Voici l’extrait de l’Homélie sur la Pâque et la Résurrection du Christ repris dans la Liturgie des Heures du Lundi de Pâques « La Loi est devenue le Verbe » de Méliton de Sardes (v. 150-190), Evêque de Sardes en Lydie (la Lydie était un royaume d’Asie Mineure à l’ouest de l’actuelle Turquie d’Asie près de l’actuelle Salihli non loin de Izmir le port de Smyrne sur la Mer Égée et dont la capitale était Sardes) que Saint Jérôme qualifia d’excellent orateur et d’habile écrivain.
L’Homélie du Lundi de Pâques « La Loi est devenue le Verbe » de Méliton de Sardes :
Comprenez-le, mes bien-aimés : le Mystère de la Pâque est ancien et nouveau, provisoire et éternel, corruptible et incorruptible, mortel et immortel.
Il est ancien en raison de la Loi, mais nouveau en raison du Verbe ; provisoire en ce qu’il est figuratif, mais éternel parce qu’il donne la Grâce ; corruptible puisqu’on immole une brebis, mais incorruptible parce qu’il contient la vie du Seigneur ; mortel, puisque le Seigneur est enseveli dans la terre, mais immortel par sa Résurrection d’entre les morts.
Oui, la Loi est ancienne, mais le Verbe est nouveau ; la figure est provisoire, mais la Grâce est éternelle ; la brebis est corruptible, mais le Seigneur est incorruptible, Lui qui a été immolé comme l’agneau, et qui ressuscita comme Dieu.
Car Il a été conduit comme une brebis vers l’abattoir, alors qu’Il n’était pas une brebis ; Il est comparé à l’agneau muet, alors qu’Il n’était pas un agneau. En effet, la figure a passé, et la vérité a été réalisée : Dieu a remplacé l’agneau, un homme a remplacé la brebis, dans cet homme, le Christ, qui contient toute chose.
Ainsi donc, l’immolation de la brebis et le rite de la Pâque et la lettre de la Loi ont abouti au Christ Jésus en vue de qui tout arriva dans la loi ancienne et davantage encore dans l’ordre nouveau.
Car la Loi est devenue le Verbe, et, d’ancienne, elle est devenue nouvelle (l’une et l’autre sorties de Sion et de Jérusalem), le commandement s’est transformé en grâce, la figure en vérité, l’agneau est devenu fils, la brebis est devenue homme et l’homme est devenu Dieu.
Le Seigneur, étant Dieu, revêtit l’homme, souffrit pour celui qui souffrait, fut enchaîné pour celui qui était captif, fut jugé pour le coupable, fut enseveli pour celui qui était enseveli. Il ressuscita des morts et déclara à haute voix : « Qui disputera contre moi ? Qu’il se présente en face de moi ! C’est moi qui ai délivré le condamné ; c’est moi qui ai rendu la vie au mort ; c’est moi qui ai ressuscité l’enseveli. Qui ose me contredire ? C’est moi, » dit-Il, « qui suis le Christ, qui ai détruit la mort, qui ai triomphé de l’adversaire, qui ai lié l’ennemi puissant, et qui ai emporté l’homme vers les hauteurs des cieux ; c’est moi », dit-Il, « qui suis le Christ ».
Venez donc, toutes les familles des hommes, pétries de péchés, et recevez le pardon des péchés. Car c’est moi qui suis votre pardon, moi la Pâque du salut, moi l’agneau immolé pour vous, moi votre rançon, moi votre vie, moi votre résurrection, moi votre lumière, moi votre salut, moi votre roi. C’est moi qui vous emmène vers les hauteurs des cieux ; c’est moi qui vous ressusciterai ; c’est moi qui vous ferai voir le Père qui existe de toute éternité ; c’est moi qui vous ressusciterai par ma main puissante.
Ainsi soit-il.
Méliton de Sardes (v. 150-190)
Voir également de Méliton de Sardes :
- L’Homélie de Méliton de Sardes sur la Pâque du Jeudi Saint « L'Agneau sans défaut et sans tâche »
- L’Homélie du Lundi de Pâques « La Loi est devenue le Verbe » de Méliton de Sardes
Prions : Dieu qu'il est juste d'aimer par-dessus tout, multiplie en nous les dons de ta Grâce ; dans la mort de ton Fils, Tu nous fais espérer ce que nous croyons, accorde-nous, par sa Résurrection, d'atteindre ce que nous espérons. Par Jésus-Christ, ton Fils, notre Seigneur. Ainsi soit-il.
Voir les Prières pour le Lundi de Pâques sur le chemin d'Emmaüs avec Notre Seigneur Jésus-Christ selon l’Évangile de Saint Luc (Lc 24, 13-35) « Ô mon Dieu, je ne Vous vois pas et cependant je crois en Vous » du Révérend Père Louis-Pierre Pététot et « Demeurez avec moi, Seigneur, car il se fait tard, et déjà le jour baisse » de Monsieur l’Abbé Ambroise Guillois ainsi que la Prière et la Résolution du Lundi de Pâques « Ô Jésus, qui avez été Crucifié pour mes péchés, hésiterai-je de porter à Votre suite ma croix » de Monsieur l’Abbé Jean-Baptiste La Sausse