Voici une Prière « Ô mon Dieu, je Vous donne ma vie pour l'expiation de mes péchés » et une méditation pour accepter et se préparer à sa mort du Révérend Père Xavier de la Croix de Ravignan (1795-1858), Prêtre Jésuite Français, Directeur Spirituel, Écrivain et Prédicateur des Conférences de Carême à Notre-Dame de Paris de 1837 à 1846.
La Prière du R. P. de Ravignan « Ô mon Dieu, je Vous donne ma vie pour l'expiation de mes péchés » :
« Ô mort puissante et féconde, qui peut, quand on l'accepte et qu'on l'unit à Celle de Jésus-Christ sur la Croix, réparer une longue vie d'iniquités, et mettre une âme en possession de l'éternel Bonheur ! Pourquoi donc, ô Dieu ! Mon âme et mon cœur n'entreraient-ils pas dans cette liberté que Vous voulez leur donner ? Et pourquoi ne laisserais-je pas là, comme un fardeau inutile qui me fatigue, tout ce que Vous n'aimez pas, Vous n'approuvez pas, Vous ne voulez pas ? Ah ! Voilà la bonne préparation à la mort. Voilà comment on répare, comment on expie à l'avance. Ô mon Dieu ! J’accepte la mort, et je Vous donne ma vie à l'heure que Vous avez marquée, pour l'expiation de mes péchés. Puisse ce sacrifice me préparer au Sacrifice suprême ! Quand le moment sera venu, je veux mourir comme Votre victime, uni à la Victime divine du Calvaire, qui consomma par Sa mort la réparation des péchés du monde »
Ainsi soit-il.
Révérend Père Xavier de la Croix de Ravignan (1795-1858)
« Méditation sur la mort » du R. P. Xavier de la Croix de Ravignan :
I. Nous marchons à grands pas vers la mort ; chacun des instants de notre courte vie nous en rapproche. Il est utile de placer habituellement son âme en face de cette pensée, et de la méditer d'après les enseignements de la foi. Car ce qui trop souvent nous trompe, et ce qui amène dans notre vie bien des tristesses et bien des fautes, c'est que nous jugeons les choses au point de vue du monde, et non comme Dieu les juge et les apprécie lui-même. Or quel est le langage du monde par rapport à la mort ? La mort ! Ah ! Elle est à ses yeux ce qu'il y a de plus pénible, de plus horrible, de plus impitoyable : il est des âmes auxquelles elle inspire une invincible horreur. Mais le chrétien, nourri des enseignements de nos saintes Écritures, que trouve-t-il au contraire dans la mort ? Trois choses consolantes et douces : qu'elle est la peine et l'expiation du péché, la fin des épreuves de la terre, le commencement des seuls biens dignes de ce nom. La mort est entrée dans le monde par le péché et avec le péché. Dieu, qui nous avait destiné le privilège de l'immortalité, même corporelle, a permis que ce juste châtiment fût la réparation de notre crime, et comme l'acquittement de nos tristes dettes. C'est pourquoi Jésus-Christ, le Sauveur des hommes, a subi la mort ; car, voulant satisfaire à la justice de son Père et prendre sur lui la réparation de tous les péchés du monde, il rencontrait en ce point la grande condamnation du genre humain, et devait s'y soumettre ; il devait mourir.
II. Nous mourrons nous-mêmes : c'est une vérité certaine. A mesure que les années s'écoulent, nous voyons tout disparaître autour de nous ; les vides se font, les rangs s'éclaircissent, les générations se succèdent et passent. A peine en reste- t-il un léger souvenir ; à peine le nom de ceux qui ont vécu ! Et nous aussi, nous passerons à notre tour, et bientôt peut-être. Nous ignorons profondément le moment fixé dans les décrets de Dieu, où nous quitterons cette terre ; mais nous savons qu'il y a une heure marquée de toute éternité, où nous devons acquitter pour notre part la dette du péché.
III. Sachons trouver dans cette pensée, que toute vie est destinée à une immolation dernière et expiatrice, un enseignement utile. Recueillons-le soigneusement, sans nous en laisser attrister. Dans les heures de recueillement, acceptons pleinement cette loi du Seigneur. Quelle qu'ait été notre vie, en quelque état que nous soyons aujourd'hui, nous sommes pécheurs, nous l'avons été, nous le serons peut-être encore. Dieu demande qu'on Lui paie Sa dette ; Sa justice le réclame.
Dès ce moment, et à l'avance, nous pouvons entrer dans cette disposition de sacrifice, et nous constituer victimes pour nos péchés passés. Quittons enfin ces liens que nous savons bien qu'il faut rompre, et commençons une nouvelle vie, afin de mieux mourir. Et pourquoi donc cette dissipation qui toujours nous emporte ? Pourquoi cette agitation, cette inquiétude, cet attachement excessif aux biens d'un jour, qui nous empêchent de saisir et de goûter les vérités de la foi ?
Voir également du R. P. Ravignan de la Compagnie de Jésus :
- La Prière du R. P. Xavier de la Croix de Ravignan de Confiance en Marie « Ô Marie, Nom béni que je vénère du plus intime de mon être »
- La Prière du R. P. Xavier de la Croix de Ravignan « Ô Jésus, je consacre à Votre divin Cœur tout ce que j'ai et tout ce que je suis »
- La Prière du R. P. Xavier de la Croix de Ravignan « Ô mon Dieu, je Vous donne ma vie pour l'expiation de mes péchés »
- La Prière du R. P. Xavier de Ravignan sur la mort qui nous rendra la liberté « Ô mon Dieu, accordez-moi ma délivrance »
- La Prière du R. Père de Ravignan au réveil « Seigneur, me voici pour accomplir votre Volonté ! »
- La Prière du R. P. de Ravignan dans la maladie « En Vous, Seigneur, je me dirigerai, je me reposerai et j'attendrai »
- La Prière d’espérance pour les personnes âgées du R. P. Gustave Xavier de La Croix de Ravignan « Ô mon Dieu, je suis faible et infirme »
- La Prière du Révérend Père de Ravignan « Ô mon Dieu, je trouverai dans la prière mon refuge »
- La Prière du Révérend Père Xavier de la Croix de Ravignan « Ô mon Dieu, je sais mal Vous aimer et Vous servir »
- La Prière du Révérend Père de la Croix de Ravignan « Ô mon Dieu, je mourrai avec joie et confiance »
- La Prière du Révérend Père de la Croix de Ravignan pour faire la Volonté de Dieu « Seigneur, donnez-moi de faire ce qui me coûte le plus et ce que Vous aimez le mieux ! »