Saint Évangile sur la Guérison du Fils de l’Officier du Roi à Capharnaüm selon Saint Jean du Vingtième Dimanche après la Pentecôte :

« En ce temps-là, il y avait un officier du roi, dont le fils était malade à Capharnaüm. Ayant appris que Jésus venait de Judée en Galilée, il alla auprès de Lui, et Le pria de descendre, et de guérir son fils, qui était près de mourir. Jésus lui dit : Si vous ne voyez des signes et des prodiges, vous ne croyez point. L’officier Lui dit : Seigneur, descendez avant que mon fils meure. Jésus lui dit : Va, ton fils vit. Cet homme crut à la Parole que Jésus lui avait dite, et il s’en alla. Comme déjà il descendait, ses serviteurs vinrent au-devant de lui, et lui annoncèrent que son fils vivait. Il leur demanda l’heure à laquelle il s’était trouvé mieux ; et ils lui dirent : Hier, à la septième heure, la fièvre l’a quitté. Le père reconnut que c’était à cette heure-là que Jésus lui avait dit : Ton fils vit ; et il crut, lui, et toute sa maison » (Jean 4, 46-53).

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La Prière sur le Don de la Foi de l’Abbé Le Tourneux « Vous voulez, mon Dieu, qu'on Vous prie avec Foi » :

« Vous voulez, mon Dieu, qu'on Vous prie avec Foi, et c'est Vous-même qui donnez la Foi que Vous exigez de nous, afin qu'en attribuant au Mérite de la Foi les Bienfaits que Vous nous accordez, nous sachions que notre mérite même est un Don de Votre Miséricorde, et qu'avant que de Vous demander les Grâces dont nous avons besoin, nous Vous demandions la Foi sans Laquelle nous ne Les pouvons obtenir. Si nous avions cette Foi, Seigneur, nous Vous demanderions la guérison de nos âmes, avec autant d'ardeur que ce père demandait la santé de son fils. Nous nous adresserions à Vous comme au Sauveur, qui est venu sauver les hommes en les délivrant de leurs péchés ; et nous regarderions le péché comme le plus terrible de tous les maux, ou plutôt comme l'unique mal que nous devons craindre, puisqu'il nous prive de ces Biens ineffables, que la Foi considère et désire, mais Auxquels nous ne pensons presque jamais, parce que nous n'avons guère de Foi. Qui de nous, Seigneur, ne Vous devrait pas dire dès le commencement d'une tentation : Descendez avant que je meure ? Il est vrai que Vous pouvez ressusciter l'âme lorsqu’elle est morte, comme Vous pouvez la guérir lorsqu’elle est malade, la soutenir lorsqu’elle est faible, la conserver lorsqu’elle est saine. Vous pouvez Tout, Seigneur, mais nous ne méritons pas que Vous fassiez pour nous Tout ce que Vous pouvez. L'âme qui meurt par un péché volontaire, n'est digne que de la damnation. Avant donc que de mourir, faites qu'elle implore votre Secours, qu'elle Vous presse, et qu'elle Vous dise : Descendez avant que je meure. Il y a une mort après laquelle on ne doit plus rien attendre de Votre Miséricorde, parce que c'est le Temps de Votre Justice où chacun recevra ce qu'il a mérité. Tant que dure cette vie, nous pouvons et nous devons espérer, pourvu que nous nous rendions dignes avec Votre Secours de la Grâce que nous voulons espérer. Mais après cette vie Vous avez arrêté, mon Dieu, que nous ne pourrions rien faire pour notre Salut. Descendez donc, Seigneur, venez avant ce moment terrible qui doit décider de notre éternité. Pendant que nous pouvons encore nous convertir, convertissez-nous. Que Vos châtiments, mon Dieu, nous fassent rentrer en nous-mêmes, et réveillent notre Foi languissante. Que Vos Bienfaits augmentent notre Foi, et renouvellent notre amour pour Vous. Que notre Foi croisse toujours jusqu’à ce qu'Elle soit parfaite, et quand nous croirons en Vous, faites, Seigneur, que nous portions aussi par notre exemple et par nos soins, tous ceux qui nous appartiennent, à croire en Vous. Que le péché ne fasse point de séparation dans nos familles, que tout soit à Vous, les pères et les enfants, les maris et les femmes, les maîtres et les serviteurs ; et soyez Vous-même, ô Sauveur du monde, le Chef de toutes les Maisons Chrétiennes, qui ne doivent faire toutes ensemble qu'un seul Corps uni à Vous par la Charité, et vivant de Votre Esprit ».

Ainsi soit-il.


M. l’Abbé Nicolas Le Tourneux (1640-1686) – « L'Année Chrétienne contenant les Messes des Dimanches, Fêtes & Fériés de toute l'année, en latin et en français », Volume 7, XXe Dimanche après la Pentecôte : Guérison du Fils de l’Officier du Roi à Capharnaüm, pages 439-441, chez de Hansy, 1755

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Voir également de l’Abbé Nicolas Le Tourneux :
- La Prière de M. l’Abbé Nicolas Le Tourneux pour un Mariage « Seigneur, répandez votre Bénédiction sur le Mariage que nous allons contracter »
- La Prière pour la Confirmation de M. l’Abbé Nicolas Le Tourneux « Ô mon Dieu, donnez-moi la Grâce de la Confirmation »
- La Prière avant la Communion de l’Abbé Nicolas Le Tourneux « Venez en moi, mon Sauveur, pour y établir vôtre Demeure »
- La Prière après la Communion de l’Abbé Nicolas Le Tourneux « Ô mon divin Sauveur, faites-moi vivre de Vous »
- La Prière sur le Don de la Foi de l’Abbé Le Tourneux « Vous voulez, mon Dieu, qu'on Vous prie avec Foi »