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Prière sur le Psaume 22 du Bon Pasteur

Prières > pour l'Église Catholique

Voici une Prière sur le Psaume 22 du Bon Pasteur qui à peine nous nous sommes éloignés de Lui, prends soin de nous chercher et de nous ramener au bercail « Ô Bon Pasteur, Vous m'avez fait entrer et Vous me retenez dans votre Église comme dans un grand et riche pâturage » du Révérend Père Louis Le Valois (1639-1700), Prêtre jésuite, Recteur du Collège de Caen puis Père spirituel au Collège de Clermont à Paris nommé en 1697 Confesseur des petits-fils de Louis XIV.



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La Prière sur le Psaume 22 « Ô Bon Pasteur, Vous m'avez fait entrer et Vous me retenez dans votre Église comme dans un grand et riche pâturage » du R. P. Louis Le Valois :

I. Vous êtes mon Pasteur, et Vous m'aimez comme votre brebis. Je suis trop heureux, mon Dieu ; je ne manquerai jamais de rien. Tout souverain Seigneur que Vous êtes et des Anges et des hommes, Vous daignez me regarder et me tendre la main : Vous Vous appliquez à conduire mes pas, à diriger mes actions ; Vous pensez et Vous pourvoyez à mes besoins. Plus d'inquiétude, plus de crainte je n'ai qu'à suivre votre conduite, qu'à m'abandonner à votre Providence : c'est une ressource inépuisable de tous les biens. Dans le Ciel je n'aurais plus rien à désirer : j'aimerai tout ce que j'aurai, et j'aurai tout ce que je puis aimer et souhaiter. Sur la terre je serai toujours indigent ; j'aurai toujours des misères à supporter, toujours des combats et des croix : il faudra souvent que j'aie recours à Vous, et que je Vous demande tantôt des lumières et tantôt de l'appui et du soutien. Mais, puisque Vous voulez bien être mon pasteur, lumière, appui, soutien, je trouverai tout en Vous. Vous me donnerez tout ce qui me sera nécessaire, et dans le temps qu'il sera nécessaire de me le donner ; et si Vous semblez quelquefois me délaisser, ce ne sera qu'afin de me tenir dans l'humilité, d'éprouver ma foi, d'animer ma confiance, de m'engager à Vous prier plus souvent et avec plus de ferveur. Ô Bon Pasteur, le meilleur de tous les pasteurs ! Vous m'avez fait entrer, et Vous me retenez dans votre Église, comme dans un grand et riche pâturage, où je trouve tout ce qu'il faut pour nourrir mon âme : votre divine parole, la connaissance de vos vérités éternelles, vos Sacrements, surtout Celui de l'Eucharistie, ce mystérieux grain de froment qui est ma vie et le remède à tous mes maux.
II. Outre toutes ces nourritures différentes et si précieuses, Vous avez eu soin, Seigneur, que je trouvasse encore dans votre Église des eaux salutaires ; les eaux du Baptême dont Vous Vous êtes servi pour me laver de la tache du péché originel ; les eaux de la Pénitence, dont je me suis moi-même tant de fois servi par votre inspiration, pour me laver des taches de mes péchés actuels et pour guérir les blessures de mon âme ; les eaux de la Grâce, ces eaux également propres à rafraîchir et à brûler ; à éteindre le feu de mes passions, et à allumer celui de votre amour, ces eaux vives et vivifiantes, qui conservent la vie spirituelle à ceux qui l'ont déjà, et qui la rendent à ceux qui l'ont perdue ; ces eaux divines, que Vous seul pouvez donner, ô Jésus, et qui deviennent en ceux à qui Vous les donnez une source qui jaillit jusque dans l'éternité bienheureuse. Voilà, Seigneur, où Vous avez eu la bonté de me placer, au milieu de l'abondance et parmi toutes sortes de biens. Et quand je Vous échappe, mon Dieu, quand je m'égare, ce qui ne m'arrive, hélas que trop souvent, bien loin de me laisser aller et de m'abandonner, comme Vous en abandonnez tant d'autres, Vous n'avez jamais souffert que je me sois égaré longtemps. A peine me suis-je éloigné de Vous, que Vous prenez soin de me chercher : Vous me cherchez jusqu'à ce que Vous m'ayez trouvé ; Vous me ramenez au bercail, et Vous m'engagez doucement à rentrer dans le chemin de la justice. Et parce que ce chemin est étroit et rude, Vous m'aidez à marcher : Vous me portez, pour ainsi dire, sur vos épaules, et Vous faites que j'avance non-seulement sans beaucoup de peine, mais même avec plaisir. Enfin, Vous Vous servez pour tout cela de moyens si singuliers et si efficaces, que Vous me donnez lieu de croire sans présomption, ce que je ne puis penser sans une extrême reconnaissance, que Vous avez dessein de glorifier votre saint Nom en me sanctifiant ; et que Vous m'avez choisi pour faire éclater en moi les richesses de votre miséricorde et la force de votre grâce.
III. Que cette pensée me donne de confiance, et que je crains peu les ennemis de mon salut ! Dieu est avec moi ; Dieu, dont la sagesse ne peut être surprise ; Dieu, à la toute-puissance duquel rien ne résiste (Sap. XI, 22). Il est avec moi, Il est pour moi. Or, « si Dieu est pour moi, qui sera contre moi ? » (Rom. VIII, 31) Et quand tout le monde, quand l'Enfer et tout l'Enfer se soulèveraient contre moi, que pourraient tous les efforts de l'Enfer et du monde contre le Ciel ? (Psal. LV, 11) Il est vrai que je suis de tous côtés environné de pièges et de précipices : mais je le répète, Seigneur, Vous êtes avec moi ; je n'ai rien à craindre. Quand je marcherais au milieu de la plus épaisse et de la plus sombre forêt, quand je me trouverais au milieu des bêtes les plus féroces, quand parmi les ombres et les horreurs de la mort je me verrais encore assiégé de tous les Démons, je ne craindrais point : non, mon Dieu, je ne craindrais ni mes péchés passés, ni les tentations présentes. Ce seul souvenir : Dieu est avec moi, suffirait pour me rassurer ; il me rendrait tranquille, ferme, inébranlable, victorieux. Je n'ai point d'autres ennemis que les Vôtres, ô mon Dieu : quand je les combats, je suis avec Vous, comme Vous êtes avec moi ; Vous combattez en moi et par moi plus que moi-même ; la guerre que je fais, est plus votre guerre que la mienne. Vous ne permettrez donc pas que je sois vaincu, de peur que Vous ne paraissiez l'être ; Vous ne souffrirez pas que vos ennemis puissent dire, que votre bonté ait été moins puissante pour me défendre, que leur malice pour m'attaquer.
IV. Je dois être bien persuadé que Vous ne le voulez pas, mon Dieu : car, lorsque j'ai des peines intérieures, lorsque le dégoût me prend et que je commence à m'ennuyer et à me relâcher, Vous venez à mon secours ; Vous m'excitez, Vous m'animez, Vous me donnez votre Grâce, si je puis ainsi parler, comme un bâton pour m'appuyer, c'est elle qui me console et qui m'encourage. Lors même que Vous me frappez, et que Vous paraissez en quelques rencontres Vous tourner contre moi, c'est alors que Vous agissez plus efficacement pour moi. Vos coups, ô mon aimable Pasteur, sont des coups de houlette, non point pour m'accabler, mais pour me redresser et pour me faire marcher plus vite dans les voies de la perfection. Ce sont des coups de verges, pour punir mes fautes en cette vie, afin que Vous ne soyez pas obligé de les punir plus sévèrement après ma mort. Coups salutaires, qui me font sentir que Vous m'aimez, et que Vous voulez mon avancement spirituel ! Je suis doublement consolé, mon Dieu, lorsque Vous faites tous les deux ensemble : je veux dire, que Vous m'affligez et que Vous me soutenez dans l'affliction ; que Vous prenez les verges pour me châtier, et que Vous m'aidez à endurer avec soumission vos châtiments. Alors non-seulement je demeure droit et ferme sous le poids de la Croix, mais je baise la main qui me crucifie ; je reçois vos coups sans me plaindre, et j'aime les rigueurs de votre justice comme les douceurs de votre amour. Qu'un homme est heureux quand il peut dire à Jésus- Christ : Je suis crucifié, Seigneur, comme Vous l'avez été ; j'aime ma croix comme Vous avez aimé la Vôtre, et c'est la Vôtre qui me fait aimer la mienne. Je trouve tout dans votre Croix, ô mon Sauveur : j'y trouve la rémission de mes péchés, le gage de mon salut, le soulagement de mes peines en cette vie et la paix de mon cœur. Quand la crainte m'inquiète, quand la tristesse m'abat, quand la paresse me retient, quand quelque passion m'émeut et m'agite, je pense à votre Croix et à ce que Vous y avez souffert pour moi, et cette vue me remet tout à coup, et me rétablit dans une situation tranquille. Quand les Démons viennent en foule m'assiéger et me troubler, je leur oppose votre Croix, et votre Croix les met en fuite. Quand, par un juste jugement, Vous voulez me priver de certaines Grâces et en suspendre le cours, je Vous représente votre Croix ; je Vous représente vos plaies, votre sang ; aussitôt votre cœur s'attendrit, et vos mains libérales se rouvrent en ma faveur.
V. Vous commencez à faire couler sur moi vos Grâces en abondance. Elles sont pour mon âme comme un mets spirituel, comme un repas qui la nourrit, qui l'entretient ; c'est une huile sacrée, un baume divin qui m'adoucit tous les travaux et toutes les mortifications ; c'est un vin délicieux qui ravit mes sens et qui m'enivre de votre amour. Mais ce qui fait mes plus chères délices, c'est cette Sainte Table que Vous avez préparée dans votre sanctuaire, et que Vous y faites servir tous les jours avec tant de magnificence. C'est le Sacrement de votre Corps et de votre Sang. Ô banquet céleste ! Banquet toujours prêt et prêt partout, quoique préparé sans travail ; toujours entier, quoiqu'un million de personnes y aient part tous les jours ; toujours nouveau à ceux-mêmes qui y ont mille fois participé. Vous avez ajouté à ce grand Sacrement celui de l'Extrême-Onction pour me donner la force de résister aux Démons, de Vous offrir ma vie et de recevoir la mort avec assurance, de porter avec patience les douleurs de la maladie, et de les regarder avec une respectueuse et amoureuse résignation, comme le précieux calice que Vous voulez que je boive.
VI. Seigneur, votre miséricorde m'a prévenu dès mon enfance ; elle m'a accompagné dans le cours de mes années ; qu'elle me suive encore tout le temps qui me reste à vivre ; qu'elle m'accompagne à la mort ; qu'elle me donne la persévérance finale dans le bien, et qu'après la mort elle me fasse entrer dans votre maison, dans cette Cité dont on nous a dit tant de merveilles (Psal. CXXI, 15) ; que j'y demeure, Seigneur, que j'aie le bonheur de Vous y voir et de Vous y louer éternellement. Ainsi soit-il
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R. P. Louis Le Valois (1639-1700) - « Collection intégrale et universelle des Orateurs Sacrés du Premier et du Second Ordre », Quatrième entretien sur la confiance en Dieu, Paraphrase du Psaume XXII, pages 734-738, chez J.P. Migne, 1866

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Voir également du Révérend Père Louis Le Valois :
- La Prière sur la Conception de la Sainte Vierge « Ô Vierge Immaculée, Vous êtes conçue avec la Grâce et dans la Grâce » du R. P. Louis Le Valois
- La Prière sur le Très Saint Nom de Marie « Marie, ô Nom sous Lequel nul ne doit désespérer ! » du R. P. Louis Le Valois
- La Prière sur l’Annonciation de la Sainte Vierge « Ô Marie, c'est aujourd'hui que Vous devenez la Mère du Seigneur du Ciel » du R. P. Louis Le Valois
- La Paraphrase du Cantique de la Sainte Vierge « Ô Bienheureuse Vierge Marie, heureuse d'avoir été tout ensemble Mère et Vierge » du R. P. Louis Le Valois
- La Prière pour l’Avent « Seigneur, j'irai au pied de Votre crèche pour connaître toute la profondeur de mes plaies » du R. P. Louis Le Valois
- La Prière sur la Nativité de Notre Seigneur « Ô Amour efficace, puisqu'Il Vous fait descendre du Ciel même pour nous ! » du R. P. Louis Le Valois
- La Prière sur la Foi des Rois Mages à l’Épiphanie « Ô Seigneur Jésus, comblez-nous des mêmes trésors, conduisez-nous par la même route et faites-nous parvenir à la même fin » du R. P. Louis Le Valois
- La Prière sur la Présentation de Jésus-Christ au Temple « Voici, mon Père, la Victime que Vous attendiez depuis tant de siècles » du R. P. Louis Le Valois
- La Prière sur la Passion de Notre Seigneur « Seigneur, par les Mérites de votre Croix, accordez-moi la Grâce de Vous aimer comme Vous m'avez aimé » du R. P. Louis Le Valois
- La Prière sur la Résurrection de Notre Seigneur « Heureuse nouvelle pour moi, Seigneur, Vous êtes Ressuscité ! » du R. P. Louis Le Valois
- La Prière sur l’Ascension de Notre Seigneur « Souvenez-Vous, Seigneur, de ne nous pas laisser sur la terre comme des orphelins, sans secours, sans soutien et sans appui » du R. P. Louis Le Valois
- La Prière pour la Fête de la Pentecôte « Venez, Esprit-Saint, sanctifiez-moi comme Vous êtes Saint » du R. P. Louis Le Valois
- La Prière pour la Fête de la Sainte Trinité « Au nom du Père qui m’a créé, au nom du Fils qui m'a racheté, et au nom du Saint-Esprit qui m’a sanctifié » du R. P. Louis Le Valois
- La Prière pour la Fête du Très Saint-Sacrement « Ô Saint Sacrement de l’Autel, Vous nous permettez de nous entretenir avec Vous, de Vous y parler avec confiance et de Vous y parler même avec une espèce de familiarité » du R. P. Louis Le Valois
- La Prière pour le Dimanche de l'Octave du Saint-Sacrement « Ô Jésus, ô mon Roi, ô souverain Maître du monde et de tout le monde » du R. P. Louis Le Valois
- La Prière pour le Jour de l'Octave du Saint-Sacrement « Ô Jésus, notre Seigneur et Juge sévère après la mort mais si miséricordieux et si bon pendant la vie » du R. P. Louis Le Valois
- La Prière sur l’Assomption de la Sainte Vierge « Jouissez, Vierge incomparable, d'une Gloire qui Vous est si légitimement acquise » du R. P. Louis Le Valois
- La Prière sur le renouvellement des Vœux de Religion « Seigneur, donnez-Vous à moi comme je me donne à Vous » du R. P. Louis Le Valois
- La Prière d'une âme pénitente « Reprenez-moi et châtiez-moi, Seigneur, humiliez mon orgueil et faites souffrir mon amour-propre » du R. P. Louis Le Valois
- La Prière dans l’épreuve « Seigneur, considérez l'extrême danger où je me trouve, ayez pitié de moi et sauvez-moi ! » du R. P. Louis Le Valois
- La Prière sur les Grandeurs de Dieu « Seigneur, que votre Nom est en Lui-même admirable » du R. P. Louis Le Valois
- La Prière sur le Psaume 22 « Ô Bon Pasteur, Vous m'avez fait entrer et Vous me retenez dans votre Église comme dans un grand et riche pâturage » du R. P. Louis Le Valois
- La Prière sur la Présence de Dieu dans notre vie « Ô Seigneur, Vous voyez toutes mes pensées de bien loin puisque Vous les voyez avant que je commence à les former » du R. P. Louis Le Valois
- La Prière d'une âme pieuse dans la Maison de Dieu « Que j'aime, ô mon Dieu, vos Tabernacles et vos Autels où Vous résidez sur la terre ! » du R. P. Louis Le Valois