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« Prière à Sainte Clotilde » de Dom Guéranger

Prières > aux Saints et Saintes

Voici une Prière à Sainte Clotilde « Votre gloire est grande sur la terre et au Ciel, Clotilde, mère des peuples » de Dom Prosper-Louis-Paschal Guéranger (1805-1875), premier Abbé de l’Abbaye de Solesmes et restaurateur de la vie bénédictine en France, ainsi que le récit liturgique de la « Vie de Sainte Clotilde » fêtée Saintement le 3 juin.



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Le récit liturgique de la Vie de Sainte Clotilde :
Clotilde, fille du roi Chilpéric, après le meurtre de ses parents, fut élevée par son oncle Gondebaud, roi de Bourgogne, qui la donna en Mariage à Clovis encore païen. Etant devenue mère, elle fit baptiser son premier-né, avec la tolérance plutôt que l'assentiment de Clovis. L'enfant, à qui on avait donné le nom d'Ingomer, étant venu à mourir lorsqu'il portait encore la robe blanche des néophytes, Clovis se plaignit vivement à Clotilde, attribuant la perte de son fils à la vengeance des dieux de ses pères irrités du mépris qu’on avait fait de leur divinité. Mais Clotilde disait : « Je rends grâces au Tout-Puissant Créateur de toutes choses, de ce qu'Il ne m'a pas jugée indigne de mettre au monde un fils appelé à partager son Royaume ».
Ayant mis au monde un second fils, elle voulut aussi qu'il fût baptisé ; on lui donna le nom de Clodomir. L'enfant étant tombé malade, le roi affirmait déjà qu'il allait avoir le même sort que son frère, lorsqu'il fut guéri par les prières de sa mère. Cependant la reine ne cessait d'exhorter son époux à repousser l'idolâtrie pour adorer le Dieu unique en trois personnes ; mais Clovis se tenait attaché aux superstitions des Francs, jusqu'à ce qu'un jour, dans une expédition contre les Allemands, ayant vu son armée fléchir, il se souvint des conseils de Clotilde, et implora le Christ qui lui donna la victoire. Clotilde, pleine de joie, vint au-devant de lui jusqu'à Reims, ayant su la manière dont tout s'était passé. Appelé par elle, saint Rémi instruisit Clovis des mystères de la foi, le baptisa et lui conféra l'onction du saint chrême.
Après la mort de Clovis, Clotilde se fixa à Tours, où elle passa le reste de sa vie au tombeau de saint Martin, se livrant aux veilles, à l'aumône et aux autres œuvres de la piété, exerçant sa munificence envers les églises et les monastères. Clodomir ayant été tué dans la guerre de Bourgogne, elle éleva près d'elle ses petits-fils, Théobald, Gontaire et Clodoald. Enfin, pleine de jours, elle rendit son âme au Seigneur, à Tours, et son corps fut transféré à Paris, escorté des chœurs qui chantaient des psaumes. Les rois Childebert et Clotaire ses fils l'ensevelirent à côté de Clovis, dans le sanctuaire de la basilique de Saint-Pierre qui a reçu depuis le nom de Sainte-Geneviève.
L'éclat des miracles ayant illustré le tombeau de la sainte reine, on leva de bonne heure son corps pour l'honorer, et il fut placé dans une châsse. Toutes les fois que la ville de Paris éprouvait quelque calamité, nos pères avaient coutume de porter ce saint corps en procession avec un pieux appareil. A la fin du dix-huitième siècle, les impies s'étant emparés du gouvernement, tandis que les reliques des Saints étaient profanées dans toute la France par une fureur sacrilège, les ossements de la bienheureuse reine, grâce à une admirable providence de Dieu, furent soustraits par des personnes pieuses. La paix ayant été enfin rendue à l’Eglise, les saintes reliques furent placées dans une nouvelle châsse et déposées dans l'église des Saints-Leu-et-Gilles à Paris, où elles sont entourées des honneurs d'un culte fervent.


Voir sur Sainte Clotilde :
La Prière de Sainte Clotilde au sépulcre de Saint Martin « Ô, Mon Dieu, recevez mes humbles Prières »
La Prière pour la France à Sainte Clotilde « Regarde avec bonté, Seigneur, le peuple de France »
Le récit liturgique de la « Vie de Sainte Clotilde »
La Prière de Dom Guéranger à Sainte Clotilde « Votre gloire est grande sur la terre et au Ciel, Clotilde, mère des peuples »

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La Prière de Dom Guéranger à Sainte Clotilde « Votre gloire est grande sur la terre et au Ciel, Clotilde, mère des peuples » :

« Votre gloire est grande sur la terre et au Ciel, Clotilde, mère des peuples. Non seulement vous avez donné à l'Eglise la nation très chrétienne ; mais elles-mêmes, la catholique Espagne et l'île des Saints remontent jusqu'à vous devant Dieu par Ingonde et Berthe, vos illustres petites-filles. Plus heureuse que Clotilde la jeune, Ingonde, soutenue par Léandre de Séville, ramène à l'intégrité de la foi son royal époux Herménégilde, et l'élève jusqu'au martyre; Berthe accueille Augustin sur la terre des Angles, et, selon la parole de l'Apôtre qui avait annoncé que le mari infidèle serait sanctifié par la femme fidèle (I Cor. VII, 14), Ethelbert est conduit des ténèbres du paganisme au Baptême et à la Sainteté. Depuis, en combien de lieux dans notre Europe et sur combien de lointains rivages, les fils de la nation dont vous êtes mère directement n'ont-ils pas propagé cette lumière de la foi que vous leur aviez donnée : soit que l'épée fût en leurs mains la protectrice du droit qui convient à l'Epouse de l'Homme-Dieu d'enseigner librement partout et toujours; soit qu'eux-mêmes, se faisant missionnaires et apôtres, portassent, loin de toute protection possible, aux peuples infidèles leurs sueurs et leur sang ? Heureuse êtes-vous d'avoir, la première, engendré au Christ-Roi une nation pure de toute tache hérétique et vouée à l'Eglise dès son premier instant ! C'est à bon droit que, par un juste hommage envers la Mère de Dieu, l'église Sainte-Marie de Reims fut, au jour de Noël 496, choisie comme lieu de cette insigne naissance ; car Notre-Dame vous fit part alors de sa glorieuse maternité sur la race humaine en des proportions admirables. Et c'est là ce qui nous rassure, ô Clotilde, en recourant à vous. Beaucoup de vos fils ne sont plus, hélas ! Ce qu'ils devraient être à l'égard de leur mère. Mais Notre-Dame, en vous communiquant les droits de sa maternité, ne l'a pu faire sans vous communiquer aussi sa tendre compassion pour des enfants abusés qui n'écoutent plus la voix maternelle. Prenez en pitié les malheureux que des doctrines étrangères (Heb. XIIl, 9) ont entraînés bien loin de leur point de départ. La monarchie chrétienne que vous aviez fondée n'est plus. Vous l'aviez établie sur la reconnaissance des droits de Dieu dans son Christ et dans le vicaire de son Christ. Des princes à courte vue sur leurs propres intérêts, traîtres à la mission qu'ils avaient reçue de maintenir votre œuvre, ont cru faire merveille en laissant pénétrer chez nous des maximes proclamant l'indépendance du pouvoir civil à l'égard de l'Eglise; et la société, par un juste retour, a proclamé son indépendance à l'égard des princes. Mais, en même temps, le peuple affolé n'entend plus avoir d'autre souverain que lui-même, et, dans l'ivresse de la fausse liberté qu'il a prétendu conquérir, il méconnaît jusqu'au domaine suprême que garde sur lui son Créateur. Les droits de l'homme ont remplacé les droits de Dieu, comme base du pacte social; évangile nouveau que la France, dans son prosélytisme égaré, prétend maintenant imposer au monde, à la place de l'ancien ! Tel est, dans notre pauvre pays empoisonné par une philosophie menteuse, l'excès de la déraison, que plusieurs qui déplorent l'apostasie du grand nombre et veulent rester chrétiens, croient pouvoir le faire en admettant le principe de libéralisme destructeur qui forme l'essence de la révolution : au Christ le ciel et les âmes ; à l'homme la terre, avec le droit de la gouverner comme il l'entend et de penser à sa guise. A genoux devant la divinité du Seigneur Jésus dans le sanctuaire de leur conscience, ils scrutent les Ecritures et n'y découvrent point que l'Homme-Dieu soit le Roi du monde ; en de savantes études ils ont, disent-ils, approfondi l'histoire et n'y ont rien vu qui les contredise. Si le gouvernement de Clovis, de Charlemagne et de Saint Louis, ne répond pas en tout aux données de leur politique, il faut faire, assurent-ils, la part de ces temps primitifs : ce n'est pas en un jour qu'on arrive à l'âge parfait où nous établit enfin la loi du progrès. Pitié, ô mère, pour ces insensés ! Ressuscitez en nous la foi des Francs. Que le Dieu de Clotilde, Seigneur des armées et Roi des nations, se montre à nous ramenant la victoire, sous le vrai nom que Clovis Lui donnait à Tolbiac : Jésus-Christ ! »

Ainsi soit-il.


Dom Prosper Guéranger (1805-1875)

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Voir également de Dom Prosper Guéranger :
La Prière de Dom Prosper Guéranger « Esprit de lumière et de sagesse »
La Prière pour la « Béatification de Dom Guéranger »
Les « 7 Dons du Saint-Esprit » par Dom Guéranger
La Prière de Dom Prosper-Louis-Paschal Guéranger « Ayez pitié de la France malheureuse »
La Prière de Dom Prosper Guéranger « Ô Christ, donnez à votre Église la fermeté de la Foi »
La Prière de Dom Prosper Guéranger « Reine du Carmel, agréez les vœux de l’Église de la terre »
La Prière de Dom Guéranger « Daignez, ô Mère, veiller sur nous en ces jours »
La Prière de Dom Guéranger à Saint Bonaventure « Ô Docteur séraphique, défendez tout l'Ordre religieux plus que jamais battu en brèche de nos jours »
Le « Mercredi des Cendres » selon Dom Guéranger dans l’Année Liturgique
L’acte de Foi de Dom Prosper Guéranger avant la Communion au Temps de Noël « Ô Dieu Enfant, je viens à Vous sans raisonner comme vinrent les bergers »
L’Acte d’Humilité de Dom Prosper Guéranger « Ô mon Jésus, abattez-moi au pied de Votre crèche afin que je ne me relève plus dans mon orgueil »
L’Acte de Contrition de Dom Prosper Guéranger « Ô Dieu de sainteté, je renonce de tout mon cœur au péché ! »
La Prière de Dom Prosper Guéranger pour l'Épiphanie « Instruisez-nous, ô Marie, comme Vous avez instruit les Mages »
La Prière de Dom Guéranger devant la Crèche « Je Vous aime, ô Jésus enfant ! »
La Prière de Dom Guéranger pour l’Octave de l'Épiphanie « Ô Emmanuel, ces Mages aux yeux desquels Vous fîtes apparaître l’Étoile »
La Prière de Dom Guéranger pour gagner en humilité « Abaissez donc, ô Jésus, toutes mes hauteurs »
La Prière de Dom Guéranger à Sainte Clotilde « Votre gloire est grande sur la terre et au Ciel, Clotilde, mère des peuples »