Suite au communiqué de Monseigneur Marc Aillet « Avortement : le débat est-il permis ? » , seulement 6 autres Évêques français courageux (Mgr Dominique Rey, Mgr David Macaire, Mgr Jean-Pierre Cattenoz, Mgr Nicolas Brouwet, Mgr Olivier de Germay, Mgr Bernard Ginoux) se dressent contre le drame de l'avortement en signant une tribune dans Le Figaro (papier) à l’attention de la triste ministre de la santé mortifère Marisol Touraine.
« Ouvrons nos yeux pour voir les misères du monde, les blessures de tant de frères et sœurs privés de dignité, et sentons-nous appelés à entendre leur cri qui appelle à l'aide. Que nos mains serrent leurs mains et les attirent vers nous afin qu'ils sentent la chaleur de notre présence, de l'amitié et de la fraternité. Que leur cri devienne le nôtre et qu'ensemble, nous puissions briser la barrière d'indifférence qui règne souvent en souveraine pour cacher l’hypocrisie et l'égoïsme » (Pape François, extrait de la Bulle d’indiction de l’Année Sainte de la Miséricorde)
Le Communiqué de Monseigneur Marc Aillet du jeudi 28 janvier 2016 : « Avortement : le débat est-il permis? »
Alors que le gouvernement amorce de nouvelles mesures pour faciliter l’accès à l’avortement, nous appelons de nos vœux que ce débat, trop longtemps ostracisé, caricaturé, voire interdit, soit ouvert à nouveau. Parce qu’il engage l’avenir de notre pays dans une logique que le pape François appelle la « culture du déchet », ce combat assumé et mené par la classe politique doit être interrogé honnêtement, sans devenir un tabou social dont même les dérives ne peuvent être soumises à la critique.
Il est en effet surprenant de constater la vigueur avec laquelle le gouvernement engage de nombreux moyens pour faire taire –non seulement le délai de réflexion légal pour les femmes- mais la réflexion autour de l’avortement elle-même, à grand renfort de campagnes médiatiques et aux frais du contribuable.
Nous regrettons que dans ce débat les premiers acteurs de l’acte d’avortement, les femmes, soient souvent trop peu écoutées, au profit d’un « combat pour les droits des femmes » fréquemment instrumentalisé. Il est tout autant regrettable de constater que la violence des propos dont on accuse régulièrement les défenseurs de la vie n’est que la pâle expression de la violence –occultée mais bien réelle et physique- vécue par les enfants à naître et leur mère à l’occasion d’un acte d’avortement. Violence létale pour les premiers, et conséquences souvent dramatiques pour les secondes dont les issues psychologiques voire physiques ne sont malheureusement pas assez prises en considération.
« Le droit à disposer de son corps », dont la ministre de la santé madame Marisol Touraine a fait état à l’occasion de ses vœux du 25 janvier dernier, ne suffit plus pour justifier cette politique mortifère. Il est acquis pour la science et le bon sens que l’enfant dans le ventre de sa mère est l’hôte de ce corps dont il ne partage pas le code génétique, dès ses premiers instants de vie. A ce titre, ce même droit à disposer de son corps doit pouvoir lui être accordé avec d’autant plus de rigueur qu’il est le plus faible et le plus petit d’entre nous. A l’heure où le monde et notre pays sont marqués par des drames terribles, quelle société peut prétendre faire l’impasse sur la défense des plus faibles et des plus fragiles d’entre les siens ?
Nous disons notre refus d’opposer dans ce débat le droit des femmes et le droit des enfants. A la suite du pape François qui disait à l’occasion de ses vœux au Corps diplomatique en 2014 : « la seule pensée que des enfants ne pourront jamais voir la lumière, victimes de l’avortement, nous fait horreur », nous appelons au droit à la vie pour tous, de la conception à la mort naturelle. Et au droit à l’avis.
Monseigneur Marc Aillet, Évêque de Bayonne, Lescar et Oloron
« Et je ressens quelque chose que je voudrais partager avec vous. Le plus grand destructeur de la paix, aujourd'hui, est le crime commis contre l'innocent enfant à naître. Si une mère peut tuer son propre enfant, dans son propre sein, qu'est-ce qui nous empêche, à vous et à moi, de nous entretuer les uns les autres ? Car l'enfant est le plus beau présent de Dieu à une famille, à un pays et au monde entier. Dieu vous bénisse ! » (Mère Teresa, Discours à Oslo lors de la remise de son Prix Nobel)
Mgr Cattenoz appelle au droit à la vie pour tous et au droit à l’avis :
Mgr Cattenoz, archevêque d’Avignon, explique pourquoi il a signé la tribune de Mgr David Macaire, archevêque de Saint-Pierre et Fort de France, Mgr Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon, Mgr Marc Aillet, évêque de Bayonne, Lescar et Oloron, Mgr Nicolas Brouwet, évêque de Tarbes et Lourdes, Mgr Olivier de Germay, évêque d’Ajaccio et Mgr Bernard Ginoux, évêque de Montauban :
« Avec plusieurs évêques, j’ai cosigné un texte sur le droit à l’avis, car la loi Veil de 1975 continue à faire bien des vagues. En effet, en 2016, le bilan reste dramatique : le nombre des avortements est terriblement élevé, constant. En même temps, on perçoit un malaise social : de moins en moins de médecins acceptent de commettre des avortements, de mettre à mort un innocent, et on le comprend. Des plannings familiaux continuent à aveugler les femmes et bien des gens autour de l’idéologie qu’avorter est un véritable droit, le droit de donner la mort à un enfant à naître. Quand on sait la souffrance des femmes soumises, pour des raisons sociologiques à l’avortement, j’ai envie d’ouvrir un mouvement « Aide aux femmes en détresse ». Nous avons à combattre pour les droits des femmes, car elles sont aujourd’hui peu écoutées. Un raz de marée veut défendre le droit à l’avortement, sans permettre aujourd’hui qu’on puisse prendre des positions contraires. Et cela est une souffrance devant le drame de tant de femmes qui vivent un véritable traumatisme : avant d’avorter, elles portaient un bébé, maintenant elles portent un poids lourd sur le cœur, un fardeau. Beaucoup ont le sentiment de ne pas avoir reçu l’aide et le soutien qui leur auraient permis d’accueillir leur enfant, de le bercer et de le caresser. L’avortement est le drame de millions d’enfants tués avant de naître.
Je rappelle une fois encore, que le processus de cette mise à mort est très simple : on a commencé par dépénaliser le vocabulaire en le modifiant : le droit à avorter, comme le droit à l’euthanasie, autant de droits de mettre à mort ! Et pourquoi le droit suivant, ne serait-il pas de mettre à mort un enfant après sa naissance jusqu’à 2 ou 3 ans s’il y a apparition d’une maladie grave ?
J’ai envie de crier devant la déresponsabilisation de tant de pères. Comment des pères se sont-ils lâchement, par indifférence, sous le poids de pressions sociales, délestés de leur rôle ?
Il faut souligner également le désarroi de certains pères aussi.
L’avortement est un drame social. Dans notre pays, il est si banalisé qu’il est difficile et même parfois impossible d’exprimer une opinion divergente. Une mentalité abortive s’est développée, articulée autour du refus de l’autre, de la vie et de la précarité humaine. Cette mentalité introduit le soupçon dans les liens familiaux : « Mes parents auraient-ils pu m’empêcher de naître ? »
Le Pape François qui, cette année, nous invite à creuser cette réalité de la miséricorde, nous rappelle que la plaie qu’est l’avortement, constitue un attentat contre la vie. Laisser mourir nos frères sur des bateaux en Méditerranée, constitue un attentat contre la vie. Le terrorisme, la guerre, la violence, mais aussi l’euthanasie et l’avortement constituent de véritables attentats contre la vie.
Il ne s’agit pas de juger les femmes et les hommes qui participent à de tels actes ; mais devant le poids de leur souffrance et la complexité de leur déchirement intérieur, nous avons envie de dire avec le Pape François « Qui suis-je pour juger ? » Ce sont des drames existentiels que nous accueillons au quotidien.
Avec mes frères évêques qui ont cosigné ce texte, nous voulons dire notre refus d’opposer dans ce débat, le droit des femmes et le droit des enfants. Comme le Saint Père nous y invite, nous devons relever le défi de contrecarrer la culture du déchet, qui a de nombreuses expressions parmi lesquelles celle de traiter les embryons humains comme un matériau jetable, de même que les personnes malades et âgées qui se rapprochent de la mort.
Nous appelons au droit à la vie pour tous et au droit à l’avis. Le Pape François nous invite également à ouvrir nos yeux pour voir les misères du monde, les blessures de tant de frères et sœurs privés de dignité ; entendons leurs cris qui appellent à l’aide ! Que leur cri devienne le nôtre et qu’ensemble, nous puissions briser la barrière de l’indifférence qui règne souvent en souveraine pour cacher l’hypocrisie et l’égoïsme.
Je suis heureux d’avoir cosigné ce texte que vous pourrez trouver sur internet, avec Mgr Philippe Barbarin, Mgr Dominique Rey et d’autres évêques. Il est important de continuer à prendre date devant toutes les atteintes que traversent nos familles ».
Monseigneur Jean-Pierre Cattenoz, Archevêque d’Avignon
Monseigneur Dominique Rey, Évêque de Fréjus-Toulon
Monseigneur Olivier de Germay, Évêque d’Ajaccio
Monseigneur Nicolas Brouwet, Évêque de Tarbes et Lourdes
Monseigneur David Macaire, Archevêque de Saint-Pierre et Fort de France
Monseigneur Bernard Ginoux, Évêque de Montauban
Parce qu’il y aura « 43 millions d’avortements en 2019 dans le monde ! » et que « L’avortement redevient un crime aux États-Unis »