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« Prière pour la Chandeleur » de Dom Guéranger

Prières > pour la Présentation

Voici une Prière pour la Présentation de Notre Seigneur Jésus-Christ au Temple de Jérusalem et sur la Purification de la Très Sainte Vierge dans la procession des lumières du 2 février qui a valu à ce Jour de Fête le nom de Chandeleur (fête des chandelles) « Ô Emmanuel, en ce Jour où Vous faites votre Entrée dans le Temple de votre Majesté » de Dom Prosper-Louis-Paschal Guéranger (1805-1875), premier Abbé de l’Abbaye de Solesmes et restaurateur de la vie bénédictine en France.



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La Prière de Dom Guéranger pour la Chandeleur « Ô Emmanuel, en ce Jour où Vous faites votre Entrée dans le Temple de votre Majesté » :

« Ô Emmanuel, en ce Jour où Vous faites votre Entrée dans le Temple de votre Majesté, porté sur les bras de Marie, votre ineffable Mère, recevez l‘hommage de nos adorations et de notre reconnaissance. C'est afin de Vous offrir pour nous que Vous venez dans le Temple ; c’est comme prélude de notre rachat, que Vous daignez payer la rançon du premier-né ; c’est pour abolir bientôt les sacrifices imparfaits, que Vous venez offrir un sacrifice légal. Aujourd‘hui Vous paraissez dans cette ville qui doit être un jour le terme de votre course, et le lieu de votre Immolation. Le Mystère de notre salut a fait un pas ; car il ne Vous a pas suffi de naître pour nous; votre Amour nous réserve pour l’avenir un plus éclatant témoignage. Consolation d'Israël, Vous sur qui les Anges aiment tant à arrêter leurs regards, Vous entrez dans le Temple, et les cœurs qui Vous attendaient s'ouvrent, et s'élèvent vers Vous. Oh ! Qui nous donnera une part de l’amour que ressentit le vieillard, lorsqu’il Vous tint dans ses bras, et Vous serra contre son cœur ? Il ne demandait qu’à Vous voir, divin Enfant, objet de tant de désirs ardents, et il était heureux de mourir. Après Vous avoir vu un seul instant, il s’endormait délicieusement dans la paix. Quel sera donc le bonheur de Vous posséder éternellement, si des moments si courts ont suffi à combler l’attente d’une Vie entière ? Mais, ô Sauveur de nos âmes, si le vieillard est au comble de ses vœux pour Vous avoir vu seulement une fois, dans cette offrande que Vous daignez faire de Vous-même pour nous, dans le Temple ; quels doivent être nos sentiments, à nous qui avons vu la consommation de votre Sacrifice ! Le jour viendra, ô Emmanuel, où, pour nous servir des expressions de votre dévot serviteur Bernard, Vous serez offert non plus dans le Temple et sur les bras de Siméon, mais hors la ville, et sur les bras de la Croix. Alors, on n’offrira point pour Vous un sang étranger ; mais Vous-même offrirez Votre propre Sang. Aujourd’hui a lieu le sacrifice du matin : alors s’offrira le sacrifice du soir. Aujourd’hui Vous êtes à l’âge de l'enfance ; alors Vous aurez la plénitude de l’âge d’homme, et nous ayant aimés dès le commencement, Vous nous aimerez jusqu’à la fin. Que Vous rendrons-nous, ô divin Enfant, qui portez déjà dans cette première offrande pour nous, tout l’Amour qui consommera la seconde ? Pouvons-nous faire moins que nous offrir à Vous pour jamais, dès ce Jour ? Vous vous donnez à nous, dans votre Sacrement, avec plus de plénitude que Vous ne le fîtes à l'égard de Siméon ; nous Vous recevons non plus entre nos bras, mais dans notre cœur. Défiez-nous aussi, ô Emmanuel, rompez nos chaînes ; donnez-nous la Paix que Vous apportez aujourd’hui ; ouvrez-nous, comme au vieillard, une vie nouvelle. Pour imiter Vos exemples, et nous unir à Vous, nous avons, pendant cette quarantaine, travaillé à établir en nous cette humilité et cette simplicité de l'enfance que Vous nous recommandez ; soutenez-nous maintenant dans les développements de notre vie spirituelle, afin que nous croissions comme Vous en âge et en sagesse, devant Dieu et devant les hommes. Ô la plus pure des Vierges, et la plus heureuse des Mères ! Marie, fille des Rois, que Vos pas sont gracieux, que Vos démarches sont belles, au moment où Vous montez les degrés du Temple, chargée de notre Emmanuel ! Que votre Cœur maternel est joyeux, et en même temps qu’Il est humble, en ce moment où Vous allez offrir à l’Éternel son Fils et le Vôtre ! A la vue de ces mères d'Israël qui apportent aussi leurs enfants au Seigneur, Vous vous réjouissez en songeant que cette nouvelle génération verra de ses yeux le Sauveur que Vous lui apportez. Quelle bénédiction pour ces nouveau-nés d’être offerts avec Jésus ! Quel honneur pour ces mères d’être purifiées en Votre sainte compagnie ! Si le Temple tressaille de voir entrer dans son enceinte le Dieu en l'honneur duquel il est bâti, sa joie est grande aussi de sentir dans ses murs la plus parfaite des créatures, la seule fille d'Eve qui n’ait point connu le péché, la Vierge féconde, la Mère de Dieu. Mais pendant que Vous gardez fidèlement, ô Marie, les Secrets de l'Eternel, confondue dans la foule des filles de Juda, le saint vieillard accourt vers Vous, et votre Cœur a compris que l'Esprit-Saint lui a tout révélé. Avec quelle émotion Vous déposez pour un moment entre ses bras le Dieu qui porte la nature entière, et qui veut bien être la consolation d'Israël ! Avec quelle Grâce Vous accueillez la pieuse Anne ! Peut-être, dans Vos jeunes années, avez-Vous reçu ses soins, dans cette Demeure sacrée qui Vous revoit aujourd'hui, Vierge encore et cependant Mère du Messie. Les paroles des deux vieillards qui exaltent la fidélité du Seigneur à ses Promesses, la grandeur de Celui qui est né de Vous, la Lumière qui va se répandre par ce divin Soleil sur toutes les nations, font tressaillir délicieusement votre Cœur. Le bonheur d’entendre glorifier le Dieu que Vous appelez votre Fils, et qui l’est en effet, Vous émeut de joie et de reconnaissance : mais, ô Marie, quelles paroles a prononcées le vieillard, en Vous rendant votre Fils ! Quel froid subit et terrible vient tout à coup glacer votre Cœur ! La lame du glaive L’a traversé tout entier. Cet Enfant que Vos yeux contemplaient avec une joie si douce, Vous ne Le verrez plus qu'à travers des larmes. Il sera en butte à la contradiction, et les blessures qu’Il recevra transperceront Votre âme. Ô Marie, ce sang des victimes qui inonde le Temple cessera un jour de couler ; mais il faut qu’il soit remplacé par le Sang de l'Enfant que Vous tenez entre Vos bras. Nous sommes pécheurs, ô Mère naguère si heureuse et maintenant si désolée ! Ce sont nos péchés qui ont ainsi tout d'un coup changé Votre allégresse en douleur. Pardonnez-nous, ô Mère, laissez-nous Vous accompagner à la descente des degrés du Temple. Nous savons que Vous ne nous maudissez pas ; nous savons que Vous nous aimez ; car votre Fils nous aime. Oh ! Aimez-nous toujours, Marie ! Intercédez pour nous, auprès de l'Emmanuel. Obtenez-nous la Grâce de conserver les fruits de cette précieuse quarantaine. Les Grâces de Votre divin Enfant nous ont attirés vers Lui ; nous nous sommes permis d’approcher de Son berceau ; Votre sourire maternel nous y invitait. Faites, ô Marie, que nous ne quittions plus cet Enfant qui va devenir un Homme ; que nous soyons dociles à ce Docteur de nos âmes, attachés, comme de vrais disciples à ce Maître si plein d’Amour, fidèles à Le suivre partout comme Vous, jusqu’aux pieds de cette Croix qui Vous apparaît aujourd’hui ».

Ainsi soit-il.


Dom Prosper Guéranger (1805-1875) - L'Année Liturgique : « Le Temps de Noël », pages 595-599, chez Julien Lanier, 1847

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Voir également de Dom Prosper Guéranger :
La Prière de Dom Prosper Guéranger « Esprit de lumière et de sagesse »
La Prière pour la « Béatification de Dom Guéranger »
Les « 7 Dons du Saint-Esprit » par Dom Guéranger
La Prière de Dom Prosper-Louis-Paschal Guéranger « Ayez pitié de la France malheureuse »
La Prière de Dom Prosper Guéranger « Ô Christ, donnez à votre Église la fermeté de la Foi »
La Prière de Dom Prosper Guéranger « Reine du Carmel, agréez les vœux de l’Église de la terre »
La Prière de Dom Guéranger « Daignez, ô Mère, veiller sur nous en ces jours »
La Prière de Dom Guéranger à Saint Bonaventure « Ô Docteur séraphique, défendez tout l'Ordre religieux plus que jamais battu en brèche de nos jours »
Le « Mercredi des Cendres » selon Dom Guéranger dans l’Année Liturgique
L’acte de Foi de Dom Prosper Guéranger avant la Communion au Temps de Noël « Ô Dieu Enfant, je viens à Vous sans raisonner comme vinrent les bergers »
L’Acte d’Humilité de Dom Prosper Guéranger « Ô mon Jésus, abattez-moi au pied de Votre crèche afin que je ne me relève plus dans mon orgueil »
L’Acte de Contrition de Dom Prosper Guéranger « Ô Dieu de sainteté, je renonce de tout mon cœur au péché ! »
La Prière de Dom Prosper Guéranger pour l'Épiphanie « Instruisez-nous, ô Marie, comme Vous avez instruit les Mages »
La Prière de Dom Guéranger devant la Crèche « Je Vous aime, ô Jésus enfant ! »
La Prière de Dom Guéranger pour l’Octave de l'Épiphanie « Ô Emmanuel, ces Mages aux yeux desquels Vous fîtes apparaître l’Étoile »
La Prière de Dom Guéranger pour gagner en humilité « Abaissez donc, ô Jésus, toutes mes hauteurs »
La Prière de Dom Guéranger à Sainte Clotilde « Votre gloire est grande sur la terre et au Ciel, Clotilde, mère des peuples »
La Prière de Dom Guéranger pour le patronage de Saint Joseph « Ô Joseph, nous déposons entre vos mains tous nos intérêts de ce monde, nos espérances, nos vœux et nos craintes »
La Prière pour le Temps de l’Avent de Dom Guéranger « Reposez encore, ô Jésus, dans les chastes entrailles de Marie »
La Prière de Dom Guéranger sur la Conversion de Saint Paul « Ô Jésus, convertissez-nous, comme Vous avez converti l’Apôtre Paul »
La Prière de Dom Guéranger pour la Chandeleur « Ô Emmanuel, en ce Jour où Vous faites votre Entrée dans le Temple de votre Majesté »