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Prière sur le Jour du Jugement Dernier

Prières > sur le Jugement Dernier

Voici la Séquence sur le Jour du Jugement Dernier où Dieu mettra les boucs à gauche et ailleurs la Troupe Sainte « Dies Irae : Ô Jour du Dieu Vengeur » attribuée au Bienheureux Thomas de Celano (1190-1260), Religieux Franciscain italien et premier hagiographe de Saint François d'Assise et de Sainte Claire d'Assise.



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La Séquence sur le Jour du Jugement Dernier de Thomas de Celano « Dies Irae : Ô Jour du Dieu Vengeur » :

« Ô Jour du Dieu Vengeur, où, pour punir les crimes,
Un déluge brûlant sortira des abîmes,
Et le ciel s'armera de foudres et d'éclairs,
Quel trouble en tous les cœurs, quand ce Juge Sévère,
Lançant de toutes parts les traits de sa Colère,
Sur un Trône de feu paraîtra dans les airs !

Aux antres les plus sourds la trompette entendue,
Ranimant la poussière en cent lieux répandue,
Tous les morts sortiront de l'horreur des tombeaux ;
Et, dans l'effroi commun du corps de la nature,
Aux pieds du Créateur, la pâle créature
Attendra pour jamais, ou les biens, ou les maux.

Dieu, découvrant des cœurs la nuit la plus profonde,
Fera lire en ce livre, ouvert à tout le monde,
L'adorable équité de Ses arrêts divers ;
Il fera voir à nu les noirs replis des âmes,
Et, produisant au Jour tous leurs crimes infâmes,
Confondra leur malice aux yeux de l'univers.

Que puis-je rendre, hélas, à ce Juge Terrible ?
Qui fléchira pour moi sa Justice inflexible
Quand les Justes craindront ce grand Roi que je crains ?
Ô Christ, oppose en moi ta Grâce à ta Colère,
Toi qui fais dans nos cœurs tout ce qui Te peut plaire,
Et couronne tes Dons en couronnant tes Saints.

Souviens-Toi qu'étant Dieu d'immortelle nature,
Tu vins par Tes douleurs guérir notre blessure,
Tu vins, homme et mortel, sauver l'homme perdu.
Tu voulus Te lasser, cherchant mon âme errante.
Ton Amour pour ma vie offrit Ta mort sanglante.
Qu'en vain le Sang d'un Dieu ne soit pas répandu !

Ô Juge Inexorable, en Ta juste vengeance,
Daigne être mon Sauveur en ce temps de Clémence,
Avant qu'être mon Juge au Jour de la Rigueur.
Si mon crime T'aigrit, qu'un coupable Te touche,
Qui vient, la larme à l'œil, les soupirs à la bouche,
La honte sur le front, le regret dans le cœur.

Tu rends la pécheresse à Tes anges semblable.
Et Tu fais un Martyr d'un brigand détestable.
Tu veux qu'un humble espoir reste aux plus criminels.
J'ai donc recours à Toi. Tes bontés sont mes armes.
Préviens ma juste peine, et, par l'eau de mes larmes,
Éteins l'embrasement de ces feux éternels.

Quand Ta main, par un choix qui me glace de crainte,
Mettra les boucs à gauche, ailleurs la Troupe Sainte,
Place mon âme au rang des Agneaux Glorieux.
Et ce peuple maudit par Ta voix de tonnerre,
Étant précipité jusqu'au fond de la terre,
Que j'entre avec Tes Saints au clair Palais des Cieux.

Grand Dieu qui voit mon cœur en moi-même se fendre,
Qui voit qu'un saint regret le réduit comme en cendre,
Si Tu n'es mon support, que deviendrai-je alors ?
Ô Jour non jamais craint, comme Il est redoutable,
Où, du creux du tombeau sortira le coupable,
Tremblant devant son Juge et rongé de remords !

Doux Jésus dont l'Amour tous nos crimes surpasse,
Donne Gloire à ton Nom, donne aux vivants Ta Grâce ».

Ainsi soit-il.


Tommaso de Celano (1190-1260) - Heures de Port-Royal, p. 480



Autre Version en français et en latin de « Dies irae » :
Ce poème nous rappelle les grandes Vérités éternelles de la Foi Chrétienne, afin de nous réveiller de notre tiédeur et nous inspirer une crainte Salutaire. Il fut composé au Moyen Âge par le Bienheureux Thomas de Celano pour être chanté le 1er Dimanche de l'Avent, entre l'Épître et l'Évangile du Retour du Christ. C'est aujourd'hui la Séquence des « Trois Saintes Messes de la Commémoraison de Tous les Fidèles Défunts » (In Commemoratione Omnium Fidelium Defunctorum) du 2 novembre et à la Messe des Funérailles le jour de la mort ou de l’enterrement d’un Défunt (In die obitus seu depositionis Defuncti). Écouter la Séquence « Dies iræ, dies illa » interprétée par Harpa Dei

Dies iræ, dies illa, Solvet sæclum in favílla : Teste David cum Sibýlla.
Jour de colère que ce jour-là, qui réduira en cendre le monde, selon l’oracle de David et de la Sibylle.
Quantus tremor est futúrus, Quando iudex est ventúrus, Cuncta stricte discussúrus.
Quelle terreur, quand le Juge viendra pour tout examiner avec rigueur !
Tuba mirum spargens sonum Per sepúlcra regiónum, Coget omnes ante thronum.
La trompette jetant ses notes stupéfiantes parmi les tombeaux assemblera tous les hommes devant le Trône.
Mors stupébit et natúra, Cum resúrget creatúra, Iudicánti responsúra.
La mort et la nature seront stupéfaites, quand surgira la créature, pour répondre au Jugement.
Liber scriptus proferétur, In quo totum continétur, Unde mundus iudicétur.
On présentera le Livre où est écrit et renfermé tout l’objet du Jugement.
Iudex ergo cum sedébit. Quidquid latet apparébit : Nil inúltum remanébit.
Quand le Juge siégera, tout ce qui est caché apparaîtra, rien ne restera impuni.
Quid sum miser tunc dictúrus ? Quem patrónum rogatúrus, Cum vix iustus sit secúrus ?
Malheureux, que dirai-je alors ? Quel avocat vais-je implorer, quand le Juste à peine sera en sûreté ? Rex treméndæ maiestátis, Qui salvándos salvas gratis, Salva me, fons pietátis.
Roi d’une Majesté redoutable, qui sauvez gratuitement Vos élus, sauvez-moi, Source de Bonté.
Recordáre, Iesu pie, Quod sum causa tuæ viæ : Ne me perdas illa die.
Souvenez-Vous, ô Bon Jésus, que Vous êtes venu pour moi, ne me perdez pas en ce Jour.
Quærens me, sedésti lassus : Redemísti crucem passus : Tantus labor non sit cassus.
À me chercher, Vous Vous êtes fatigué. Vous m’avez racheté, en souffrant la Croix. Que tant d’efforts ne soient pas vains.
Iuste iudex ultiónis, Donum fac remissiónis Ante diem ratiónis.
Juge Juste, en Vos vengeances, accordez-moi Grâce et Pardon avant le Jour des comptes.
Ingemísco, tamquam reus : Culpa rubet vultus meus : supplicánti parce, Deus.
Je gémis comme un coupable : Mes fautes font rougir mon front, je Vous supplie, épargnez-moi.
Qui Maríam absolvísti, Et latrónem exaudísti, Mihi quoque spem dedísti.
Vous avez absous Marie-Madeleine, et exaucé le larron, à moi aussi, donnez l’Espérance.
Preces meæ non sunt dignæ : Sed tu bonus fac benigne, Ne perénni cremer igne.
Mes prières ne sont pas dignes. Mais Vous qui êtes Bon, faites, de Grâce, que je ne brûle pas au Feu Éternel.
Inter oves locum præsta, Et ab hædis me sequéstra, Státuens in parte dextra.
Placez-moi parmi les brebis, séparez-moi des béliers, en me mettant à droite.
Confutátis maledictis, Flammis ácribus addíctis : Voca me cum benedictis.
En confondant les maudits, voués aux Flammes Éternelles, appelez-moi avec les Bénis.
Oro supplex et acclínis, Cor contrítum quasi cinis : Gere curam mei finis.
Je prie suppliant et prosterné, le cœur broyé comme cendre, prenez soin de ma destinée.
Lacrimósa dies illa, Qua resúrget ex favílla. Iudicándus homo reus : Huic ergo parce Deus.
Ô Jour de larmes, où l’homme coupable ressuscitera de la poussière pour être Jugé. Mais Vous, ô Dieu, pardonnez-lui.
Pie Iesu Dómine, Dona eis réquiem. Amen.
Doux Jésus, Seigneur, donnez-leur le Repos. Ainsi soit-il.


Bienheureux Thomas de Celano (1190-1260)

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Voir également de Thomas de Celano (o.f.m.) :
- La Prière de Thomas de Celano à Saint François d’Assise « Père François, montre à jésus tes stigmates »
- La Séquence sur le Jour du Jugement Dernier de Thomas de Celano « Dies Irae : Ô Jour du Dieu Vengeur »