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Après ma séparation, j'ai retrouvé l'Amour véritable

Séparés, Divorcés, Fidèles > Témoignages de Séparé-Divorcé Fidèles

Voici le témoignage de Marie-Paul « J'ai retrouvé l'Amour véritable » extrait du livre « Séparés, Divorcés, une possible Espérance » de Paul Salaün, co-fondateur de la Communion Notre-Dame de l'Alliance, qui après 17 ans de séparation avec son mari adultère va trouver l'Amour véritable et une Paix profonde en Dieu notre Sauveur





Le témoignage « Après notre séparation, j'ai retrouvé l'Amour véritable » :

« Je pense qu'au bout de dix-sept ans de séparation avec Claude mon mari, après des hauts et des bas, il m'est nécessaire de faire le point, pour qu'à travers ces années que Dieu m'a accordées, je puisse Le louer et Le remercier de tous les bienfaits dont Il m'a comblée.

Tout remonte, je pense, en août 1954, lorsque suite à un accident, notre petit Bernard, deuxième enfant, est retourné vers son Créateur. Attendant Pol-Marie, je me suis accrochée physiquement et moralement à Claude, comme à une bouée. Huit mois de lit, un enfant malade, treize mois, la naissance d'un autre enfant malade : j'ai dû les soigner pendant de nombreuses années. J'ai eu beaucoup de mal à me remettre de la disparition de Bernard, en me raccrochant à Claude, mais j'ai quand même toujours prié, disons plutôt pratiqué, suite à une éducation BC-BG dirions-nous maintenant.

Nous avons vécu notre vie de couple au milieu de multiples difficultés d'enfants et de travail : Claude finissait ses études, puis service militaire, puis re-études, puis deux installations en médecine libérale (en trois ans), puis maladie l'obligeant à changer de métier, donc re-études en divers endroits. Après son diplôme, poste de trois ans, puis autre poste. Tout cela nous mène en Mai 68 !

J'avais accepté ces changements par amour pour Claude, avec le sentiment que c'était la Volonté de Dieu sur nous. Ne m'avait-on pas dit : « Dieu ne demande pas plus que ce que nous pouvons supporter » ; « c'est une grâce du Seigneur qui nous prouve ainsi son Amour pour nous » ; « Il faut gagner son Ciel sur la Terre », etc.

Nous étions vraiment « comblés » de Grâces ! Mais hélas, les remous de Mai 68 allaient sonner le coup de grâce de notre couple par l'arrivée chez nous d'une cousine en désarroi avec trois enfants de quatre ans à dix-huit mois ; battue par son mari, elle avait fui son foyer et nous pouvions lui procurer travail, vivre et couvert, et moi m'occuper de ses enfants. Cette cousine peu de temps après a trouvé Claude pour la consoler...

Je pense maintenant (sans pour autant l'approuver) qu'elle a fait Claude se réveiller d'un long sommeil, ou qu'il est sorti de notre relation comme un chien sort de l'eau en s'ébrouant. Avais-je eu un amour trop captateur ? Renfermant notre couple sur lui-même et les enfants ? Dans des problèmes de santé et de travail ? Dans le train-train d'une vie monotone ? Devant cette ruine où mon amour et ma bonne volonté avaient eux aussi leurs torts, j'ai fait trois tentatives de suicide, croyant que ma disparition, en rendant à Claude sa liberté, lui permettrait de s'occuper enfin des garçons.

Hélas, pris par ses nouvelles découvertes il nous abandonna. J'étais à la fois au fond du trou et au début de ma lutte pour la vie et pour eux : « Prendre le taureau par les cornes ou mourir, il n'y a pas d'autre solution ».

Légalement, j'ai simplement demandé une séparation de corps, en 1972, et il en est toujours ainsi. Lutte avec plus de bas que de hauts, plus de désespoir que de joie ; mais grâce au Père Pascal j'ai pu commencer à transformer mon amour en pardonnant le mieux possible à Claude, en décidant de lui rester fidèle et en essayant d'accomplir seule ce que j'avais promis devant Dieu en me mariant « pour le meilleur et pour le pire ». J'étais avec Jésus au Jardin des Oliviers, méditation qui a été mienne pendant plusieurs années où, seule prière avec l'Eucharistie, j'offrais au Seigneur mon impossibilité d'aimer mon époux, mes enfants, de prier pour eux. J'étais « 5 » à moi seule.

Lors d'une retraite, je rencontrai mon ancien aumônier d’Équipe Notre-Dame ; après que je lui eus raconté ce que j'essayais de vivre et dit que je n'avais pas trouvé dans l' A.C.G.F. (Action Catholique Générale Féminine) et Renaissance (Mouvement chrétien de femmes séparées, divorcées) les exigences spirituelles dont j'avais besoin, il me conseilla d'essayer de rentrer dans une équipe Notre-Dame. Obéissante, j'ai passé une soirée chez le couple responsable des Équipes Notre-Dame C'était la première fois qu'ils entendaient parler ainsi, mais il n'y a pas eu de suite. Je connaissais déjà Anne-Marie, rencontrée à Renaissance en 1981, et déjà en recherche de ce qui allait devenir la Communion Notre-Dame de l'Alliance.

J'ai d'abord retrouvé mon unité dans le Seigneur. « Le Seigneur t'a choisie, Il t'a appelée par ton nom, Il t'a fait marcher dans ses chemins », « Avec la plus petite des graines le Seigneur fait pousser le plus beau des arbres », « Si tu avais la Foi, gros comme un grain de sénevé, tu déplacerais les montagnes », « Si le grain ne meurt ... » (Retraite de Délémont en Suisse, prêchée pour des divorcées ; nous étions 15).

J'ai ensuite retrouvé la liberté des Enfants de Dieu. Les miens que j'aime si fort, avaient fini de m'étouffer. A la naissance de la Communion Notre-Dame de l'Alliance, lorsqu'Anne-Marie, la co-fondatrice, m'a proposé d'en faire partie, j'ai bondi de joie car j'avais enfin trouvé ce que je cherchais depuis si longtemps, un lieu de ressourcement spirituel et d'échanges avec mes semblables, frères et sœurs dans la séparation et le divorce. Grâce à la prière et à de nombreux petits signes, j'ai retrouvé l'Amour véritable, Amour humain et divin, avec quand même un pas en arrière, deux pas en avant !

Je suis dans une Paix profonde et remercie tous les jours le Seigneur dans un Magnificat, imparfait certes, mais sincère. Que serais-je devenue si je n'avais pas eu cette épreuve ? Ce n'est pas moi qui peux le dire. Mais je pense, malgré tout, que par elle j'ai retrouvé un autre sens à l'Amour, une liberté totale, un sens plus profond de ma vocation d'épouse devant Dieu, de mère et maintenant de grand-mère, dans une joie que je n'avais pas goûtée auparavant, et que je vis maintenant pleinement.

Je souhaite à tous et à toutes de retrouver, en mettant moins de temps que moi, cet Amour, cette Paix, cette unité, cette liberté que Dieu nous donne, même et surtout dans les situations les plus pénibles ou difficiles. »


Marie-Paul - Témoignage du livre « Séparés, Divorcés, une possible Espérance » de Paul Salaün diffusé à Radio Maria le 19 octobre 2016

(Clic droit sur la couverture pour lire ce livre au format Pdf)



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