Voici une Prière sous la forme d’un poème « Heureux le meurtrier qu’absout la main d’un Prêtre ! » de René Armand François Prudhomme (1839-1907), dit Sully Prudhomme, poète français qui fut le premier lauréat du prix Nobel de littérature en 1901.
La Prière d’Armand Prudhomme « Heureux le meurtrier qu’absout la main d’un Prêtre ! » :
« Un de mes grands péchés me suivait pas à pas,
Se plaignant de vieillir dans un lâche mystère ;
Sous la dent du remords il ne pouvait se taire
Et parlait haut tout seul, quand je n’y veillais pas.
Voulant du lourd secret dont je me sentais las
Me soulager au sein d’un bon dépositaire,
J’ai, pour trouver la nuit fait un trou dans la terre,
Et là j’ai confessé ma faute à Dieu, tout bas.
Heureux le meurtrier qu’absout la main d’un Prêtre !
Il ne voit plus le sang épongé reparaître
À l’heure ténébreuse où le coup fut donné.
J’ai dit un moindre crime à l’oreille divine ;
Où je l’ai dit, la terre a fait croître une épine,
Et je n’ai jamais su si j’étais pardonné ».
Ainsi soit-il.
Sully Prudhomme (1839-1907)
Voir également de Sully Prudhomme :
La Prière d’Armand Prudhomme « Heureux le meurtrier qu’absout la main d’un Prêtre ! »
Le Poème de Sully Prudhomme « Je voudrais bien prier, je suis plein de soupirs ! »