’une femme à sa compagne pour qu’elle puisse porter l’enfant, perturbant ainsi gravement la filiation et ouvrant la porte à la GPA ; la création de chimères ; le diagnostic pré-implantatoire-A, permettant le tri des embryons.
Pour vous et avec vous, les AFC sont encore mobilisées. 24 000 cartes postales humoristiques ont été envoyées aux députés pour les sensibiliser une fois encore aux méfaits de cette loi.
De nombreux présidents d’AFC ont une nouvelle fois rencontré leur député ces derniers jours.
Voir la Prière des Associations Familiales Catholiques (AFC) « Père Saint, envoie ton Esprit Saint sur nos députés de l’Assemblée Nationale »
« Cette fascination pour la technique, de ce qui peut se faire, rend aveugle nos dirigeants politiques au point de leur faire oublier la raison et le bon sens » (Mgr Jean-Pierre Cattenoz, évêque d’Avignon)